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CENTRE SPATIAL LYNDON B. JOHNSON

Mentionné sur The Other Side

Le Centre spatial Lyndon B. Johnson (Lyndon B. Johnson Space Center, ou JSC) est le centre de l’agence spatiale américaine de la NASA affecté aux missions spatiales habitées. Il est situé à Houston au Texas. Depuis sa création en 1962 le centre assure l’entraînement des astronautes et la gestion des missions habitées après leur lancement. Le centre est ainsi responsable du contrôle en vol de la navette spatiale américaine et de la station spatiale internationale.

L’établissement White Sands Test Facility (WSTF) au Nouveau-Mexique, affecté aux tests des moteurs-fusées, est placé sous la responsabilité du JSC. Le JSC emploie environ 18 000 personnes dont plus de 3 000 sont salariés de la NASA.

Le centre de contrôle du JSC (en anglais Mission Control Center ou MCC) coordonne et surveille tous les vols spatiaux habités de la NASA. Le centre dispose de deux salles de contrôle : la première, avec environ vingt contrôleurs de vol, assure le contrôle de tous les vols de la navette spatiale et dans la seconde une douzaine de personnes assurent le suivi de toutes les activités à bord de la station spatiale internationale.

Dans chaque pièce, une vingtaine de consoles toutes reliées à un opérateur peuvent assurer le suivi d’un vol spatial. Les différentes consoles situées dans une salle de contrôle possèdent chacune une fonction et chacune des consoles peut permettre une opération. Les consoles s’identifient à leurs initiales qui sont inscrites sur les moniteurs. Pour permettre de communiquer facilement entre opérateurs chaque console a un indicatif d’appel que les contrôleurs emploient couramment lors d’une mission.

Il y a environ cinquante personnes sur une équipe, trois équipes se succèdent sur les postes toutes les neuf heures. D’autres personnes soutiennent la mission au cas où il y aurait un problème particulier. Chaque équipe a un directeur de vol et un CAPCOM (Capsule Communicator).

Les principaux opérateurs assurant le suivi d’une mission sont :

  1. Le directeur de vol (Flight Director) : chef de l’équipe de contrôle, il est responsable de toutes les opérations, de toutes les décisions qui sont prises pour mener à bien une mission.
  2. Le Cap Com (Capsule Communicator) : il assure le contact entre le contrôle de vol et les astronautes lors des missions habitées. Poste nécessairement occupé par un astronaute et souvent faisant partie lui-même de l’équipage de remplacement, le CAPCOM est théoriquement le seul lien vocal direct entre l’équipage et le sol. Il est considéré comme étant le plus apte à communiquer les informations nécessaires à l’équipage en tenant compte de la situation réelle à bord et du ressenti des astronautes.
  3. Le directeur des opérations (Mission Operation Directorate) : lien de la salle de commande de vol entre les opérateurs et subordonne les directeurs de la NASA et de mission.
  4. L’officier des affaires publiques (Publics Affairs Officer) : il fournit de nombreuses informations de vol, du déroulement de la mission à la presse et aux médias.
  5. L’officier des activités en vol (Flight Activities Officer) : il dresse la liste de contrôle, les procédures et les programmes d’orientation de la navette dans l’espace.

Des centaines d’astronautes s’entraînent dans le centre de formation qui est doté de nombreuses installations telles que l’immense piscine de 23,5 millions de litres simulant un environnement d’impesanteur ou encore des simulateurs spatiaux.

Source : Wikipédia France

VOSKHOD 2

Mentionné sur E.V.A.

Voskhod 2 est la deuxième mission spatiale soviétique du programme Voskhod qui a eu lieu en juin 1965. Au cours de celle-ci l’un des deux cosmonautes de l’équipage, Alexeï Leonov, a effectué la première sortie extravéhiculaire jamais réalisée par un homme, d’une durée de 12 minutes. La mission rencontre de nombreux problèmes au cours de la sortie dans l’espace et durant le reste du vol mais l’équipage parvient à revenir sur Terre sain et sauf. Il s’agit de la dernière mission habitée du programme Voskhod.

Depuis le lancement de Spoutnik 1, les États-Unis et l’Union Soviétique se livrent à une course à l’espace. Dans cette période de Guerre froide il s’agit pour chacune des deux superpuissances de prouver la supériorité de son système politique par le biais de ses succès dans le domaine spatial. Le rôle de la propagande est particulièrement important en Union Soviétique ce qui se traduit par des prises de risque importantes et la dissimulation systématique des échecs et des défaillances. L’astronautique soviétique a dans les débuts été à l’origine de toutes les premières spatiales et les dirigeants soviétiques entendent maintenir son avance. Dans ce contexte, l’objectif principal de l’équipage de Voskhod 2 est de réaliser la première Sortie extravéhiculaire dans l’espace.

Voskhod 2 est la deuxième et dernière mission avec équipage du programme Voskhod. Celui-ci a été lancé pour maintenir l’avance du programme spatial soviétique sur celui de la NASA. Alors que les soviétiques utilisent toujours pour leurs missions le vaisseau monoplace Vostok, l’agence spatiale américaine développe à la même époque un vaisseau biplace dans le cadre du programme Gemini dont le premier vol a lieu en mars 1965. Pour relever le défi américain en attendant la mise au point du vaisseau triplace Soyouz, les ingénieurs soviétiques adaptent le vaisseau Vostok pour lui permettre d’emporter 3 cosmonautes. Le siège éjectable unique est remplacé par trois couchettes fixes. Durant une mission Voskhod, contrairement aux vols Vostok, les cosmonautes ne s’éjectent plus avant l’arrivée au sol mais atterrissent avec la capsule qui est freinée par des fusées pour limiter sa vitesse à l’impact. Par ailleurs une rétrofusée de secours est montée sur le module de descente. Pour faire rentrer 3 hommes dans une capsule prévue pour un, l’équipage ne porte pas de combinaisons spatiales. Toutefois pour la mission Voskhod 2, l’équipage, limité à deux personnes, emporte des combinaisons.

Les spécifications du projet de “marche dans l’espace”, baptisé Vykhod (“Sortie”) par les ingénieurs russes sont complètement figées, courant 1964. Pour permettre la sortie dans l’espace, le vaisseau de la mission Voskhod 2 est modifié (version 3KD) et emporte un sas gonflable et amovible fixé sur le côté du module pressurisé. Ce sas est nécessaire car les capacités réduites du système de support vie et les caractéristiques de l’instrumentation ne permettent pas d’exposer l’intérieur de la cabine au vide, solution plus simple retenue pour les vaisseaux américains du programme Gemini et Apollo. Le sas, baptisé Volga, est conçu, fabriqué et testé en 9 mois. Au décollage, le sas est stocké en position repliée contre l’écoutille du vaisseau Voskhod, formant une excroissance de 74 cm d’épaisseur sur la coque du vaisseau. Le sas comprend un anneau métallique de 1,2 m de diamètre ajusté autour de l’écoutille du Voskhod, une partie cylindrique constituée d’une double paroi en caoutchouc d’une longueur de 2,5 m en position déployée, et à son extrémité un deuxième anneau métallique de 1,2 m de diamètre avec en son centre une écoutille de 65 cm de diamètre. Une fois déployé, le volume interne du sas est de 2,5 m³. L’espace entre la double paroi est cloisonné selon l’axe longitudinal en 40 compartiments étanches regroupés en trois groupes indépendants ; il suffit que les compartiments de deux de ces groupes soient gonflés pour que le sas se déploie. Quatre réservoirs d’oxygène sphériques sont utilisés d’une part pour gonfler la structure cylindrique et pressuriser le sas – une opération qui prend 7 minutes – et d’autre part en tant que réserve de secours pour le cosmonaute effectuant la sortie. L’intérieur du sas est éclairé par deux appliques. Trois caméras 16 mm doivent filmer la sortie : deux sont installées à l’intérieur du sas et une à l’extérieur et à l’extrémité d’une bôme fixée sur l’anneau supérieur. Le cosmonaute resté à l’intérieur de la cabine peut contrôler le sas mais le cosmonaute effectuant la sortie dispose également d’un boitier de commande accroché à l’intérieur du sas. Le sas tout équipé pèse 250 kg tandis que cette version du vaisseau a une masse de 5 685 kg.

Pour sa sortie extravéhiculaire Léonov utilise une combinaison spatiale “Berkut” (“aigle royal”) . Celle-ci est une évolution de la combinaison Sokol-1 utilisée pour les missions du programme Vostok. Un équipement dorsal fournit 45 minutes d’oxygène au cosmonaute stocké dans trois réservoirs sphériques de 2 litres à la pression de 220 atmosphères. L’air est pompé avec un débit de 20 litres à la seconde dans le casque puis est diffusé dans le reste de la combinaison via un régulateur de pression. Une valve permet l’évacuation de la chaleur, l’humidité et CO2. La pression de la combinaison pouvait être réglée à 40,6 kilopascals ou 27,4 kilopascals pour donner plus au moins de liberté de manœuvre au cosmonaute. La masse de la combinaison est de 20 kg et celle de l’équipement dorsal de 25 kg.

L’équipage sélectionné pour Voskhod 2 est composé de Pavel Beliaïev, 39 ans, commandant de la mission et de Alexeï Leonov, 30 ans, qui doit effectuer la sortie extravéhiculaire. Il s’agit pour tous deux de leur première mission spatiale. L’équipage assurant la doublure est composé de Ievgeni Zaikine, dans le rôle de commandant, et de Ievgueni Khrounov. Leonov, dont la sélection est pressentie bien avant son annonce officielle, doit suivre un entrainement particulièrement intense avec plus de 150 simulations de sorties extravéhiculaires menées notamment durant des vols à bord d’un Tupolev Tu-104 reproduisant l’apesanteur. Leonov effectue également 117 sauts en parachute. Les médecins lui font passer un test particulièrement sévère : il est enfermé durant un mois dans une chambre complètement coupée du monde puis immédiatement après sa sortie embarqué à bord d’un chasseur MiG-15 dont le pilote se livre à des acrobaties aériennes. Le test s’achève par l’éjection et l’atterrissage en parachute de Leonov qui prouve ainsi qu’il dispose toujours de ses réflexes après sa longue période d’isolement.

Début 1965, les Américains annoncent leur intention de réaliser une mission avec une sortie extravéhiculaire sous trois mois ce qui accroît la pression sur les équipes soviétiques. Un vaisseau Voskhod équipé de sas mais sans équipage est lancé le 22 février de la même année sous la désignation Cosmos-57 pour tester les nouveaux dispositifs. Comme d’habitude, aucune information officielle n’est diffusée sur les objectifs de ce vol. Toutes les opérations de déploiement du sas à son largage sont réalisées automatiquement et vérifiées depuis le sol. Tout se déroule de manière nominale jusqu’à ce que le vaisseau disparaisse brutalement des écrans radar. Les investigations menées par la suite montreront que si deux stations terrestres émettent au même moment un certain signal pour manœuvrer le sas, les deux signaux superposés sont interprétés comme un ordre de mise à feu de la rétrofusée. Le vaisseau Cosmos-57 ayant entamé sa rentrée atmosphérique sur une trajectoire imprévue a été détruit par le système d’autodestruction destiné à empêcher que l’engin ne tombe entre des mains étrangères. Le test étant considéré comme un succès la mission avec équipage est programmée le 18 mars.

Le 18 mars le temps est peu clément avec une pluie intermittente et un plafond nuageux bas. La fusée est lancée à la date prévue et le vaisseau est placée sur une orbite elliptique de 167 × 475 km avec une inclinaison de 64,8°. Le vaisseau parcourt cette orbite en 90,9 minutes.

Les préparatifs pour la sortie de Leonov débutent dès que le vaisseau est en orbite. Leonov enfile à grand peine dans l’espace exigu de la cabine sa combinaison spatiale et l’équipement dorsal avec l’aide de Beliaïev. Environ une heure et demie après que le vaisseau ait été placé en orbite, alors que le vaisseau boucle sa première orbite, Léonov pénètre dans le sas gonflable Volga de Voskhod 2 pour commencer sa sortie dans l’espace. L’écoutille interne est refermée par Beliaïev. Celui-ci déclenche la dépressurisation du sas puis l’ouverture de l’écoutille externe. Leonov émerge prudemment du sas relié à la capsule spatiale par un filin de 4,5 mètres. Après s’être complètement extrait du sas, il est ébloui par le Soleil. Il signale qu’il parvient néanmoins à discerner les montagnes du Caucase que le vaisseau survole. Il enlève le capuchon de l’optique de la caméra fixée à l’extérieur sur le sas qui filme l’événement. Il tente d’effectuer des photos avec son propre appareil photo attaché à sa combinaison spatiale mais ne parvient pas à appuyer sur le déclencheur.

Après avoir flotté une dizaine de minutes dans l’espace Leonov entame les manœuvres pour réintégrer le vaisseau spatial selon l’horaire programmé. Il est prévu qu’il rentre les pieds devant pour pouvoir se réinstaller dans son siège sans avoir à effectuer une culbute dans le sas car le diamètre de celui-ci ne le permet théoriquement pas. Mais il se rend alors compte que dans le vide la combinaison s’est tellement dilatée que ses pieds et ses mains ne sont plus positionnés dans les gants et les bottes comme s’il avait rétréci. Il doit faire tomber la pression dans son scaphandre à 0,27 atmosphère pour retrouver un peu de maniabilité mais est contraint, contrairement à ce qui était prévu, de s’introduire dans le sas la tête la première. Une fois dans le sas il effectue avec difficulté un retournement pour être positionné les pieds devant. Leonov est exténué, son pouls est monté à 143 battements par minute et sa température corporelle à 38 degrés Celsius. En nage Leonov ouvre son casque immédiatement après avoir déclenché la fermeture de l’écoutille externe et pressurisé le sas en violation de ses instructions. Leonov réintègre la cabine puis l’équipage de Voskhod 2 entame la suite du programme de la mission. La marche de Leonov dans l’espace a duré 12 minutes et 9 secondes tandis que l’écoutille externe est restée ouverte en tout 23 minutes.

Une fois Leonov revenu à sa place, Beliaïev déclenche la mise à feu des boulons pyrotechniques qui permettent le largage du sas. La mission rencontre d’autres problèmes par la suite. L’écoutille s’est mal refermée et l’air de la cabine fuit lentement. Pour compenser cette perte, le système de survie injecte de l’oxygène faisant monter la proportion de celui-ci à plus de 45 % (le système ne permet pas le remplacement de l’azote perdu) : à ce taux une simple étincelle suffirait à déclencher un incendie. L’équipage effectue différentes manipulations pour abaisser ce taux, apparemment couronnées de succès, puis poursuit son programme d’expériences. Toutefois alors que le vaisseau entame sa treizième orbite, Beliaïev signale que la pression dans les réservoirs d’air est tombée de manière anormale de 75 à 25 atmosphères mais le responsable du système de survie assure que l’équipage dispose de suffisamment d’air pour tenir au moins jusqu’à la 17ème orbite prévue pour la rentrée atmosphérique du vaisseau. La mise à feu des rétrofusées qui freinent le vaisseau et initie la séquence de retour sur Terre est normalement déclenchée de manière automatique. Mais, alors que le vaisseau parcourt sa 17ème orbite, rien ne se passe : apparemment le système d’orientation qui est piloté par un senseur solaire n’est pas parvenu à orienter correctement le vaisseau et un mécanisme de sécurité a bloqué la mise à feu des rétrofusées. Dans un climat de crise, Korolev, le responsable du programme spatial soviétique, décide après consultation des spécialistes que les cosmonautes utiliseront le système manuel qui repose sur le périscope Vzor. Les ingénieurs au sol calculent rapidement les coordonnées qui doivent être utilisées par l’équipage pour orienter le vaisseau dans la bonne direction. Pour pouvoir utiliser Vzor dans la cabine exiguë, Beliaïev doit se placer en travers des sièges tandis que Leonov positionné sous son propre siège le maintient fermement. Le vaisseau est réorienté correctement mais la mise à feu des rétrofusées n’est déclenchée que 46 secondes plus tard pour permettre aux deux cosmonautes de réintégrer leur siège afin que le centre d’inertie du vaisseau soit conforme aux calculs. Ce délai induit un écart dans la trajectoire et le vaisseau ne se pose pas à l’endroit prévu. Par ailleurs, comme cela a été le cas au cours de plusieurs missions précédentes, le module de service et le module de descente ne se séparent pas immédiatement. Le vaisseau suit une trajectoire différente de celle prévue et les cosmonautes subissent durant plusieurs secondes une décélération de 10 g.

Le vaisseau n’est repéré que quatre heures après son arrivée au sol par l’équipage d’un hélicoptère qui a aperçu son parachute de couleur rouge. Du fait des différentes péripéties qui ont précédé, il est à 387 km du site d’atterrissage prévu ; il se trouve entre les villages de Sorokovaya et Shchuchino, à environ 30 kilomètres au sud-ouest de la ville de Berezniki et à 180 km au nord-ouest de la ville de Perm dans les monts Oural. Le vaisseau est loin de toute zone habitée et se trouve au milieu d’une zone de forêt tellement dense qu’elle interdit la récupération de l’équipage par un hélicoptère. Il gèle et la couche de neige atteint par endroit 2 mètres d’épaisseur. Deux équipes de sauveteurs entament un périple pour joindre l’équipage mais ils n’ont pas atteint leur but lorsque la nuit tombe. Des vêtements chauds ont été parachutés à l’équipage plus tôt dans la journée pour leur permettre d’attendre les secours. Après une nuit inconfortable les cosmonautes sont rejoints par une équipe de sauveteurs partis à ski qui a mis trois heures pour couvrir 1,5 km. Les dirigeants soviétiques ne voulant prendre aucun risque interdisent une évacuation par hélitreuillage et l’équipage doit passer une deuxième nuit dans la taïga pour permettre la préparation d’une zone d’atterrissage.

Après leur retour sur Terre les deux hommes sont nommés Héros de l’Union soviétique, reçoivent 15 000 roubles, une voiture de la marque Volga et bénéficient d’un congé de 45 jours. Toutes les péripéties non prévues de la sortie extravéhiculaire et de la mission sont tues par les cosmonautes à la demande des autorités soviétiques. Elle ne seront dévoilées que bien plus tard lors de la libéralisation du régime.

Le 3 juin de la même année, l’américain Edward White réalise la première sortie américaine dans l’espace, d’une durée de 20 minutes. Voskhod 2 est la dernière mission avec équipage du programme Voskhod. Les capacités du vaisseau sont trop limitées, inférieures à celles du vaisseau américain Gemini. La mission spatiale habitée soviétique suivante sera réalisée avec le vaisseau Soyouz en 1967 après une longue mise au point.

Source : Wikipédia France

ALEXEÏ LEONOV

Mentionné sur E.V.A.

Alexeï Arkhipovitch Leonov (en russe : Алексе́й Архи́пович Лео́нов), né le  à Listvianka (oblast de Kemerovo), est un cosmonaute soviétique. Il est le premier homme à réaliser une sortie extravéhiculaire dans l’espace dans le cadre de la mission Voskhod 2, le 18 mars 1965.

En 1975, pour sa deuxième mission, commandant la mission Soyouz 19, il participe à la mission Apollo-Soyouz, première coopération spatiale entre les États-Unis et l’Union soviétique, entérinant la fin de la guerre froide ayant opposé les deux pays pendant trente ans.

Leonov est pilote de l’armée de l’Union soviétique lorsqu’il est sélectionné en 1960 pour devenir cosmonaute. Après un entrainement intensif de 18 mois destiné à l’habituer à l’apesanteur, il est désigné pour participer avec Pavel Beliaïev (commandant) à la mission Voskhod 2 dont l’objectif est de réaliser la première sortie extravéhiculaire dans l’espace.

Le , environ une heure et demie après que le vaisseau a été placé en orbite de 173×498 km, Léonov pénètre dans le sas gonflable Volga de Voskhod 2 pour commencer sa sortie dans l’espace. L’écoutille interne est refermée par Beliaïev. Celui-ci déclenche la dépressurisation du sas puis l’ouverture de l’écoutille externe. Leonov émerge prudemment du sas relié à la capsule spatiale par un filin de 4,5 mètres. Après s’être complètement extrait du sas, il est ébloui par le Soleil. Il signale qu’il parvient néanmoins à discerner les montagnes du Caucase que le vaisseau survole. Il enlève le capuchon de l’optique de la caméra fixée à l’extérieur sur le sas qui filme l’événement. Il tente d’effectuer des photos avec son propre appareil photo attaché à sa combinaison spatiale mais ne parvient pas à appuyer sur le déclencheur.

Alexeï Leonov raconte :

“Je m’avançais vers l’inconnu et personne au monde ne pouvait me dire ce que j’allais y rencontrer. Je n’avais pas de mode d’emploi. C’était la première fois. Mais je savais que cela devait être fait […]. Je grimpai hors de l’écoutille sans me presser et m’en extirpai délicatement. Je m’éloignai peu à peu du vaisseau […]. C’est surtout le silence qui me frappa le plus. C’était un silence impressionnant, comme je n’en ai jamais rencontré sur Terre, si lourd et si profond que je commençai à entendre le bruit de mon propre corps […]. Il y avait plus d’étoiles dans le ciel que je ne m’y étais attendu. Le ciel était d’un noir profond, mais en même temps, il brillait de la lueur du Soleil… La Terre paraissait petite, bleue, claire, si attendrissante, si esseulée. C’était notre demeure, et il fallait que je la défende comme une sainte relique. Elle était absolument ronde. Je crois que je n’ai jamais su ce que signifiait rond avant d’avoir vu la Terre depuis l’espace”.

Après une dizaine de minutes à flotter dans l’espace, Leonov entame les manœuvres pour réintégrer le vaisseau spatial. Il est prévu qu’il rentre les pieds devant pour pouvoir se réinstaller dans son siège, sans avoir à effectuer une culbute dans le sas car le diamètre de celui-ci ne le permet théoriquement pas. Mais il se rend alors compte que, dans le vide, la combinaison s’est tellement dilatée que ses pieds et ses mains ne sont plus positionnés dans les gants et les bottes, comme s’il avait rétréci. Il doit faire tomber la pression dans son scaphandre à 0,27 atmosphère grâce à une valve pour retrouver un peu de maniabilité et, contrairement à ce qui était prévu, il s’introduit à grand peine dans le sas la tête la première. Une fois dans le sas, il effectue avec difficulté un retournement pour être positionné les pieds devant. Leonov est exténué, son pouls est monté à 143 battements par minute et sa température corporelle à 38 degrés Celsius. En nage, il ouvre son casque immédiatement après avoir déclenché la fermeture de l’écoutille externe et pressurisé le sas en violation de ses instructions. Il réintègre la cabine, puis l’équipage de Voskhod 2 entame la suite du programme de la mission. La marche de Leonov dans l’espace a duré 12 minutes et 9 secondes tandis que l’écoutille externe est restée ouverte en tout 23 minutes.

La mission a rencontré d’autres problèmes par la suite. L’écoutille s’étant mal refermée, de l’air de la cabine fuyait lentement. Lors de la 17ème orbite prévue pour la rentrée atmosphérique du vaisseau, la mise à feu des rétrofusées ne s’est pas déclenchée, car le système d’orientation automatique du vaisseau n’avait pas fonctionné. Les deux cosmonautes ont dû utiliser un système manuel, imprécis, qui les a fait atterrir à 386 kilomètres du site prévu, dans une zone inhospitalière de Sibérie, au milieu d’une forêt dense. Les deux hommes ont passé deux nuits sur place avant de pouvoir être rapatriés.

Toutes ces péripéties non prévues de la sortie extravéhiculaire et de la mission ont été tues par les autorités soviétiques après l’annonce du succès de la mission. Elles ne seront dévoilées que bien plus tard lors de la libéralisation du régime. Le 3 juin de la même année, l’Américain Edward White réalisera la première sortie américaine dans l’espace, d’une durée de 20 minutes.

À la fin des années 1960, Alexeï Leonov participe ensuite au programme lunaire soviétique N1. Longtemps resté secret, ce programme N1 a été l’équivalent soviétique du programme Apollo : il prévoyait en effet de faire se poser un cosmonaute vers la fin des années 1960. A la tête du groupe des cosmonautes affectés à cette mission, Leonov s’est entraîné au pilotage du LOK, un Soyouz modifié pour la circonstance, et du LK, destiné à se poser). La fusée N1 (de la classe de la Saturne V américaine) devait propulser le train spatial vers la Lune. Leonov était pressenti pour être le premier Soviétique à poser le pied sur le sol lunaire mais les essais de la fusée ont tous été des échecs et le programme a été interrompu en novembre 1972, après l’explosion de la 4ème et dernière fusée, alors que Leonov s’entraînait déjà à voler sur la station Saliout.

En 1971, Leonov est prévu pour commander la mission Soyouz 11, en direction de la toute première station orbitale, Saliout 1, mais quatre jours avant le lancement, des tests médicaux laissent supposer qu’un membre de l’équipage, Koubassov, peut présenter des symptômes de tuberculose, ce qui entraîne alors le remplacement de tout l’équipage (Leonov, Koubassov et Kolodine) par l’équipage de réserve, composé de (Dobrovolski, Volkov et Patsaïev). Le vol est un succès mais se termine tragiquement par la mort des cosmonautes, asphyxiés par une fuite d’oxygène lors du retour sur Terre, le 29 juin.

En 1975, Leonov va jouer à nouveau un rôle décisif dans l’histoire du vol spatial puisqu’il est désigné commandant de Soyouz 19 en vue de la toute première jonction avec un vaisseau américain, après plus de dix ans de complétion dans l’espace et surtout trente années de guerre froide.

Accompagné de Valeri Koubassov, Leonov pilote le Soyouz auquel vient s’arrimer le vaisseau américain Apollo, grâce à un système d’arrimage universel mis au point en collaboration par les deux pays. Les deux “cosmonautes” et les trois “astronautes” passent plusieurs heures ensemble avant la séparation et le retour sur terre. La poignée de main de Leonov et de Stafford, le commandant d’Apollo, est entrée dans les livres d’histoire.

Général de l’Armée de l’Air (à la retraite) et héros de l’Union soviétique, Leonov est aussi un artiste peintre à l’origine de plusieurs œuvres souvent en rapport avec sa passion comme Près de la Lune. Il participe à de nombreux colloques et conférences, la dernière le 23 avril 2015 à l’Euro Space Center à Redu (Belgique).

L’astéroïde (9533) Aleksejleonov a été baptisé en son honneur. Un cratère lunaire porte également son nom.

Source : Wikipédia France

SORTIE EXTRAVÉHICULAIRE

Mentionné sur E.V.A.

Une sortie extravéhiculaire, ou activité extravéhiculaire, (désignée parfois par son acronyme anglais EVA pour Extra-Vehicular Activity) est une activité réalisée à l’extérieur d’un véhicule spatial par un astronaute revêtu d’une combinaison spatiale. Ce terme est utilisé pour des activités extravéhiculaires menées dans l’espace en orbite autour de la Terre à proximité d’un véhicule spatial (navette spatiale et/ou d’une station spatiale), à des fins d’assemblage, de maintenance ou de réparation. Il a été également utilisé dans le cadre du programme Apollo pour désigner les sorties effectuées par les astronautes sur la surface lunaire.

La rigidité de la combinaison, l’épaisseur des gants, la succession rapide du jour et de la nuit (en orbite terrestre), les difficultés de déplacement et de manipulation liés à l’absence de gravité rendent même les tâches les plus simples difficiles à exécuter durant une sortie extravéhiculaire. Aussi son exécution est précédée par un long entrainement préalable sur Terre effectué en partie en piscine pour reproduire l’absence de gravité. Dans l’espace, après un temps de préparation destiné à éviter un accident de décompression, l’astronaute utilise un sas pour sortir dans l’espace. Il dispose alors au maximum d’environ 8 heures pour mener à bien des tâches qui nécessitent un outillage adapté au port de la combinaison spatiale. Pour des raisons de sécurité les astronautes effectuent leur sortie par paire et, dans l’espace, sont attachés au véhicule spatial.

La première sortie extravéhiculaire a été effectuée par le cosmonaute russe Alexeï Leonov le 18 mars 1965, à partir du vaisseau Voskhod 2. L’américain Edward White effectue à son tour une sortie dans l’espace au cours de la mission Gemini 4 le 3 juin de la même année. Compte tenu des risques encourus peu de sorties extravéhiculaires ont été effectuées depuis le début de l’ère spatiale : un peu plus de 300 en 2015 dont près de la moitié consacrés à l’assemblage et à la maintenance de la Station spatiale internationale.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Soviétiques et les Américains sont engagés dans un conflit idéologique qui caractérise le climat politique de la planète pendant presque toute la seconde moitié du XXème siècle. Ce conflit est symbolisé par les avancées en matière technologique, notamment ce qui concerne la conquête de l’espace. Le 4 octobre 1957, avec le lancement du premier satellite artificiel, Spoutnik 1, les Soviétiques prennent l’avantage et le consolident le 12 avril 1961 en mettant sur orbite le premier homme, Youri Gagarine. Trois semaines plus tard, le 25 mai 1961, le président Kennedy tient devant le Congrès un discours dans lequel il s’engage à faire débarquer des Américains sur la Lune avant la fin du siècle. C’est dans ce contexte de rivalité permanente est-ouest que les vols spatiaux se succèdent, notamment les premières sorties extravéhiculaires. Finalement, les soviétiques décrochent en 1965 la première EVA et, de 1969 à 1972, les Américains seront les premiers à fouler le sol lunaire, exploit qui reste à ce jour inégalé.

La première sortie extravéhiculaire est effectuée par le cosmonaute soviétique Alexeï Leonov le 18 mars 1965 lors de la mission Voskhod 2. Environ une heure et demie après que le vaisseau a été placé en orbite et alors qu’il boucle sa première orbite, Leonov pénètre dans le sas gonflable Volga pour commencer sa sortie. L’écoutille interne est refermée par Beliaïev. Celui-ci déclenche la dépressurisation du sas puis l’ouverture de l’écoutille externe. Leonov émerge prudemment du sas relié à la capsule spatiale par un filin de 4,5 mètres. Après avoir flotté une dizaine de minutes dans le vide, il entreprend de réintégrer le vaisseau. il se rend compte alors que la combinaison s’est tellement dilatée que ses pieds et ses mains ne sont plus positionnés dans les gants et les bottes comme s’il avait rétréci. Contraint de s’introduire dans le sas la tête la première, contrairement au plan de vol, il parvient, au prix de mille efforts, à repressuriser l’écoutille et refermer l’écoutille.

Moins de trois mois plus tard, le 3 juin, l’Américain Edward White “marche” dans l’espace pendant vingt minutes (mission Gemini 4), sans incident. Il est suivi l’année suivante par quatre autres astronautes (Cernan, Collins, Gordon et Aldrin, vols Gemini 9 à 12). L’objectif est de voir dans quelle mesure le corps s’adapte aux conditions extrêmes, dans la perspective du débarquement sur la Lune, que les Américains projettent pour la fin de la décennie. Or la combinaison des vols Gemini, à usage mixte (intra- et extra-véhiculaire), tend à maintenir les corps en position “assise”, correspondant à l’utilisation à l’intérieur du vaisseau. Malgré d’importants efforts, les astronautes sont donc dans l’incapacité d’effectuer des mouvements amples. À la fin de la décennie, côté russe comme côté américain, les combinaisons spatiales seront conçues de manière à corriger ce défaut. Et aucun astronaute/cosmonaute n’effectuera d’EVA sans l’assistance d’un collègue, même partielle (sortie du vaisseau à mi corps).

Le 15 janvier 1969, les Soviétiques Khrounov et Elisseïev, partis à bord du vaisseau Soyouz 5, accomplissent une EVA pour rejoindre le vaisseau Soyouz 4 (auquel ils se sont amarrés) pour revenir sur Terre. Des années plus tard, après la levée du rideau de fer, on apprendra que cette expérience visait à préparer les Russes au débarquement sur la Lune, qu’ils projetaient en secret. Leurs équipements, moins sophistiqués que ceux des Américains, n’auraient pas permis un transfert d’équipage de module à module depuis l’intérieur, en raison de l’absence d’un tunnel de communications. Il était donc prévu que le cosmonaute qui reviendrait du sol lunaire retrouverait son collègue resté en orbite en passant par l’extérieur.

Un peu plus tard, le 6 mars, lors du vol Apollo 9, l’Américain Schweickart réalise une EVA hors du LEM (qui effectue son premier vol) dans un but légèrement similaire : afin de tester les procédures de retour des futurs explorateurs lunaires, au cas où, lors de leur retour en orbite lunaire, ils ne parviendraient pas à s’arrimer au CSM. C’est également l’occasion pour Schweickart de tester le scaphandre lunaire dans les conditions réelles. Sa sortie s’effectue sous les yeux de Scott, lui-même sorti à moitié du module de commande.

En juillet 1969, précédé depuis 1966 par des engins automatiques, l’Homme marche sur la Lune. Alors que, jusqu’ici, toutes les EVAs étaient expérimentales, pendant quatre ans, elles prennent un caractère scientifique : collectes de roches lunaires, dépose d’appareillages d’observation, prise de centaines de clichés photographiques… Il faut distinguer deux catégories d’EVA :
– les sorties réalisées à six reprises sur le sol lunaire par deux des membres d’équipage, depuis le LM (14 moonwalks en tout),
– les sorties “translunaires” effectuées sur le chemin du retour par le pilote du CSM lors des trois dernières expéditions, afin de récupérer dans le module de service des clichés photographiques effectués automatiquement depuis l’orbite.

  • 21 juillet 1969 : vus en direct par des millions de téléspectateurs, les Américains Neil Armstrong et Buzz Aldrin effectuent la première sortie sur la lune (Apollo 11). Dix autres astronautes rééditent cet exploit jusqu’en décembre 1972 (missions Apollo 12 à 17). Les EVAs des trois dernières missions sont particulièrement longues et les astronautes effectuent de nombreux kilomètres en voiture, s’éloignant sensiblement du LM. Le record en la matière est la seconde des trois sorties d’Apollo 17, qui dure 7h34, où les astronautes parcourent 20,4 km et évoluent jusqu’à 7,6 km du LM. Le dernier moonwalker est un scientifique, Jack Schmitt, géologue de formation.
  • 5 août 1971 : lors du retour de la mission Apollo 15, Alfred Worden effectue la première sortie entre la Terre et la Lune, à 317 000 km de notre planète, performance rééditée ensuite à deux reprises (en avril et décembre 1972) par ses compatriotes Mattingly et Evans (missions Apollo 16 et 17).

Malgré leurs efforts, les Soviétiques n’ont jamais pu envoyer d’hommes vers et sur la Lune. Et depuis les vols Apollo, personne n’y est jamais retourné. Trois sondes automatiques seulement s’y sont posées : deux soviétiques (Luna 21 en janvier 1973 et Luna 24 en août 1976) et une chinoise (Chang’e 3 en janvier 2013).

Aucun accident mortel ne s’est encore produit lors d’une sortie extravéhiculaire mais la première et la troisième d’entre elles, celle de Leonov en mars 1965 (Voskhod 2) puis celle de Cernan en juin 1966 (Gemini 9), ont causé de réelles inquiétudes, les deux hommes éprouvant les plus grandes difficultés à regagner leurs cabines. Des années plus tard, dans un livre, Cernan décrit en détail le déroulement de cette sortie, notamment le passage où il était aveuglé par la buée recouvrant l’intérieur de son casque.

Source : Wikipédia France

CENTRE SPATIAL KENNEDY

Mentionné sur Fire In The Cockpit

Le centre spatial Kennedy (John F. Kennedy Space Center ou KSC) est un complexe de lancement spatial américain créé en 1959 et relevant de la NASA. Il est situé sur la census-designated place de Merritt Island dans les comtés de Brevard (sur une grande partie de sa superficie) et de Volusia en Floride.

En 1964, la zone prend le nom “Cap Kennedy” et retrouve son nom “Cape Canaveral” en 1973.

Cependant, la proximité de la base de lancement de Cap Canaveral (officiellement Cape Canaveral Air Force Station), située justement au cap homonyme et qui servit aux premières missions spatiales américaines explique pourquoi l’expression “Cap Canaveral” désigne aussi pour la plupart des gens le Centre spatial Kennedy, alors qu’il s’agit en réalité de deux structures différentes séparées par la lagune de Banana River.

Dans les années 1960, les deux superpuissances de l’époque, les États-Unis et L’Union soviétique s’affrontent indirectement dans le cadre de la guerre froide. Les succès de l’astronautique soviétique poussent le président américain John F. Kennedy à lancer en 1961 son pays dans un programme spatial particulièrement ambitieux, le programme Apollo. L’objectif assigné à la NASA , est l’envoi d’hommes sur la Lune d’ici la fin de la décennie. L’agence spatiale américaine doit concevoir un lanceur géant, la fusée Saturn V. Aucune installation existante ne permet d’assembler et lancer cet engin de 3 000 tonnes et 110 mètres de haut. La NASA met en construction en 1963 une nouvelle base de lancement entièrement dédiée au lancement des Saturn V sur l’île Meritt en Floride. Le nouveau centre jouxte la Cape Canaveral appartenant à l’Armée de l’Air américaine d’où sont parties, jusqu’alors, toutes les missions habitées et les sondes spatiales de l’agence spatiale.

Le centre effectue la qualification de la fusée assemblée (“all up”) et contrôle les opérations sur le lanceur jusqu’à son décollage. Il emploie en 1965 environ 20 000 personnes. Au cœur du centre spatial, le complexe de lancement 39 comporte deux aires de lancement et un immense bâtiment d’assemblage, le VAB (hauteur 140 mètres), dans lequel plusieurs fusées Saturn V peuvent être préparées en parallèle. Plusieurs plates-formes de lancement mobiles permettent de transporter la fusée Saturn assemblée jusqu’au site de lancement. Le premier lancement depuis le nouveau terrain est celui d’Apollo 4 en 1967. Treize Saturn V sont lancés dans le cadre du programme Apollo entre 1967 et 1972. Suivent un vol Saturn V pour la mise en orbite de la station spatiale Skylab en 1973, trois lancements de Saturn IB pour l’envoi des équipages de la station et enfin en 1975 le lancement de la Saturn IB pour la mission Apollo-Soyouz.

L’arrêt du programme Apollo est décidé en 1970. Durant 2 ans le sort futur de la base de lancement reste en suspens car aucun engin spatial en développement n’a l’usage de ces installations désormais surdimensionnées. Finalement en 1972 le programme de la navette spatiale américaine est lancée et la NASA décide d’adapter les installations de la base pour son lancement. Le premier vol de la navette spatiale a lieu en 1981. Le dernier vol a lieu en 2011 car la NASA a décidé de retirer du service cet engin spatial pas assez fiable et dont le coût de lancement s’est révélé finalement prohibitif.

Si les tirs se font toujours vers l’est, la localisation géographique du centre est choisie pour limiter les risques en cas d’échec d’un lancement. En effet, la Floride est une vaste péninsule, bordée à l’ouest par le golfe du Mexique et à l’est par l’océan Atlantique.

Les zones de préparation et les aires de lancement du cap Canaveral sont réparties entre le centre spatial Kennedy et la base de lancement de Cap Canaveral gérée par l’armée, mais d’où sont lancées une partie des satellites et sondes spatiales de la NASA, ainsi que des satellites à des fins civiles.

Elle possède la plus grande construction (tour) roulante au monde dans le complexe n°37 (115 mètres de haut et 3 547 tonnes d’acier), ainsi que le plus grand bâtiment au monde à un seul étage, le Vehicle Assembly Building (VAB).

La salle de contrôle des lancements s’y trouve également et prend en charge les lancements effectués depuis le complexe de lancement 39.

Depuis 1966, les touristes peuvent accéder au Kennedy Space Center Visitor Complex où on retrace l’exploration spatiale. Ce complexe touristique est exploité depuis 1995 par la société Delaware North, en étroite collaboration avec la NASA.

Dans la partie principale se trouve le Rocket Garden où sont exposés tous les types de fusées mis en œuvre par la NASA ainsi que des reconstitutions des capsules spatiales Apollo, Gemini et Mercury.

Il y a aussi une salle de cinéma où on peut visionner un film réalisé par Tom Hanks, retraçant l’exploration spatiale. On peut également visiter une maquette de navette grandeur nature et une réplique du centre de contrôle des missions Apollo.

Des cars permettent de faire une visite du centre. L’itinéraire typique passe par une route longeant le bâtiment d’assemblage des véhicules (VAB) et le chemin qu’empruntent les navettes spatiales pour aller jusqu’à leur pas de tir. Il passe ensuite par une plate-forme d’où l’on peut admirer les pas de tir avec une vue particulière sur le site de lancement de la navette (pas 39 A et 39B).

L’étape suivante est la visite d’une maquette de la Station spatiale internationale et de l’atelier de préparation des modules de la station. La dernière étape est la visite du centre Apollo où se trouve une fusée Saturn V couchée sur le flanc dans un immense hangar.

La navette spatiale Atlantis (Orbital Vehicle-104 ou OV-104) est exposée au Centre depuis le 29 juin 2013.

Source : Wikipédia France

ROGER CHAFFEE

Mentionné dans Fire In The Cockpit

Roger Bruce Chaffee, né le à Grand Rapids, Michigan, et mort accidentellement le à Cap Canaveral, Floride, est un pilote américain de l’US Navy, sélectionné comme astronaute dans la cadre du programme Apollo.

Formé à l’Institut de technologie de l’Illinois, il est diplômé en ingénierie aéronautique de l’université Purdue.

Pilote de haut niveau (il est l’un des pilotes des avions espions U2 ayant survolé les installations secrètes soviétiques de Cuba, déclenchant la crise des missiles), et est sélectionné par la NASA dans le troisième groupe d’astronautes.

Roger Chaffee meurt à l’entraînement le dans l’incendie de la capsule Apollo 1, aux côtés de ses compagnons Edward White et Virgil Grissom, avant d’avoir pu effectuer une mission spatiale.

Roger Chaffee est inhumé au cimetière national d’Arlington.

Son nom figure sur la plaque accompagnant la sculpture Fallen Astronaut déposée sur la Lune le 1er par l’équipage d’Apollo 15.

Source : Wikipédia France

EDWARD WHITE

Mentionné dans Fire In The Cockpit

Edward “Ed” Higgins White II, né le à San Antonio et mort accidentellement le au centre spatial Kennedy, est un astronaute américain. Il est connu pour être le premier Américain à avoir réalisé une sortie extravéhiculaire. Il meurt dans l’incendie d’Apollo 1 avec Virgil Grissom et Roger Chaffee.

Il étudie à l’Académie militaire de West Point où il a obtenu un baccalauréat en sciences.

Pilote, il passe trois années et demie affecté à la base aérienne de Bitburg Allemagne sur North American F-86 Sabre et North American F-100 Super Sabre.

En 1958, il étudie à l’université du Michigan où il a obtenu l’année suivante une maîtrise en sciences en ingénierie et technologie aéronautique.

Il postule ensuite à l’École des pilotes d’essai de l’armée de l’air américaine de la base aérienne Edwards. Par la suite, il devient pilote d’essai à l’Aeronautical Systems Center de la base aérienne Wright-Patterson.

Durant sa carrière de pilote, il a cumulé 3 000 heures de vol, dont 2 200 heures en jet. Il obtient le grade de lieutenant-colonel.

En septembre 1962, il est sélectionné dans le groupe d’astronautes 2 de la NASA, aux côtés notamment de Neil Armstrong et James Lovell.

White réalise son seul vol à bord de la capsule Gemini 4 en compagnie de James McDivitt. Il est rentré cependant dans l’Histoire comme étant le premier Américain à avoir réalisé une sortie extravéhiculaire lors de cette mission, le , moins de trois mois après celle du Soviétique Alekseï Leonov.

Sélectionné pour la première mission du programme Apollo, Apollo 1 (AS-204), lui et deux autres astronautes (Virgil Grissom et Roger Chaffee) meurent dans l’incendie du module de commande et de service Apollo lors d’un entraînement au sol au centre spatial Kennedy. Le vaisseau avait rencontré de nombreux problèmes de mise au point avant l’accident et le déclenchement de l’incendie est attribué par la commission d’enquête à un court-circuit dû à un fil électrique dénudé. L’enquête révèle également l’utilisation de nombreux matériaux inflammables dans la capsule et beaucoup de négligences dans le câblage électrique et la réalisation du circuit de refroidissement. Le déclenchement et l’extension de l’incendie étant favorisé par l’atmosphère de la cabine composé d’oxygène pur et donc extrêmement inflammable.

À la suite de cet accident, l’ensemble du programme Apollo subit une revue qui entraîne de nombreuses modifications : par exemple la cabine du vaisseau offre une meilleure résistance au feu, l’écoutille est modifiée pour pouvoir être ouverte en moins de dix secondes, de l’azote est ajouté à l’air de la cabine durant la première phase du vol pour limiter les risques d’incendie. Finalement, les exigences de qualité et les procédures de test sont renforcées, provoquant un décalage de plusieurs mois pour le programme.

Selon son désir, Ed White a été inhumé au cimetière de l’Académie militaire de West Point avec les honneurs. Ed White était marié à Patricia Finegan qu’il avait rencontrée à West Point. Ils avaient eu ensemble deux enfants : Edward White III (né le 15 septembre 1953) et Bonnie White épouse Lynn (née le 15 mai 1956). White a été élu au Astronaut Hall of Fame en 1993 et au National Aviation Hall of Fame le .

Son nom figure sur la plaque accompagnant la sculpture Fallen Astronaut déposée sur la Lune le 1er par l’équipage d’Apollo 15 et une formation martienne s’est vu attribuer son nom. La Congressional Space Medal of Honor lui a été décernée en 1997 à titre posthume.

Le Museum of Aerospace Medicine de la base aérienne Brooks dans le Texas lui est dédié.

Plusieurs lieux ont été nommés en mémoire d’Ed White, comme plusieurs écoles de Chicago, San Antonio, Jacksonville, Houston, El Lago, League City ou encore Huntsville (Huntsville, ville qui accueille le centre de vol spatial Marshall, a également deux autres écoles nommées en l’honneur de Virgil Grissom et Roger Chaffee d’Apollo 1). D’autres types de lieux nommés incluent un hôpital, une île, une route, un parc, une colline de Mars et une étoile, Iota Ursae Majoris surnommée “Dnoces”, soit “second” à l’envers : un clin d’œil à White.

White a été interprété par Steven Ruge dans le film Apollo 13 (1995) et par Chris Isaak dans le feuilleton télévisé De la Terre à la Lune (1998).

Source : Wikipédia France

VIRGIL GRISSOM

Mentionné dans Fire In The Cockpit

Virgil Ivan Grissom, dit “Gus” Grissom, né le et mort accidentellement le , est un pilote de l’Armée de l’Air américaine et le deuxième astronaute américain à aller dans l’espace. Grissom fait partie du premier groupe d’astronautes sélectionné par la NASA pour le programme Mercury. Il effectue le deuxième vol suborbital américain dans le cadre de la mission Mercury-Redstone 4 et il est le premier astronaute à effectuer un deuxième vol dans l’espace avec sa participation à la mission Gemini 3, premier vol habité du programme Gemini. Grissom fait partie de l’équipage désigné pour la mission Apollo 1 avec Ed White et Roger Chaffee. Mais les trois hommes périssent dans un incendie de leur vaisseau créé par un court-circuit lors d’une simulation de lancement effectuée au sol. L’accident débouchera sur une remise à plat des procédures qualité du programme Apollo et d’importantes modifications dans les spécifications des vaisseaux du programme.

Grissom naît le à Mitchell (Indiana) dans l’État de l’Indiana. Il est le deuxième enfant de Dennis Grissom et Cécile King. Son père est un agent de circulation de la société ferroviaire Baltimore and Ohio Railroad, et sa mère femme au foyer. Sa sœur aînée décède peu de temps avant sa naissance. Il a trois cadets : Wilma, Norman et Lowell. Il fait ses études à l’école publique primaire et plus tard à l’école secondaire de Mitchell. Grissom rencontre sa femme Betty Moore Lavonne à l’école durant leurs activités parascolaires et ils deviennent amis. Ses premiers emplois consistent à livrer les journaux pour l’Indianapolis Star et dans un marché local.

Grissom fréquente parfois l’aéroport local de Bedford où il commence à s’intéresser à l’aviation. Un avocat de la région, possède un petit avion et le prend sur des vols pour un montant de 1 dollar ; il lui enseigne les rudiments de pilotage. La Deuxième Guerre mondiale éclate alors que Grissom est encore au lycée. Il souhaite s’enrôler après avoir obtenu son diplôme. En novembre 1942 Grissom rentre à 16 ans en tant que cadet de l’aviation dans les forces aériennes des États-Unis et il réussit son examen d’entrée en novembre 1943. Il obtient son diplôme de l’école secondaire en 1944 et est incorporé dans l’armée, à Fort Benjamin Harrison le 8 août 1944. Il est envoyé à la base de Sheppard Field à Wichita Falls, au Texas, pour une recevoir une formation de base, après quoi il est affecté en tant qu’employé à la base de Brooks Field près de San Antonio au Texas.

Alors que la guerre touche à sa fin, Grissom demande à quitter l’Armée. Il épouse Betty Moore le 6 juillet 1945, et après avoir été libéré de ses obligations militaires en septembre, trouve un emploi chez un constructeur local de bus tout en louant un appartement à Mitchell. Mais ses revenus sont insuffisants et il décide de reprendre ses études en profitant du G.I. Bill un dispositif mis en place par le gouvernement américain pour financer les études supérieures des soldats démobilisés après la Seconde Guerre mondiale. Grissom s’inscrit à l’Université Purdue en septembre 1946. Durant cette période de formation universitaire, sa femme Betty retourne vivre avec ses parents et prend un emploi à la Société Indiana Bell Telephone tandis que “Gus” travaille à temps partiel en tant que cuisinier dans un restaurant local. Grissom prend des cours d’été pour pouvoir terminer plus tôt ses études, il obtient sa licence ès sciences en génie mécanique en 1950.

Après avoir obtenu son diplôme, il réintègre l’Armée de l’air américaine. Il est accepté au programme de formation des cadets de l’air de la base à Randolph Air Force Base située à Universal City au Texas. À la fin de sa formation, il est affecté à Williams Air Force Base, à Mesa dans l’Arizona. En mars 1951, Grissom reçoit son diplôme de pilote avec le grade de sous-lieutenant. Sa femme demeure en Indiana et pendant cette absence elle donne naissance à son premier enfant, Scott. Après la naissance, ils rejoignent Grissom à la base en Arizona. La famille ne reste là que brièvement et en décembre 1951, ils déménagent à Presque Isle, Maine, où Grissom est affecté à la Presque Isle Air Force Base et il intègre la 75ème escadrille de chasseurs d’interception.

La guerre de Corée est en cours et l’escadrille de Grissom est envoyée dans la zone de guerre en février 1952. Grissom vole sur un chasseur à réaction F-86 Sabre en tant que pilote de remplacement. Il est réaffecté ensuite à la 334ème escadrille de chasse de la 4ème Escadre de chasse d’interception stationnée à la base aérienne de Kimpo. Grissom effectue plus de 100 missions de combat durant cette guerre, agissant comme un ailier protégeant les chasseurs de pointe. Cette position ne lui permet pas d’attaquer ou d’abattre un avion ennemi. Le 11 mars 1952, Grissom est promu premier lieutenant et est cité pour son “professionnalisme”.

Grissom demande à rester en Corée pour effectuer 25 autres vols, mais sa demande est rejetée. On lui offre le choix de la base militaire à laquelle il doit être affecté à son retour aux États-Unis et il intègre la base AFB Bryan à Bryan, Texas. Il devient instructeur de vol. Il est rejoint par sa femme et son fils. Son deuxième enfant voit le jour à Bryan en 1953. Au cours d’un vol d’entrainement avec un cadet, un élève pilote brise un des volets de l’avion. L’avion commence à partir en vrille et Grissom parvient à s’extraire du siège arrière de l’appareil, prendre les commandes et atterrir en toute sécurité.

En août 1955, Grissom est réaffecté à l’Air Force Institute of Technology à Dayton, Ohio où il suit un cycle de formation d’un an qui lui permet d’obtenir une licence en mécanique aéronautique. En octobre 1956, il entre à l’école des pilotes d’essai d’Edwards Air Force Base, en Californie puis il retourne à Wright-Patterson en mai 1957 en tant que pilote d’essai chargé de la mise au point des chasseurs.

Grissom fait partie des 110 pilotes d’essai sélectionnés par la NASA pour former le premier groupe d’astronautes destiné à voler dans le cadre du Programme Mercury. Convoqué pour passer des tests physiques et psychologiques en 1958, il fait partie des sept postulants retenus le 13 avril 1959.

  • Il effectue le deuxième vol suborbital à bord de Mercury 4, le .
  • Le , il est commandant à bord de Gemini 3, premier vol habité de la capsule Gemini.
  • Il devait être également commandant de bord du premier vol de la capsule Apollo (mission Apollo 1), mais il décède dans l’incendie du vaisseau lors d’une répétition au sol.

Grissom est désigné pour le deuxième vol du programme Mercury, la mission Mercury-Redstone 4. Comme la mission précédente il s’agit d’un simple vol suborbital car le lanceur suffisamment puissant pour placer en orbite le vaisseau n’est pas encore disponible. Le lancement a lieu le et Grissom amerrit après avoir volé 15 minutes et 37 secondes.

Quelques minutes après l’amerrissage de la capsule Mercury 4, le système pyrotechnique a déclenché l’ouverture de l’écoutille que l’astronaute avait utilisée pour s’installer dans la capsule. Cette procédure ne devait normalement pas être utilisée car cette écoutille était placée trop bas sur l’eau ; l’astronaute devait soit rester dans la capsule en attendant d’être hélitreuillé, soit sortir de la capsule par une deuxième écoutille aménagée dans la partie supérieure de la capsule. La capsule s’est rempli d’eau et a coulé, emportant avec elle les télémesures enregistrées sur bande magnétique durant le vol et qui devaient être exploitées pour analyser le déroulement de la mission et le comportement du vaisseau. Gus Grissom, qui s’était mis à l’eau, a manqué lui-même de couler car il avait omis de fermer une valve de sa combinaison qui se vidait de l’air qui devait lui permettre de flotter. Il sera accusé plus tard par certains responsables de la NASA d’avoir déclenché l’ouverture de l’écoutille dans un moment de panique. Son attitude lors de la tentative d’hélitreuillage a été également mise en cause, Grissom n’ayant pas suivi les procédures prévues. Plusieurs années après, une enquête plus approfondie menée sur l’épave de la capsule récupérée à grande profondeur a privilégié l’hypothèse d’un problème technique (le mécanisme d’ouverture de l’écoutille se serait déclenché tout seul), mais Gus Grissom est mort avant d’avoir été définitivement mis hors de cause.

Les responsables de la NASA ne lui ont pas tenu rigueur de cet incident, puisqu’on lui a confié par la suite successivement le commandement du premier vol des capsules Gemini et Apollo. D. Slayton, responsable de la composition des équipages du programme Apollo, a affirmé que si Grissom avait été encore en vie, le commandement de la première mission lunaire, Apollo 11, lui aurait été sans doute confiée.

Grissom remplace Alan Shepard comme commandant de la mission Gemini 3, ce dernier étant cloué au sol lorsque les médecins détectent qu’il est atteint de la maladie de Menière (affection de l’oreille interne). Cette mission, la première avec équipage du programme Gemini, est lancée le 23 mars 1965. Grissom et son coéquipier John Watts Young réalisent trois orbites autour de la Terre avant d’amerrir après 4 heures 52 minutes de vol. Grissom a participé à la conception du vaisseau chez le constructeur McDonnell Aircraft et a mis au point en particulier le contrôleur permettant d’effectuer les manœuvres de translation du vaisseau qui sera également utilisé sur les vaisseaux du programme Apollo.

Après avoir été désigné commandant de l’équipage de réserve de la mission Gemini 6A, Grissom est choisi pour commander la mission Apollo 1, le premier vol du programme Apollo avec comme coéquipiers Ed White et Roger Chaffee. Le vol doit avoir lieu le et l’équipage effectue des répétitions de lancement à bord de la cabine. Lors de l’un de ceux-ci, un incendie se déclare dans le vaisseau alors que Grissom et son équipage s’y trouvent en combinaison spatiale. Les trois hommes périssent dans l’incendie. Le feu a sans doute pour origine un court-circuit provenant d’une partie non identifiée du câblage électrique. L’étincelle a enflammé l’atmosphère de la capsule composée à 100 % d’oxygène. L’enquête montrera que le câblage était de mauvaise qualité et que l’incendie avait été alimenté par un grand nombre de composants inflammables présents dans celle-ci ; revêtement intérieur, combinaison spatiale, etc. Après cet accident, le vaisseau Apollo sera revu en profondeur (composants, connexions, gainage, etc.), ce qui fait perdre un an au programme Apollo. Au départ de l’incendie, les astronautes n’avaient pu évacuer le vaisseau car le mécanisme d’ouverture de l’écoutille était particulièrement complexe, conséquence partielle de l’accident de Gus Grissom sur le vaisseau Mercury 4. Le mécanisme a été revu et une procédure d’ouverture rapide et simplifiée a été mise au point.

Source : Wikipédia France

APOLLO 1

Mentionné sur Fire In The Cockpit

Apollo 1 (initialement AS-204) devait être la quatrième mission du programme Apollo et la première emportant un équipage. Elle n’a jamais eu lieu car un incendie s’est déclenché dans le module de commande du vaisseau lors d’une répétition au sol en conditions réelles le 27 janvier 1967, provoquant la mort de son équipage constitué des astronautes Virgil GrissomEdward White et Roger Chaffee. Le vaisseau avait rencontré de nombreux problèmes de mise au point avant l’accident. Le déclenchement de l’incendie a été attribué par la commission d’enquête à un court-circuit dû à un fil électrique dénudé. L’enquête a révélé l’utilisation de nombreux matériaux inflammables dans la cabine et beaucoup de négligences dans le câblage électrique et la réalisation du circuit de refroidissement. Le déclenchement et l’extension de l’incendie avaient été favorisés par l’atmosphère d’oxygène pur (dépourvu d’azote, solution technique qui était déjà celle employée à bord des vaisseaux Mercury et Gemini, principalement préconisée pour des raisons de poids et de pression nécessaire inférieurs) augmentant considérablement l’inflammabilité de toutes les substances combustibles. À la suite de cet accident, de nombreuses modifications ont été apportées pour que la cabine du vaisseau offre une meilleure résistance au feu. L’écoutille a été modifiée pour pouvoir être ouverte en moins de 10 secondes. De l’azote a été ajouté à l’atmosphère de la cabine durant la première phase du vol. L’ensemble du programme Apollo a subi une revue qui a entraîné la modification de nombreux composants. Les exigences de qualité et les procédures de test ont été renforcées. Tout le programme Apollo a subi un décalage de 21 mois.


Contexte

Le premier vol avec équipage du programme Apollo

La mission AS-204 devait constituer le quatrième vol du programme Apollo et le premier à emporter un équipage. Les trois vols qui avaient précédé avaient permis de tester l’étage S-IVB, 3ème étage du futur lanceur Saturn V, ainsi que le vaisseau Apollo. Dans le cadre de cette quatrième mission, lancée comme les précédentes par une fusée Saturn IB, l’équipage devait tester le fonctionnement du vaisseau placé sur une orbite terrestre basse pour une durée de 14 jours si la mission se déroulait de manière nominale. Ce lancement devait également permettre de tester les opérations de lancements, de suivi depuis le sol et l’intégration du vaisseau avec le lanceur. La version du vaisseau utilisée n’était pas la version destinée à aller vers la Lune mais une version intermédiaire, dite Bloc I.


Mise au point difficile du vaisseau Apollo

Le vaisseau Apollo constitue le composant le plus complexe développé pour le programme Apollo. Son constructeur, la société North American Aviation, accumule les retards au point que la NASA décide de réaliser au cours de l’automne 1965 un audit sur place de l’organisation de la société et de ses activités. Le rapport résultant produit en décembre 1965 sera baptisé par la suite rapport Phillips du nom du directeur du programme Apollo également responsable de l’équipe chargée de l’audit. Le rapport révèle des problèmes au niveau des réservoirs d’oxydant du vaisseau ainsi que des difficultés techniques non résolues dans la fabrication du deuxième étage de la fusée Saturn V également confiée à North American. Plus généralement le rapport conclut qu’il y a peu d’espoir que la société parvienne dans le futur à respecter ses échéances ainsi que ses engagements. À la suite d’une inspection réalisée en avril 1966, les auditeurs maintiennent leurs conclusions tout en indiquant que North American est sur la voie de l’amélioration. De nombreuses modifications sont apportées au vaisseau notamment à la demande des astronautes.


Les équipages

L’équipage principal était composé de :

  • Virgil Grissom, commandant ayant volé sur Mercury et Gemini 3) ;
  • Edward White, pilote en chef (a volé sur Gemini 4) ;
  • Roger Chaffee, pilote, dont ce devait être le premier vol dans l’espace.

Deux équipages de remplacement ont été successivement désignés sur Apollo 1, d’ à  :

  • James McDivitt, commandant ;
  • David Scott, pilote en chef (senior pilot), qui sera le commandant de la mission Apollo 15, et le 7ème marcheur lunaire en 1971 ;
  • Rusty Schweickart, pilote, qui est devenu l’équipage de Apollo 9.

Et de à  :

  • Walter Schirra, commandant ;
  • Donn Eisele, pilote en chef (senior pilot) ;
  • Walter Cunningham, pilote, qui est devenu l’équipage de Apollo 7.

L’accident

Le l’équipage composé de Grissom, White et Chaffee débute un test destiné à s’assurer que le vaisseau est capable de fonctionner de manière autonome. Le vaisseau Apollo placé dans la tour de service au sommet de son lanceur est fermé de manière hermétique avec son équipage à l’intérieur entièrement équipé, les liaisons avec l’extérieur sont physiquement débranchées tandis que les communications ne se font plus que par radio. Comme il s’agit d’une répétition de lancement, les réservoirs de la fusée ne sont pas remplis. Ce test est une étape essentielle avant le lancement planifié pour le 21 février. Dès le début du test, plusieurs problèmes surgissent, dont une odeur âcre et irritante pour la gorge et des grésillements sur la radio rendant indiscernables les voix des trois astronautes.

Cinq heures après le début des tests, ceux-ci se poursuivent encore car ils ont été interrompus à plusieurs reprises pour résoudre différents incidents. Une surtension dans le circuit électrique est constatée vers 18h 30min 54s (heure locale). 10 secondes plus tard Chaffee pousse un cri puis White annonce qu’il y a le feu dans le cockpit. Certains témoins racontent qu’ils ont vu sur les moniteurs de télévision White tenter d’atteindre la manette permettant d’ouvrir l’écoutille interne. Six secondes après l’intervention de White, on entend Chaffee s’exclamer qu’il y a un incendie vraiment dangereux. Immédiatement après la coque pressurisée cède car la combustion des gaz a porté la pression interne à 2 bars : des flammes et des gaz de combustion se répandent dans les deux étages de la tour de service. On entend un dernier cri, “Je suis en train de brûler !”, puis les communications sont interrompues. Il ne s’est écoulé que 15 secondes depuis que White a signalé le début de l’incendie.

Les personnes situées à proximité du vaisseau ont évacué la plateforme au moment où la fumée et les flammes ont envahi celles-ci car elles supposent initialement que le module a explosé ou est sur le point d’exploser. Mais un peu plus d’une minute plus tard elles sont de retour et tentent d’ouvrir l’écoutille. Elles sont gênées par l’épaisse fumée qui a envahi les installations. Il faut près de 5 minutes pour qu’ils parviennent à ouvrir les trois trappes successives qui forment l’écoutille du vaisseau. Une fois le vaisseau ouvert les personnes présentes constatent que deux des astronautes se sont libérés des fixations de leur siège tandis Chaffee est resté attaché car c’est son rôle de maintenir les communications. Les combinaisons en nylon ont partiellement fondu et il faut près de 90 minutes pour que les corps des trois astronautes puissent être extraits de la cabine.


Le rapport de la commission d’enquête

Immédiatement après l’incendie, Robert Seamans, l’administrateur adjoint de la NASA, nomme une commission d’enquête composée de l’astronaute Frank Borman, de Maxime Faget et de six autres personnes placées sous la direction de Floyd L. Thompson, responsable du centre de recherche Langley. Des photos tridimensionnelles sont prises de l’intérieur de la cabine du vaisseau incendié puis celui-ci est démonté tandis qu’un vaisseau identique, le CM-014, subit en parallèle les mêmes opérations. Chacune des pièces est alors examinée. Par ailleurs une autopsie des corps des trois astronautes est réalisée : les trois hommes sont décédés d’un arrêt cardiaque lié aux concentrations élevées de monoxyde de carbone. Leurs corps présentent des brûlures au troisième degré mais celles-ci se sont sans doute produites après leur décès. L’incendie en brûlant les combinaisons des astronautes et les tubes d’arrivée d’oxygène les a plongés dans l’atmosphère hautement toxique de la cabine.

L’enquête menée montre que plusieurs erreurs ont été commises en partie liées à la complexité du projet, au planning très tendu découlant de l’objectif fixé par le président Kennedy (poser un homme sur la Lune avant la fin de la décennie) et la compétition dans laquelle la NASA pensait être engagée avec ses homologues soviétiques. Des problèmes de conception (entraînant l’utilisation de mauvais composants ou encore de matériaux inflammables) mais également d’organisation (les risques n’étaient pas assez pris en compte).

Le déclenchement de l’incendie sera attribué, sans être clairement identifié, à un court-circuit dû à un fil électrique dénudé. Il se serait produit sous le siège de Virgil Grissom. À cause de l’oxygène pur sous pression, la cabine s’est rapidement embrasé, tuant les astronautes en moins de neuf secondes. L’enquête révèle l’utilisation de nombreux matériaux inflammables dans la cabine.

La cabine était tapissée de bandes de velcro, afin de permettre aux astronautes de coincer tout ce qui risquerait de flotter au milieu de la cabine, en apesanteur. Cependant, le Velcro explose dans une atmosphère d’oxygène. En 1966, il y avait 10 fois plus de Velcro dans la cabine que prévu à l’origine, parce que les astronautes avaient “personnalisé” leur vaisseau et en voulaient toujours plus partout.

Le système d’ouverture de la capsule nécessitait une longue procédure de plus de deux minutes, là où les trappes des capsules Mercury s’ouvraient en moins d’une seconde à l’aide de boulons explosifs.

Beaucoup de négligences dans le câblage électrique et la plomberie sont également soulignées.


Les auditions devant le Sénat

Immédiatement après l’accident, la gestion par la NASA du programme Apollo est fortement remise en cause dans le public. De nombreux journalistes écrivent que les problèmes réels à l’origine de l’accident ne seront jamais complètement connus car la plupart des membres de la commission d’enquête sont des employés de la NASA. D’autres pronostiquent un report du programme. Pour faire face à ces critiques les responsables de la NASA demandent que le comité du Sénat pour les sciences aéronautiques et spatiales mène ses propres investigations. Le comité décide d’interroger les principaux responsables du programme dans le cadre de séances publiques pour faire taire les rumeurs concernant le manque d’objectivité des enquêteurs. Le rapport Phillips de 1965-1966, qui met en évidence les difficultés rencontrées par North American Aviation dans la mise au point du vaisseau Apollo, est révélé au cours de ces auditions. Les problèmes mis en évidence par le rapport ne seront finalement pas retenus comme une des sources de l’accident. Les représentants de North American comme de la NASA reconnaissent que le risque d’incendie a été traité au niveau de chaque composant mais que le risque global à l’échelle du vaisseau a été négligé. Les deux entités énoncent devant les représentants du Sénat les mesures prises pour remédier aux problèmes de qualité et de sécurité, notamment le renforcement des effectifs consacrés aux vérifications et la désignation dans les équipes de responsables chargés de réduire les risques pour l’équipage.


Impact sur le programme Apollo

Dès le lundi suivant la tragique catastrophe, Gene Kranz réunit l’équipe de contrôle en vol. Il en résulte une déclaration (“Gene Kranz dictum”) résumant les engagements que doit prendre chaque membre de cette équipe, individuellement et collectivement. “Dur et compétent” (“Tough and competent”) ressortent comme deux valeurs fondamentales du succès, dans un environnement exigeant.

Durant 21 mois, les fusées Saturn V et Apollo sont revues de fond en comble et plusieurs modifications importantes sont effectuées :

  • Remplacement de l’oxygène pur par un mélange d’azote (60%) et d’oxygène (40%)
  • les combinaisons sont améliorées pour les rendre moins inflammables
  • les câbles électriques sont mieux isolés
  • l’écoutille est modifiée pour s’ouvrir en moins de 10 secondes. L’écoutille, qui était composée initialement de deux panneaux distincts et ne s’ouvrait que de l’intérieur est remplacée par une écoutille unique à ouverture rapide montée sur des charnières qui assurent à la fois l’étanchéité et la protection thermique.

Ce réexamen complet du programme Apollo a été bénéfique pour la suite, à tel point que Donald Slayton, chef des équipes d’astronautes a déclaré :

“Je suis persuadé que nous aurions fini par nous casser la figure à plusieurs reprises avant d’arriver sur la Lune, peut-être même n’y serions-nous jamais arrivés s’il n’y avait pas eu Apollo 1. Nous sommes tombés sur un nid de vipères qui nous aurait donné bien du fil à retordre par la suite. Les problèmes auraient été traités petit à petit, sur plusieurs vols, en zigouillant plusieurs personnes au passage. L’incendie nous a obligés à arrêter tout le programme et à faire le grand nettoyage”.

L’accident entraîne également le remplacement des responsables directement impliqués dans le développement du vaisseau Apollo. Notamment à la NASA George Low remplace Joseph Francis Shea comme responsable du programme de développement des vaisseaux Apollo malgré le rôle clé joué par celui-ci dans l’avancement du programme. Chez le constructeur aérospatial North American William D. Bergen remplace Harrison Storms au poste de responsable de la division des systèmes d’information et spatiaux.


Hommages

L’astronaute David Scott a déposé une plaque commémorative et une petite sculpture sur la lune lors de la mission Apollo 15, en l’honneur des victimes de la conquête spatiale, toutes nationalités confondues.

La mémoire de Roger Chaffee est honorée par l’attribution de son nom à un cratère sur la face cachée de la Lune, et de son prénom (épelé à l’envers) à l’étoile Gamma des Voiles (baptisée “Regor”).

Les noms de Gus Grissom, Ed White et Roger Chaffee ont également été donnés à des collines entourant le site d’atterrissage sur Mars du rover Spirit lors de la mission MER.

Le complexe de lancement où a eu lieu l’accident, LC-34, abrite désormais un mémorial à la mémoire des astronautes d’Apollo 1.

Source : Wikipédia France

SPOUTNIK 1

Mentionné sur Sputnik

Spoutnik 1 (en russe Спутник 1, littéralement “compagnon”, soit un “satellite”) a été le premier satellite artificiel. Il a été lancé le à 19 h 28 min 34 s UTC et mis en orbite à 19 h 33 min 48 s par l’URSS, avec les initiales ПС-1 (PS-1, pour Простейший Спутник-1 ou “Satellite élémentaire 1”) du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan.

Le lancement de Spoutnik 1 marque le début de la conquête spatiale.

Initialement, les politiques et les militaires soviétiques voulaient des missiles intercontinentaux dans le cadre de leur confrontation avec l’Occident ; le missile R-7 en préparation devait être utilisé pour lancer les bombes atomiques.

Le projet d’utiliser le missile R-7 comme lanceur spatial a commencé après que Sergueï Korolev ait expliqué la possibilité d’envoyer un laboratoire orbital appelé Objet D au premier secrétaire du parti communiste, Nikita Khrouchtchev lors d’une inspection en janvier 1956. Il était donc possible de profiter du lanceur R-7 pour faire un exploit dans le domaine scientifique qui permettrait aux Soviétiques de doubler les États-Unis qui avaient entrepris des tests en vue de lancer un satellite dans le cadre de l’Année géophysique internationale de 1957-1958. Le projet D, trop ambitieux, a pris du retard, et le développement d’un engin de petite taille a été décidé un an après.

Les cinq premiers tirs de la fusée avaient tous été des échecs. Mais les deux derniers d’entre eux validaient le lanceur lui-même, le problème rencontré étant la dislocation de l’étage supérieur de la fusée. Face à la possibilité, d’après les services de renseignement soviétiques, d’un essai américain, il a été décidé de lancer le satellite PS-1, logé dans une coiffe plus légère, à la date du 6, puis du 4 octobre.

Il s’agissait d’une petite sphère d’aluminium de 58 centimètres de diamètre, pesant 83,6 kg dotée de quatre antennes. La sphère était constituée de deux coques, l’externe servant de protection thermique, la seconde étant pressurisée.

L’intérieur de la sphère contenait de l’azote à une pression légèrement plus élevée que la pression atmosphérique à la surface de la Terre (1,3 atmosphère). Elle contenait les batteries au zinc-argent, des capteurs de pression et de température, un émetteur radio et un ventilateur refroidissant les équipements.

Le lancement a eu lieu le , depuis le cosmodrome de Baïkonour, une base portant le nom de code de СССР “Тюра-Там” (URSS Tyura-Tam). Ce tir permettait aussi de tester la fusée porteuse, la R-7 8K71PS Semiorka.

Le décollage s’est fait sans problèmes, le largage de l’étage central et du petit satellite aussi. Les Soviétiques ont dû attendre 92 minutes pour entendre les premiers bips : le déploiement des antennes du Spoutnik s’est alors fait que le satellite était déjà hors de portée des récepteurs.

Placé sur une orbite dont les altitudes initiales du périgée et de l’apogée étaient de 225 et de 947 kilomètres, Spoutnik-1 effectuait une révolution en 96 minutes. Mais la faible altitude de son périgée lui a fait perdre de l’altitude jusqu’à un apogée de 600 km au 9 décembre 1957. Après avoir fait 1 400 orbites autour de la Terre et parcouru environ 70 millions de kilomètres, Spoutnik est rentré dans l’atmosphère où il s’est consumé le .

Le système de communication était équipé de deux émetteurs radio de 1 W capables de transmettre la pression et la température de l’azote afin de vérifier les principes de pressurisation et de thermorégulation utilisés. Les deux émetteurs étaient suffisamment puissants pour permettre à des radioamateurs de capter le célèbre “bip-bip” du satellite un peu partout sur la planète sur les fréquences radio de 20,005 et 40,002 MHz.

Le lancement de Spoutnik 1 avait lieu dans le cadre de l’Année géophysique internationale de 1957-1958, l’étude de ses signaux devait donc permettre d’étudier la propagation des ondes dans l’atmosphère et l’étude de sa trajectoire devait fournir des informations sur la densité de la haute atmosphère et sur la forme exacte de la Terre.

Les appareils électriques du satellite ont fonctionné pendant vingt-deux jours après le lancement, jusqu’à l’épuisement des batteries le 26 octobre 1957. Ensuite la trajectoire a été surveillée de manière optique.

Exploit technique tout autant que fantastique coup de propagande durant la guerre froide, ce lancement a été un choc pour les États-Unis, et remettait en cause leur prédominance dans le domaine scientifique. Les militaires américains ont été atterrés car les radars leur avaient appris (ils ont alors tu cette information) qu’outre le satellite, la fusée porteuse avait mis en orbite son corps central. Les Soviétiques avaient donc la capacité de lancer des missiles balistiques emportant des armes nucléaires, et pouvant frapper le continent américain. Cette fusée porteuse était d’ailleurs parfaitement visible à l’œil nu, contrairement à Spoutnik 1 qui nécessitait des moyens optiques puissants pour être observé.

Motivés par ce camouflet, les États-Unis ont dû encore subir l’humiliation du premier lancement raté du projet Vanguard le , avant d’annoncer le 1er le succès du lancement d’Explorer 1.

D’autres satellites nommés Spoutnik ont été construits par les Soviétiques, mais les différents programmes se chevauchent ; certains Spoutnik faisaient partie du programme Vostok. D’après la revue américaine Nature, on pourrait comptabiliser entre quatre et vingt modèles de Spoutnik 1.

Source : Wikipédia France