Objets

SPOUTNIK 1

Mentionné sur Sputnik

Spoutnik 1 (en russe Спутник 1, littéralement “compagnon”, soit un “satellite”) a été le premier satellite artificiel. Il a été lancé le à 19 h 28 min 34 s UTC et mis en orbite à 19 h 33 min 48 s par l’URSS, avec les initiales ПС-1 (PS-1, pour Простейший Спутник-1 ou “Satellite élémentaire 1”) du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan.

Le lancement de Spoutnik 1 marque le début de la conquête spatiale.

Initialement, les politiques et les militaires soviétiques voulaient des missiles intercontinentaux dans le cadre de leur confrontation avec l’Occident ; le missile R-7 en préparation devait être utilisé pour lancer les bombes atomiques.

Le projet d’utiliser le missile R-7 comme lanceur spatial a commencé après que Sergueï Korolev ait expliqué la possibilité d’envoyer un laboratoire orbital appelé Objet D au premier secrétaire du parti communiste, Nikita Khrouchtchev lors d’une inspection en janvier 1956. Il était donc possible de profiter du lanceur R-7 pour faire un exploit dans le domaine scientifique qui permettrait aux Soviétiques de doubler les États-Unis qui avaient entrepris des tests en vue de lancer un satellite dans le cadre de l’Année géophysique internationale de 1957-1958. Le projet D, trop ambitieux, a pris du retard, et le développement d’un engin de petite taille a été décidé un an après.

Les cinq premiers tirs de la fusée avaient tous été des échecs. Mais les deux derniers d’entre eux validaient le lanceur lui-même, le problème rencontré étant la dislocation de l’étage supérieur de la fusée. Face à la possibilité, d’après les services de renseignement soviétiques, d’un essai américain, il a été décidé de lancer le satellite PS-1, logé dans une coiffe plus légère, à la date du 6, puis du 4 octobre.

Il s’agissait d’une petite sphère d’aluminium de 58 centimètres de diamètre, pesant 83,6 kg dotée de quatre antennes. La sphère était constituée de deux coques, l’externe servant de protection thermique, la seconde étant pressurisée.

L’intérieur de la sphère contenait de l’azote à une pression légèrement plus élevée que la pression atmosphérique à la surface de la Terre (1,3 atmosphère). Elle contenait les batteries au zinc-argent, des capteurs de pression et de température, un émetteur radio et un ventilateur refroidissant les équipements.

Le lancement a eu lieu le , depuis le cosmodrome de Baïkonour, une base portant le nom de code de СССР “Тюра-Там” (URSS Tyura-Tam). Ce tir permettait aussi de tester la fusée porteuse, la R-7 8K71PS Semiorka.

Le décollage s’est fait sans problèmes, le largage de l’étage central et du petit satellite aussi. Les Soviétiques ont dû attendre 92 minutes pour entendre les premiers bips : le déploiement des antennes du Spoutnik s’est alors fait que le satellite était déjà hors de portée des récepteurs.

Placé sur une orbite dont les altitudes initiales du périgée et de l’apogée étaient de 225 et de 947 kilomètres, Spoutnik-1 effectuait une révolution en 96 minutes. Mais la faible altitude de son périgée lui a fait perdre de l’altitude jusqu’à un apogée de 600 km au 9 décembre 1957. Après avoir fait 1 400 orbites autour de la Terre et parcouru environ 70 millions de kilomètres, Spoutnik est rentré dans l’atmosphère où il s’est consumé le .

Le système de communication était équipé de deux émetteurs radio de 1 W capables de transmettre la pression et la température de l’azote afin de vérifier les principes de pressurisation et de thermorégulation utilisés. Les deux émetteurs étaient suffisamment puissants pour permettre à des radioamateurs de capter le célèbre “bip-bip” du satellite un peu partout sur la planète sur les fréquences radio de 20,005 et 40,002 MHz.

Le lancement de Spoutnik 1 avait lieu dans le cadre de l’Année géophysique internationale de 1957-1958, l’étude de ses signaux devait donc permettre d’étudier la propagation des ondes dans l’atmosphère et l’étude de sa trajectoire devait fournir des informations sur la densité de la haute atmosphère et sur la forme exacte de la Terre.

Les appareils électriques du satellite ont fonctionné pendant vingt-deux jours après le lancement, jusqu’à l’épuisement des batteries le 26 octobre 1957. Ensuite la trajectoire a été surveillée de manière optique.

Exploit technique tout autant que fantastique coup de propagande durant la guerre froide, ce lancement a été un choc pour les États-Unis, et remettait en cause leur prédominance dans le domaine scientifique. Les militaires américains ont été atterrés car les radars leur avaient appris (ils ont alors tu cette information) qu’outre le satellite, la fusée porteuse avait mis en orbite son corps central. Les Soviétiques avaient donc la capacité de lancer des missiles balistiques emportant des armes nucléaires, et pouvant frapper le continent américain. Cette fusée porteuse était d’ailleurs parfaitement visible à l’œil nu, contrairement à Spoutnik 1 qui nécessitait des moyens optiques puissants pour être observé.

Motivés par ce camouflet, les États-Unis ont dû encore subir l’humiliation du premier lancement raté du projet Vanguard le , avant d’annoncer le 1er le succès du lancement d’Explorer 1.

D’autres satellites nommés Spoutnik ont été construits par les Soviétiques, mais les différents programmes se chevauchent ; certains Spoutnik faisaient partie du programme Vostok. D’après la revue américaine Nature, on pourrait comptabiliser entre quatre et vingt modèles de Spoutnik 1.

Source : Wikipédia France

WE CHOOSE TO GO TO THE MOON

Samplé sur The Race For Space

Description :

We choose to go to the Moon (littéralement “Nous choisissons d’aller sur la Lune”), officiellement Address at Rice University on the Nation’s Space Effort, est un discours du président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy prononcé le à l’université Rice, à Houston, dans lequel il promet de voir un Américain poser le pied sur la Lune avant la fin des années 1960.

Lorsqu’il arrive au pouvoir en janvier 1961, le président américain John F. Kennedy est, comme son prédécesseur, peu enclin à donner des moyens importants au programme spatial. Mais le lancement du premier homme dans l’espace par les Soviétiques (Youri Gagarine, 12 avril 1961) le convainc de la nécessité de disposer d’un programme spatial ambitieux pour récupérer le prestige international perdu. L’échec du débarquement de la baie des Cochons (avril 1961) destiné à renverser le régime de Fidel Castro installé à Cuba, qui écorne un peu plus l’image des États-Unis auprès des autres nations, contribue également sans doute à son changement de position.

John Kennedy demande à son vice-président, Lyndon B. Johnson, de lui désigner un objectif qui permettrait aux États-Unis de reprendre le leadership à l’Union soviétique. Parmi les pistes évoquées figurent la création d’un laboratoire dans l’espace et un simple survol lunaire. Le vice-président, qui est un ardent supporter du programme spatial, lui répond que la recherche et l’industrie américaine ont la capacité d’envoyer une mission habitée sur la Lune et lui recommande de retenir cet objectif. Le , le président annonce devant le Congrès des États-Unis le lancement d’un programme qui doit amener des astronautes américains sur le sol lunaire “avant la fin de la décennie”. Les équipes de la NASA avaient indiqué que le débarquement sur la Lune pourrait se faire dès 1967 mais l’administrateur de l’agence, James E. Webb, a préféré ajouter deux années pour tenir compte d’aléas éventuels.

Le discours intervient dans le cadre d’une série de visites dans des installations spatiales la veille et le jour-même :

  • la base de lancement de Cap Canaveral en Floride,
  • le Marshall Space Flight Center à Huntsville en Alabama,
  • le Manned Spacecraft Center à Houston au Texas.

Kennedy s’exprime le 12 septembre 1962 à 10h devant un public de 35 000 personnes réunies dans le Rice Stadium, le stade de football américain de l’université Rice. Dans ce discours, il confirme l’annonce faite devant le Congrès en mai 1961.

Kennedy ouvre son discours en s’adressant à plusieurs personnalités présentes :

  • Kenneth Pitzer, président de l’université Rice
  • Lyndon B. Johnson, vice-président des États-Unis
  • Price Daniel, gouverneur du Texas
  • Albert Richard Thomas, représentant du Texas
  • Alexander Wiley, sénateur du Wisconsin
  • George Paul Miller, représentant de la Californie
  • James E. Webb, administrateur de la NASA
  • David E. Bell, directeur du Bureau of the Budget

Le discours est resté célèbre sous le nom “We choose to go to the Moon” en raison du passage suivant :

“We choose to go to the Moon. We choose to go to the Moon in this decade and do the other things, not because they are easy, but because they are hard, because that goal will serve to organize and measure the best of our energies and skills, because that challenge is one that we are willing to accept, one we are unwilling to postpone, and one which we intend to win, and the others, too”.

que le John F. Kennedy Presidential Library and Museum traduit ainsi :

“Nous avons choisi d’aller sur la Lune. Nous avons choisi d’aller sur la Lune au cours de cette décennie et d’accomplir d’autres choses encore, non pas parce que c’est facile, mais justement parce que c’est difficile. Parce que cet objectif servira à organiser et à offrir le meilleur de notre énergie et de notre savoir-faire, parce que c’est le défi que nous sommes prêt à relever, celui que nous refusons de remettre à plus tard, celui que nous avons la ferme intention de remporter, tout comme les autres”.

Le texte du discours a été rédigé par Ted Sorensen, plume du président.

Un an plus tard, Kennedy proposera aux Soviétiques, dans l’enceinte de l’ONU, une collaboration dans le domaine de l’exploration spatiale, plutôt qu’une concurrence. L’URSS, accumulant à cette époque les succès spatiaux, ne donnera pas suite. Assassiné en 1963, Kennedy ne verra pas Neil Armstrong et Buzz Aldrin se poser sur la Lune le lors de la mission Apollo 11.

Source : Wikipédia France

Vidéo :

Texte en entier (Version originale ici) :

Le Président, John F. Kennedy
Houston, Texas
Le 12 septembre 1962,

“Président Pitzer, monsieur le vice-président, gouverneur Daniel, messieurs les membres du Congrès Thomas et Miller, sénateur Wiley, monsieur Webb, monsieur Bell, messieurs les scientifiques, hôtes de marque, mesdames et messieurs :

Je remercie chaleureusement votre président de m’avoir octroyé le titre de Professeur associé honoraire et je vous assure que mon premier cours sera très bref.

Je suis ravi d’être ici et plus particulièrement parmi vous en cette occasion.

Nous sommes réunis dans une faculté réputée pour son savoir, dans une ville connue pour son progrès, dans un État reconnu pour sa vigueur. Et il se trouve justement que nous avons besoin de ces trois qualités, alors que nous nous trouvons confrontés à des changements et à des défis, dans une décennie porteuse d’espoir mais également de peur, à une époque où se mêlent connaissance et ignorance. Plus nos connaissances se développent, plus notre ignorance apparaît au grand jour.

Malgré le fait frappant que la plupart des plus grands scientifiques que le monde ait connu soient vivants et actuellement en exercice, bien que les effectifs scientifiques de cette nation doublent tous les 12 ans et affichent un taux de croissance trois fois supérieur à celui de l’ensemble de notre population, en dépit de tout cela, la vaste étendue de l’inconnu, des questions sans réponses et de l’inachevé continuent de dépasser très largement notre entendement collectif.

Nul ne peut vraiment appréhender le chemin que nous avons parcouru ni à quelle vitesse, à moins de condenser, si vous le permettez, 50 000 ans de l’histoire de l’humanité sur une période d’à peine un demi-siècle. Vu sous cet angle, nous ne savons pas grand-chose des 40 premières années, si ce n’est qu’à la fin de cette période, les plus évolués des hommes avaient appris à utiliser les peaux de bêtes pour se vêtir. Puis, il y a environ 10 ans selon cette échelle, l’homme a quitté sa grotte pour se construire d’autres types d’abris. Il y a seulement 5 ans, il a appris à écrire et à utiliser la roue. Cela ne fait que 2 ans que le Christianisme est né. L’imprimerie vient de faire son apparition cette année et cela ne fait que 2 mois, dans ce condensé d’histoire de l’humanité ramené à 50 ans, que la machine à vapeur fournit une nouvelle source d’énergie et que Newton a étudié la gravité. Le mois dernier sont apparus la lumière électrique, le téléphone, l’automobile et l’avion. Ce n’est que la semaine dernière que nous avons inventé la pénicilline, la télévision et l’énergie nucléaire. Aujourd’hui, si le nouveau vaisseau spatial américain réussi à rejoindre Vénus, nous aurons littéralement atteint les étoiles avant ce soir minuit.

Ces avancées s’effectuent à une vitesse à couper le souffle et, à ce rythme, on ne peut éviter l’apparition de nouveaux maux bien que d’anciens aient disparu, ni l’émergence de nouvelles formes d’ignorance, de nouveaux problèmes, de nouveaux dangers. Assurément, les nouvelles perspectives spatiales nous réservent des coûts élevés et de nombreuses épreuves, mais également d’immenses récompenses.

Il n’est donc pas surprenant que certains préféreraient nous voir stagner un peu plus longtemps, marquer une pause, attendre. Mais cette ville de Houston, cet État du Texas, ce pays des États-Unis n’ont pas été construits par des attentistes ni des gens tournés vers le passé. Ce pays a été conquis par ceux qui sont allés de l’avant et il en sera de même pour l’espace.

S’exprimant en 1630 sur la fondation de la colonie de la baie de Plymouth, William Bradford disait que toutes les grandes et honorables actions s’accompagnent de grandes difficultés et que les deux doivent être entreprises et surmontées avec courage et responsabilité.

Si cette histoire succincte de notre évolution nous apprend quelque chose, c’est que l’homme, dans sa quête de connaissance et de progrès, est déterminé et que rien ne saurait le décourager. L’exploration de l’espace se fera, que nous y prenions part ou pas. C’est l’une des plus grandes aventures de tous les temps et aucune nation ayant la prétention de se poser en exemple vis-à-vis des autres ne peut envisager de prendre du retard dans la course à l’espace.

Ceux qui nous ont précédés ont fait en sorte que ce pays surfe sur les premières vagues de la révolution industrielle, les premières vagues des inventions modernes et la première vague de l’énergie nucléaire. Cette génération n’a pas l’intention de sombrer dans les remous de l’ère spatiale naissante. Nous avons non seulement l’intention de prendre part à cette course, mais nous comptons bien en prendre la tête. Car les yeux du monde sont dorénavant tournés vers l’espace, vers la Lune et les planètes au-delà, et nous avons fait le serment de ne pas voir cet espace sous le joug d’un étendard hostile et spoliateur, mais sous la bannière de la liberté et de la paix. Nous avons fait le serment de ne pas voir l’espace envahi par des armes de destruction massive, mais par des instruments de connaissance et de découverte.

Cependant, les promesses de cette nation ne pourront être tenues qu’à l’impérieuse condition que nous soyons les premiers. Et telle est bien notre intention. En résumé, notre suprématie dans le domaine scientifique et industriel, nos espoirs de paix et de sécurité, nos obligations envers nous-mêmes et envers les autres, tout cela exige de nous cet effort ; afin de percer ces mystères pour le bien de l’humanité toute entière et devenir la première nation au monde à s’engager dans l’espace.

Nous levons les voiles pour explorer ce nouvel océan, car il y a de nouvelles connaissances à acquérir, de nouveaux droits à conquérir, qui doivent être conquis et utilisés pour le développement de tous les peuples. Car la science spatiale, comme la science nucléaire et toutes les technologies, n’a pas de conscience intrinsèque. Qu’elle devienne une force bénéfique ou maléfique dépend de l’homme et c’est seulement si les États-Unis occupent une position prééminente que nous pourrons décider si ce nouvel océan sera un havre de paix ou un nouveau champ de bataille terrifiant. Je ne dis pas que nous ne devons pas nous protéger contre une utilisation agressive de l’espace, de même que nous devons nous préparer contre d’éventuelles actions hostiles sur terre ou en mer. Je dis que l’espace peut être exploré et exploité sans attiser les feux de la guerre, sans répéter les erreurs que l’homme a commises en étendant son emprise sur cette planète qui est la nôtre.

Pour le moment, il n’existe ni différend, ni querelle, ni conflit national dans l’espace. Ses dangers inhérents constituent une menace pour nous tous. La conquête de l’espace mérite ce que l’humanité a de mieux à offrir et ses opportunités de coopération pacifique pourraient bien ne jamais se représenter. Mais, pourquoi la Lune, s’interrogeront certains ? Pourquoi en faire notre objectif ? Ils pourraient tout aussi bien demander pourquoi gravir la plus haute montagne ? Pourquoi, il y a trente-cinq ans, traverser l’Atlantique ? Pourquoi l’équipe de Rice continue-t-elle de jouer contre celle de l’université du Texas ?

Nous avons choisi d’aller sur la Lune. Nous avons choisi d’aller sur la Lune au cours de cette décennie et d’accomplir d’autres choses encore, non pas parce que c’est facile, mais justement parce que c’est difficile. Parce que cet objectif servira à organiser et à offrir le meilleur de notre énergie et de notre savoir-faire, parce que c’est le défi que nous sommes prêt à relever, celui que nous refusons de remettre à plus tard, celui que nous avons la ferme intention de remporter, tout comme les autres.

C’est pour ces raisons que je considère la décision prise l’an dernier de faire passer nos efforts dans le domaine spatial à la vitesse supérieure comme l’une des plus importantes de mon mandat présidentiel.

Lors de ces dernières 24 heures, nous avons visité les installations en cours de construction, pour la plus belle et plus complexe exploration de l’histoire de l’humanité. Nous avons senti le sol trembler et l’air vibrer lors du test des moteurs d’une fusée de lancement Saturne C-1, dont la puissance, plusieurs fois supérieure à l’Atlas qui a lancé John Glenn, équivaut à 10 000 automobiles conduites pied au plancher. Nous avons visité le site où cinq propulseurs F-1, chacun aussi puissant que les huit moteurs de la Saturne combinés, seront regroupés pour propulser la nouvelle fusée Saturne. Celle-ci sera assemblée dans un bâtiment en cours de construction à Cap Canaveral, aussi haut qu’un immeuble de 48 étages, aussi large qu’un quartier urbain et aussi long que deux longueurs de ce stade.

Au cours des 19 derniers mois, pas moins de 45 satellites ont fait le tour de la Terre. Près de 40 d’entre eux ont été fabriqués aux États-Unis d’Amérique. Ils sont bien plus sophistiqués et ont fourni bien plus d’informations aux peuples du monde entier que ceux de l’Union Soviétique.

Le vaisseau spatial Mariner, actuellement en route vers Vénus, est l’appareil le plus évolué de l’histoire de la conquête de l’espace. La précision de sa trajectoire est telle, qu’à titre de comparaison, cela reviendrait à faire tomber un missile tiré de Cap Canaveral exactement sur la ligne des quarante mètres de ce stade.

Les satellites de navigation aident nos navires à faire route avec précision et en toute sécurité. Les satellites Tiros nous ont permis de prévoir le passage d’ouragans et de tempêtes avec une précision sans précédent. Il en sera bientôt de même pour les feux de forêt et les icebergs.

Nous avons subi des échecs, mais les autres aussi, même s’ils refusent de l’admettre et qu’ils ne les rendent pas publics.

Il est certain que nous sommes en retard et nous le serons encore quelques temps en ce qui concerne les vols habités. Mais nous n’avons pas l’intention de rester en arrière et au cours de cette décennie, nous allons rattraper notre retard et prendre la tête.

Le développement de notre science et de notre éducation sera enrichi par une nouvelle connaissance de notre univers et de notre environnement, par de nouvelles techniques d’étude, d’exploration et d’observation, par de nouveaux outils et des ordinateurs pour l’industrie, la médecine, ainsi que dans le cadre familial et scolaire. Les institutions à vocation technologique, telles que Rice, pourront en récolter les bénéfices.

Et pour finir, l’effort spatial lui-même, pourtant encore balbutiant, a déjà permis la création d’un grand nombre de nouvelles entreprises et de dizaines de milliers de nouveaux emplois. L’aérospatiale et les industries associées génèrent de nouveaux besoins en termes d’investissements et de personnels qualifiés. Cette ville, cet État et cette région bénéficieront de cette croissance. Ce qui était l’avant-poste le plus éloigné de la vieille frontière de l’Ouest sera à l’avant-garde de la nouvelle frontière de la science et de l’espace. Houston, votre ville de Houston, avec son centre dédié aux vols spatiaux habités, deviendra le lieu de rassemblement d’une grande communauté de scientifiques et d’ingénieurs. Au cours des cinq prochaines années, l’Administration Nationale de l’Aéronautique et de l’Espace prévoit de doubler le nombre de scientifiques et d’ingénieurs dans ce secteur, d’augmenter sa masse salariale et ses autres dépenses de 60 millions de dollars par an, d’investir environ 200 millions dans la construction d’infrastructures et de laboratoires et, dans le cadre de nouveaux efforts pour la recherche spatiale, d’investir dans cette ville plus d’un milliard en contrats divers.

Il est certain que tout cela coûte très cher. Le budget spatial de l’exercice en cours est trois fois supérieur à celui de janvier 1961 et il est supérieur aux budgets spatiaux combinés des huit dernières années. Ce budget est aujourd’hui de cinq milliards quatre cents millions de dollars par an. Une somme certes exorbitante, mais qui reste néanmoins inférieure à nos dépenses annuelles en cigarettes et cigares. Les dépenses spatiales augmenteront bientôt encore un peu, passant de 40 cents par personne et par semaine à plus de 50 cents par semaine pour chaque homme, femme et enfant des États-Unis, car nous avons attribué à ce programme une haute priorité nationale, même si j’ai bien conscience qu’il s’agit dans une certaine mesure d’un acte de foi, d’une vision d’avenir dont nous ne connaissons pas encore les bénéfices que nous en tirerons. Mais si je vous dis, mes chers concitoyens, que nous allons envoyer sur la Lune, à plus de 380 000 kilomètres du centre de contrôle de Houston, une fusée géante de presque 100 mètres de haut, la longueur de ce terrain de football, fabriquée avec de nouveaux alliages dont certains n’ont pas encore été inventés, capables de supporter une chaleur et une pression plusieurs fois supérieures à celles jamais expérimentées, assemblée avec une précision supérieure à celle des meilleures montres, incorporant tous les équipements nécessaires à la propulsion, au guidage, au contrôle, aux communications, à l’alimentation et à la survie, pour accomplir une mission encore jamais tentée, vers un corps céleste inconnu, que nous la ferons revenir sur la Terre, où elle fera son entrée dans l’atmosphère à une vitesse proche de 40 000 km/h, générant une température atteignant la moitié de celle qui règne à la surface du Soleil, presque aussi chaude qu’aujourd’hui et que nous sommes déterminés à le faire, le faire bien, et le faire les premiers avant la fin de la décennie, pour cela nous devons faire preuve d’audace.

C’est moi qui fais tout le travail, je vous demande juste de rester tranquille encore une minute. [rires]

Je pense cependant que nous y arriverons, mais nous devrons en payer le prix. Il n’est pas question de gaspiller de l’argent, mais je pense que nous avons le devoir de mener à bien ce projet. Et cela sera fait dans cette décennie des années soixante. Nous accomplirons peut-être ce projet alors que certains d’entre vous seront encore ici à poursuivre leurs études dans cette université ou durant les mandats électoraux de certaines personnes assises ici sur cette estrade. Quoi qu’il en soit, nous l’accomplirons et ce, avant la fin de la décennie.

Je suis ravi que cette université soit impliquée dans ce projet d’envoyer un homme sur la Lune, dans le cadre de ce gigantesque effort national entrepris par les États-Unis d’Amérique.

Il y a quelques années, on a demandé au grand explorateur britannique George Mallory, qui devait trouver la mort sur le Mont Everest, pourquoi il voulait gravir cette montagne. Il a répondu : « Parce qu’elle est là ! »

Eh bien, l’espace est là et nous allons y aller. La Lune et les planètes sont là également et avec elles, de nouveaux espoirs de connaissances et de paix. C’est pourquoi, avant de nous lancer dans cette aventure, la plus incertaine, la plus dangereuse et la plus grande que l’homme ait jamais connu, nous implorons la bénédiction de Dieu !

Je vous remercie.”

Source : John F. Kennedy Presidential Library and Museum

ELFSTEDENTOCHT

Mentionné sur Elfstedentocht (Parts 1 & 2)

L’Elfstedentocht (Tour des onze villes) est une course mythique d’endurance en patinage de vitesse, très populaire aux Pays-Bas.

La course, qui fait une boucle de près de 200 km, se déroule sur les canaux, rivières et lacs gelés reliant onze villes frisonnes (toutes mentionnées dans les deux chansons) : Leeuwarden, Sneek, IJlst, Sloten, Stavoren, Hindeloopen,Workum, Bolsward, Harlingen, Franeker, Dokkum et Leeuwarden de nouveau. Cette course ne se tient qu’exceptionnellement, quand les hivers offrent des conditions suffisamment froides pour permettre le patinage sur la glace des rivières et des canaux. Comme la course attire environ 15 000 patineurs, cela nécessite une glace bien formée que seule permet une période assez longue de fortes gelées. Le règlement oblige désormais une épaisseur de glace de 15 cm sur toute la longueur du parcours et pendant toute la durée de la course.

La dernière course remonte à 1997 (en date du 8 janvier 2016) et elle se tient en moyenne une fois tous les 6 ou 7 ans. 1997 était d’ailleurs la première année où a été réalisée une implantation artificielle de glace sur quelques points du parcours, surtout sous les ponts. Malgré cela, il reste toujours quelques endroits où la glace est trop mince pour la masse des patineurs. Ces points connus sous le nom de “points klunen” (du mot frison klúnje), oblige les patineurs à marcher avec leur patins pour les contourner. Lors de la dernière édition, l’organisation a dû aussi faire face à quelques sabotages par dépôt de sel sur des points du parcours par une organisation opposée à cette course, le “Comité Elfsteden Nee”. Mais cela n’a pas affecté la très grande popularité de cette épreuve, véritable événement national aux Pays-Bas, popularité que sa rareté n’a fait que renforcer à travers tout le pays. Un jour avant la course, quand la tenue de celle-ci est officiellement annoncée, de nombreux Hollandais se rendent à Leeuwarden qui vit alors dans une atmosphère de fête, surtout la nuit précédant l’épreuve appelée la Nacht van Leeuwarden ou Nuit de Leeuwarden.

Les hivers souvent froids des Pays-Bas, avec les canaux et les lacs gelés, ont engendré une tradition du patin à glace. Quant à la tradition de patinage de vitesse, très forte dans ce pays, elle tire son origine de l’habitude ancestrale des habitants de se déplacer l’hiver sur la glace, mode de transport facile et peu onéreux. Le pays abrite aussi de nombreuses patinoires avec anneaux de vitesse. Le patinage de vitesse y a rang de sport national, apportant son lot de médailles à chaque Jeux olympiques. Le Elfstedentocht attire 15 000 patineurs amateurs qui s’élancent après les patineurs de compétition. Beaucoup de Hollandais se rendent en Frise pour assister à la course, course qui est retransmise en direct à la télévision néerlandaise.

L’Elfstedentocht était déjà une tradition frisonne quand en 1890, Pim Mulier a conçu l’idée d’une course organisée, qui s’est tenue pour la première fois en 1909. Après cette course, une association, la Vereniging De Friesche Elf Steden, est créée pour s’occuper de son organisation.

En 1986, le prince Willem-Alexander y a participé, sous le pseudonyme W.A. van Buren.

Très dépendantes des conditions climatiques, des 15 courses officielles organisées depuis 1909, trois se sont faites en période de dégel (>0 °C), quatre lors d’un gel léger (~0 °C), trois lors d’un gel modéré et cinq lors d’un gel important (< –10 °C). La course la plus terrible fut celle du 18 janvier 1963. Avec une température de -18 °C au départ et la Frise depuis 2 jours sous plus de 20 cm de neige, seulement 1 % des participants finirent la course, une violente tempête de neige s’étant déclarée en fin de journée.

L’Elfstedentocht n’a été courue que 15 fois depuis la première édition de 1909, rencontrant un succès croissant.

Source : Wikipédia France

VOSTOK 1

Mentionné sur Gagarin

Vostok 1 est le premier vol spatial habité de l’histoire spatiale et la première mission du programme Vostok. Le vaisseau soviétique Vostok 3KA est lancé le depuis le cosmodrome de Baïkonour avec à son bord le cosmonaute Youri Gagarine. Après avoir bouclé une orbite sans rencontrer de problème, le vaisseau a effectué une rentrée mouvementée mais a atterri sans encombre dans la région de Saratov.

Vostok 1 traduit à l’époque la supériorité du programme spatial soviétique dirigé par Sergueï Korolev sur le programme américain. En réaction à ce succès exploité habilement par la propagande soviétique, le président John F. Kennedy lancera le programme Apollo destiné à poser un équipage sur la Lune.

Membre principal :

Remplaçant :

  • Gherman Titov

Paramètres de la mission :

  • Masse : 4 725 kg
  • Périgée : 169 km
  • Apogée : 315 km
  • Inclination : 64.95°
  • Période : 89,34 minutes
  • NSSDC ID : 1961-012A
  • Identifiant : Кедр (Kedr – Pin de Sibérie)

Youri Gagarine a effectué une orbite, en 108 minutes, et est revenu sain et sauf ; il s’est éjecté de la capsule Vostok à 7 km du sol et a atterri avec son parachute. En effet l’atterrissage de la capsule aurait été trop rude pour le cosmonaute.

Les contrôleurs au sol n’ont su que l’orbite était stable que 25 minutes après le lancement. Le contrôle de l’altitude de l’engin était géré par un système automatisé. L’équipe médicale et les ingénieurs ne savaient pas comment le corps humain réagirait à l’absence de gravité. Pour cette raison, les contrôles de vol étaient verrouillés pour empêcher Gagarine de prendre un contrôle manuel. Les codes pour déverrouiller les commandes étaient placés dans une enveloppe embarquée, que Gagarine ne devait utiliser qu’en cas d’urgence. Vostok ne pouvait pas changer d’orbite, seulement d’altitude sur son orbite. Durant la majeure partie du vol, l’altitude du vaisseau pouvait fluctuer. Le système automatisé a ramené Vostok 1 dans l’alignement pour le rétro-freinage environ une heure après le décollage.

L’allumage des rétrofusées a eu lieu alors que le vaisseau Vostok survolait la côte occidentale de l’Afrique, près de l’Angola, à environ 8 000 km du site d’atterrissage sélectionné ; elles ont fonctionné durant environ 42 secondes. Pour des raisons de poids, il n’y avait pas de rétrofusées de remplacement. Néanmoins, au cas où les rétrofusées n’auraient pas fonctionné, dix jours de provisions étaient embarqués pour permettre au cosmonaute d’attendre que le vaisseau effectue une rentrée atmosphérique déclenchée par la dégradation progressive de son orbite sous l’effet de la traînée.

Après le freinage le module de service de Vostok (sharik) devait se détacher pour permettre à l’habitacle proprement dit (le module de descente), en forme de sphère, d’effectuer une rentrée atmosphérique dans de bonnes conditions. Mais les sangles qui solidarisaient les deux modules ne se sont pas coupées comme prévu. Le vaisseau a subi durant dix minutes des girations désordonnées avant que les sangles ne se consument et permettent au module de descente de se détacher et de prendre une orientation correcte.

La FAI a décidé en 1961 qu’un pilote devait atterrir avec sa capsule pour que le vol soit retenu comme vol spatial officiel par la Fédération. L’Union soviétique a soutenu que Gagarine avait atterri avec le Vostok, et la Fédération a validé le vol. Dix ans plus tard, il a été révélé que Gagarine s’était éjecté et avait atterri séparément du module Vostok.

Lorsque les officiels soviétiques ont rempli les formulaires de la FAI pour enregistrer le vol de Vostok 1, ils ont affirmé que le site de lancement était Baïkonour à 47° 22′ 00″ N65° 29′ 00″ E. En réalité, le site de lancement était près de Tiouratam à 45° 55′ 00″ N 63° 20′ 00″ E, à 250 km au sud-ouest de Baïkonour. Ils ont fait cela pour garder secret l’emplacement du centre spatial. Ironiquement, en 1995, les autorités russes et kazakhs ont renommé Tiouratam en Baïkonour.

La capsule de rentrée est désormais exposée au Musée de RKK Energia à Kaluga.

Déroulement de la mission :

  • Mercredi . Quelques instants avant le décollage, Youri Gagarine a enregistré cette déclaration : “Chers amis, connus et inconnus pour moi, mes chers compatriotes et toutes les personnes du monde ! Dans quelques instants, une puissante fusée soviétique va propulser mon vaisseau dans l’étendue de l’espace. Ce que je veux vous dire est cela. Toute ma vie est désormais devant moi comme une simple inspiration. Je sens que je peux accroître ma force pour faire avec succès ce que l’on attend de moi”.
  • Début du compte à rebours. Gagarine est dans le vaisseau Vostok 1 sur le pas de tir. Son image télévisée filmée par la caméra embarquée apparaît sur les écrans télé dans la salle de contrôle. Serguei Korolev dit dans un microphone : “Crépuscule appelle Pin (l’identifiant de Gagarine). Le compte à rebours va débuter”. Gagarine a répondu : “Reçu. Je me sens bien, excellent état d’esprit, prêt à y aller”.
  • 6h07 TU. Le décollage a lieu depuis le cosmodrome de Baïkonour (Tiouratam 45° 55′ 00″ N 63° 20′ 00″ E) dans la République soviétique du Kazakhstan. À la mise à feu et au décollage, Serguei Korolev dit dans la radio : “Étape préliminaire… intermédiaire… Principale… Décollage ! Nous vous souhaitons un bon vol. Tout va bien”. Gagarine a répondu : “Poyekhali ! (On est parti !)”.
  • 6h09 TU. Après deux minutes de vol les quatre propulseurs latéraux de la fusée Vostok ont consommé la totalité de leurs ergols ; ils s’éteignent et se détachent (T+ 119 s).
  • 6h10 TU. La coiffe couvrant Vostok 1 est larguée ce qui démasque le hublot situé au niveau des pieds de Gagarine et permet l’utilisation de l’appareillage d’orientation optique Vzor (T+ 156 s).
  • 6h12 TU. Après cinq minutes de vol l’étage principal de la fusée Vostok a consommé la totalité de ses ergols, elle s’éteint et se détache du vaisseau Vostok et du dernier étage. Celui-ci est mis à feu pour poursuivre la mise en orbite (T+ 300 s).
  • 6h13 TU. La fusée fonctionne toujours, propulsant Vostok 1 vers l’orbite. Gagarine déclare : “(…) le vol se déroule bien. Je peux voir la Terre. La visibilité est bonne. (…) Je peux presque tout voir. Il y a une certaine épaisseur d’espace sous la couverture de cumulus. Je poursuis le vol, tout va bien”.
  • 6h14 TU. La fusée fonctionne toujours, commençant à passer au-dessus de la Russie centrale. Gagarine déclare : “Tout fonctionne très bien. Tous les systèmes sont opérationnels. Continuons !”
  • 6h15 TU. Trois minutes après la mise à feu du dernier étage Gagarine annonce : “Zarya-1, Zarya-1 (la station au sol de Baïkonour), je ne vous entends pas très bien. Je me sens bien. J’ai le moral. Je poursuis le vol (…)”. Vostok 1 s’éloigne toujours plus du cosmodrome de Baïkonour et est en train de sortir de la portée radio de cette station.
  • 6h17 TU. Le dernier étage de la fusée Vostok s’éteint, dix secondes après le vaisseau se sépare et Vostok 1 atteint son orbite (T+ 676 s). Gagarine déclare : “Le vaisseau fonctionne correctement. Je peux voir la Terre par le viseur du Vzor. Tout se déroule comme prévu”. Vostok 1 passe au-dessus de la Russie d’Europe et commence à survoler la Sibérie.
  • 6h21 TU. Vostok 1 passe au-dessus du Kamtchatka et du Pacifique nord. Gagarine annonce à la radio : “(…) les voyants sont au vert sur le moniteur du mode de descente. Je me sens bien, et j’ai le moral. Les paramètres à l’intérieur du module sont les suivants : pression 1 ; humidité 65 ; température 20 ; pression dans le compartiment 1 ; premier automatique 155 ; second automatique 155 ; pression dans le système de rétrofusées 320 atmosphères (…)”
  • 6h25 TU. Alors que Vostok 1 entame la diagonale traversant le Pacifique qui va le mener du Kamtchatka à la pointe sud de l’Amérique du Sud, Gagarine demande : “Que pouvez-vous me dire à propos du vol ? Que pouvez-vous me dire ?”. Il demande des informations à propos de ses paramètres orbitaux. La station de contrôle de Khabarovsk répond : “Il n’y a pas d’instructions de n°20 (Serguei Korolev), et le vol se déroule normalement”. Ils disent à Gagarine qu’ils n’ont pas encore ses paramètres orbitaux, mais les systèmes du vaisseau spatial fonctionnent correctement.
  • 6h31 TU. Gagarine transmet à la station de Khabarovsk : “Je me sens en pleine forme, très bien, très bien, très bien. Donnez-moi des résultats du vol !”. Vostok 1 est près de l’horizon radio VHF de Khabarovsk et ils répondent : “Répétez. Je ne vous entends pas bien”. Gagarine transmet encore : “Je me sens très bien. Donnez-moi vos données sur le vol !” Vostok 1 sort du rayon VHF de la station de Khabarovsk et le contact est perdu.
  • 6h37 TU. Vostok 1 poursuit son voyage alors que le soleil se couche sur le Pacifique nord. Gagarine passe dans la nuit, au nord-ouest de l’archipel hawaïen. En dehors du rayon VHF des stations au sol, les communications doivent avoir lieu avec la radio HF.
  • 6h46 TU. Khabarovsk envoie le message “KK” en morse sur la radio HF de Vostok 1. Ce message signifie “Indiquez le monitoring des commandes”. Ils demandaient à Gagarine de confirmer que le système de descente automatique du vaisseau avait bien reçu les instructions envoyées depuis la station au sol. Gagarine a répondu à 06h48 TU.
  • 6h48 TU. Vostok 1 passe l’équateur à environ 170° Ouest, voyageant vers le sud-est et commence à traverser le Pacifique sud. Gagarine transmet par radio HF : “Je transmet le rapport normal : 9 heures 48 minutes (heure de Moscou), le vol se déroule avec succès. Le Spusk-1 fonctionne normalement. L’index mobile du moniteur de descente se déplace. La pression dans le cockpit est de 1 ; humidité 65 ; température 20 ; pression dans le compartiment 1,2 (…) Manuel 150 ; premier automatique 155 ; second automatique 155 ; réservoir des rétrofusées 320 atmosphères. Je me sens bien (…)”
  • 6h49 TU. Gagarine indique qu’il est passé sur la face nocturne de la Terre.
  • 6h51 TU. Gagarine indique que le système de contrôle de l’orientation utilisant un senseur solaire a été activé. Ce dernier est utilisé pour orienter correctement Vostok 1 avant d’effectuer le rétro-freinage. Le système de contrôle de l’orientation s’appuie sur deux systèmes redondants : un système automatique reposant sur un senseur solaire et un système de visée manuelle. Chaque système pouvait utiliser pour modifier l’orientation du vaisseau l’une des deux grappes de moteurs-fusées redondantes consommant de l’azote liquide et qui dispose de 10 kg de gaz par ensemble.
  • 6h53 TU. La station de Khabarovsk envoie à Gagarine ce message par radio HF : “Par ordre de n°33 (général Nikolai Kamanine) les transmetteurs ont été activés, et nous transmettons ceci : le vol se déroule comme prévu et l’orbite est comme calculée”. Ils disent à Gagarine que Vostok 1 est sur une orbite stable. Il confirme le message.
  • 6h57 TU. Vostok 1 est au-dessus du Pacifique sud entre la Nouvelle-Zélande et le Chili quand Gagarine envoie ce message : “(…) Je continue le vol, et je suis au-dessus de l’Amérique. J’ai transmis le signal télégraphique Activé”.
  • 7h TU. Vostok 1 passe le détroit de Magellan à la pointe sud de l’Amérique du Sud. Les informations de la mission Vostok 1 sont retransmises sur Radio Moscou.
  • 7h04 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, identique à celui émis à 06h48. Le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h09 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h10 TU. Passage au-dessus de l’Atlantique sud, le soleil se lève et Vostok 1 est à nouveau dans la lumière du jour. Vostok 1 est à 15 minutes de la manœuvre de freinage.
  • 7h13 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, identique à celui émis à 06h48. Moscou reçoit ce message partiel de Gagarine : “Bien reçu. Le vol se (…)”
  • 7h18 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h23 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h25 TU Vostok 1 est à l’altitude de freinage. Les rétrofusées sont actionnées pendant environ 42 secondes comme le vaisseau est proche de l’Angola sur la côte ouest de l’Afrique. La manœuvre se déroule environ à 8 000 km du point d’atterrissage prévu en Russie.
  • De 7h25 à 7h35 TU. Dix secondes après la fin du freinage, les commandes sont envoyées pour déclencher la séparation du module de service et du module de descente. Certaines sangles ne se détachent pas et les deux modules du vaisseau restent attachés pendant 10 autres minutes. Vostok 1 passe la côte ouest de l’Afrique et continue à travers l’Afrique centrale vers l’Égypte.
  • 7h35 TU. Les deux modules du vaisseau spatial entament la rentrée et sont prises de mouvements giratoires anarchiques alors que Vostok 1 s’approche de l’Égypte. Finalement, les sangles brûlent et libèrent le module de rentrée, qui prend automatiquement une orientation correcte.
  • De 7h35 à 7h55 TU. La rentrée se poursuit au-dessus de l’Égypte et de la Méditerranée, près de la côte ouest de Chypre et de la Turquie centrale. Finalement, au-dessus de la Mer Noire, Vostok 1 continue à ralentir. Vostok 1 revient en Union Soviétique sur la côte de la Mer Noire près de Krasnodar. Gagarine subit une décélération de 8 g durant la rentrée.
  • 7h55 TU. Vostok 1 est toujours à 7 km du sol. La trappe est ouverte, et deux secondes plus tard Gagarine s’éjecte de Vostok. À 2,5 km d’altitude, le parachute principal est déployé. Le vaisseau et lui atterrissent en parachute à 26 km au sud-ouest d’Engels, dans la région de Saratov au sud-ouest de la Russie d’Europe par 51° N 46° E. Le Vostok 1 a atterri à 07 h 55 TU soit 1 heure et 48 minutes après le décollage. L’ouverture du parachute de Gagarine est déclenchée à une altitude plus élevée que celui du vaisseau (7 km contre 2,5 km) et il atterrit un peu plus tard vers 08 h 05 TU. Deux écolières ont assisté à l’atterrissage de Vostok et ont décrit la scène : “C’était une grande boule d’environ deux-trois mètres. Elle est tombée, puis elle a rebondi et est encore retombée. Il y avait un trou énorme là où elle a rebondi la première fois”. Un fermier et sa fille ont observé ce personnage vêtu d’une combinaison orange brillant avec un grand casque blanc atterrissant en parachute près du vaisseau. On rapporte que Gagarine aurait déclaré : “Lorsqu’ils m’ont vu dans ma combinaison spatiale traînant mon parachute en marchant, ils ont commencé à s’enfuir, effrayés. Je leur ai dit, n’ayez pas peur, je suis un Soviétique comme vous, qui revient de l’espace et qui doit trouver un téléphone pour appeler Moscou !”

Source : Wikipédia France

EVEREST | Montagne

Mentionnée sur Everest

L’Everest, en tibétain ཇོ་མོ་གླང་མ, Chomolungma, en népalais सगरमाथा, Sagarmatha, aussi appelé mont Everest, est une montagne située dans la chaîne de l’Himalaya, à la frontière entre le Népal (Sagarmatha) et la Chine (Tibet).

Il est aperçu par des Européens pour la première fois en 1847 puis, après quelques années d’observations et de calculs, son altitude est établie à 8 848 mètres et il est identifié comme le plus haut sommet du monde au-dessus du niveau de la mer. Cette caractéristique lui vaut d’être baptisé de son nom actuel par les Occidentaux en 1865 et, dès les années 1920, de lui attirer l’intérêt des alpinistes qui se lancent à l’assaut de ses pentes. Plusieurs expéditions, en particulier britanniques, se succèdent depuis le Nord. Toutefois, les conditions climatiques extrêmes font leurs premières victimes, parmi lesquelles George Mallory et Andrew Irvine, en 1924, dont on ne saura probablement jamais avec certitude s’ils ont atteint le sommet. En 1950, le Népal autorise l’accès à la montagne depuis le Sud offrant des possibilités d’ascension par l’arête Sud-Est, moins périlleuse. Finalement, trois ans plus tard, Edmund Hillary et Tensing Norgay réussissent à vaincre l’Everest. Dès lors, les exploits en tous genres s’enchaînent, alimentant les fantasmes populaires ; mais, en 1996, une série d’accidents mortels vient rappeler les dangers liés à la montagne, portant de nos jours à plus de 200 le nombre de victimes. Pourtant, le tourisme de masse se popularise, fragilisant le milieu naturel malgré les créations du parc national de Sagarmatha en 1976 et de la réserve naturelle du Qomolangma en 1988. Ainsi, plus de 14 000 alpinistes ont tenté l’ascension depuis 1922 et plus de 4 000 l’ont réussie, bien aidés, pour la majorité d’entre eux, par les porteurs sherpas.

Identifié comme “pic B” à partir de 1847 (car le Kangchenjunga était considéré à cette époque comme le plus haut sommet du monde) puis appelé “pic XV” en 1849 (numération romaine de Michael Hennessy, arpenteur général britannique, nommant les sommets de la chaîne de l’Himalaya d’est en ouest), la montagne acquiert en 1865 son nom anglais qui lui est donné par Andrew Waugh, alors arpenteur général britannique des Indes orientales. Généralement, le nom local est respecté, à l’instar du Kangchenjunga et du Dhaulagiri, mais le Népal et le Tibet étant fermés aux voyageurs étrangers, il écrit :

“Mon respecté chef et prédécesseur le colonel Sir George Everest m’a enseigné à désigner tout objet géographique par son véritable nom local ou indigène. Mais voici une montagne, probablement la plus haute au monde, dont nous n’avons pu trouver aucun nom local. L’appellation indigène, si elle en a une, ne sera très probablement pas découverte avant que nous soyons autorisés à pénétrer au Népal. En attendant il m’incombe le privilège comme le devoir d’assigner… un nom, par lequel cette montagne puisse être connue des citoyens et des géographes et devenir un mot d’usage courant dans les nations civilisées”.

— Andrew Waugh, Proceedings of the Royal Geographical Society of London

Pourtant, de nombreux noms locaux existent, le plus connu étant probablement depuis plusieurs siècles l’appellation tibétaine Chomolungma figurant même sur une carte de 1733 publiée à Paris par le géographe français Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville. Quoi qu’il en soit, Waugh prétexte qu’avec la pléthore de noms locaux, il aurait été difficile d’en favoriser un plus répandu parmi les autres. Il décide alors de le baptiser d’après son prédécesseur de 1830 à 1843, d’abord en utilisant l’orthographe Mont Everest puis Mount Everest. Pourtant, celui-ci objecte en 1857 que le nom est impossible à écrire en hindi ou à prononcer par les “natifs de l’Inde”. Malgré cela, la Royal Geographical Society l’entérine officiellement en 1865, soit un an avant la mort de George Everest. La prononciation anglaise moderne d’Everest (API : [ˈɛvərɪst] ou [ˈɛvrɪst]) est d’ailleurs différente de la prononciation du nom de famille qui était [ˈiːvrɪst]. La prononciation française, quant à elle, diffère encore de l’original, puisque l’on dit [ˈevrɛst].

Le nom tibétain est donc Chomolungma ou Qomolangma (ཇོ་མོ་གླིང་མ) signifiant la “Déesse (Chomo) mère (suffixe ma) des vents (lung)” et la translittération en chinois est Zhūmùlǎngmǎ Fēng (chinois simplifié : 珠穆朗玛峰, chinois traditionnel : 珠穆朗瑪峰) ou Shèngmǔ Fēng (聖母峰) signifiant “déesse de l’univers” tandis que la traduction littérale donne Shèngmǔ Fēng (chinois simplifié : 圣母峰, chinois traditionnel : 聖母峰). En ancien sanskrit, la montagne a pour nom Devgiri, en français “la montagne sainte”, et Devadurga, prononcé en anglais deodungha au XIXème siècle. Au début des années 1960, le gouvernement népalais prend conscience que l’Everest n’a aucun nom népalais. Ce manque est dû au fait que la montagne n’était pas connue et n’avait donc pas de nom au Népal ethnique, c’est-à-dire, la vallée de Katmandou et ses abords. Le gouvernement se décide alors à trouver un nom pour la montagne. Chomolangma, pourtant utilisé par les Sherpas, n’est pas acceptable car il aurait été contraire à l’idée d’unification du pays (“népalisation”). Aussi, un nouveau nom est inventé par Baburam Acharya : Sagarmatha (सगरमाथा), en français la “tête du ciel”.

En 2002, le journal chinois Le Quotidien du Peuple édite un article alléguant un point de droit contre l’utilisation continue du nom anglais dans le monde occidental, insistant sur le fait que la montagne devrait être mentionnée par son nom tibétain. Le journal se justifie par le fait que le nom local précédait chronologiquement le nom anglais : le mont Qomolangma aurait été repéré selon eux sur une carte chinoise il y a plus de 280 ans. Dans le même ordre d’idées, une campagne menée entre autres par l’ancien Premier ministre de l’Inde, Atal Bihari Vajpayee, a tenté de convaincre l’opinion que la montagne devrait être renommée d’après Radhanath Sikdar, l’auteur des calculs établissant l’altitude du sommet en 1852, mais la montagne n’étant pas en territoire indien, la dénomination a été rejetée.

L’Everest s’élève à la frontière entre la région autonome du Tibet (préfecture de Xigazê) en Chine et la zone de Sagarmatha (district de Solukhumbu) au Népal. Il culmine à 8 848 mètres d’altitude dans le Mahalangur Himal, un massif de l’Himalaya, ce qui en fait le point culminant de l’Asie et le plus haut des sept sommets. Il se situe à 160 kilomètres à l’est-nord-est de Katmandou, 260 kilomètres à l’ouest-nord-ouest de Thimphou, 450 kilomètres à l’ouest-sud-ouest de Lhassa et environ 600 kilomètres au nord de Calcutta et du golfe du Bengale. Les sommets de plus de 8 000 mètres les plus proches sont le Lhotse, avec 8 516 mètres d’altitude à trois kilomètres à vol d’oiseau au sud, le Makalu, avec 8 463 mètres d’altitude à vingt kilomètres à vol d’oiseau au sud-est, et le Cho Oyu, avec 8 201 mètres d’altitude à vingt-huit kilomètres à vol d’oiseau au nord-ouest.

L’Everest est un pic pyramidal. Il a été modelé par l’érosion, en particulier glaciaire. Il possède trois faces, la Sud-Ouest, la Nord et l’Est, séparées par autant d’arêtes quasi rectilignes, l’Ouest, la Nord-Est et la Sud. Un glacier s’épanche de chacun des versants : respectivement le glacier du Khumbu au travers de la Western Cwm aussi appelée “vallée du Silence”, le glacier du Rongbuk et le glacier de Kangshung. La face Nord est la plus difficile d’accès car moins enneigée et plus rocheuse que la face Sud-Ouest. Elle abrite le couloir Hornbein et le Grand couloir appelé aussi couloir Norton. Les arêtes Ouest et Sud-Est délimitent la frontière entre la République populaire de Chine et le Népal. L’arête Nord-Est relie le Changtse, culminant à 7 543 mètres d’altitude, via le col Nord situé à 7 020 mètres d’altitude. L’arête Sud-Est relie le Lhotse, culminant à 8 516 mètres d’altitude, via le sommet secondaire de l’Everest simplement appelé Sommet Sud, culminant à 8 751 mètres d’altitude, et le col Sud situé à 7 904 mètres d’altitude tandis que l’arête Ouest relie le Khumbutse, culminant à 6 636 mètres d’altitude, via l’Épaule occidentale et le col Lho-La situé à 6 026 mètres d’altitude.

En 1856, Andrew Waugh, l’arpenteur général des Indes orientales depuis 1843, annonce après plusieurs années de mesures menées dans le cadre du “grand projet de topographie trigonométrique” que le “pic XV” a été mesuré officiellement à 8 840 mètres d’altitude.

En 1955, une étude indienne aboutit pour la première fois à la valeur de 8 848 mètres d’altitude. Comme l’équipe de Waugh, ils ont réalisé leurs mesures au moyen de théodolites mais ils ont eu l’avantage de pouvoir s’approcher beaucoup plus près de l’Everest. Cette altitude est confirmée en 1975 par une étude chinoise. Dans les deux cas, c’est le manteau neigeux qui a été pris en considération.

En , une expédition américaine menée par Bradford Washburn enfouit une balise GPS dans la roche. Acceptée par la National Geographic Society, elle permet de déterminer à 8 849,87 mètres d’altitude le sommet rocheux et à un mètre l’épaisseur de la couverture de glace et de neige. Le , après plusieurs mois de mesures et de calculs, le bureau national de topographie et de cartographie de la République populaire de Chine annonce officiellement que l’altitude de l’Everest est de 8 844,43 mètres ± 0,21 mètres. Les autorités proclament qu’il s’agit de la mesure la plus précise jamais effectuée. Les résultats de Bian Qiantao, chercheur à l’Institut de géologie et de géophysique de l’Académie chinoise des sciences suggèrent que l’Himalaya et le plateau Tibétain ne continueront pas à s’élever indéfiniment. Pourtant, cette nouvelle valeur ajoutée aux 3,5 mètres d’épaisseur de glace et de neige rencontrée par l’équipe chinoise est en accord avec l’altitude de 8 848 mètres que continue de reconnaître le gouvernement népalais.

Toutefois, l’épaisseur du manteau neigeux varie en fonction du temps ce qui rend la mesure de l’altitude durablement impossible avec la précision énoncée en 1999 et 2005. Pour autant, l’altitude du sommet rocheux est tout aussi incertaine en raison de la forme du géoïde et des ondulations de la croûte terrestre. De plus, à moindre échelle, des mouvements tectoniques sont à l’origine d’une augmentation de l’altitude de quatre millimètres par an ainsi que d’un déplacement latéral de l’ordre de trois à six millimètres par an en direction du nord-est, voire de vingt-sept millimètres selon une autre source.

Une carte photogrammétrique détaillée à l’échelle 1:50000ème de la région de Khumbu incluant le versant Sud de l’Everest a été réalisée dans le cadre de l’expédition internationale en Himalaya de 1955 par Erwin Schneider qui en a profité pour tenter l’ascension du Lhotse. Une carte topographique de l’Everest encore plus détaillée a été produite à la fin des années 1980 sous la direction de Bradford Washburn, à l’aide de photographies aériennes.

En 1808, les Britanniques lancent le “grand projet de topographie trigonométrique” des Indes orientales afin de déterminer la localisation et nommer les plus hauts sommets du monde. L’étude commence au sud du pays et se déplace progressivement vers le Nord en utilisant douze porteurs pour le transport de chacun des théodolites. Ces appareils pèsent plus de 500 kilogrammes et permettent de mesurer avec précision la hauteur des montagnes. Elle atteint le pied de l’Himalaya dans les années 1830 mais le Népal refuse l’accès de son territoire aux Britanniques, craignant des heurts politiques et une possible annexion. Plusieurs requêtes sont envoyées par les scientifiques mais toutes sont rejetées. Ils sont contraints de poursuivre leurs observations depuis le Teraï, une région parallèle au Népal et à l’Himalaya. Les pluies torrentielles rendent les observations difficiles. Le paludisme provoque la mort de trois experts et impose l’évacuation de deux autres.

Néanmoins, en 1847, les Britanniques persévèrent et commencent des études détaillées des sommets de l’Himalaya depuis des postes d’observation situés à plus de 240 kilomètres de distance. Les conditions climatiques restreignent la durée de travail à trois mois dans l’année. En , Andrew Waugh, l’arpenteur général des Indes, réalise de nombreuses observations depuis le poste de Sawajpore situé à l’extrémité orientale de la chaîne. À cette époque, le Kangchenjunga, mesuré depuis à 8 586 mètres d’altitude ce qui le place en troisième position, est alors considéré depuis une dizaine d’années comme étant le plus haut sommet sur Terre. Il note avec intérêt l’existence d’un sommet à 230 kilomètres en arrière de celui-ci. John Armstrong, un des fonctionnaires de Waugh, l’aperçoit également depuis une position un peu plus occidentale et l’identifie trivialement comme le “pic B”. Plus tard, Waugh admettra que les mesures effectuées sur le pic B le désignaient comme plus élevé que le Kangchenjunga mais qu’étant donné la distance importante, des observations rapprochées étaient nécessaires pour s’en assurer. Pour ce faire, l’année suivante, Waugh renvoie un géomètre dans la région du Teraï, mais des nuages empêchent toute mesure.

En 1849, Waugh affecte James Nicolson à cette région. Ce dernier réussit à faire des observations à 190 kilomètres de distance depuis Jirol. Il emporte avec lui le plus gros des théodolites et se dirige vers l’est en réalisant trente mesures depuis cinq positions différentes, la plus proche à 175 kilomètres du sommet. Il se retire à Patna, sur le Gange, pour effectuer les calculs nécessaires. Ses relevés lui fournissent une altitude moyenne de 9 200 mètres mais ils ne tiennent pas compte de la réfraction qui distord les mesures. La valeur a cependant l’avantage de donner une indication sur l’altitude du pic B comparée à celle du Kangchenjunga. Malheureusement, Nicolson est affaibli par le paludisme et doit quitter les Indes sans terminer ses calculs. Michael Hennessy, un des assistants de Waugh, qui a commencé à désigner les sommets avec des chiffres romains, renomme le Kangchenjunga “pic IX” et le pic B “pic XV”.

En 1852, Radhanath Sikdar, mathématicien et géomètre indien originaire du Bengale, stationne sur le site principal des géomètres à Dehradun. Il est le premier à reconnaître dans le sommet le point culminant de l’Himalaya en faisant appel à des calculs trigonométriques basés sur les relevés de Nicolson. L’annonce officielle est repoussée durant plusieurs années, le temps que les calculs soient inlassablement répétés. En 1854, Waugh reprend lui-même le travail laissé par Nicolson et, avec son équipe, passe près de deux ans à résoudre les problèmes de réfraction, de pression atmosphérique et de température qui se posent sur de telles distances. Finalement, en mars 1856, il révèle sa découverte dans une lettre à son adjoint à Calcutta. Le pic IX est estimé à 28 156 pieds soit 8 582 mètres d’altitude et le pic XV à 29 002 pieds soit 8 840 mètres. Waugh conclut que le pic XV est “plus que probablement le plus haut du monde”. En réalité, le pic XV a été mesuré à exactement 29 000 pieds soit 8 839 mètres mais deux pieds ont été arbitrairement rajoutés afin d’éviter l’impression que la mesure était une estimation grossièrement arrondie.

La première personne à évoquer la possibilité d’une ascension de l’Everest est Clinton Thomas Dent, président de l’Alpine Club, en 1885 dans Above the Snow Line.

En 1904, l’expédition militaire britannique menée par Francis Younghusband parvient à négocier le passage des frontières du Tibet. À cette occasion, J. Claude White réalise la première photographie détaillée de la face Est depuis Kampa Dzong à une distance de 150 kilomètres. Mais il faut attendre 1921 pour que la Royal Geographical Society obtienne l’autorisation de véritablement explorer la montagne. La première expédition est financée par le Mount Everest Committee, dirigée par le colonel Charles Howard-Bury, et composée de Harold Raeburn, George Mallory, Brian Donahue, Guy Bullock et Edward Oliver Wheeler. Sa mission est seulement de cartographier la montagne et de repérer l’itinéraire le plus facile vers le sommet. La santé de Raeburn l’oblige toutefois à abandonner ses compagnons et Mallory assume le rôle de chef d’expédition. Bien qu’ils ne soient pas équipés pour atteindre le sommet, ils parviennent au col Nord avant d’être forcés de faire demi-tour, surpris par la mousson. L’expérience de Mallory lui permet d’affirmer que l’itinéraire vers le sommet paraît long mais envisageable pour une expédition bien préparée.

La seconde expédition de 1922, menée par Charles Granville Bruce, est composée d’Edward Lisle Strutt, George Mallory, George Ingle Finch, Edward F. Norton, Henry T. Morshead, Howard Somervell, Arthur Wakefield, John Noel, Tom George Longstaff, Geoffrey Bruce, John Morris, Colin G. Crawford, et jusqu’à 160 porteurs. Ces deux derniers atteignent la North Ridge et l’altitude de 8 320 mètres lors d’une deuxième tentative avec assistance respiratoire, ce qui constitue un record mondial. Mais une avalanche fait les premières victimes d’une ascension en tuant sept Sherpas et met un terme à la troisième et dernière tentative de l’expédition.

La troisième expédition en 1924, menée à nouveau par Charles Granville Bruce mais qui renonce, atteint du paludisme, puis par Edward F. Norton, est composée de George Mallory, Bentley Beetham, Geoffrey Bruce, John de Vars Hazard, R.W.G. Hingston, Andrew Irvine, John Noel, Noel Odell, E.O. Shebbeare et Howard Somervell. Norton réussit à établir, lors d’une deuxième tentative, un nouveau record d’altitude avec 8 570 mètres qui tiendra jusqu’en 1952. Lors d’une troisième tentative, Mallory et Irvine disparaissent alors qu’ils sont aperçus par Odell en route pour le sommet. L’énigme demeure quant à savoir s’ils ont atteint le sommet alors qu’aucune preuve concluante ne permet de l’affirmer de manière certaine malgré la découverte du corps de Mallory en 1999.

Lors d’une interview accordée le à un journaliste du New York Times qui lui demandait pourquoi il souhaitait à ce point escalader l’Everest, George Mallory avait simplement répondu par la phrase devenue probablement la plus connue de l’alpinisme :

“Because it’s there (Parce qu’il est là)

— George Mallory, The New York Times

Dans les années 1930, plusieurs autres expéditions britanniques sont tentées, sans succès. La plus importante est celle de 1933 menée par Hugh Ruttledge qui voit Lawrence Wager avec Percy Wyn-Harris et Eric Shipton avec Frank Smythe successivement échouer dans leur tentative d’atteindre le sommet. En 1935, Tensing Norgay sert pour la première fois de porteur auprès de Shipton et de ses compagnons Bill Tilman, C.B.M. Warren, E.G.H. Kempson, L.V. Bryant, and E.H.L. Wigram. Au total, sept missions britanniques se lanceront à l’assaut de la face Nord de l’Everest. La Seconde Guerre mondiale puis la prise de contrôle du Tibet par les autorités chinoises en 1950 mettent un terme aux ascensions pour une longue période, à l’exception d’une tentative illégale réalisée en par le Canadien Earl Denman accompagné de Tensing Norgay et Ang Dawa Sherpa. Il faudra attendre une expédition chinoise pour que la voie Nord-Est soit enfin vaincue le , bien que des controverses subsistent.

La fermeture du Tibet à cause de l’invasion chinoise oblige les expéditions à se tourner vers le Népal qui s’ouvre aux étrangers en 1950. C’est Bill Tilman accompagné de Charles Houston, Oscar Houston et Betsy Cowles qui, cette année-là, réalise la première approche de l’Everest par le sud. Cette ouverture est à l’origine de l’expression “conférence au sommet” inventée par Winston Churchill.

En 1951, une expédition soutenue par l’Alpine Club et la Royal Geographical Society est une nouvelle fois menée par Eric Shipton avec Tom Bourdillon, M.P. Ward, W.H. Murray et les néo-zélandais Edmund Hillary et H. Riddiford. Ils franchissent pour la première fois la cascade de glace de Khumbu, s’aventurent dans la vallée du Silence et jusque sur les pentes du Pumori pour constater que la face Sud offre au moins une possibilité d’ascension.

En 1952, la Swiss Foundation for Alpine Research lance des expéditions à l’assaut du sommet. Au printemps, Édouard Wyss-Dunant, Gabriel Chevalley, Raymond Lambert, René Dittert, L. Flory, R. Aubert, A. Roch, J. Asper, E. Hofstetter et Tenzing Norgay installent le camp VI au col Sud et le camp VII à 8 380 mètres d’altitude sur l’arête Sud-Est. Lambert et Norgay atteignent l’altitude de 8 595 mètres. En dépit de l’excellente ambiance entre Suisses et Sherpas, des problèmes de logistique et des appareils d’assistance respiratoire les contraignent à renoncer. Jamais une expédition n’avait eu autant de chances de réussite, mais l’expérience acquise par Norgay se révélera déterminante l’année suivante. À l’automne, une nouvelle tentative est entreprise par G. Chevalley, R. Lambert, E. Reiss, J. Buzio, A. Spohel, G. Gross, N.G. Dyhrenfurth et T. Norgay en escaladant le Lhotse. Cet itinéraire est aujourd’hui la voie normale. Deux accidents, dont un qui fait la première victime depuis vingt ans, obligent l’expédition à rebrousser chemin.

En 1953, une nouvelle expédition est lancée. Elle est dirigée par le Britannique John Hunt. Il est accompagné des alpinistes Charles Evans, G. Band, T. Bourdillon, A. Gregory, Edmund Hillary, W.G. Lowe, C. Noyce, M.P. Ward, M. Westmacott, C.G. Wylie et du Sherpa Tensing Norgay. Le 22 avril, l’expédition atteint la cascade de glace. Le camp VI est installé vers 7 000 mètres d’altitude au pied du Lhotse. Le col Sud est atteint par la voie ouverte à l’automne précédent. Ils bénéficient même des vivres et des réserves d’oxygène laissés par les Suisses. Le 26 mai, la première tentative d’atteindre le sommet est réalisée par Evans et Bourdillon mais ils font demi-tour après avoir atteint le sommet Sud situé à 8 751 mètres d’altitude. Ils laissent toutefois des réserves d’oxygène pour la paire suivante. Le même jour, des Sherpas montent, à la demande de Hunt, le camp IX sur l’arête Sud-Est, à 8 500 mètres d’altitude. Finalement, le 29 mai, une seconde tentative permet à Edmund Hillary et Tensing Norgay de poser le pied au sommet. Partis du camp IX à 6 h 30, ils franchissent le sommet Sud 9h et atteignent leur objectif à 11h30. Norgay admettra deux années plus tard que Hillary l’a devancé au sommet. Là, ils prennent plusieurs photographies et ensevelissent quelques sucreries ainsi qu’une petite croix. De retour au col Sud, ils sont accueillis par Lowe. Hillary s’exclame alors :

“Well, George, we knocked the bastard off! (Et bien, George, on se l’est fait le salaud !)”

— Edmund Hillary

Les nouvelles du succès de l’expédition parviennent rapidement à Londres le matin du , jour du couronnement de la reine Elizabeth II. De retour à Katmandou, quelques jours plus tard, Hunt, citoyen britannique, et Hillary, sujet de la reine souveraine de la Nouvelle-Zélande au sein du royaume du Commonwealth, découvrent qu’ils ont été faits chevaliers de l’Ordre de l’Empire britannique. Le Népalais Tensing Norgay reçoit la George Medal.

La République populaire de Chine a élargi la piste de 100 kilomètres de long menant au camp de base tibétain à 5 154 mètres d’altitude, au pied du glacier du Rongbuk, dans le but de faciliter l’acheminement du nombre croissant de touristes. Les travaux ont commencé le et se sont achevés en avril suivant pour un budget évalué à 150 millions de yuan soit environ 15 millions d’euro. Ces aménagements ont été réalisés malgré les protestations concernant la dégradation écologique. En outre, une antenne-relais de China Telecom pour la téléphonie mobile a été installée à 1 500 mètres du camp de base pour couvrir le sommet avec un réseau et un confortable hôtel a été construit à une heure de marche en aval.

À l’occasion des Jeux olympiques d’été de 2008 à Pékin, la flamme a été acheminée le 8 mai, avec deux semaines de retard, au sommet de l’Everest par dix-neuf alpinistes chinois, dont une majorité de Tibétains, et une équipe de tournage de huit personnes. La montée, télévisée, tout comme la descente se sont déroulées par le col Nord. La flamme – en fait une réplique pendant que l’originale continuait son parcours – a dû être protégée du manque d’oxygène et du vent par une lampe de mineur spéciale. Au sommet, les alpinistes d’origine han se sont exclamés “Nous avons réussi !” et “Pékin vous accueille”.

La région de l’Everest est la terre des Sherpas, groupe ethnique qui a migré du Tibet à 2 000 kilomètres de leur habitat actuel au nord-est du Népal il y a 500 ans environ. Ils occupent désormais principalement les deux régions de Solu et de Khumbu. Douze clans distincts peuplent cette dernière. Les Sherpas sont notamment 2 500 à vivre au sein du parc national de Sagarmatha. Ils parlent un dialecte tibétain et pratiquent très majoritairement un bouddhisme tibétain empli de superstitions, de croyances et de cérémonies issues d’un mélange de traditions animistes et de religion Bön. Ce sont traditionnellement des agriculteurs, des pasteurs et des commerçants adaptés à la vie en haute altitude et qui se déplacent souvent à l’aide d’animaux tels que des yaks et des dzos. Depuis plusieurs décennies, ils profitent du tourisme et se sont spécialisés comme porteurs lors des expéditions au sommet des plus hautes montagnes, l’Everest en tête. Ils sont reconnus comme des hommes forts, endurants et courageux. Ils sont toutefois régulièrement remplacés par des Rai, des Tamang ou des Gurung.

L’Everest est une montagne sacrée pour les Sherpas. Ils pensent qu’elle abrite des esprits, des démons mais aussi des arbres. Elle serait également le siège de Jomo Miyo Sangma Lang, l’une des “cinq sœurs de la longue vie” qui fournissent de la nourriture aux habitants du haut des cinq plus hauts sommets himalayens. Le maître bouddhiste Padmasambhavaaurait organisé une course jusqu’au sommet de l’Everest. Après quelque temps de méditation et de combat contre les démons, il aurait défié un des lamas de la religion Bön afin de déterminer qui était le plus puissant. Padmasambhava aurait été transporté vers le sommet par un rayon de lumière et le lama, vaincu, y aurait laissé son tambour. Depuis, chaque fois qu’une avalanche se produit jusque dans la vallée, les Sherpas jouent du tambour pour chasser les esprits.

Avant toute ascension, les Sherpas pratiquent la pūjā, une cérémonie pour vénérer les victimes de la montagne, apaiser leurs pensées, tranquilliser leur âme et demander la clémence aux esprits de la montagne. Entre Dingboche et le Lobuche, sur le chemin du camp de base, un cimetière a été construit en l’hommage aux victimes des ascensions. Chacune est représentée par un cairn. Des stûpas, des moulins et drapeaux de prières, ainsi que des mantras sont présents au pied de l’Everest pour pratiquer les cérémonies.

Source : Wikipédia France

SPITFIRE | Avion

Mentionné sur Spitfire

Le Supermarine Spitfire (en anglais cracheur de feu, mais aussi au sens figuré soupe au lait ou mégère, d’où dragon également) a été l’un des chasseurs monoplaces les plus utilisés par la RAF et par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a donné lieu à une diversification et à une multiplicité de versions jamais atteintes dans l’histoire de l’aviation.

Les ailes elliptiques du Spitfire lui ont donné une apparence très reconnaissable ; leur section transversale mince lui a donné une vitesse impressionnante ; la conception brillante du concepteur en chef Reginald Mitchell et de ses successeurs (il est mort en 1937), a fait du Spitfire un avion apprécié par les pilotes. Il a servi pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale et, avec toutes ses variantes, a été de tous les combats.

Plus de 20 300 appareils ont été construits et les Spitfire sont restés en service jusque dans les années 1950.

Le chef du bureau d’étude de Supermarine (Reginald Mitchell) a remporté trois courses d’hydravion dans le trophée Schneider avec son modèle S 6, sur lequel il avait installé des moteurs puissants (Napier ou Rolls-Royce) et pour lequel il avait beaucoup travaillé le profilage. Ces mêmes qualités sont également utiles à la conception d’un chasseur et, en 1930, Mitchell a produit l’avion que demandait le Ministère de l’Air, avion qui devait être moderne et monoplan (une seule paire d’ailes).

Si la Grande-Bretagne s’en était tenue aux programmes officiels, son seul avion de chasse pour l’année 1936 eût été le Supermarine 224, un avion pataud, équipé d’un moteur Goshawk développant une puissance maximale de 660 ch (492 kW) et armé de 4 mitrailleuses.

Mitchell a immédiatement porté son attention sur une conception améliorée de l’avion, avec le soutien des propriétaires de Supermarine, Vickers. Le nouvel avion (type 300) avait, en plus des spécifications du cahier des charges, un train rentrant, un cockpit fermé, un respirateur à oxygène, et un moteur Rolls Royce PV-12 beaucoup plus puissant et développant 900 ch (671 kW), ainsi qu’un armement installé dans les ailes.

Depuis 1935, le ministère de l’air avait vu s’accomplir de grands progrès dans l’industrie aéronautique et voulait encore améliorer la conception du monoplan. On a, dans un premier temps, rejeté le projet Supermarine parce qu’il ne supportait pas l’armement exigé de huit mitrailleuses. De nouveau, Mitchell a pu résoudre le problème. Il a suggéré, en regardant les avions du constructeur allemand Heinkel, d’adopter des ailes elliptiques, pour que la corde soit allongée. Ce qui a permis d’installer les huit mitrailleuses, tout en conservant une faible traînée, grâce à la conception première d’aile. L’aérodynamiste de Mitchell, Beverley Shenstone a cependant précisé que l’aile de Mitchell n’était pas directement inspirée du Heinkel He 70 car l’aile du Spitfire était beaucoup plus mince et avait une section complètement différente. Quelle que soit son origine, l’aile elliptique était assez prometteuse pour pouvoir vendre au Ministère de l’air ce nouveau type 300 que le bureau d’étude avait nommé F.10/35. Ses ailes sont dotées d’un profil NACA 2213.

Le prototype a volé pour la première fois le piloté par Mutt Summers. Ses performances étaient telles que le Ministère de l’air a immédiatement commandé 310 appareils. Alors qu’il était encore aux mains des pilotes d’essai de Vickers, l’avion était déjà testé par les pilotes de la Royal Air Force. Reginald Mitchell est mort d’un cancer le , après avoir donné à son pays le plus beau chasseur de son temps.

C’est au Spitfire que nous, contemporains, associons la victoire de la bataille d’Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cependant, la victoire de la bataille d’Angleterre n’est pas simplement due au Spitfire, bien qu’il ait bénéficié de vitesses en palier et ascensionnelle supérieures à celles du Hurricane. C’est l’utilisation conjointe de ces deux chasseurs, tous deux armés de huit mitrailleuses Vickers de 7,7 mm, qui permit à la RAF de prendre l’avantage sur la Luftwaffe. Les Spitfire, rapides et agiles, ont été désignés pour s’attaquer aux chasseurs d’escorte tandis que les Hurricane, plus lents mais à la structure robuste, se chargeaient des bombardiers.

Au cours de l’automne 1940, les plaintes des pilotes concernant la faiblesse de la munition de 7,7 mm se multipliant, deux versions du Spit équipées de canons de 20 mm Hispano HS 404 et quatre Vickers, ont été mises en ligne. En raison d’enrayages trop fréquents, ces Spits Mk Ib et Mk IIb ont laissé la place au MkV armé d’une nouvelle version plus fiable du Hispano et équipé d’une évolution du Rolls-Royce Merlin.

Le Spitfire avait, outre son train étroit et donc dangereux, un défaut gênant : son faible rayon d’action. Ce facteur n’a pas joué durant la bataille d’Angleterre mais est devenu rédhibitoire quand la RAF est passé à l’offensive : en 1944 encore, ses Spitfire ne dépassaient pas le Rhin, alors que les P-51 américains, partant des mêmes bases anglaises et dotés du même moteur Merlin, allaient jusqu’à Berlin.

Source : Wikipédia France