EVERY VALLEY | Film

Samplé sur Every Valley, The Pit et Take Me Home

Description :

Travail, transports et divertissements dans les vallées minières du Sud du Pays de Galles, montrant les opportunités accrues de travail et de loisirs apportées aux communautés minières par les bus et les trains.

Every Valley s’ouvre sur des cheminées crachant de la vapeur à l’aube, et se referme sur des scènes similaires de nuit. Entre les deux, il résume la vie quotidienne des vallées du Sud du Pays de Galles : alternant des images picturales de l’industrie, de la ville et des champs avec des scènes bien présentées des habitants individuels, et des passages légèrement plus vagues capturant la vie de communauté affluente au travail et durant les loisirs. Le son accompagnant ces plans (filmés sans son) provient de l’interaction entre un commentaire en vers libre élégiaque, mais efficacement écrit, avec de la musique extraite du Messie de Handel (que l’on finit par voir comme émanant d’une chorale locale).

Le film exprime une idéologie subtilement différente de celle de la National Coal Board Unit (en tant que société de production interne d’une société d’État, l’opposé de l’unité de production de Every Valley, British Transport Film). Le charbon est au cœur émotionnel des vallées, mais de plus en plus supplanté, sur le plan économique, par diverses industries légères. Subtilement cousu dans cette image brodée se trouve le système de transport nationalisé qui relie les vallées. Nous voyons des bateaux, des trains, des voies ferrées et, tout le long, des flottes de bus. Ce n’est que dans un film de British Transport Film que des plans banals de cars qui roulent dans la ville et les rues rurales acquièrent une qualité épique véritablement passionnée sans pourtant paraître ridicule. Également caractéristique de BTF est l’optimisme du film pour le progrès, souligné par les sentiments doux-amers du passage du temps.

Le talentueux réalisateur de Every Valley, Michael Clarke, incarne la génération sous-estimée de cinéastes qui ont produit des œuvres compétentes et parfois inspirées pour des unités comme BTF de la fin des années 1940 à la fin des années 1970. La narration du film a été écrite par Norman Prouting, autre pilier du documentaire moins connu mais prolifique, qui a beaucoup écrit et réalisé pour BTF, et effectivement pour le NCB. Sorti la même année que les films célébrés du troisième programme Free Cinema, Every Valley caractérise le meilleur du cinéma documentaire non “Free”. La production glorifiée de Lindsay Anderson et ses cohortes roulait parfois en roue libre jusqu’à la négligence, suggérant un désordre authentique derrière la surface propre des années 1950. Every Valley est solidement orchestré, richement mélodieux, méticuleusement professionnel, engagé pour l’avancée et le respect pour l’histoire. Il est imprégné de sentiment romantique pour l’harmonie musicale et sociale (“mineurs et choristes, amants et seuls de la même manière”).

Nous n’avons pas besoin de partager cette vision du monde pour le trouver très émouvant. Et contrairement à la rhétorique de Free Cinema, les documentaires “de l’establishment” étaient capables d’être frais et tendres. Cinquante ans plus tard, les débats critiques d’autrefois ont passé et Every Valley peut être apprécié comme l’un des films les plus agréables du catalogue à la richesse embarrassante de BTF.

Patrick Russell

Source : http://www.screenonline.org.uk/film/id/1283510/index.html

Sample de Every Valley à 50 secondes, ceux de The Pit à environ 6 min celui de Take Me Home à 13 min 55.