Wiki à Lunettes

WE CHOOSE TO GO TO THE MOON

Samplé sur The Race For Space

Description :

We choose to go to the Moon (littéralement “Nous choisissons d’aller sur la Lune”), officiellement Address at Rice University on the Nation’s Space Effort, est un discours du président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy prononcé le à l’université Rice, à Houston, dans lequel il promet de voir un Américain poser le pied sur la Lune avant la fin des années 1960.

Lorsqu’il arrive au pouvoir en janvier 1961, le président américain John F. Kennedy est, comme son prédécesseur, peu enclin à donner des moyens importants au programme spatial. Mais le lancement du premier homme dans l’espace par les Soviétiques (Youri Gagarine, 12 avril 1961) le convainc de la nécessité de disposer d’un programme spatial ambitieux pour récupérer le prestige international perdu. L’échec du débarquement de la baie des Cochons (avril 1961) destiné à renverser le régime de Fidel Castro installé à Cuba, qui écorne un peu plus l’image des États-Unis auprès des autres nations, contribue également sans doute à son changement de position.

John Kennedy demande à son vice-président, Lyndon B. Johnson, de lui désigner un objectif qui permettrait aux États-Unis de reprendre le leadership à l’Union soviétique. Parmi les pistes évoquées figurent la création d’un laboratoire dans l’espace et un simple survol lunaire. Le vice-président, qui est un ardent supporter du programme spatial, lui répond que la recherche et l’industrie américaine ont la capacité d’envoyer une mission habitée sur la Lune et lui recommande de retenir cet objectif. Le , le président annonce devant le Congrès des États-Unis le lancement d’un programme qui doit amener des astronautes américains sur le sol lunaire “avant la fin de la décennie”. Les équipes de la NASA avaient indiqué que le débarquement sur la Lune pourrait se faire dès 1967 mais l’administrateur de l’agence, James E. Webb, a préféré ajouter deux années pour tenir compte d’aléas éventuels.

Le discours intervient dans le cadre d’une série de visites dans des installations spatiales la veille et le jour-même :

  • la base de lancement de Cap Canaveral en Floride,
  • le Marshall Space Flight Center à Huntsville en Alabama,
  • le Manned Spacecraft Center à Houston au Texas.

Kennedy s’exprime le 12 septembre 1962 à 10h devant un public de 35 000 personnes réunies dans le Rice Stadium, le stade de football américain de l’université Rice. Dans ce discours, il confirme l’annonce faite devant le Congrès en mai 1961.

Kennedy ouvre son discours en s’adressant à plusieurs personnalités présentes :

  • Kenneth Pitzer, président de l’université Rice
  • Lyndon B. Johnson, vice-président des États-Unis
  • Price Daniel, gouverneur du Texas
  • Albert Richard Thomas, représentant du Texas
  • Alexander Wiley, sénateur du Wisconsin
  • George Paul Miller, représentant de la Californie
  • James E. Webb, administrateur de la NASA
  • David E. Bell, directeur du Bureau of the Budget

Le discours est resté célèbre sous le nom “We choose to go to the Moon” en raison du passage suivant :

“We choose to go to the Moon. We choose to go to the Moon in this decade and do the other things, not because they are easy, but because they are hard, because that goal will serve to organize and measure the best of our energies and skills, because that challenge is one that we are willing to accept, one we are unwilling to postpone, and one which we intend to win, and the others, too”.

que le John F. Kennedy Presidential Library and Museum traduit ainsi :

“Nous avons choisi d’aller sur la Lune. Nous avons choisi d’aller sur la Lune au cours de cette décennie et d’accomplir d’autres choses encore, non pas parce que c’est facile, mais justement parce que c’est difficile. Parce que cet objectif servira à organiser et à offrir le meilleur de notre énergie et de notre savoir-faire, parce que c’est le défi que nous sommes prêt à relever, celui que nous refusons de remettre à plus tard, celui que nous avons la ferme intention de remporter, tout comme les autres”.

Le texte du discours a été rédigé par Ted Sorensen, plume du président.

Un an plus tard, Kennedy proposera aux Soviétiques, dans l’enceinte de l’ONU, une collaboration dans le domaine de l’exploration spatiale, plutôt qu’une concurrence. L’URSS, accumulant à cette époque les succès spatiaux, ne donnera pas suite. Assassiné en 1963, Kennedy ne verra pas Neil Armstrong et Buzz Aldrin se poser sur la Lune le lors de la mission Apollo 11.

Source : Wikipédia France

Vidéo :

Texte en entier (Version originale ici) :

Le Président, John F. Kennedy
Houston, Texas
Le 12 septembre 1962,

“Président Pitzer, monsieur le vice-président, gouverneur Daniel, messieurs les membres du Congrès Thomas et Miller, sénateur Wiley, monsieur Webb, monsieur Bell, messieurs les scientifiques, hôtes de marque, mesdames et messieurs :

Je remercie chaleureusement votre président de m’avoir octroyé le titre de Professeur associé honoraire et je vous assure que mon premier cours sera très bref.

Je suis ravi d’être ici et plus particulièrement parmi vous en cette occasion.

Nous sommes réunis dans une faculté réputée pour son savoir, dans une ville connue pour son progrès, dans un État reconnu pour sa vigueur. Et il se trouve justement que nous avons besoin de ces trois qualités, alors que nous nous trouvons confrontés à des changements et à des défis, dans une décennie porteuse d’espoir mais également de peur, à une époque où se mêlent connaissance et ignorance. Plus nos connaissances se développent, plus notre ignorance apparaît au grand jour.

Malgré le fait frappant que la plupart des plus grands scientifiques que le monde ait connu soient vivants et actuellement en exercice, bien que les effectifs scientifiques de cette nation doublent tous les 12 ans et affichent un taux de croissance trois fois supérieur à celui de l’ensemble de notre population, en dépit de tout cela, la vaste étendue de l’inconnu, des questions sans réponses et de l’inachevé continuent de dépasser très largement notre entendement collectif.

Nul ne peut vraiment appréhender le chemin que nous avons parcouru ni à quelle vitesse, à moins de condenser, si vous le permettez, 50 000 ans de l’histoire de l’humanité sur une période d’à peine un demi-siècle. Vu sous cet angle, nous ne savons pas grand-chose des 40 premières années, si ce n’est qu’à la fin de cette période, les plus évolués des hommes avaient appris à utiliser les peaux de bêtes pour se vêtir. Puis, il y a environ 10 ans selon cette échelle, l’homme a quitté sa grotte pour se construire d’autres types d’abris. Il y a seulement 5 ans, il a appris à écrire et à utiliser la roue. Cela ne fait que 2 ans que le Christianisme est né. L’imprimerie vient de faire son apparition cette année et cela ne fait que 2 mois, dans ce condensé d’histoire de l’humanité ramené à 50 ans, que la machine à vapeur fournit une nouvelle source d’énergie et que Newton a étudié la gravité. Le mois dernier sont apparus la lumière électrique, le téléphone, l’automobile et l’avion. Ce n’est que la semaine dernière que nous avons inventé la pénicilline, la télévision et l’énergie nucléaire. Aujourd’hui, si le nouveau vaisseau spatial américain réussi à rejoindre Vénus, nous aurons littéralement atteint les étoiles avant ce soir minuit.

Ces avancées s’effectuent à une vitesse à couper le souffle et, à ce rythme, on ne peut éviter l’apparition de nouveaux maux bien que d’anciens aient disparu, ni l’émergence de nouvelles formes d’ignorance, de nouveaux problèmes, de nouveaux dangers. Assurément, les nouvelles perspectives spatiales nous réservent des coûts élevés et de nombreuses épreuves, mais également d’immenses récompenses.

Il n’est donc pas surprenant que certains préféreraient nous voir stagner un peu plus longtemps, marquer une pause, attendre. Mais cette ville de Houston, cet État du Texas, ce pays des États-Unis n’ont pas été construits par des attentistes ni des gens tournés vers le passé. Ce pays a été conquis par ceux qui sont allés de l’avant et il en sera de même pour l’espace.

S’exprimant en 1630 sur la fondation de la colonie de la baie de Plymouth, William Bradford disait que toutes les grandes et honorables actions s’accompagnent de grandes difficultés et que les deux doivent être entreprises et surmontées avec courage et responsabilité.

Si cette histoire succincte de notre évolution nous apprend quelque chose, c’est que l’homme, dans sa quête de connaissance et de progrès, est déterminé et que rien ne saurait le décourager. L’exploration de l’espace se fera, que nous y prenions part ou pas. C’est l’une des plus grandes aventures de tous les temps et aucune nation ayant la prétention de se poser en exemple vis-à-vis des autres ne peut envisager de prendre du retard dans la course à l’espace.

Ceux qui nous ont précédés ont fait en sorte que ce pays surfe sur les premières vagues de la révolution industrielle, les premières vagues des inventions modernes et la première vague de l’énergie nucléaire. Cette génération n’a pas l’intention de sombrer dans les remous de l’ère spatiale naissante. Nous avons non seulement l’intention de prendre part à cette course, mais nous comptons bien en prendre la tête. Car les yeux du monde sont dorénavant tournés vers l’espace, vers la Lune et les planètes au-delà, et nous avons fait le serment de ne pas voir cet espace sous le joug d’un étendard hostile et spoliateur, mais sous la bannière de la liberté et de la paix. Nous avons fait le serment de ne pas voir l’espace envahi par des armes de destruction massive, mais par des instruments de connaissance et de découverte.

Cependant, les promesses de cette nation ne pourront être tenues qu’à l’impérieuse condition que nous soyons les premiers. Et telle est bien notre intention. En résumé, notre suprématie dans le domaine scientifique et industriel, nos espoirs de paix et de sécurité, nos obligations envers nous-mêmes et envers les autres, tout cela exige de nous cet effort ; afin de percer ces mystères pour le bien de l’humanité toute entière et devenir la première nation au monde à s’engager dans l’espace.

Nous levons les voiles pour explorer ce nouvel océan, car il y a de nouvelles connaissances à acquérir, de nouveaux droits à conquérir, qui doivent être conquis et utilisés pour le développement de tous les peuples. Car la science spatiale, comme la science nucléaire et toutes les technologies, n’a pas de conscience intrinsèque. Qu’elle devienne une force bénéfique ou maléfique dépend de l’homme et c’est seulement si les États-Unis occupent une position prééminente que nous pourrons décider si ce nouvel océan sera un havre de paix ou un nouveau champ de bataille terrifiant. Je ne dis pas que nous ne devons pas nous protéger contre une utilisation agressive de l’espace, de même que nous devons nous préparer contre d’éventuelles actions hostiles sur terre ou en mer. Je dis que l’espace peut être exploré et exploité sans attiser les feux de la guerre, sans répéter les erreurs que l’homme a commises en étendant son emprise sur cette planète qui est la nôtre.

Pour le moment, il n’existe ni différend, ni querelle, ni conflit national dans l’espace. Ses dangers inhérents constituent une menace pour nous tous. La conquête de l’espace mérite ce que l’humanité a de mieux à offrir et ses opportunités de coopération pacifique pourraient bien ne jamais se représenter. Mais, pourquoi la Lune, s’interrogeront certains ? Pourquoi en faire notre objectif ? Ils pourraient tout aussi bien demander pourquoi gravir la plus haute montagne ? Pourquoi, il y a trente-cinq ans, traverser l’Atlantique ? Pourquoi l’équipe de Rice continue-t-elle de jouer contre celle de l’université du Texas ?

Nous avons choisi d’aller sur la Lune. Nous avons choisi d’aller sur la Lune au cours de cette décennie et d’accomplir d’autres choses encore, non pas parce que c’est facile, mais justement parce que c’est difficile. Parce que cet objectif servira à organiser et à offrir le meilleur de notre énergie et de notre savoir-faire, parce que c’est le défi que nous sommes prêt à relever, celui que nous refusons de remettre à plus tard, celui que nous avons la ferme intention de remporter, tout comme les autres.

C’est pour ces raisons que je considère la décision prise l’an dernier de faire passer nos efforts dans le domaine spatial à la vitesse supérieure comme l’une des plus importantes de mon mandat présidentiel.

Lors de ces dernières 24 heures, nous avons visité les installations en cours de construction, pour la plus belle et plus complexe exploration de l’histoire de l’humanité. Nous avons senti le sol trembler et l’air vibrer lors du test des moteurs d’une fusée de lancement Saturne C-1, dont la puissance, plusieurs fois supérieure à l’Atlas qui a lancé John Glenn, équivaut à 10 000 automobiles conduites pied au plancher. Nous avons visité le site où cinq propulseurs F-1, chacun aussi puissant que les huit moteurs de la Saturne combinés, seront regroupés pour propulser la nouvelle fusée Saturne. Celle-ci sera assemblée dans un bâtiment en cours de construction à Cap Canaveral, aussi haut qu’un immeuble de 48 étages, aussi large qu’un quartier urbain et aussi long que deux longueurs de ce stade.

Au cours des 19 derniers mois, pas moins de 45 satellites ont fait le tour de la Terre. Près de 40 d’entre eux ont été fabriqués aux États-Unis d’Amérique. Ils sont bien plus sophistiqués et ont fourni bien plus d’informations aux peuples du monde entier que ceux de l’Union Soviétique.

Le vaisseau spatial Mariner, actuellement en route vers Vénus, est l’appareil le plus évolué de l’histoire de la conquête de l’espace. La précision de sa trajectoire est telle, qu’à titre de comparaison, cela reviendrait à faire tomber un missile tiré de Cap Canaveral exactement sur la ligne des quarante mètres de ce stade.

Les satellites de navigation aident nos navires à faire route avec précision et en toute sécurité. Les satellites Tiros nous ont permis de prévoir le passage d’ouragans et de tempêtes avec une précision sans précédent. Il en sera bientôt de même pour les feux de forêt et les icebergs.

Nous avons subi des échecs, mais les autres aussi, même s’ils refusent de l’admettre et qu’ils ne les rendent pas publics.

Il est certain que nous sommes en retard et nous le serons encore quelques temps en ce qui concerne les vols habités. Mais nous n’avons pas l’intention de rester en arrière et au cours de cette décennie, nous allons rattraper notre retard et prendre la tête.

Le développement de notre science et de notre éducation sera enrichi par une nouvelle connaissance de notre univers et de notre environnement, par de nouvelles techniques d’étude, d’exploration et d’observation, par de nouveaux outils et des ordinateurs pour l’industrie, la médecine, ainsi que dans le cadre familial et scolaire. Les institutions à vocation technologique, telles que Rice, pourront en récolter les bénéfices.

Et pour finir, l’effort spatial lui-même, pourtant encore balbutiant, a déjà permis la création d’un grand nombre de nouvelles entreprises et de dizaines de milliers de nouveaux emplois. L’aérospatiale et les industries associées génèrent de nouveaux besoins en termes d’investissements et de personnels qualifiés. Cette ville, cet État et cette région bénéficieront de cette croissance. Ce qui était l’avant-poste le plus éloigné de la vieille frontière de l’Ouest sera à l’avant-garde de la nouvelle frontière de la science et de l’espace. Houston, votre ville de Houston, avec son centre dédié aux vols spatiaux habités, deviendra le lieu de rassemblement d’une grande communauté de scientifiques et d’ingénieurs. Au cours des cinq prochaines années, l’Administration Nationale de l’Aéronautique et de l’Espace prévoit de doubler le nombre de scientifiques et d’ingénieurs dans ce secteur, d’augmenter sa masse salariale et ses autres dépenses de 60 millions de dollars par an, d’investir environ 200 millions dans la construction d’infrastructures et de laboratoires et, dans le cadre de nouveaux efforts pour la recherche spatiale, d’investir dans cette ville plus d’un milliard en contrats divers.

Il est certain que tout cela coûte très cher. Le budget spatial de l’exercice en cours est trois fois supérieur à celui de janvier 1961 et il est supérieur aux budgets spatiaux combinés des huit dernières années. Ce budget est aujourd’hui de cinq milliards quatre cents millions de dollars par an. Une somme certes exorbitante, mais qui reste néanmoins inférieure à nos dépenses annuelles en cigarettes et cigares. Les dépenses spatiales augmenteront bientôt encore un peu, passant de 40 cents par personne et par semaine à plus de 50 cents par semaine pour chaque homme, femme et enfant des États-Unis, car nous avons attribué à ce programme une haute priorité nationale, même si j’ai bien conscience qu’il s’agit dans une certaine mesure d’un acte de foi, d’une vision d’avenir dont nous ne connaissons pas encore les bénéfices que nous en tirerons. Mais si je vous dis, mes chers concitoyens, que nous allons envoyer sur la Lune, à plus de 380 000 kilomètres du centre de contrôle de Houston, une fusée géante de presque 100 mètres de haut, la longueur de ce terrain de football, fabriquée avec de nouveaux alliages dont certains n’ont pas encore été inventés, capables de supporter une chaleur et une pression plusieurs fois supérieures à celles jamais expérimentées, assemblée avec une précision supérieure à celle des meilleures montres, incorporant tous les équipements nécessaires à la propulsion, au guidage, au contrôle, aux communications, à l’alimentation et à la survie, pour accomplir une mission encore jamais tentée, vers un corps céleste inconnu, que nous la ferons revenir sur la Terre, où elle fera son entrée dans l’atmosphère à une vitesse proche de 40 000 km/h, générant une température atteignant la moitié de celle qui règne à la surface du Soleil, presque aussi chaude qu’aujourd’hui et que nous sommes déterminés à le faire, le faire bien, et le faire les premiers avant la fin de la décennie, pour cela nous devons faire preuve d’audace.

C’est moi qui fais tout le travail, je vous demande juste de rester tranquille encore une minute. [rires]

Je pense cependant que nous y arriverons, mais nous devrons en payer le prix. Il n’est pas question de gaspiller de l’argent, mais je pense que nous avons le devoir de mener à bien ce projet. Et cela sera fait dans cette décennie des années soixante. Nous accomplirons peut-être ce projet alors que certains d’entre vous seront encore ici à poursuivre leurs études dans cette université ou durant les mandats électoraux de certaines personnes assises ici sur cette estrade. Quoi qu’il en soit, nous l’accomplirons et ce, avant la fin de la décennie.

Je suis ravi que cette université soit impliquée dans ce projet d’envoyer un homme sur la Lune, dans le cadre de ce gigantesque effort national entrepris par les États-Unis d’Amérique.

Il y a quelques années, on a demandé au grand explorateur britannique George Mallory, qui devait trouver la mort sur le Mont Everest, pourquoi il voulait gravir cette montagne. Il a répondu : « Parce qu’elle est là ! »

Eh bien, l’espace est là et nous allons y aller. La Lune et les planètes sont là également et avec elles, de nouveaux espoirs de connaissances et de paix. C’est pourquoi, avant de nous lancer dans cette aventure, la plus incertaine, la plus dangereuse et la plus grande que l’homme ait jamais connu, nous implorons la bénédiction de Dieu !

Je vous remercie.”

Source : John F. Kennedy Presidential Library and Museum

LA COURSE À L’ESPACE

Thème principal de The Race For Space

La course à l’espace désigne la compétition à laquelle se sont livrés les États-Unis et l’Union soviétique, dans le domaine astronautique entre 1957 et 1975. Cette lutte pacifique a concerné d’abord l’envoi des premiers satellites artificiels, puis les premiers vols humains dans l’espace, l’envoi de sondes spatiales pour explorer les planètes les plus proches et a culminé avec l’envoi d’astronautes sur la Lune.

La course à l’espace est une des manifestations de la Guerre froide à laquelle se sont livrées les deux superpuissances à compter de la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui s’était d’abord traduit par une course aux armements avec la mise au point des premières bombes atomiques, des bombardiers à très long rayon d’action puis des missiles porteurs d’armes nucléaires. La course à l’espace démarre lorsque les Soviétiques réussissent à lancer le premier satellite artificiel Spoutnik 1 le remettant ainsi en cause la suprématie technologique des États-Unis. Le retentissement planétaire de cette première spatiale entraîne une réaction très rapide des États-Unis qui investissent massivement pour rattraper leur retard dans le domaine de l’astronautique.

La réussite des missions spatiales devient un enjeu important dans la rivalité culturelle, technologique et idéologique entre les deux pays. Les premières spatiales se succèdent, d’abord surtout du fait des Soviétiques puis au fur et à mesure que les investissements effectués produisent leurs effets, des Américains. Les succès sont exploités de manière plus ou moins explicite pour montrer la supériorité d’un système politique sur l’autre.

La course à l’espace est à l’origine du programme Apollo (1961), qui en se donnant comme objectif d’amener des Hommes sur la Lune, devient le plus important programme spatial de tous les temps.

L’album ne couvre pas toutes les missions des deux pays. J a volontairement choisi celles qui l’intéressaient le plus en évitant de répéter celles qui avaient déjà été abordées, notamment par Hollywood (Apollo 13 en particulier et Apollo 11 dans une moindre mesure).

Par ordre chronologique, les événements abordés sont :

Source : Wikipédia France/Livret de The Race For Space

ELFSTEDENTOCHT

Mentionné sur Elfstedentocht (Parts 1 & 2)

L’Elfstedentocht (Tour des onze villes) est une course mythique d’endurance en patinage de vitesse, très populaire aux Pays-Bas.

La course, qui fait une boucle de près de 200 km, se déroule sur les canaux, rivières et lacs gelés reliant onze villes frisonnes (toutes mentionnées dans les deux chansons) : Leeuwarden, Sneek, IJlst, Sloten, Stavoren, Hindeloopen,Workum, Bolsward, Harlingen, Franeker, Dokkum et Leeuwarden de nouveau. Cette course ne se tient qu’exceptionnellement, quand les hivers offrent des conditions suffisamment froides pour permettre le patinage sur la glace des rivières et des canaux. Comme la course attire environ 15 000 patineurs, cela nécessite une glace bien formée que seule permet une période assez longue de fortes gelées. Le règlement oblige désormais une épaisseur de glace de 15 cm sur toute la longueur du parcours et pendant toute la durée de la course.

La dernière course remonte à 1997 (en date du 8 janvier 2016) et elle se tient en moyenne une fois tous les 6 ou 7 ans. 1997 était d’ailleurs la première année où a été réalisée une implantation artificielle de glace sur quelques points du parcours, surtout sous les ponts. Malgré cela, il reste toujours quelques endroits où la glace est trop mince pour la masse des patineurs. Ces points connus sous le nom de “points klunen” (du mot frison klúnje), oblige les patineurs à marcher avec leur patins pour les contourner. Lors de la dernière édition, l’organisation a dû aussi faire face à quelques sabotages par dépôt de sel sur des points du parcours par une organisation opposée à cette course, le “Comité Elfsteden Nee”. Mais cela n’a pas affecté la très grande popularité de cette épreuve, véritable événement national aux Pays-Bas, popularité que sa rareté n’a fait que renforcer à travers tout le pays. Un jour avant la course, quand la tenue de celle-ci est officiellement annoncée, de nombreux Hollandais se rendent à Leeuwarden qui vit alors dans une atmosphère de fête, surtout la nuit précédant l’épreuve appelée la Nacht van Leeuwarden ou Nuit de Leeuwarden.

Les hivers souvent froids des Pays-Bas, avec les canaux et les lacs gelés, ont engendré une tradition du patin à glace. Quant à la tradition de patinage de vitesse, très forte dans ce pays, elle tire son origine de l’habitude ancestrale des habitants de se déplacer l’hiver sur la glace, mode de transport facile et peu onéreux. Le pays abrite aussi de nombreuses patinoires avec anneaux de vitesse. Le patinage de vitesse y a rang de sport national, apportant son lot de médailles à chaque Jeux olympiques. Le Elfstedentocht attire 15 000 patineurs amateurs qui s’élancent après les patineurs de compétition. Beaucoup de Hollandais se rendent en Frise pour assister à la course, course qui est retransmise en direct à la télévision néerlandaise.

L’Elfstedentocht était déjà une tradition frisonne quand en 1890, Pim Mulier a conçu l’idée d’une course organisée, qui s’est tenue pour la première fois en 1909. Après cette course, une association, la Vereniging De Friesche Elf Steden, est créée pour s’occuper de son organisation.

En 1986, le prince Willem-Alexander y a participé, sous le pseudonyme W.A. van Buren.

Très dépendantes des conditions climatiques, des 15 courses officielles organisées depuis 1909, trois se sont faites en période de dégel (>0 °C), quatre lors d’un gel léger (~0 °C), trois lors d’un gel modéré et cinq lors d’un gel important (< –10 °C). La course la plus terrible fut celle du 18 janvier 1963. Avec une température de -18 °C au départ et la Frise depuis 2 jours sous plus de 20 cm de neige, seulement 1 % des participants finirent la course, une violente tempête de neige s’étant déclarée en fin de journée.

L’Elfstedentocht n’a été courue que 15 fois depuis la première édition de 1909, rencontrant un succès croissant.

Source : Wikipédia France

VOSTOK 1

Mentionné sur Gagarin

Vostok 1 est le premier vol spatial habité de l’histoire spatiale et la première mission du programme Vostok. Le vaisseau soviétique Vostok 3KA est lancé le depuis le cosmodrome de Baïkonour avec à son bord le cosmonaute Youri Gagarine. Après avoir bouclé une orbite sans rencontrer de problème, le vaisseau a effectué une rentrée mouvementée mais a atterri sans encombre dans la région de Saratov.

Vostok 1 traduit à l’époque la supériorité du programme spatial soviétique dirigé par Sergueï Korolev sur le programme américain. En réaction à ce succès exploité habilement par la propagande soviétique, le président John F. Kennedy lancera le programme Apollo destiné à poser un équipage sur la Lune.

Membre principal :

Remplaçant :

  • Gherman Titov

Paramètres de la mission :

  • Masse : 4 725 kg
  • Périgée : 169 km
  • Apogée : 315 km
  • Inclination : 64.95°
  • Période : 89,34 minutes
  • NSSDC ID : 1961-012A
  • Identifiant : Кедр (Kedr – Pin de Sibérie)

Youri Gagarine a effectué une orbite, en 108 minutes, et est revenu sain et sauf ; il s’est éjecté de la capsule Vostok à 7 km du sol et a atterri avec son parachute. En effet l’atterrissage de la capsule aurait été trop rude pour le cosmonaute.

Les contrôleurs au sol n’ont su que l’orbite était stable que 25 minutes après le lancement. Le contrôle de l’altitude de l’engin était géré par un système automatisé. L’équipe médicale et les ingénieurs ne savaient pas comment le corps humain réagirait à l’absence de gravité. Pour cette raison, les contrôles de vol étaient verrouillés pour empêcher Gagarine de prendre un contrôle manuel. Les codes pour déverrouiller les commandes étaient placés dans une enveloppe embarquée, que Gagarine ne devait utiliser qu’en cas d’urgence. Vostok ne pouvait pas changer d’orbite, seulement d’altitude sur son orbite. Durant la majeure partie du vol, l’altitude du vaisseau pouvait fluctuer. Le système automatisé a ramené Vostok 1 dans l’alignement pour le rétro-freinage environ une heure après le décollage.

L’allumage des rétrofusées a eu lieu alors que le vaisseau Vostok survolait la côte occidentale de l’Afrique, près de l’Angola, à environ 8 000 km du site d’atterrissage sélectionné ; elles ont fonctionné durant environ 42 secondes. Pour des raisons de poids, il n’y avait pas de rétrofusées de remplacement. Néanmoins, au cas où les rétrofusées n’auraient pas fonctionné, dix jours de provisions étaient embarqués pour permettre au cosmonaute d’attendre que le vaisseau effectue une rentrée atmosphérique déclenchée par la dégradation progressive de son orbite sous l’effet de la traînée.

Après le freinage le module de service de Vostok (sharik) devait se détacher pour permettre à l’habitacle proprement dit (le module de descente), en forme de sphère, d’effectuer une rentrée atmosphérique dans de bonnes conditions. Mais les sangles qui solidarisaient les deux modules ne se sont pas coupées comme prévu. Le vaisseau a subi durant dix minutes des girations désordonnées avant que les sangles ne se consument et permettent au module de descente de se détacher et de prendre une orientation correcte.

La FAI a décidé en 1961 qu’un pilote devait atterrir avec sa capsule pour que le vol soit retenu comme vol spatial officiel par la Fédération. L’Union soviétique a soutenu que Gagarine avait atterri avec le Vostok, et la Fédération a validé le vol. Dix ans plus tard, il a été révélé que Gagarine s’était éjecté et avait atterri séparément du module Vostok.

Lorsque les officiels soviétiques ont rempli les formulaires de la FAI pour enregistrer le vol de Vostok 1, ils ont affirmé que le site de lancement était Baïkonour à 47° 22′ 00″ N65° 29′ 00″ E. En réalité, le site de lancement était près de Tiouratam à 45° 55′ 00″ N 63° 20′ 00″ E, à 250 km au sud-ouest de Baïkonour. Ils ont fait cela pour garder secret l’emplacement du centre spatial. Ironiquement, en 1995, les autorités russes et kazakhs ont renommé Tiouratam en Baïkonour.

La capsule de rentrée est désormais exposée au Musée de RKK Energia à Kaluga.

Déroulement de la mission :

  • Mercredi . Quelques instants avant le décollage, Youri Gagarine a enregistré cette déclaration : “Chers amis, connus et inconnus pour moi, mes chers compatriotes et toutes les personnes du monde ! Dans quelques instants, une puissante fusée soviétique va propulser mon vaisseau dans l’étendue de l’espace. Ce que je veux vous dire est cela. Toute ma vie est désormais devant moi comme une simple inspiration. Je sens que je peux accroître ma force pour faire avec succès ce que l’on attend de moi”.
  • Début du compte à rebours. Gagarine est dans le vaisseau Vostok 1 sur le pas de tir. Son image télévisée filmée par la caméra embarquée apparaît sur les écrans télé dans la salle de contrôle. Serguei Korolev dit dans un microphone : “Crépuscule appelle Pin (l’identifiant de Gagarine). Le compte à rebours va débuter”. Gagarine a répondu : “Reçu. Je me sens bien, excellent état d’esprit, prêt à y aller”.
  • 6h07 TU. Le décollage a lieu depuis le cosmodrome de Baïkonour (Tiouratam 45° 55′ 00″ N 63° 20′ 00″ E) dans la République soviétique du Kazakhstan. À la mise à feu et au décollage, Serguei Korolev dit dans la radio : “Étape préliminaire… intermédiaire… Principale… Décollage ! Nous vous souhaitons un bon vol. Tout va bien”. Gagarine a répondu : “Poyekhali ! (On est parti !)”.
  • 6h09 TU. Après deux minutes de vol les quatre propulseurs latéraux de la fusée Vostok ont consommé la totalité de leurs ergols ; ils s’éteignent et se détachent (T+ 119 s).
  • 6h10 TU. La coiffe couvrant Vostok 1 est larguée ce qui démasque le hublot situé au niveau des pieds de Gagarine et permet l’utilisation de l’appareillage d’orientation optique Vzor (T+ 156 s).
  • 6h12 TU. Après cinq minutes de vol l’étage principal de la fusée Vostok a consommé la totalité de ses ergols, elle s’éteint et se détache du vaisseau Vostok et du dernier étage. Celui-ci est mis à feu pour poursuivre la mise en orbite (T+ 300 s).
  • 6h13 TU. La fusée fonctionne toujours, propulsant Vostok 1 vers l’orbite. Gagarine déclare : “(…) le vol se déroule bien. Je peux voir la Terre. La visibilité est bonne. (…) Je peux presque tout voir. Il y a une certaine épaisseur d’espace sous la couverture de cumulus. Je poursuis le vol, tout va bien”.
  • 6h14 TU. La fusée fonctionne toujours, commençant à passer au-dessus de la Russie centrale. Gagarine déclare : “Tout fonctionne très bien. Tous les systèmes sont opérationnels. Continuons !”
  • 6h15 TU. Trois minutes après la mise à feu du dernier étage Gagarine annonce : “Zarya-1, Zarya-1 (la station au sol de Baïkonour), je ne vous entends pas très bien. Je me sens bien. J’ai le moral. Je poursuis le vol (…)”. Vostok 1 s’éloigne toujours plus du cosmodrome de Baïkonour et est en train de sortir de la portée radio de cette station.
  • 6h17 TU. Le dernier étage de la fusée Vostok s’éteint, dix secondes après le vaisseau se sépare et Vostok 1 atteint son orbite (T+ 676 s). Gagarine déclare : “Le vaisseau fonctionne correctement. Je peux voir la Terre par le viseur du Vzor. Tout se déroule comme prévu”. Vostok 1 passe au-dessus de la Russie d’Europe et commence à survoler la Sibérie.
  • 6h21 TU. Vostok 1 passe au-dessus du Kamtchatka et du Pacifique nord. Gagarine annonce à la radio : “(…) les voyants sont au vert sur le moniteur du mode de descente. Je me sens bien, et j’ai le moral. Les paramètres à l’intérieur du module sont les suivants : pression 1 ; humidité 65 ; température 20 ; pression dans le compartiment 1 ; premier automatique 155 ; second automatique 155 ; pression dans le système de rétrofusées 320 atmosphères (…)”
  • 6h25 TU. Alors que Vostok 1 entame la diagonale traversant le Pacifique qui va le mener du Kamtchatka à la pointe sud de l’Amérique du Sud, Gagarine demande : “Que pouvez-vous me dire à propos du vol ? Que pouvez-vous me dire ?”. Il demande des informations à propos de ses paramètres orbitaux. La station de contrôle de Khabarovsk répond : “Il n’y a pas d’instructions de n°20 (Serguei Korolev), et le vol se déroule normalement”. Ils disent à Gagarine qu’ils n’ont pas encore ses paramètres orbitaux, mais les systèmes du vaisseau spatial fonctionnent correctement.
  • 6h31 TU. Gagarine transmet à la station de Khabarovsk : “Je me sens en pleine forme, très bien, très bien, très bien. Donnez-moi des résultats du vol !”. Vostok 1 est près de l’horizon radio VHF de Khabarovsk et ils répondent : “Répétez. Je ne vous entends pas bien”. Gagarine transmet encore : “Je me sens très bien. Donnez-moi vos données sur le vol !” Vostok 1 sort du rayon VHF de la station de Khabarovsk et le contact est perdu.
  • 6h37 TU. Vostok 1 poursuit son voyage alors que le soleil se couche sur le Pacifique nord. Gagarine passe dans la nuit, au nord-ouest de l’archipel hawaïen. En dehors du rayon VHF des stations au sol, les communications doivent avoir lieu avec la radio HF.
  • 6h46 TU. Khabarovsk envoie le message “KK” en morse sur la radio HF de Vostok 1. Ce message signifie “Indiquez le monitoring des commandes”. Ils demandaient à Gagarine de confirmer que le système de descente automatique du vaisseau avait bien reçu les instructions envoyées depuis la station au sol. Gagarine a répondu à 06h48 TU.
  • 6h48 TU. Vostok 1 passe l’équateur à environ 170° Ouest, voyageant vers le sud-est et commence à traverser le Pacifique sud. Gagarine transmet par radio HF : “Je transmet le rapport normal : 9 heures 48 minutes (heure de Moscou), le vol se déroule avec succès. Le Spusk-1 fonctionne normalement. L’index mobile du moniteur de descente se déplace. La pression dans le cockpit est de 1 ; humidité 65 ; température 20 ; pression dans le compartiment 1,2 (…) Manuel 150 ; premier automatique 155 ; second automatique 155 ; réservoir des rétrofusées 320 atmosphères. Je me sens bien (…)”
  • 6h49 TU. Gagarine indique qu’il est passé sur la face nocturne de la Terre.
  • 6h51 TU. Gagarine indique que le système de contrôle de l’orientation utilisant un senseur solaire a été activé. Ce dernier est utilisé pour orienter correctement Vostok 1 avant d’effectuer le rétro-freinage. Le système de contrôle de l’orientation s’appuie sur deux systèmes redondants : un système automatique reposant sur un senseur solaire et un système de visée manuelle. Chaque système pouvait utiliser pour modifier l’orientation du vaisseau l’une des deux grappes de moteurs-fusées redondantes consommant de l’azote liquide et qui dispose de 10 kg de gaz par ensemble.
  • 6h53 TU. La station de Khabarovsk envoie à Gagarine ce message par radio HF : “Par ordre de n°33 (général Nikolai Kamanine) les transmetteurs ont été activés, et nous transmettons ceci : le vol se déroule comme prévu et l’orbite est comme calculée”. Ils disent à Gagarine que Vostok 1 est sur une orbite stable. Il confirme le message.
  • 6h57 TU. Vostok 1 est au-dessus du Pacifique sud entre la Nouvelle-Zélande et le Chili quand Gagarine envoie ce message : “(…) Je continue le vol, et je suis au-dessus de l’Amérique. J’ai transmis le signal télégraphique Activé”.
  • 7h TU. Vostok 1 passe le détroit de Magellan à la pointe sud de l’Amérique du Sud. Les informations de la mission Vostok 1 sont retransmises sur Radio Moscou.
  • 7h04 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, identique à celui émis à 06h48. Le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h09 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h10 TU. Passage au-dessus de l’Atlantique sud, le soleil se lève et Vostok 1 est à nouveau dans la lumière du jour. Vostok 1 est à 15 minutes de la manœuvre de freinage.
  • 7h13 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, identique à celui émis à 06h48. Moscou reçoit ce message partiel de Gagarine : “Bien reçu. Le vol se (…)”
  • 7h18 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h23 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h25 TU Vostok 1 est à l’altitude de freinage. Les rétrofusées sont actionnées pendant environ 42 secondes comme le vaisseau est proche de l’Angola sur la côte ouest de l’Afrique. La manœuvre se déroule environ à 8 000 km du point d’atterrissage prévu en Russie.
  • De 7h25 à 7h35 TU. Dix secondes après la fin du freinage, les commandes sont envoyées pour déclencher la séparation du module de service et du module de descente. Certaines sangles ne se détachent pas et les deux modules du vaisseau restent attachés pendant 10 autres minutes. Vostok 1 passe la côte ouest de l’Afrique et continue à travers l’Afrique centrale vers l’Égypte.
  • 7h35 TU. Les deux modules du vaisseau spatial entament la rentrée et sont prises de mouvements giratoires anarchiques alors que Vostok 1 s’approche de l’Égypte. Finalement, les sangles brûlent et libèrent le module de rentrée, qui prend automatiquement une orientation correcte.
  • De 7h35 à 7h55 TU. La rentrée se poursuit au-dessus de l’Égypte et de la Méditerranée, près de la côte ouest de Chypre et de la Turquie centrale. Finalement, au-dessus de la Mer Noire, Vostok 1 continue à ralentir. Vostok 1 revient en Union Soviétique sur la côte de la Mer Noire près de Krasnodar. Gagarine subit une décélération de 8 g durant la rentrée.
  • 7h55 TU. Vostok 1 est toujours à 7 km du sol. La trappe est ouverte, et deux secondes plus tard Gagarine s’éjecte de Vostok. À 2,5 km d’altitude, le parachute principal est déployé. Le vaisseau et lui atterrissent en parachute à 26 km au sud-ouest d’Engels, dans la région de Saratov au sud-ouest de la Russie d’Europe par 51° N 46° E. Le Vostok 1 a atterri à 07 h 55 TU soit 1 heure et 48 minutes après le décollage. L’ouverture du parachute de Gagarine est déclenchée à une altitude plus élevée que celui du vaisseau (7 km contre 2,5 km) et il atterrit un peu plus tard vers 08 h 05 TU. Deux écolières ont assisté à l’atterrissage de Vostok et ont décrit la scène : “C’était une grande boule d’environ deux-trois mètres. Elle est tombée, puis elle a rebondi et est encore retombée. Il y avait un trou énorme là où elle a rebondi la première fois”. Un fermier et sa fille ont observé ce personnage vêtu d’une combinaison orange brillant avec un grand casque blanc atterrissant en parachute près du vaisseau. On rapporte que Gagarine aurait déclaré : “Lorsqu’ils m’ont vu dans ma combinaison spatiale traînant mon parachute en marchant, ils ont commencé à s’enfuir, effrayés. Je leur ai dit, n’ayez pas peur, je suis un Soviétique comme vous, qui revient de l’espace et qui doit trouver un téléphone pour appeler Moscou !”

Source : Wikipédia France

YOURI GAGARINE

Mentionné dans Gagarin

Youri Alexeïevitch Gagarine (en russe : Ю́рий Алексе́евич Гага́рин), né le et mort le , est le premier homme à avoir effectué un vol dans l’espace (la première femme sera Valentina Terechkova) au cours de la mission Vostok 1 le , dans le cadre du programme spatial soviétique. Youri Gagarine acquiert une notoriété internationale et est décoré de nombreuses distinctions dont celle de Héros de l’Union soviétique et de la médaille de l’ordre de Lénine, les plus hautes distinctions soviétiques. La mission Vostok 1 est son seul voyage spatial, mais il a été aussi doublure de secours pour la mission Soyouz 1. Il meurt à 34 ans lors du crash de son Mig 15. Son nom a été donné à un cratère lunaire et à un astéroïde.

Youri Gagarine naît en 1934 à Klouchino, près de Gjatsk (oblast de Smolensk), dans le nord-ouest de la Russie. Les parents de Youri travaillent dans la ferme collective d’un kolkhoze. Son père Alexeï Ivanovitch Gagarine (1902–1973) est charpentier ; sa mère, Anna Timofeïevna Matveïeva (1903–1984), qui est issue d’une famille d’ingénieurs de Saint-Pétersbourg, capitale culturelle du pays, occupe l’emploi de laitière. Elle essaie de communiquer son goût de la lecture à ses quatre enfants. La vie est rude dans ce village dépourvu d’électricité et d’eau courante.

En 1941, la guerre avec l’Allemagne nazie éclate. Youri, qui est le troisième des enfants Gagarine, a alors sept ans. Le village est bombardé, ses ressources épuisées par les réfugiés qui affluent à la suite de la première bataille de Smolensk puis, fin 1942, est occupé par les troupes allemandes avant que la famille n’ait eu le temps de s’enfuir. La brutalité des occupants nazis ne connaît pas de bornes. Le cadet de Youri, Boris, subit un début de pendaison avant d’être relâché à moitié mort à cause des supplications de sa mère. La sœur de Youri est blessée par un Allemand avec une faux et son père est si gravement battu après avoir tenté de saboter un moulin qu’il reste définitivement invalide. La famille est expulsée de son isba par les soldats allemands et doit creuser un abri primitif dans lequel elle est obligée de vivre. En 1943, Valentin et Zoya, ses frère et sœur aînés, sont déportés dans un camp de travail forcé en Pologne par les SS ; là-bas, ils parviennent à survivre, puis à s’échapper avant de rejoindre les troupes soviétiques. Les parents n’apprendront qu’ils sont toujours en vie qu’à la fin de la guerre. La famille de Youri survit sous les bombardements et la famine. Malgré les risques, Youri se livre comme les autres enfants du village à de petits sabotages de la machine de guerre allemande. Youri est témoin d’un événement qui le marque et va jouer un rôle important dans son destin : un chasseur soviétique endommagé se pose près du village et un avion de secours vient récupérer le pilote peu après. Les enfants du village attirés par le spectacle se pressent sur les lieux. Youri est fasciné par l’avion et les pilotes, dont l’un prend le temps de lui montrer comment fonctionnent les commandes dans le cockpit.

Au printemps 1944, les troupes soviétiques avancent après l’offensive du Dniepr et le village est libéré de l’occupant. Mais les habitations sont détruites, le bétail exterminé ou emporté. La famille Gagarine décide de s’installer à Gjatsk, bien que cette ville soit dans le même état de destruction que Klouchino, et s’y construit une habitation. Youri, qui n’a plus fréquenté l’école depuis le début de la guerre, reprend les cours. C’est alors un enfant turbulent, qui entre de plus en plus fréquemment en conflit avec son père. Celui-ci ne supporte pas la contradiction et veut que ses enfants apprennent son métier. De son côté, Youri veut échapper à la vie pesante du village et annonce en 1949 à ses parents qu’il ne souhaite pas devenir charpentier et qu’il les quitte pour suivre des études dans un autre domaine. Son père tente de le faire revenir sur sa décision puis le laisse partir en lui demandant de ne pas ternir le nom des Gagarine. Youri va à Moscou, où vit un oncle susceptible de l’aider à trouver une place dans un collège. Il veut devenir gymnaste, mais il ne trouve pas de place et entre finalement dans une école d’apprentissage d’une fonderie à Lioubertsy, dans la banlieue de Moscou. Malgré le handicap de sa petite taille, il se distingue et est sélectionné pour entrer à l’Institut technico-industriel de Saratov dans le sud-est de la Russie. Cette école forme des techniciens dans le domaine du machinisme agricole et il en suit les cours durant quatre années. Il a l’occasion à l’époque de suivre une formation de gymnaste mais, réaliste, préfère opter pour une formation lui garantissant une carrière.

À Saratov, il adhère dès qu’il le peut au club de pilotage amateur de la ville, car il n’a pas oublié sa fascination d’enfance. Dès son premier vol à bord d’un Yak-18, il décide qu’il sera aviateur. Par la suite il mène de front ses études à l’institut de Saratov et une formation pratique et théorique de pilote. En octobre 1955, il décide de franchir le pas : il abandonne ses études à l’Institut, contre l’avis de son père qui lui reproche de gaspiller l’argent de l’État, et rentre comme cadet dans une école de pilotage militaire. Son instructeur est impressionné par ses capacités et le recommande pour l’école militaire de pilotage K. E. Vorochilov d’Orenbourg. Dans cette ville, au cours d’un bal d’étudiants, il rencontre une infirmière, Valentina Goriatcheva. Il l’épouse un an plus tard, le 27 octobre 1957, avant d’obtenir son diplôme de pilote de chasse sur MiG-15. Il est alors affecté dans une escadrille de chasseurs-intercepteurs à la base aérienne de Luostari située dans la région de Petchenga dans l’oblast de Mourmansk près de la frontière norvégienne au nord du cercle Arctique. Les conditions de vie sont dures pour le jeune couple mais leur première fille, Lena, naît en avril 1959. Leur deuxième fille, Galina, naît en mars 1961, 36 jours avant le vol de son père.

En juin 1959 le processus de sélection des premiers cosmonautes du programme spatial soviétique est lancé. Les responsables ont décidé de rechercher leurs candidats parmi les pilotes de l’armée de l’air car ils sont déjà, par leur métier, accoutumés à subir des accélérations importantes, sauter en parachute, etc. Contrairement aux Américains, qui ont sélectionné des pilotes seniors, les responsables soviétiques ont décidé de choisir des pilotes relativement novices, ayant entre 25 et 30 ans, en grande partie parce que les vaisseaux spatiaux doivent être entièrement automatisés et que les cosmonautes doivent essentiellement avoir un rôle d’observateur. Compte tenu de l’espace restreint disponible dans la future capsule spatiale les recrues ne doivent pas mesurer plus de 1,70 à 1,75 mètre et peser plus de 70 kg ; Gagarine, qui mesure 1,58 mètre satisfait ce critère. Après une première sélection sur dossier portant sur des critères physiques et une série d’entretiens visant à cerner leur personnalité, 200 pilotes parmi les 3 000 candidats sont sélectionnés, parmi lesquels Youri Gagarine. Celui-ci franchit également la deuxième étape de la sélection qui réduit en février 1960 le nombre d’élus à vingt. Il y a cinq dérogations à la règle de l’âge parmi les vingt sélectionnés, dont Vladimir Komarov. À l’époque de sa sélection Gagarine est un pilote junior avec 250 heures de vol sur MiG-15. Gagarine ne doit dire à personne, y compris sa femme, la nature du programme pour lequel il a été sélectionné.

Un médecin de l’armée de l’air ayant participé à sa sélection évalue sa personnalité : “Modeste ; embarrassé lorsque son humour lui fait tenir des propos un peu trop osés ; haut degré de développement intellectuel évident ; mémoire fantastique ; se distingue de ses collègues par sa perception aiguë de l’environnement y compris à longue distance ; dispose d’une imagination très développée ; réactions rapides ; persévérant ; se prépare de manière assidue à ses activités et exercices d’entraînement, parvient à maîtriser avec facilité la mécanique céleste et les formules mathématiques et excelle dans les mathématiques supérieures ; n’hésite pas à défendre son opinion s’il pense avoir raison ; comprend mieux la vie que beaucoup de ses amis”. Gagarine est également le candidat favori de ses pairs. Quand on demande aux vingt candidats de voter anonymement pour celui qu’ils aimeraient voir voler le premier, tous sauf trois votent pour Gagarine. Un de ses pairs, le futur cosmonaute Ievgueni Khrounov, se rappellera par la suite que Gagarine avait une extraordinaire capacité de concentration et pouvait, si nécessaire, être très exigeant vis-à-vis de lui-même et des autres. Il s’agissait là d’une caractéristique de sa personnalité beaucoup plus importante que celle révélée par son fameux sourire.

Comme les installations pour l’entraînement des pilotes ont à cette époque une capacité limitée, il est décidé le 30 mai de préparer en priorité un groupe de six pilotes (TsPK-1). Ceux-ci sont choisis, entre autres, sur des critères physiques, les plus grands étant écartés. Gagarine suit comme les autres apprentis cosmonautes un entraînement physique, effectue des sauts en parachute, s’entraîne sur un simulateur de la capsule Vostok, passe en centrifugeuse et reçoit une formation de base sur le fonctionnement des fusées et des vaisseaux spatiaux. En janvier 1961, le groupe passe devant une commission présidée par le général Nicolaï Kamanine. Celui-ci occupera au cours de la décennie suivante le poste de commandant du corps des cosmonautes. À l’issue des examens trois pilotes sont sélectionnés : Gagarine, Guerman Titov et Grigori Nelioubov. À ce stade, Gagarine est déjà donné favori par tous ceux qui le côtoient et il est remarqué par Sergueï Korolev, le responsable du programme spatial habité soviétique. Titov est plus cultivé et beaucoup plus expansif que Gagarine, mais a un caractère rebelle. Le troisième sélectionné, Grigori Nelioubov, est sans doute le plus doué sur le plan technique, mais il est considéré comme trop rebelle par les sélectionneurs les plus conservateurs. Il ne volera jamais et, après avoir été licencié à la suite d’un problème d’alcool, il se suicidera en 1966.

Le choix final se fait entre Gagarine et Titov. Le responsable de l’Union soviétique Nikita Khrouchtchev, à qui on demande sa préférence, les met sur un pied d’égalité et c’est finalement la commission de Kamanine qui tranche en faveur de Gagarine. La meilleure résistance physique de Titov, qui en fait un candidat idéal pour le deuxième vol programmé qui est beaucoup plus long, ainsi que ses origines sociales, peuvent également avoir joué contre lui : il est issu des classes moyennes alors que Gagarine a des origines beaucoup plus humbles et incarne à ce titre “l’idéal de l’égalité soviétique”. La deuxième fille de Gagarine, Galya, nait en mars 1961, un mois avant le vol. L’entraînement est alors si intense qu’il a peu de temps à consacrer à sa fille et à sa famille. Sa femme, qui est supposée ne pas encore connaître l’objectif de son entraînement, a deviné ce qui se prépare, ce qui accentue la pression sur le couple. La mort accidentelle du cosmonaute Valentin Bondarenko lors d’un entraînement fin mars ne ralentit pas les préparatifs. Titov et Gagarine ne sont informés qu’une semaine avant le lancement de la décision de la commission. Déçu, Titov ne manifeste pas de signe de mécontentement, mais il ne félicite pas pour autant Gagarine.

Le vol de Gagarine est précédé de plusieurs vols sans équipage destinés à mettre au point le vaisseau Vostok qui doit l’emporter dans l’espace. Les caractéristiques de la version Vostok 1K, destinée uniquement aux vols d’essai, sont figées en avril 1960. Cinq vols de Vostok 1K emportant des chiens s’échelonnent entre mai et décembre 1960. Un seul de ces vols est un succès complet, deux sont des échecs partiels, et les deux autres vols des échecs complets. Le vol de Korabl-Sputnik 2, connu aussi à l’ouest sous le nom de Spoutnik 5, qui décolle le 19 août est un succès, mais les réactions physiologiques des chiens à l’apesanteur conduisent les scientifiques à recommander à la commission d’État que le vol du futur cosmonaute ne dépasse pas plus d’une orbite, même si une fois ramené au sol l’état de santé des chiens est bon. Les chiens Belka et Strelka qui ont accompli 18 orbites soit un jour et deux heures dans l’espace sont les premiers êtres vivants récupérés après une mise en orbite et le vaisseau lui-même seulement le deuxième à être récupéré, suivant de peu un satellite du programme américain Corona.

À la suite de ces résultats peu encourageants, deux vols doivent valider la version Vostok 3KA qui doit être utilisée par Gagarine. Le premier vol, Korabl-Spoutnik 4, qui a lieu le 19 mars, transporte notamment un chien, des souris, des cobayes et des reptiles ainsi qu’un mannequin occupant la place du pilote. À l’image de la future mission, le vaisseau boucle une orbite unique puis effectue une rentrée atmosphérique et éjecte le mannequin muni de son parachute avant l’atterrissage. L’ensemble du vol se déroule de manière normale contrairement aux vols effectués auparavant. Le 25 mars un deuxième vol similaire, Korabl-Spoutnik 5, est effectué avec le même succès. Pour fixer la date du premier vol habité les responsables du programme spatial russe prennent en compte l’avancement du programme concurrent américain. Le premier vol suborbital habité du programme Mercury ayant été positionné début mai, Korolev décide après en avoir discuté avec le dirigeant de l’Union soviétique Nikita Khrouchtchev de planifier le vol de Gagarine mi-avril. Le gouvernement soviétique hésitait encore en 1959 à accorder la priorité à une mission spatiale habitée sur le développement du programme des missiles stratégiques. Mais fin 1960 les progrès du programme américain Mercury contraignent les dirigeants soviétiques à donner leur accord : l’Union soviétique n’a pas le choix si elle veut conserver sa suprématie dans la course à l’espace, prolonger l’euphorie qui a suivi les succès des missions Spoutnik et du programme Luna et conserver l’image d’une URSS en avance sur le plan technique.

Deux jours avant de décoller, Gagarine écrit une lettre à sa femme en évoquant un échec possible de son vol car on estime à l’époque ses chances de réussite à 50 %. Le vol Vostok 1, qui doit emporter le premier homme dans l’espace, est lancé depuis le cosmodrome de Baïkonour utilisé depuis les débuts de l’ère spatiale soviétique. Ce site aujourd’hui situé au Kazakhstan fait à l’époque partie du territoire de l’Union soviétique. Tout a été préparé en cas d’imprévu : une orbite qui permet un aérofreinage au bout de deux à sept jours en cas de panne du système d’atterrissage, un protocole pour le cosmonaute en cas d’atterrissage dans un pays étranger, des provisions pour treize jours et une balise pour repérer le site d’atterrissage. À la différence des précédentes missions, il n’y a pas de système d’autodestruction pour empêcher une puissance rivale de s’emparer de la technologie embarquée, tous les membres de la commission d’État s’y étant opposés, à l’exception du représentant du KGB. En cas d’échec et malgré la nature secrète du programme spatial soviétique, la primauté a été donnée à la sécurité du cosmonaute sur les considérations politiques, en annonçant via les médias son atterrissage dans un pays étranger ou en mer afin de faciliter l’organisation des secours.

Sergueï Korolev n’a pas fermé l’œil durant la nuit qui précède le lancement du 12 avril 1961 : il redoute une panne du troisième étage de la fusée précipitant le vaisseau dans les eaux glacées au sud du cap Horn. Youri Gagarine de son côté, est réveillé à 5h30 du matin après une nuit de sommeil parfaite. Après un déjeuner léger à base d’aliments en tube, des techniciens l’aident à enfiler sa combinaison spatiale SK-1 orange. Suivant une superstition commune chez les pilotes soviétiques, Gagarine ne s’est pas rasé. Korolev vient embrasser Gagarine qui plaisante avec lui avant son décollage et tente de rassurer son responsable très inquiet. Korolev lui dit qu’il espère le voir un jour marcher sur la Lune. Le vol doit être entièrement automatique et les commandes de vol sont bloquées. En cas d’urgence, Gagarine doit ouvrir une enveloppe qui contient un code qu’il tapera pour libérer les commandes. Cette procédure est violée par Korolev lui-même qui souffle le code dans le creux de l’oreille de Gagarine mais il a été précédé par plusieurs techniciens qui ont fait de même n’hésitant pas, ainsi, à risquer leur emploi. Korolev, qui s’est installé dans le bunker de commandement et est en liaison avec le cosmonaute, n’est pas rassuré car le taux de succès du lanceur est de 50 % sur seize lancements : il prend des tranquillisants quelques minutes avant le tir. Gagarine déclarera plus tard : “Bien sûr que j’étais nerveux – seul un robot n’aurait pas été nerveux à un tel moment et dans une telle situation”.

Il n’y a pas de compte à rebours comme pour les vols américains, le vol est lancé à l’heure prévue. À l’instant du départ, le pouls de Gagarine passe brutalement de 64 à 157 battements par minute mais il s’exclame joyeusement “Et c’est parti ! (Поехали! [Poïekhali!])”. Il est 9h07 (heure de Moscou, 6h07 7 GMT). Alors que la fusée s’élève, Gagarine signale qu’il ressent l’accélération croissante mais affirme ne pas en souffrir. À Korolev qui lui demande comment il va, il répond de manière humoristique : “Bien, et vous ?”. Il ressent des difficultés à parler lorsque l’accélération atteint g. Le système télémétrique qui affiche la progression du vaisseau donne quelques frayeurs au responsable du programme en indiquant par moments une trajectoire alarmante après la mise à feu du troisième étage. Environ deux minutes après le décollage, la coiffe aérodynamique qui recouvre le vaisseau est larguée comme prévu et le hublot situé à hauteur des pieds de Gagarine est démasqué. Celui-ci s’exclame : “Je vois les nuages. Le site d’atterrissage… C’est magnifique ! Quelle beauté”.

Onze minutes après le lancement, le vaisseau est inséré en orbite et entame une révolution autour de la Terre qui va durer 1 heure et 48 minutes, à une altitude moyenne de 250 kilomètres (327 km et périgée : 180 km). L’orbite est beaucoup plus haute que prévu, avec un apogée supérieur de 70 km, ce qui fait craindre au centre de contrôle une mission plus longue si les rétrofusées ne fonctionnent pas. Gagarine devient le premier homme à voyager dans l’espace et le premier homme à effectuer une orbite autour de la Terre, accomplissant la prédiction de Constantin Tsiolkovski, père de l’astronautique moderne, qui avait annoncé en 1935 que le premier homme dans l’espace serait russe : “Je n’ai aucune difficulté à imaginer le premier homme vainquant la gravité terrestre et fonçant dans l’espace. Il est russe et citoyen de l’Union soviétique ; son métier le plus probable est pilote; il est courageux mais dénué de témérité. Je vois son franc visage russe”. Gagarine est ému par la beauté de la Terre, bleue, ronde et à l’atmosphère si ténue. Il expérimente l’impesanteur et constate qu’il peut manger, boire et travailler normalement même s’il doit arrêter la rédaction de son journal de bord ayant perdu son crayon qui s’est envolé dans un coin de la cabine, la vis qui devait le retenir par un fil s’étant desserrée. Il arrive à la conclusion que l’apesanteur ne gêne pas le travail humain dans l’espace. Il passe son temps en orbite à observer la Terre et contrôler ses instruments. Aucune expérience n’est prévue. Comme les spécialistes avaient des doutes sur les capacités d’un homme soumis à l’apesanteur, l’ensemble des opérations est déclenché depuis le sol. Le vol se déroulant normalement, Gagarine n’a pas l’occasion de prendre le contrôle manuel. Pour les échanges radio avec le sol, Gagarine répond sous le code de “Kedr” (Кедр), désignant le cèdre, tandis que le sol répond à l’appellation Aube-1 (Zaria-I ; Заря-I). L’agence TASS officialise 55 minutes après le lancement la mise en orbite de Gagarine, qui à cette occasion est promu major (il était premier-lieutenant). Les services de renseignement américains savent un peu avant l’annonce qu’un vol habité a lieu grâce à une de leurs stations d’écoute située en Alaska. Lorsque sa mère entend la nouvelle à la radio à Gjatsk, elle se met à pleurer, répétant sans cesse “Qu’est ce qu’il a fait et où est-il allé ?”. Alors qu’il arrive au-dessus de l’océan Pacifique, Gagarine passe dans l’ombre de la Terre pour sa première et seule “nuit” en orbite et est émerveillé par la beauté de l’espace étoilé.

Après une orbite complète, les rétrofusées du vaisseau sont mises à feu pour le freiner et déclencher la rentrée atmosphérique et le retour sur Terre ; mais cette manœuvre ne se passe pas comme prévu : le vaisseau subit une secousse brutale puis commence à tourner sur son axe à la vitesse de 30 degrés par seconde. Gagarine rapporte “Tout tournait. Je voyais d’abord l’Afrique, puis l’horizon, puis le ciel. J’avais à peine le temps de protéger mes yeux des rayons du soleil. J’ai mis mes jambes de manière à couvrir le hublot sans avoir à fermer les stores”. Les charges pyrotechniques censées séparer complètement le module de descente dans lequel se trouvait Gagarine du module de service contenant les appareillages devenus inutiles n’avaient pas complètement rempli leur office : le module de service, plus dense, tombait en premier tout en restant attaché à la cabine de Gagarine par quelques câbles. Le vaisseau était conçu pour présenter son bouclier thermique tourné vers l’avant, là où le freinage aérodynamique porte la coque à des températures extrêmes. Mais dans cette configuration anormale, Vostok 1 exposait à la chaleur les parties de la coque moins bien protégées. Gagarine décrit ainsi cette phase de sa descente vers la Terre : “le vaisseau spatial était entouré de flammes, […] j’étais un nuage de feu qui fonçait vers la Terre”. La situation est critique mais Gagarine qui en a conscience reste d’un calme olympien, calculant qu’il atterrirait en URSS et transmet par radio à la Terre que tout va bien. Finalement, 10 minutes après le déclenchement de la rentrée atmosphérique, l’augmentation de la pression aérodynamique parvient à rompre les derniers câbles qui maintiennent les deux modules solidaires. Rétrospectivement, des experts occidentaux ont estimé que l’incident n’aurait pas mis la mission en péril. Gagarine est secoué dans tous les sens pendant la descente alors qu’il décrit une capsule entourée d’une lumière violette, les craquements et la chaleur. Quand la décélération atteint son pic à 10 g, la vue de Gagarine se brouille quelques secondes mais la capsule ralentit sa rotation. À quelques kilomètres du sol, en application d’une procédure commune à tous les vaisseaux Vostok, Gagarine s’éjecte de la capsule : il effectue le reste de sa descente en parachute car, pour des raisons de poids, on n’a pas pu installer sur le vaisseau Vostok des rétrofusées permettant de réduire suffisamment la vitesse résiduelle à l’atterrissage. Alors qu’il largue le siège avec lequel il a été éjecté et ouvre son parachute, Gagarine reconnaît immédiatement le paysage qui défile sous ses pieds : c’est une région près de la Volga où il a effectué son entraînement de parachutiste. Son parachute de secours s’ouvre de manière dangereuse en plus du parachute principal, mais reste heureusement sous lui sans s’emmêler avec ce dernier. Descendant enfin en sécurité, Gagarine se met à chanter pour lui-même. Il se pose vers 10h55 (heure de Moscou, 7h55 GMT) dans un champ près d’un ravin non loin dans la région de la ville de Saratov: le premier vol habité a duré 108 minutes dont 89 en orbite terrestre.

Juste après son atterrissage, il met six minutes avant de pouvoir ouvrir la valve d’air de son scaphandre qui lui permet de respirer à nouveau l’air de la Terre. Sa préoccupation principale est ensuite de pouvoir signaler qu’il est sain et sauf. Pendant ce temps, c’est un Khrouchtchev enthousiaste qui demande par téléphone plusieurs fois à Korolev si Gagarine est vivant. Gagarine rencontre une paysanne dont la fille commence à fuir et doit les rassurer en criant “Je suis un ami, je suis soviétique !”. Il utilise le téléphone du camp d’agriculteurs pour avertir les secours. Son vaisseau a atterri à trois kilomètres de là et des enfants des villages environnants sont déjà entrés à l’intérieur, finissant les restes de nourriture en tube qui s’y trouvaient.

Le 14 avril, Youri Gagarine est reçu triomphalement à Moscou, sur la place Rouge, par Krouchtchev, Léonid Brejnev et la plupart des responsables soviétiques. Le vol spatial de Gagarine a un retentissement énorme en URSS et dans le monde entier. L’Union soviétique avait généralement pour les puissances occidentales une image de pays arriéré : celle-ci est complètement effacée par la réussite du programme spatial soviétique qui est à son pinacle et par l’événement qu’est dans l’histoire de l’humanité l’envoi du premier homme dans l’espace. Pour Asif A. Siddiqi, historien spécialiste du programme spatial soviétique, la réussite est d’autant plus impressionnante qu’elle intervient seize ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale qui a laissé une URSS exsangue et ravagée, avec une industrie en ruine et 25 millions de morts, donc très désavantagée vis-à-vis des États-Unis, qui n’avaient pas eu à subir la guerre sur leur territoire.

La réaction américaine est courtoise et le vice-président Lyndon Johnson présente ses félicitations annonçant que “le vol courageux et pionnier de Youri Gagarine dans l’espace a ouvert de nouveaux horizons et créé un brillant exemple pour les cosmonautes des deux pays”, mais le président John Fitzgerald Kennedy annonce dans une conférence de presse que les États-Unis n’essayeraient pas de rattraper l’URSS dans la course à l’espace mais les battraient dans des domaines d’activité plus profitables à long terme à l’humanité. Le Washington Post demande quant à lui une mobilisation générale pour battre l’URSS. Werner von Braun, directeur de la NASA et un des pères de l’astronautique américaine, déclare que “pour rester au niveau, les États-Unis devront courir comme un diable”. Kennedy revient cependant vite sur sa décision et le vol de Gagarine relance la course à l’espace. Le 25 mai, il annonce dans un discours historique que les États-Unis enverront un homme sur la Lune avant la fin de la décennie.

Avant que Gagarine n’entame à la suite de son vol une tournée mondiale utilisée à des fins de propagande politique, les dirigeants soviétiques lui imposent de révéler le moins de détails possible sur le programme spatial, jusqu’à éluder sa taille pour ne pas dévoiler les caractéristiques de la capsule. Pour que le vol orbital soit homologué, les autorités soviétiques annoncent que Gagarine est revenu au sol à bord de la capsule et masquent le fait qu’il s’est parachuté. Le déroulement réel sera connu à la fin des années 1990 avec la libéralisation du régime russe. Lorsqu’il est interrogé par les journalistes étrangers, ses réponses sont souvent évasives et il est obligé de mentir : on ne sait rien à l’époque de l’emplacement exact de sa base de lancement qui est toutefois connu par les services secrets américains grâce à leur station radar en Turquie. Les Soviétiques indiquent un lieu près de la ville de Baïkonour, qui est en fait à 360 km de la base de lancement. Le nom du responsable du programme spatial soviétique, Sergueï Korolev, reste également secret. Celui-ci n’apparaît pas dans les commémorations ; on laisse croire qu’un vénérable membre de l’Académie des sciences dont les liens avec le programme spatial sont très ténus est le père de l’astronautique soviétique. Pour récompenser ceux qui ont participé à cet exploit, près de sept mille personnes reçoivent divers médailles et titres et un certain nombre le titre de Héros de l’Union soviétique, mais seuls ceux qui font partie des instances dirigeantes, dont le premier secrétaire Khrouchtchev, sont officiellement nommés. Les cinq véritables responsables du programme sont récompensés mais restent dans l’ombre.

Peu après son vol, Gagarine est nommé responsable de l’entraînement des cosmonautes qui a lieu à la Cité des étoiles dans la banlieue de Moscou. Dans ce rôle, il est associé à l’élaboration du programme des missions et à la sélection des cosmonautes. Au cours des vols suivants, Gagarine participe aux prises de décisions critiques concernant le déroulement des missions et assure en partie la liaison radio avec le cosmonaute en vol. Il s’oppose même à Korolev qui souhaite un vol d’une journée pour la deuxième mission, appuyant les médecins des cosmonautes qui favorisent un vol de trois orbites soit cinq heures. Korolev aura néanmoins gain de cause. Gagarine participe également à la sélection de la première femme cosmonaute sur le vol Vostok 6 et s’oppose même à la candidature de l’une d’entre elle parce qu’elle est déjà mère, la société russe stigmatisant les mères de famille entreprenant des activités dangereuses. Il est cependant contredit par le président de l’académie des sciences qui conserve la candidate.

Parallèlement, Gagarine entame une tournée autour de la planète : accompagné par Titov, qui a renouvelé l’exploit de Gagarine le 6 août 1961 (Vostok 2), et Kamanine, responsable du corps des astronautes, il visite en 1961 l’Afghanistan, le Brésil, le Canada, Ceylan, Cuba, la Tchécoslovaquie, l’Inde, la Finlande, la Hongrie, l’Islande et le Royaume-Uni. L’année suivante, il séjourne dans de nombreux autres pays. Cette gloire brutale monte à la tête de Gagarine comme de Titov. Tous les deux sont semoncés par le Parti pour leurs abus répétés de boissons et leur comportement avec la gent féminine. Durant une de ses frasques, Gagarine se blesse sérieusement à la tête en se jetant du premier étage d’un immeuble pour échapper à sa femme sur le point de le surprendre en galante compagnie.

Gagarine est accaparé par sa tâche non officielle d’ambassadeur de l’Union soviétique qui ne lui laisse plus suffisamment de temps pour son entraînement de cosmonaute. Les dirigeants soviétiques souhaiteraient qu’il renonce à voler : Kaminine lui propose de prendre la direction du Centre d’entraînement des cosmonautes. Gagarine ne veut pas de ce travail de bureau. Il refuse à plusieurs reprises cette proposition avant d’accepter, sous la pression, le poste de directeur adjoint le 21 décembre 1963 avec le grade de colonel dans l’armée de l’air soviétique.

À compter de 1962, le projet du nouveau vaisseau spatial Soyouz est développé par les équipes de Korolev. Soyouz est beaucoup plus vaste que la capsule Voskhod et il doit permettre d’emporter un équipage de trois personnes. Il dispose d’un système de rendez-vous automatique qui permet l’amarrage de deux vaisseaux. À partir de 1964, Soyouz devient une pièce maîtresse du programme lunaire habité soviétique que les dirigeants de Moscou se sont enfin décidés à lancer en constatant les progrès du programme Apollo. La première mission prévue comporte le lancement de deux vaisseaux Soyouz dotés d’équipage qui doivent effectuer un rendez-vous dans l’espace. À compter de septembre 1965, quatre cosmonautes commencent l’entraînement pour le poste de commandant. Pour la première fois depuis quatre ans, Gagarine fait partie des présélectionnés mais le favori est Vladimir Komarov : celui-ci est considéré comme le plus compétent et le plus brillant des quatre hommes. Gagarine, accaparé par ses tâches bureaucratiques, a grossi et a perdu une partie de ses compétences de cosmonaute. Mais il s’entraîne dur et repasse favori devant Komarov jusqu’à ce que les officiels, à l’issue d’une réunion au centre d’entraînement des cosmonautes, imposent en avril 1966 Komarov et assignent à Gagarine le rôle de doublure. Gagarine veut tellement réaliser un autre vol spatial qu’il est suggéré comme doublure pour un vol du programme lunaire habité soviétique.

La mise au point du vaisseau Soyouz se passe mal. Tous les vols d’essais sans équipage sont entachés de problèmes et la date du premier vol est régulièrement repoussée. Sans attendre de nouveaux tests et contre l’avis de certains cosmonautes et ingénieurs, une double mission est planifiée sous la pression des politiques qui veulent faire un coup d’éclat pour contrer la domination américaine qui se profile : dans le cadre de la mission Soyouz 1, un premier vaisseau Soyouz doit être lancé avec à son bord Komarov, puis un deuxième Soyouz le rejoint en orbite avec trois cosmonautes pour un rendez-vous orbital. Le 23 avril 1967, Komarov est accompagné par Gagarine jusqu’à l’écoutille de son vaisseau qui décolle et place en orbite le vaisseau sans encombre. Le vaisseau de Komarov connaît de nombreux problèmes auxquels celui-ci tente en vain de faire face avec l’aide des équipes au sol, dont Gagarine. Mais la situation impose l’interruption de la mission et l’annulation du lancement du second vaisseau. Au cours de la descente vers le sol, le parachute du vaisseau se met en torche et le vaisseau s’écrase en tuant Komarov. Une commission d’enquête est créée et Gagarine fait partie des personnes chargées de déterminer l’origine de la défaillance à l’atterrissage. Quelques jours après l’accident, Kamanine informe Gagarine que celui-ci n’a pratiquement aucune chance de participer à une future mission spatiale et qu’il va proposer son interdiction de vol.

En 1966, Gagarine, comme la majorité des autres cosmonautes de sa promotion, entame un cycle d’étude à l’institut d’aéronautique Joukovski de Moscou. À titre de travaux pratiques, les cosmonautes travaillent sur les caractéristiques d’un avion spatial inspiré du projet Dyna-Soar américain abandonné quelques années auparavant. Gagarine est notamment chargé de l’aérodynamique et du système d’atterrissage. En novembre 1967, toujours dans l’objectif de protéger la vie d’un personnage qui symbolise le triomphe de l’astronautique soviétique, Gagarine n’est plus autorisé à effectuer des vols sur avion de chasse en solo. Ainsi, il vole moins de dix heures chaque année jusqu’à sa mort. Gagarine est accaparé par sa participation à plusieurs commissions d’État et par son rôle d’ambassadeur de l’astronautique soviétique. Il aime rouler vite et il échappe miraculeusement à de graves accidents (plus de vingt accidents de voiture en moins de sept ans). Selon Kamanine, son mode de vie de coureur de jupons, les réunions interminables et les beuveries fréquentes transforment progressivement l’image publique de Gagarine et effacent le sourire qui faisait son charme.

Début 1968, Gagarine est de nouveau autorisé à piloter un avion de chasse à condition d’être accompagné d’un instructeur. Il enchaîne les vols d’entraînement, à un rythme que Kamanine juge trop élevé, car Gagarine veut de nouveau voler en solo. C’est ainsi que le 27 mars 1968 il décolle peu après 10 heures du matin à bord d’un MiG-15 UTI depuis un aéroport proche de Moscou. Il est accompagné d’un instructeur, le colonel Vladimir Serioguine, pilote de 45 ans aux références impeccables, qui depuis 1963 est affecté à l’entraînement des cosmonautes. Quelques minutes après le décollage, Gagarine demande aux contrôleurs la permission de modifier son plan de vol et de rentrer à la base, ce sera sa dernière communication. En l’absence de nouvelles, l’alerte est rapidement déclenchée. Quelques heures après ce dernier contact, des hélicoptères décollent pour se mettre à la recherche de l’avion qui est repéré à environ 64 km de la base aérienne dans une zone densément boisée et recouverte d’un mètre de neige. L’avion a creusé un cratère de 6 à 7 mètres en s’écrasant, ce qui laisse supposer qu’il a heurté le sol à une vitesse comprise entre 700 et 800 km/h. L’équipe de recherche découvre rapidement une mâchoire qui est identifiée comme étant celle de Serioguine. Les recherches sont interrompues par la nuit. Lorsqu’elles reprennent le lendemain, l’équipe de sauvetage découvre d’abord la combinaison de vol de Gagarine accrochée dans un arbre à une dizaine de mètres de hauteur puis, peu après, les corps des deux pilotes. Une commission a été mise en place dès la veille au soir pour découvrir ce qui s’est passé.

La thèse officielle est que Gagarine, victime d’une défaillance de son avion, ne s’est pas éjecté pour éviter que son MiG-15 s’écrase sur une école, cette information s’est révélée rapidement entièrement fausse. L’enquête officielle de l’époque, dont les conclusions ne sont pas rendues publiques, impute l’accident à une manœuvre brusque soit pour éviter un ballon-sonde soit pour ne pas pénétrer dans la zone de turbulence située au sommet d’une couche nuageuse. Ces conclusions, qui mettent en cause le pilote, soulèvent des protestations de Kamanine et des cosmonautes seniors. En l’absence d’informations officielles sur les circonstances de l’accident, de nombreuses hypothèses sont énoncées par des experts occidentaux. Le rapport de l’époque est déclassifié en avril 2011, sa conclusion est que la cause la plus probable de l’accident aurait été une manœuvre brusque destinée à éviter un ballon-sonde.

D’après Asif Azam Siddiqi, historien américain de la conquête spatiale qui reprend les conclusions d’un article de Sergueï Belotserkovski et A. Leonov paru dans la Pravda en 1998, le dossier aurait été rouvert 20 ans après les faits en Union soviétique et une étude minutieuse aurait mis en évidence plusieurs facteurs contribuant à apporter un nouvel éclairage sur l’accident. Deux MiG-21 et un MiG-15 auraient été autorisés à voler dans la même zone au même moment et le cosmonaute aurait décollé sans information sur le plafond de la couverture nuageuse. Alors que Gagarine entamait un virage et sa descente à une altitude de 700-1 200 mètres pour rentrer au terrain, le deuxième MiG-15 serait passé, sans s’en rendre compte, à 500 mètres de l’avion de Gagarine, coupant sa trajectoire. Celui-ci, pris dans les turbulences créées par le sillage de l’avion, aurait entamé une vrille que le pilote serait parvenu à redresser après avoir effectué cinq tours. Mais au sortir de la vrille, Gagarine et son coéquipier, qui se trouvaient dans une couche nuageuse épaisse, n’auraient eu qu’une idée imprécise de leur altitude, en fait entre 400-600 mètres, avec un angle à piquer de 70 degrés. Il ne serait alors resté que cinq secondes avant que l’avion ne s’écrase au sol, ne laissant aucune chance aux deux pilotes pour s’éjecter.

Dans un entretien en juin 2013 avec la télévision russe RT, Alexeï Leonov a déclaré qu’un rapport déclassé sur l’incident avait révélé la présence d’un second avion “non autorisé”, un Su-15 dans la zone. Leonov avance que cet avion était descendu à 450 mètres (1 480 pieds) et que, pendant qu’il allumait sa postcombustion, “l’avion avait réduit son éloignement à 10-15 mètres dans les nuages, en passant près de Gagarine, le prenant dans ses turbulences de sillage et l’envoyant en vrille – une vrille installée, pour être précis – à une vitesse de 750 km/h”.

Gagarine et Serioguine sont tous deux inhumés dans le mur du Kremlin. La perte en deux ans de deux cosmonautes (Vladimir Komarov en 1967, et Gagarine en 1968) entraîne un changement important dans les procédures de sécurité appliquées pour la mise au point des lanceurs et des vaisseaux habités. Alors que, jusque-là, les autorités soviétiques avaient parfois fait prendre des risques importants aux cosmonautes pour battre les Américains dans la course à l’espace, comme cela a été le cas en particulier pour le vol de Komarov, par la suite les vols des vaisseaux sans pilote, permettant de qualifier les engins avec un degré raisonnable de certitude, deviennent la règle.

Youri Gagarine était très apprécié par Korolev pour son calme, son optimisme et son sens de l’observation : “Pendant les journées de préparation pour le lancement […] lui seul semblait rester calme. Plus que cela : il était plein de bon esprit et rayonnait comme le Soleil”. Pour la BBC, “sa personnalité aimable et modeste a charmé le monde”.

Après le vol, certaines sources ont déclaré que Gagarine pendant son vol spatial a fait le commentaire : “Je ne vois aucun Dieu là-haut”. Cependant aucune parole semblable n’apparaît dans les enregistrements des conversations de Gagarine avec les stations terrestres pendant le vol. Un ami proche de Gagarine, le Colonel Valentin Petrov, révélera en 2006 qu’il n’avait jamais dit ces mots et que la phrase provenait d’un discours de Nikita Khrouchtchev au comité central du Parti communiste de l’Union soviétique où la propagande anti-religieuse était discutée. Dans un certain contexte, Khrouchtchev dit “Gagarine a été dans l’espace mais il n’y a vu aucun dieu”. Le colonel Petrov ajoute que Gagarine a été baptisé par l’église orthodoxe lorsqu’il était enfant. En 2011, le recteur de l’église orthodoxe de la cité des étoiles raconte que “Gagarine avait baptisé sa fille aînée Yelena peu avant son vol spatial ; sa famille fêtait Noël et Pâques et gardait des icônes dans la maison”.

En Russie le 12 avril est un jour férié. Baptisé “journée des cosmonautes”, il est aussi important que le 9 mai, date de la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie. Le 25 mars 2011, l’Assemblée générale des Nations unies déclare le 12 avril “Journée internationale du vol spatial habité”.

Selon un sondage réalisé en 2010 par l’institut VTsIOM, Youri Gagarine est “la personnalité du XXème siècle la plus attrayante” pour 35 % la population russe, devant le poète Vladimir Vyssotski (31 %) et le maréchal Joukov (20 %). Pour le président Dmitri Medvedev, lors de l’anniversaire des cinquante ans du lancement, “Le vol de Gagarine a été un événement absolument révolutionnaire, hautement symbolique. Cela a été un immense succès du secteur spatial soviétique. Il a marqué un avant et un après”. Pour Vladimir Poutine, alors Premier ministre, “Gagarine est un homme qui a changé le monde”. L’expression “C’est parti !” (“Поехали!” [Poïekhali!]), qu’il a prononcée alors que sa fusée a décollé, est devenue une expression courante en Russie.

Après que leur pays a gagné la course à la Lune, le vol de Gagarine n’est plus considéré par les historiens américains comme une avancée majeure de l’histoire de l’humanité mais juste une étape qui a permis de décider les États-Unis à envoyer des hommes sur la Lune. Le premier vol de la navette spatiale américaine a lieu le jour du vingtième anniversaire du vol historique de Gagarine.

En 2012, les fusées Soyouz qui approvisionnent et relèvent les équipages de la Station spatiale internationale sont toujours comme la fusée Vostok de Gagarine un dérivé de la fusée R-7 Semiorka, famille de fusées qui a emporté tous les vols habités russes.

À la suite de son vol spatial, le lieutenant Gagarine est directement promu au grade de major. Il a reçu le titre de Héros de l’Union soviétique et la médaille de l’ordre de Lénine, qui constituent les plus hautes distinctions de l’Union soviétique. Il est nommé membre d’honneur de l’Académie internationale d’astronautique (1966).

Dans son pays, son nom a été donné en hommage à de nombreux lieux, institutions ou récompenses dont, entre autres, la ville Gjatsk rebaptisée Gagarine en 1968, une place de Moscou où se trouvent le monument à sa mémoire et le plus grand musée de l’aéronautique et de l’espace de Russie situé à Monino. Le cratère Gagarine est un des plus grands cratères lunaires (265 km de diamètre), situé sur la face cachée, et l’astéroïde n° 1772 porte son nom. Objet d’une propagande intense, il reçoit de nombreux honneurs et son nom est utilisé pour baptiser rues et monuments dans les pays du Tiers-monde, dans les pays “frères” de l’Europe de l’Est, et en Europe occidentale dans les municipalités tenues par le Parti communiste local.

Source : Wikipédia France

WHAT A LIFE

Samplé sur Late Night Final

Description :

“No use, is it / I tell you, things have never been as bad as this” est extrait d’un film d’information publique de 1949 intitulé What A Life. Bien que réalisé par le gouvernement, c’est une comédie sur combien la vie est terrible durant le rationnement – l’homme et son ami essaient de se noyer – avec la chute qui est que ce n’est pas si mal alors souris !

Source : Genius Lyrics

NIGHT MAIL | Film

Samplé sur Night Mail

Description :

Night Mail est un documentaire de 1936 à propos d’un train postal du London, Midland and Scottish Railway (LMS) de Londres en Écosse, produit par la GPO Film Unit. Le film se termine par un “commentaire en vers” par W.H. Auden, écrit pour des images existantes. Benjamin Britten a écrit la musique du film. Le film a été réalisé par Harry Watt et Basil Wright, et narré par John Grierson et Stuart Legg. Le cinéaste brésilien Alberto Cavalcanti a été l’ingénieur du son. La locomotive présente dans le film était la Royal Scot 6115 Scots Guardsman, construite en 1927. Le film est devenu un classique, souvent imité dans les publicités et les courts métrages modernes. Night Mail est considéré par beaucoup comme un chef d’œuvre du mouvement du film documentaire britannique.

Le film décrit la manière dont le courrier était distribué par train dans les années 1930, se centralisant sur le train Postal Special, train consacré uniquement au transport du courrier et aucun passager, voyageant sur la grande ligne de voie ferrée de la gare de Euston à Londres à Glasgow en Écosse et jusqu’à Aberdeen en passant par Édimbourg. Des plans externes incluent de nombreux du train lui-même passant au ralenti sur les rails, certains plans aériens intéressants, avec des plans intérieurs du fourgon de tri (tournés en fait en studio).

Comme récité dans le film, le rythme du poème imite les roues du train tandis qu’elles cliquètent sur les rails, commençant lentement mais prenant de la vitesse de manière à ce qu’au moment du pénultième couplet, le narrateur est à bout de souffle. Alors que le train ralentit vers sa destination, le dernier couplet est plus posé. Les vers d’ouverture sont “This is the Night Mail crossing the border / Bringing the cheque and the postal order” (“Voici le Night Mail qui passe la frontière / Apportant le chèque et le mandat-poste”). Les droits du film ont expiré après 50 ans, mais certaines sources déclarent que le poème de W.H. Auden demeure protégé par des droits d’auteur en tant qu’œuvre écrite. La musique a été publiée pour la première fois en 2002. La musique de Britten imaginait les sons réels du train et incorporait ces sons imaginaires dans sa musique. D’une durée de plus de quinze minutes, c’est l’une des bandes originales les élaborées de Britten.

Selon la biographie de Grierson par Forsyth Hardy, “Auden a écrit le couplet à tâtons. Il a dû être coupé pour se conformer aux visuels, édité par R.Q. McNaughton, travaillant avec Cavalcanti et Wright. De nombreux vers ont été jetés, terminant en fragments froissés dans la poubelle. Certaines images verbales de Auden – les collines écossaises arrondies “bombées comme des chevaux massacrés” – étaient trop fortes pour le film, mais ce qui a été conservé a fait de Night Mail autant un film sur la solitude et la camaraderie que la collecte et la livraison de lettres. C’était cette différence qui en a fait une œuvre d’art. Night Mail était véritablement un effort de collaboration. Stuart Legg a récité le couplet, synchronisé, avec la musique de Britten, sur le rythme des roues du train. Gierson lui-même a prononcé le passage culminant touchant : “And none will hear the postman’s knock without a quickening of the heart, for who can bear to feel himself forgotten ?” (“Et personne n’entendra le facteur qui frappe à la porte sans que son cœur ne s’accélère, car qui peut supporter se sentir oublié ?”.

L’importance de Night Mail est due à une combinaison de son succès esthétique, commercial et nostalgique. Contrairement aux sorties précédentes du GPO, Night Mail a récolté de la reconnaissance critique et de la distribution commerciale via les Associated British Distributors (ABFD). Night Mail était également le premier film du GPO construit sur une structure narrative, technique critiquement influente dans les développements de la réalisation de documentaire. Le film a été admiré par beaucoup de critiques contemporains ainsi que par des universitaires actuels et demeure populaire au sein du public britannique. Les écoliers mémorisent souvent Night Mail de Auden, et le film est régulièrement parodié dans les publicités et les sketchs. Il a même inspiré une suite en 1986 : Night Mail II, qui raconte l’histoire du système de livraison du courrier contemporain, avec un poème narratif de Blake Morrison.

Plus généralement, le personnel du GPO et de Night Mail a contribué au développement du documentaire de par le monde. Grierson, en particulier, a été le pionnier non seulement d’une théorie hautement influente du film de “réalité”, mais a développé des structures de financement, de production et de distribution qui persistent à ce jour. Il a défendu le soutien de l’État pour le documentaire tout en avançant les mérites civiques du film d’éducation. Night Mail, l’un des premiers succès commerciaux du GPO, a servi de “preuve de concept” que ses méthodes et ses buts pouvaient avoir un succès public. Le mélange du film de but social et de forme esthétique le positionne comme film archétype du mouvement du film documentaire britannique. Pour ces raisons, le film est un élément de base du film d’éducation dans le monde.

Night Mail a été produit pour un budget modeste de 2000 £ avec une petite équipe. Basil Wright a à l’origine exposé les grandes lignes du film, et a été crédité comme l’un de ses producteurs, mais le scénario a été lourdement retravaillé par Harry Watt. Bien que crédité à l’origine comme producteur, Watt est reconnu par beaucoup comme réalisateur du film. Alberto Cavalcanti était son ingénieur du son, bien qu’il ait travaillé en étroite collaboration avec Benjamin Britten pour créer et mixer le son, le dialogue et la musique. À cause de contraintes technologiques, la majeure partie du film a été enregistré sans son (y compris le dialogue) rajouté en post-production. Les personnages à l’écran étaient tous de vrais employés postaux, mais le dialogue a été écrit par Harry Watt et Basil Wright, inspirés par des conversations qu’ils ont entendues lorsqu’ils ont été envoyés avec les équipes du Night Mail.

Bien que Night Mail ait été capté en extérieur à différents endroits de la ligne du train Postal Special de la Royal Mail, l’intérieur du wagon de tri a été filmé sur un plateau dans le studio du GPO de Londres. On a instruit aux employés/acteurs de chanceler de chaque côté pour recréer le mouvement du train. Le tournage en extérieur a été très difficile et souvent dangereux. Tourné sur du film 35mm, chaque boîte ne permettait que deux minutes de tournage. Harry Watt a travaillé avec deux caméramen en même temps, Pat Jackson et soit Jonah Jones ou Chick Fowle, ce dernier crédité pour avoir capté plusieurs séquences dramatiques en se penchant du côté du train alors qu’il voyageait à grande vitesse.

Après avoir vu un montage préliminaire du film, Grierson, Wright et Cavalcanti ont décidé que Night Mail avait besoin d’une coda pour fournir à la fois une fin et mettre en valeur la majesté du système postal. W.H. Auden et Benjamin Britten venaient d’être rajoutés au registre du personnel du GPO, et il a été décidé qu’ils devraient écrire un commentaire poétique et de la musique pour une séquence finale. Au début contre l’idée, Watt a fini par rassembler des images nouvelles et d’archives supplémentaires pour finir la fameuse séquence de fin. Auden et Watt sont tous les deux passés par de nombreux brouillons pour tente de s’accorder au rythme du train en mouvement.

Night Mail a été grandement distribué une fois fini. La London, Midland and Scottish Railway Company qui conduisait le train était pressée d’aider sa création et sa sortie afin de capitaliser sur les possibilités promotionnelles du film. Le GPO a commissionné des posters, des projections spéciales, et d’autres opportunités de publicité douce, prenant l’avantage de l’image glamour et de la popularité des films de chemin de fer pour promouvoir Night Mail. La poussée a grandement fonctionné. À la différence de la plupart des autres films du GPO, qui étaient principalement projetés dans les écoles, les compagnies professionnelles et d’autres petites salles, Night Mail a été projeté dans des cinémas commerciaux comme bande annonce avant de longs métrages populaires. De pauvres contrats pour les courts métrages documentaires, cependant, a voulu que Night Mail n’ait pas réussi à faire de bénéfices significatifs, malgré sa grande audience.

Selon Betsy McLane (2012), Night Mail avance trois arguments primaires : tout d’abord, le système postal est complexe et doit fonctionner sous les auspices d’un gouvernement national afin de prospérer. Deuxièmement, le système postal est un modèle d’efficacité moderne, et troisièmement, les employés postaux sont industrieux, joviaux et professionnels. John Grierson a également articulé un désir de refléter “l’expression écossaise” et l’unité entre l’Angleterre et l’Écosse avec Night Mail. Plus généralement, Ian Aitken décrit la position de Grierson sur la fonction du documentaire comme “représentant interdépendance et l’évolution des relations sociales d’une manière dramatique et symbolique”. Il cite le portrait par Night Mail de l’importance pratique et symbolique du système postal via à la fois le réalisme humaniste et les images métaphoriques comme caractéristiques des idéaux de Grierson.

Le film utilise trois techniques opposées pour faire passer son sens. Tout d’abord, Night Mail dépeint les activités quotidiennes de l’équipe postale sur une échelle humaine, avec un langage familier et des vignettes naturalistes, comme siroter de la bière et se raconter des blagues. C’était l’approche préférée par Harry Watt qui avait été l’apprenti du cinéaste ethnographe Robert Flaherty. Deuxièmement, Night Mail utilise des techniques expressionnistes comme un fort contre-jour et la poésie lyrique de Auden pour faire passer la grande échelle de l’effort postal. Ces techniques ont été défendues par Basil Wright, adorateur du cinéma expérimental européen. Enfin, le film emploie occasionnellement la narration pour expliquer les merveilles particulières du système postal. L’exposition factuelle a été promue par John Grierson.

Night Mail bien que monté dans un style naturaliste, utilise néanmoins un puissant symbolisme lyrique. Le film expose les différences entre l’importance nationale du système postal, incarné par un voyage en train qui permet littéralement la communication d’un bout à l’autre du pays, avec les accents locaux et le comportement familier de ses équipes, démontrant qu’une grande nation est composée de ses régions et personnes humbles et essentielles. Night Mail renforce encore plus la force d’une unité nationale en juxtaposant des images de villes et de campagne, d’usines et de fermes. Le système ferroviaire technologiquement avancé, niché confortablement dans le paysage immuable, démontre que la modernité peut être britannique.

Le corps principal du film utilise une narration minimale, habituellement au présent et toujours soulignée par un son diégétique. Le commentaire secondaire sert à élaborer l’action à l’écran (“Les sacs sont fixés à la perche grâce à une pince à ressort”) ou revigore et étend le monde du film (“Six mille kilomètres par an. Cinq cent millions de lettres par an”.) Le gros de l’histoire est transmis par le dialogue et les images, cependant, laissant la poussée narrative dans les mains des travailleurs postaux.

La GPO Film Unit a été initiée par Sir Stephen Tallents quand il a été nommé premier Contrôleur des Relations Publiques du GPO en 1933. Auparavant directeur de l’Empire Marketing Board (EMB), Tallents est devenu un composant reconnu sur le plan national du pouvoir des médias de masse pour définir et promouvoir la “marque” de l’Empire britannique avec la publication en 1933 de son pamphlet The Projection of England. Quand le EMB, agence publicitaire de facto gouvernementale, s’est dissoute en 1933, Tallents a utilisé son influence pour sécuriser le transfert de l’EMB Film Unit sous contrôle du GPO. John Grierson a transitionné de la la tête de la EMB Film Unit à la tête de la GPO Film Unit, emmenant la majeure partie de son équipe, dont Basil Wright, Harry Watt et Alberto Cavalcanti.

À l’époque, le GPO employait pratiquement 250 000 personnes et contrôlait l’infrastructure des téléphones et des médias de Grande-Bretagne. Durant les années 1920 et 1930, le GPO a étendu ses efforts publicitaires pour vendre plus de téléphones et promouvoir de nouveaux services comme les renseignements. Tallents a utilisé sa position pour polir l’image publique du GPO via un effort de relooking énorme, dont un nouveau logo et des documentaires produits par la Film Unit. Par la suite, le GPO a dépensé plus dans la publicité que n’importe quelle autre entité gouvernementale de l’époque, avec une part importante de son budget allouée à la Film Unit. Bien qu’ostensiblement conçus pour éduquer le public à propos des services du GPO, comme avec le film de 1933, The Coming Of The Dial, les films du GPO étaient également grandement conçus pour repousser la privatisation et promouvoir une impression positive du Post Office et de ses employés.

Night Mail, en plus de servir de visage public d’un système postal moderne et fiable, avait également été créé pour booster le moral bas des employés postaux. Malgré une croissance des profits à la fin des années 1920, en 1936, les salaires réels étaient descendus de 3% pour les employés du GPO principalement ouvriers. Le Trade Disputes et le Trade Unions Act avait grandement réduit le pouvoir du syndicat postal, et la Grande Dépression a nourri une humeur générale de pessimisme de par le monde. Avec Night Mail, Watt, Wright, Grierson et d’autres artistes de la Film Unit d’esprit libéral se sont concentrés non seulement sur la toute dernière efficacité du système postal, mais sa dépendance à ses employés honnêtes et industrieux.

Malgré ses nombreux succès critiques, le budget relativement limité de la GPO Film Unit ainsi que les termes défavorables pour les courts métrages documentaires sous le Cinematograph Films Act de 1927, qui exigeait que les cinémas britanniques présentent un quota minimum de longs métrages britanniques, condamnant finalement la GPO Film Unit. Les films de l’unité ne pouvaient rivaliser avec les films commerciaux, et l’estimation sceptique par le Trésor de sa valeur. L’unité s’est dissoute en 1940 et s’est reformée sous le nom de Crown Film Unit sous la direction du ministère de l’information.

Le 14 mai 2014, le film a été l’un de ceux choisis pour être commémorés sur une planche de timbres de la Royal Mail représentant des films de la GPO Film Unit notables.

John Grierson et de nombreux autres membres proéminents de la GPO Film Unit ont continué leur travail dans le film documentaire à la fois au Royaume-Uni et à l’étranger. Grierson a par la suite été nommé “la personne la plus responsable pour le documentaire comme les orateurs anglais l’ont connu”. Night Mail lui-même est parfois considéré comme l’apothéose du travail collaborateur des géants des films du GPO, ode bien-aimé et pratiquement unique à la Royal Mail, le peuple britannique, et les possibilités créatives des films “d’actualité”.

Source : Wikipedia en anglais

SIGNAL 30 | Film

Samplé sur Signal 30

Description :

Il s’agit d’un film éducatif de 1959 réalisé par la Highway Safety Foundation (Fondation pour la sécurité des autoroutes) dans les environs de Mansfield. Le film, diffusé massivement aux lycéens de part et d’autre du pays dans les années 1960, a été produit par Richard Wayman et est narré par Wayne Byers. Il tient son nom du code radio utilisé par l’Ohio State Highway Patrol (Patrouille de sécurité des autoroutes de l’Ohio) pour parler d’un accident de la route fatal. Similaire à Red AsphaltSignal 30 comprend des images de voitures accidentées et de leurs occupants horriblement blessés et démembrés. Malgré sa nature horrible, le film a plus tard remporté le National Safety Council Award. Il a deux suites, intitulées Mechanized Death et Wheels of Tragedy, et a inspiré tout un genre de films éducatifs tout aussi gores.

Source : Wikipedia en anglais

Vidéo :

LA CONQUÊTE DE L’EVEREST | Film

Samplé sur Everest

Description :

La Conquête de l’Everest (The Conquest of Everest) est un film documentaire britannique réalisé par George Lowe en 1953. Ce film raconte l’histoire de la première expédition ayant réussi à vaincre le plus haut sommet du monde.

Le , Edmund Hillary et le sherpa Tensing Norgay parviennent à atteindre le sommet de l’Everest. Depuis la première tentative d’ascension en 1921, aucune expédition n’était parvenue à réaliser cet exploit.

Le film a été nommé pour l’Oscar du meilleur film documentaire et a remporté le British Academy Film Award du meilleur film documentaire.

L’expédition de 1953 était la neuvième à tenter la première ascension du Mont Everest, et la première confirmée à avoir réussi quand Edmund Hillary et Tensing Norgay ont atteint le sommet le vendredi 29 mai 1953. Sous la direction du Colonel John Hunt, elle a été organisée et financée par le Joint Himalayan Committee. La nouvelle du succès de l’expédition a atteint Londres à temps pour paraître le matin du couronnement de la Reine Elizabeth II, le 2 juin.

John Hunt, colonel de l’armée britannique, était dans l’équipe du Grand Quartier général des puissances alliées en Europe quand, à sa surprise, il a été invité par le Joint Himalayan Committee du Alpine Club et de la Royal Geographical Society à mener l’expédition britannique de l’Everest de 1953. Eric Shipton était attendu par beaucoup comme meneur, ayant dirigé la tentative britannique sans succès sur Cho Oyu l’année précédente, dont la plupart des grimpeurs avaient été tirés. Cependant, le Committee avait décidé que l’expérience de Hunt en qualité de dirigeant militaire, avec sa qualification en tant que grimpeur, fourniraient la meilleure chance de succès. Les Britanniques se sentaient sous pression particulière, comme les Français venaient de recevoir la permission de monter une expédition similaire en 1954, et les Suisses une autre en 1955, ce qui voulait dire que les Britanniques n’auront pas d’autre chance pour l’Everest avant 1956 ou même plus tard. Comme Shipton l’a écrit dans une déclaration sur sa position présentée au Committee le 28 juillet 1952 : “Mon aversion bien connue des grandes expéditions et mon horreur de l’élément compétitif dans l’alpinisme pourrait sembler ne pas être à sa place dans la situation présente”. Cette déclaration, selon George Band, “a scellé son sort”.

Plusieurs membres de l’expédition britannique étaient fortement fidèles à Shipton et étaient mécontents qu’il avait été remplacé. Charles Evans, par exemple, a déclaré : “On a dit que Shipton n’avait pas l’instinct de tueur – ce n’est pas mauvais pour moi”. Edmund Hillary figurait parmi ceux les plus opposés au changement, mais il a été convaincu par la personnalité de Hunt et par son aveu que le changement avait été mal géré. George Band se souvient du membre du Committee Larry Kirwan, directeur/secrétaire de la Royal Geographical Society, disant que “ils avaient pris la bonne décision mais de la pire manière possible”.

Hunt a plus tard écrit que le Joint Himalayan Committee avait trouvé la tâche de lever des fonds pour l’expédition difficile :

“L’une des principales tâches du Joint Himalayan Committee en plus de celles de concevoir l’idée d’une expédition en Everest, chercher les autorisations politiques, décider la politique de préparation, est de la financer. Seuls ceux qui ont cette tâche peuvent apprécier complètement le travail et l’angoisse de lever des fonds très substantiels pour une entreprise de cette nature, colorée comme ce l’est inévitablement dans l’esprit du public par une succession d’échecs, avec aucune sécurité financière autre que les poches des membres du Committee eux-mêmes.

Le groupe est parti pour le Népal de Tilbury dans l’Essex en Angleterre sur le S.S. Stratheden en direction de Bombay le 12 février, à part Tom Bourdillon, le Dr Griffith Pugh et Hunt qui souffrait d’une infection de l’antre. Evans et Alfred Gregory ont pris l’avion pour Katmandou le 20 février, comme équipe de reconnaissance. Hillary et Lowe ont approché le Népal à partir de la Nouvelle Zélande, Lowe par la mer et Hillary par l’air, étant donné que ses “abeilles étaient occupées à ce moment de l’année”. Bien que voyager par mer était moins cher, Hunt a déclaré que la raison principale pour laquelle cela a été préféré à un vol était “la meilleure chance que la vie sur un bateau nous fournirait de nous transformer en équipe dans des conditions idéales, accompagnés d’aucun inconfort, d’aucune urgence ni de stress”.

À Katmandou, le groupe a été pris en charge par l’Ambassadeur britannique, Christopher Summerhayes, qui, dans les termes de Band, “a arrangé le logement pour nous tous avec toute l’équipe de l’Ambassade”, comme il n’y avait aucun hôtel à Katmandou à l’époque. Début mars, vingt Sherpas, qui avaient été choisis par le Himalayan Club, sont arrivés à Katmandou pour aider à porter des charges au Western Cwm et au Col Sud. Ils étaient menés par leur Sirdar, Tensing Norgay, qui tentait l’Everest pour la sixième fois et était, selon Band, le “grimpeur et alpiniste Sherpa le plus connu vivant au monde”. Bien qu’on ait offert à Tensing un lit à l’Ambassade, le reste des Sherpas devaient dormir par terre dans le garage de l’Ambassade ; ils ont uriné devant l’Ambassade le lendemain pour protester contre le manque de respect qu’on leur avait marqué. Le premier groupe, avec 150 porteurs, a quitté Katmandou pour le Mont Everest le 10 mars, suivi par le deuxième groupe et 200 porteurs le 11 mars. Ils ont atteint Tengboche les 26 et 27 mars respectivement, et entre le 26 mars et le 17 avril se sont lancés dans acclimatation de l’altitude.

“L’équipe de la cascade de glace” a atteint le camp de base à 5500 m le 12 avril 1953. Quelques jours ont ensuite été pris, comme prévu, pour établir une route au travers de la Khumbu Icefall, et une fois qu’elle a été ouverte, des équipes de Sherpas ont déplacé des tonnes de provisions vers la Base.

Une série de camps avancés ont été créés, grimpant lentement le long de la montagne. Le camp 2 à 5900 m a été établi par Hillary, Band et Lowe le 15 avril, le camp 3 au somment de la cascade de glace à 6200 m le 22 avril et le camp 4 par Hunt, Bourdillon et Evans le 1er mai. Ces trois ont fait une reconnaissance préliminaire sur la face du Lhotse le 2 mai, et le camp 5 à 6700 m a été établi le 3 mai. Le 4 mai, Bourdillon et Evans, soutenu par Ward et Wylie, ont atteint le camp 6 à 7000 m sur la face du Lhotse, et moins de quinze jours plus tard le 17 mai, Wilfrid Noyce et Lowe ont établi le camp 7 à 7300 m le 21 mai, Noyce et le Sherpa Annullu (frère cadet de Da Tensing) avaient atteint le col sud, juste sous les les 7900 m. Le premier des deux duos de grimpeurs sélectionnés auparavant par Hunt, Tom Bourdillon et Charles Evans, s’est mis en route pour le sommet le 26 mai utilisant de l’oxygène en circuit fermé et a atteint avec succès la première ascension du sommet sud à 8750 m, s’arrêtant à 100 m  du sommet final. Ils ont été forcés à rebrousser chemin par épuisement, vaincus par des problèmes avec l’équipement d’oxygène et le manque de temps. Le 27 mai, l’expédition a fait son deuxième et dernier assaut au sommet avec le deuxième duo de grimpeurs, le Néo-Zélandais Edmund Hillary et le Sherpa Tensing Norgay du Népal. Norgay avait auparavant atteint un record sur l’Everest comme membre de l’expédition suisse de 1952. Ils ont atteint le sommet à 11h30 le 29 mai 1953, grimpant l’itinéraire du col sud. Avant de descendre, ils se sont arrêtés assez longtemps pour prendre des photos et enterrer des bonbons et une petite croix dans la neige.

“Eh bien, George, on se l’est fait le salaud !”

– Edmund Hillary, premiers mots à son ami de longue date George Lowe après son retour du sommet du Mont Everest.

James Morris, correspondant sur place pour le journal The Times, a entendu la nouvelle au camp de base le 30 mai et a envoyé un message codé par coursier à Namche Bazar où un télégraphe a été utilisé pour le transmettre sous forme de télégramme à l’ambassade britannique à Katmandou. La conquête de l’Everest était probablement la dernière grande nouvelle livrée au monde par coursier. Le message codé de Morris à son journal disait : “Conditions neigeuses mauvaises stop base avancée abandonnée hier stop attend améliorations”. “Conditions neigeuses mauvaises” était le code pour signifier que le sommet avait été atteint, tandis que “Base avancée abandonnée” se référait à Hillary (l’expression de Evans était “Camp de crête intenable” et “Assaut reporté” celle de Westmacott. Il a été reçu et compris à Londres à temps pour que la nouvelle sorte, par heureuse coïncidence, le matin du couronnement de la Reine Elizabeth II le 2 juin.

Retournant à Katmandou quelques jours plus tard, l’expédition a appris que Hillary et Hunt avaient déjà été nommés chevaliers de l’Ordre de l’Empire Britannique pour leurs efforts. Le 22 juin, le gouvernement du Népal a donné une réception pour les membres de l’expédition durant laquelle la reine senior du pays a présenté à Tensing une bourse de 10 000 roupies, équivalent de 500 £ de l’époque. Hillary et Hunt ont reçu des kukris dans des fourreaux couverts de bijoux, tandis que les autres membres ont reçu des coffrets recouverts de bijoux. Le même jour, le gouvernement indien a annoncé la création d’une nouvelle médaille d’or, récompense pour chevalerie civile façonnée sur le modèle de la George Medal, dont Hunt, Hillary et Tensing seraient les premiers récipiendaires. Le 7 juin, il a été annoncé que la Reine Elizabeth II souhaitait reconnaître l’exploit de Tensing, et le 1er juillet, le 10 Downing Street a annoncé qu’après consultation avec les gouvernements indiens et népalais, la Reine avait approuvé la remise de la George Medal à lui. Certains commentateurs ont vu cet honneur moindre comme une réflexion de la “bigoterie méchante” de l’establishment britannique de l’époque. Hunt a reçu son titre de chevalier en juillet 1953, à son retour à Londres.

D’autres honneurs ont continué à descendre sur les membres de l’expédition : la Hubbard Medal de la National Geographic Society, qui n’a jamais été décernée à une équipe, bien que des médailles individuelles ont été frappées en bronze pour Hunt, Hillary et Tensing ; la Cullum Geographical Medal de la American Geographical Society, la Founder’s Medal de la Royal Geographical Society ; la Lawrence Medal de la Royal Central Asian Society ; et des diplômes honoraires des universités de Aberdeen, Durham et Londres. Dans la promotion du nouvel an de 1954, George Lowe a été nommé Commandeur de l’Ordre de l’Empire Britannique pour avoir participé à l’expédition.

Bien que Hillary et Tensing représentaient leur triomphe comme appartenant à un effort d’équipe par toute l’expédition, il y a eu une intense spéculation quant à lequel des deux hommes avait en fait été le premier à poser le pied sur le sommet de l’Everest. À Katmandou, une grande bannière représentait Tensing tirant un Hillary “semi-conscient” au sommet. Tensing a finalement arrêté la spéculation en révélant que Hillary avait été le premier sur le sommet. Après cela Hillary a lui-même écrit qu’après son ascension du Hillary Step de 12 m, juste en dessous du sommet :

“J’ai continué, creusant sans interruption et surmontant bosse après bosse et corniche après corniche regardant le sommet avec impatience. Il semblait impossible d’y arriver et le temps commençait à manquer. Finalement, j’ai creusé derrière un gros tas et puis grâce à une corde serrée de Tensing, j’ai grimpé une douce crête enneigée jusqu’à son sommet. Il était immédiatement évident que nous avions atteint notre objectif. Il était 11h30 et nous étions au sommet de l’Everest !”

Shipton a commenté l’ascension à succès : “Dieu merci. Nous pouvons maintenant passer à du véritable alpinisme”.

Les participants à l’expédition ont été sélectionnés pour leurs qualifications d’alpinistes et également pour leur expertise pour fournir de nombreux autres talents et assistance nécessaire. L’impact de Griffith Pugh est souvent négligé. Il a amélioré des activités telles que l’hydratation et la prise d’oxygène et a permis des efforts d’alpinisme maintenus. Ses idées ont révolutionné pratiquement tous les aspects de l’alpinisme de haute altitude britannique, transformant l’attitude des grimpeurs envers l’oxygène, les vêtements qu’ils portaient, leur équipement, leur prise de fluide et leur acclimatation. Tandis que la plupart venaient du Royaume-Uni, ils étaient également sélectionnés d’autres pays de l’Empire britannique et le Commonwealth. Le chef d’expédition, Hunt, était né en Inde.

Les alpinistes étaient accompagnés par Jan Morris (connu à l’époque sous le nom de James Morris), correspondant au journal The Times de Londres, et par 362 porteurs, ainsi l’expédition à la fin comprenait plus de 400 hommes, dont 20 guides Sherpas du Tibet et du Népal, avec un poids total de 4 tonnes et demies de bagage.

Source : Wikipedia en anglais