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Journal d’une fan en tournée – 23

Irlande, Festivals mai 2022 et concerts uniques août 2022

Tournée Bright Magic 2022

1er octobre 2022, Warwick Arts Centre, Coventry

Et c’est parti pour la tournée Bright Magic cuvée 2022 ! Surprise, mon Eurostar arrive en avance ! Cependant, il y a grève sur les réseaux ferrés britanniques et aucun train ne roule entre Londres et Coventry, mais les Informers sont fantastiques et mes amis Mollie et Glenn me récupèrent à leur gare locale (où les trains circulent) et me conduisent à bon port.

C’est un peu la course mais nous sommes les premiers dans la “queue”, qui n’existe pas vraiment, puisque nous sommes au sein de l’université de Warwick, où le groupe a déjà joué cinq ans auparavant, mais en configuration complètement assise, aujourd’hui, la fosse est debout. Après un petit coucou rapide de Flick, l’ancienne merch girl, devenue tour manager, qui me fait un hug de ouf, et de J, qui nous conseille de voir Pale Blue Eyes en première partie (oui oui, on sait que tu es fan !), ce à quoi je répond que j’ai déjà l’album en édition dédicacée (“of course !”), nous rentrons enfin pour découvrir qu’il n’y a pas de barrière ! Je découvre ainsi Pale Blue Eyes en live en pleine face et j’adoooooore ! Ils ont l’air vraiment heureux de jouer sur scène et c’est vraiment un régal de les regarder (et bonus, une batteuse !). Je récupère la setlist de Aubrey, le bassiste.

Au bout d’une demi-heure, Jack et Matt et le reste de l’équipe prépare la scène pour PSB. J’ai décidé pour cette tournée de continuer mes t-shirts personnalisées de l’année dernière et je porte ce soir un de la dernière cuvée avec l’inscription “I am my own creation” chipée à Blue Heaven. Le son n’est pas très bon, donc j’ai du mal à entendre les morceaux de la nouvelle playlist de J, à part un, “Oh tiens je connais ça…”, ah bah, oui c’est Flying Through The Hours Of Darkness de JFabs !

Je jette un œil sur les ordinateurs de J et je vois qu’ils commençent avec The Visitor ! Oh la vache, ils avaient annoncé des surprises et ça commence fort ! Après le message sur l’utilisation des portables durant le concert et Sound & Vision de Bowie, c’est bien The Visitor qui retentit et oh, un petit sample de Bowie ! Le morceau rend super bien en live. Suivra les désormais habituels Im Licht et Der Rhythmus der Maschinen, avec les visuels de Mr B superbes sur les trois colonnes d’écrans qu’ils auront sur la tournée, accompagnés de deux rangées de lumière (ce qui suffira amplement à m’aveugler à plusieurs reprises sur les semaines à venir). J’adore toujours autant le solo de guitare et la batterie de ouf sur cette dernière.

On revient à Every Valley avec Progress et People Will Always Need Coal. La première met en avant EERA, qui se joint à nouveau aux garçons pour la tournée et est désormais acceptée comme cinquième membre de facto du groupe, ainsi que les Brassy Gents, qui seront pour la majeure partie de la tournée Barney au trombonne, Toby à la trompette et l’inimitable Rittipo au saxophone. La deuxième est toujours aussi kiffante avec J qui balance son kapo à Jack et le vibraslap de fin de JFabs.

On repart encore plus loin dans le temps avec Night Mail (je l’aime bien et je sais que c’est une favorite des fans et du groupe mais ça commence à me gonfler d’avoir plus ce morceau que Signal 30, à tel point que mes amis me regarderont en disant “Your favourite!” à chaque fois qu’elle apparaîtra sur la tournée) et la magnifique et devenue trop rare Korolev.

EERA revient sur scène pour Gib mir das Licht qui me fout toujours les poils et Blue Heaven qui fonctionne toujours aussi bien en live. On reste dans Bright Magic avec les Lichtspiele II et III (le I est définitivement abandonné suite à son effet “plombage d’ambiance” sur la tournée précédente, même si personnellement, j’adore ce morceau).

Spitfire nous réveille et la nouvelle outro reste toujours un super moment du set (même si mon genou gauche cette fois-ci ne sera pas du même avis, car il ne résistera pas jusqu’au bout !) et comme les garçons sont un peu perverts, ils nous balancent All Out dans la poire ! J a de nouveaux amplis depuis les Proms qu’il affiche sur scène et bon Dieu, avec la proximité, j’entends qu’eux ! D’ailleurs, sur Go!, qui referme la première partie du set après The Other Side, je vois la basse, mais je n’entends pas la basse, par contre la guitare, je l’entends très très (trop ?) bien !

Le groupe sort de scène et au bout de quelques instants, des sirènes retentissent, euh… London Can Take It ? Ouiiiiiii ! C’est la tournée des surprises ! Suivra le rappel désormais habituel de People, Let’s Dance, Gagarin et Everest. J’aime déjà cette tournée ! JFabs donnera sa setlist à un jeune trisomique présent au premier rang. Fidèles à eux même, cette tournée sera tournée vers l’inclusion, avec un message que J a posté quelques jours avant le début demandant aux personnes neuro-atypiques de le contacter si elles venaient aux concerts afin de voir les adaptations possibles. Jack, toujours aussi gentil, me donne ma setlist (ce sera notre rituel de fin de concert chaque soir, encore un grand merci à lui !).

Le groupe touchant 100% des revenus de la vente de merchandise dans cette salle, j’achète le nouveau tote bag avec le même design que la tea towel de l’année dernière et surprise, la qualité est vraiment très bonne ! Je vais voir Pale Blue Eyes avec ma setlist et quand je leur dis que je fais l’intégralité de la tournée, ils font “Ah c’est toi qui a twitté ça ? Tu t’appelles comment déjà ?”, ils semblent vraiment intéressés et tout et je vois qu’ils se sont faits de nouveaux fans ce soir (et tout au long de la tournée en fait), je me suis fait de nouveau amis !

2 octobre 2022, LCR UEA, Norwich

Aujourd’hui, no stress pour les transports, puisque Mollie et Glenn me conduisent de Coventry à Norwich. On arrive bien trop tôt pour obtenir nos chambres donc on mange au restaurant de l’hôtel en attendant. Nos chambres auront la vue sur le fleuve, mais pas le temps de profiter, il faut se préparer car le concert a lieu à l’université, située à une dizaine de minutes en voiture du centre-ville. C’est à nouveau la deuxième visite du groupe dans cette salle, je suis donc en terrain connu. Dans la queue, on fait vite fait coucou aux membres du groupe qui vont et viennent entre la salle et le tour bus et je vois Seb qui sort de sa voiture, effectivement, il remplace Toby ce soir à la trompette.

PBE me plaisent toujours autant et ils prennent toujours autant plaisir d’être sur scène. Quant à PSB, ce soir, ils joueront London Can Take It juste après People Will Always Need Coal, suivi de l’indécrottable Night Mail (je rigole, je l’aime bien quand même !). On rigolera pas mal quand un son un peu chelou de banjo sera entendu. La setlist restera assez similaire à la veille, sauf que surprise en rappel avec un ROYGBIV dépouissiéré (bon avec J qui se plante dans les couleurs comme d’hab hein !). Ce soir, je porte un t-shirt People, Let’s Dance avec des patins à roulettes dessus ! Pas le temps d’aller faire un coucou à PBE au merch, il faut rentrer à l’hôtel !

3 octobre 2022, The Fire Station, Sunderland

Je quitte Mollie et Glenn pour quelques jours et me rend à Sunderland via Londres en deux trains, sans problème (Oh la la, ma malédiction des transports lors des tournées de PSB serait-elle levée ? Suite au prochain épisode…). C’est ma première visite dans cette ville, dont le centre-ville est riquiqui, je passe d’ailleurs devant la salle pour me rendre à mon hôtel qui se trouve vraiment à deux pas.

Je suis la première arrivée, mais je sais pas trop où me mettre pour faire la queue. Je tourne autour de la salle, dans la salle, je tombe tout d’abord sur Jack et EERA, à laquelle j’annonce que j’ai un t-shirt “Team EERA”, puis J me passe à côté en me saluant en français, puis sur Wriggles, avec qui je parle un peu (comme d’habitude, j’ai pas mal de questions sur les trajets, c’est trop mignon qu’ils se soucient de ça !).

Après un petit cafouillage à l’entrée, me voici à ma place habituelle à la barrière (moins à droite que les deux soirées précédentes, la batterie de Lucy m’ayant induite en erreur), PBE toujours aussi bien, et comme je commence à connaître les paroles (merci les écoutes dans les trains), Matt me fait pleins de sourires !

PSB commencent leur set comme d’habitude et paf, première surprise après Der Rhythmus der Maschinen, des lumières vertes, les Brassy Gents, et oh la batterie de The Pit, youhou, j’adore ce morceau ! Ah la la, j’aime j’aime ces setlists mélangées, et après un London Can Take It sans son chelou de la veille, ils nous ressortent White Star Liner, yes ! Puis au moment des présentations du groupe, J sort qu’ils ont encore deux morceaux… Pardon ? Everest se termine et oh putain, le bangolélé de George Willgoose, l’arrière grand oncle de J apparaît, je vais enfin entendre Waltz For George sur scène ! J’étais à deux doigts de pleurer mais j’ai tenu le coup ! J nous explique que George a vécu dans cette ville et qu’il y a beaucoup de membres de sa famille dans la salle ce soir.

Je passe un long moment au merch à parler avec Aubrey de PBE avant que Matt et Lucy ne se joignent à nous (je laisse quand même passer les gens qui souhaitent une dédicace sur leur album). Je leur dis que demain à Édimbourg est une salle magnifique et puis je file à l’hôtel avant que la sécu ne pète un plomb.

4 octobre 2022, Usher Hall, Édimbourg

Toujours aucun problème dans les transports aujourd’hui, mes deux trains étant à l’heure, mais il flotte grave quand je sors de la gare et me dirige vers mon hôtel. Heureusement, il ne pleut plus quand j’arrive devant la salle et je commence la queue avant d’être rejointe par mes amis Gillian et Johnny et d’un gars présent au concert de Sunderland la veille. C’est l’anniversaire du lancement de Spoutnik, et j’espère ainsi entendre Sputnik ce soir.

J’arrive à la barrière et oh, bon Dieu, on est loin de la scène, je ne suis plus habituée ! Après encore un autre set excellent de PBE, c’est au tour de PSB ! The Pit est toujours là mais effectivement, ils ont ressorti Sputnik et sa version funky pour l’occasion. J rappelle qu’ils ont joué Progress sur scène pour la première fois dans cette salle et je m’en souviens très bien ! Barney remarque mon t-shirt “Team Brassy Gents” et me pointe du doigt ! Les-dits Brassy Gents arrivent sur scène pour le rappel… hmmm… Oh They Gave Me A Lamp !

J’arrive au merch, où on apprend que PBE sont à court de CD ! Lucy adore également mon t-shirt et effectivement ils trouvent la salle magnifique ! Ils me souhaitent un bon jour off et on se dit à jeudi à Inverness. Il pleut des cordes et malgré mon sac, ma setlist est trempée quand j’arrive à l’hôtel, heureusement que ce n’était pas une “vraie” (c’est à dire, une scotchée sur scène).

6 octobre 2022, The Ironworks, Inverness

Après une journée de repos à Édimbourgh où j’ai fait ma touriste dans le bus et assisté à un tour guidé à pieds sur les traces de Harry Potter, me voici dans le bus direction les Highlands et Inverness, où j’apprends le suicide d’un ancien collègue. Il est trop tôt pour obtenir ma chambre d’hôtel donc je laisse ma valise et je pars me promener dans cette magnifique ville.

Il pleut énormément donc j’attends un peu avant de me diriger vers la salle qui se trouve à deux pas. Je ne suis pas la première dans la queue ! Les deux groupes et le photographe me saluent tandis que la pluie reprend. Je m’aperçois que les mugs de PSB viennent d’arriver au merch. Le t-shirt du jour est le Team Mr B de l’année étant donné que c’était son anniversaire la veille.

Encore attristée par la nouvelle concernant mon ancien collègue, je décide de profiter à fond de cette tournée et cette soirée passe à un niveau de ouf quand on décide de sauter tout le long avec mon pote Grahame pendant les deux groupes, au grand amusement de JFabs ! Progress est remonté plus tôt dans la setlist, et autre surprise, Theme From PSB en rappel ! Le groupe a décidé de séparer Spitfire et All Out en mettant les Lichtspiele entre les deux (ce qui pousse J à présenter All Out comme “une autre balade”). Je parle un peu avec PBE et on se dit à demain pour mon 150ème concert de PSB !

7 octobre 2022, KeeleSU, Newcastle-under-Lyme

Après une courte nuit et un réveil à 5 heures du matin, une intuition me pousse à regarde de suite l’état du traffic car le trajet est long aujourd’hui et bien m’en prend, suite à une inondation, aucun train ne relie Inverness au Sud de l’Écosse ! La tête dans le cul, me voici à réserver un bus pour Édimbourg (où j’aurai une superbe vue à l’étage sur le lever du soleil sur les Highlands entre deux comatages), puis trois autres trains pour arriver jusqu’à Stoke-on-Trent, où épuisée, j’abandonne l’idée du bus jusqu’à l’hôtel pour prendre un Uber.

Je me change en quatrième vitesse, et au bout de 15 minutes de marche dans les bois (merci Google Maps !) sous la pluie, je trouve la salle, euh, enfin, l’arrière de la salle… Je tourne en rond, je trouve l’entrée, je vais me sécher dans les toilettes et puis je tombe sur Wriggles et Mr B, avec qui je parle un peu, étant donné qu’il trouvait qu’on n’avait pas beaucoup parlé jusqu’alors. Il me félicite d’avoir bravé les transports et m’explique qu’ils viennent également d’arriver car légalement leur conducteur ne peut conduire plus longtemps qu’une certaine durée mais on ne pouvait pas manquer mon 150ème concert !

Je porte le t-shirt que j’ai fait pour les Proms car il résume bien toute l’histoire du groupe. La scène est basse et ils ont eu l’idée de mettre une rangée de lumière sur le bord de la scène et ma foi, ça fonctionne bien ! La setlist est quasiment identique à la veille avec London Can Take It à la place de Theme For PSB dans le rappel (étant donné qu’ils n’ont sûrement pas pu bien répéter, cela ne m’étonne pas tant).

À la fin du concert, Jack vient me parler à la barrière en disant qu’une setlist spéciale m’attend au merch, mais est-ce que je veux quand même celle de JFabs ? Oh trop mimi, oui bien sûr ! Je me dirige ainsi vers Neil au merch qui me tend une jolie setlist tapée en couleurs par Flick et signée en français ! Je vois PBE et Matt arrive vers moi, me tape sur le bras et me dit que j’ai fait un grand périple aujourd’hui (eux aussi d’ailleurs, ils n’ont pas la chance d’avoir un tour bus mais dorment dans des Travelodges et s’entassent dans un van), ils kiffent ma setlist speciale aussi ! Bon la fatigue et mon lit king size m’appellent donc on se voit demain !

8 octobre 2022, Olympia, Liverpool

Nouveau jour de grève, je prends un Uber jusqu’à la gare de Crewe qui est déserte mais où il y a des trains pour Liverpool. J’arrive très en avance à l’hôtel mais j’arrive à avoir ma chambre de suite ! Après une bonne demi-heure de marche, me voici de retour à l’Olympia, salle jolie certes, mais dans un des pires quartiers de la ville (c’est souvent le cas, non ?).

Contrairement à la veille où il faisait une chaleur du diable, il fait méga froid à la barrière, et apparemment sur scène aussi, car Pale Blue Eyes sont bien couverts aussi, même en me déchaînant durant leur set, j’ai toujours froid quand PSB montent sur scène. Contre toute attente, le concert est vraiment super, avec JFabs venant souvent devant nous avec des grands sourires. Night Mail laisse place à Korolev et White Star Liner, à mon grand bonheur. À l’instar de Newcastle l’année dernière, je sens une odeur de pain grillé tout le long. Pour une fois, la demande des bras levés de JFabs pendant The Other Side a du succès et ce moment est immortalisé en photo. Ce soir, pas de t-shirt spécial, parce que j’en ai pas assez pour toute la tournée, mais un t-shirt Stranger Things qui a du succès. Je cause brièvement avec Aubrey et Lucy et j’entame ma demi-heure de marche pour retourner à l’hôtel.

9 octobre 2022, O2 Academy, Sheffield

Aujourd’hui, j’ai juste un trajet en train de 50 minutes mais lendemain de grève oblige, le train est bondé et c’est avec près d’une demi-heure de retard que j’arrive dans la ville natale de Lucy. Nouvelle salle pour moi, et avec l’O2 Priority, nous prenons rapidement nos places habituelles à la barrière. PBE sont manifestement plus à l’aise sur scène et durant Globe, Matt me regarde pour me faire chanter les chœurs You got this!, ah ça y est, j’ai compris ! Ah la la, j’adore vraiment ce groupe !

Mais ce n’était que le début de la folie à laquelle nous avons assistée ! La radio ne fonctionnant pas, JFabs est à nouveau attaché à sa laisse, euh pardon, son câble et les Brassy Gents ont des pieds de micro devant eux, nous bloquant un peu la vue. Ce soir, comme nous sommes dans le Yorkshire, je porte mon t-shirt Team Wriggles. The Pit n’est pas jouée ce soir, mais on a le retour de Theme From PSB dans le rappel, et deux filles semblent être dans les costumes de cosmonautes à la place de Dave le chauffeur et Flick comme sur le reste de la tournée, et elles sont complètement déchaînées ! Je soupçonne qu’une est la chérie de JFabs, étant donné qu’elle vient de cette ville. Preuve que le concert était fou : ma montre a détecté que je faisais une chute et voulait appeler les secours !

Après le concert, je tombe sur Lucy qui parlait avec un journaliste et qui lui a dit que c’était moi qu’il fallait interviewer. Elle m’a également dit que quand elle montait sur scène et qu’elle me voyait devant elle, elle se sentait en sécurité et savait que le concert allait bien se passer, oh bichette !

11 octobre 2022, O2 Academy, Leicester

Après une journée de repos passée à voyager à Leicester (un petit trajet de moins d’une heure en train sans problème) et à acheter des chaussettes (l’autre côté glamour des tournées !) et une bonne pizza, celle du concert commence avec les employées de l’hôtel qui s’extasient sur la prononciation de mon nom de famille, ce qui me donne le sourire après une autre mauvaise nouvelle, en effet, mon frère a eu un grave accident de la circulation. Après le petit déjeuner, je me dirige vers le musée de Leicester qui était ma foi bien intéressant (et gratuit !).

C’est encore une salle O2, donc on rentre les premiers. PBE sont toujours aussi bien et on a tellement bougé durant leur set qu’on nous demande si on fait partie de leur famille ! La scène s’installe pour PSB et je regarde les écrans des ordinateurs de J et quoi ? Ils commençent sur Im Licht ? D’accord, puis, Progress ? C’est quoi ce binz ? En fait, surprise, c’est soirée singles ce soir, ce qui veut dire, Signal 30 ! Ouiiiiiiii ! Enfiiiin ! On sait que le concert a été bon quand on se retrouve à un mètre de là où on a commencé ! Matt nous fera des hugs de ouf au merch après le concert.

12 octobre 2022, Brangwyn Hall, Swansea

Ah le retour au Pays de Galles, bien entendu sous la pluie ! Quel plaisir de revoir également mes amis gallois après un an pour certains et plus pour d’autres.

Après encore un excellent set de PBE, PSB revient sur un set plus Bright Magic avec pleins de touches de Every Valley, Pays de Galles oblige. Cependant, je suis légèrement attristée par l’absence du Lichtspiel II: Schwarz Weiss Grau (on peut pas tout avoir hein !). Andrew MacColl me donne un paquet de setlists supplémentaires et je repère un jeune garçon qui sera content d’en avoir une ! Mes amis me déposant à mon hôtel car il pleut, je dis vite fait bonjour-au revoir à Matt.

13 octobre 2022, Troxy, Londres

Après le petit déjeuner à l’hôtel où j’entends du Vanessa Paradis (normal au Pays de Galles…), je prends mon train en première classe car j’ai gagné une enchère sur Seat Frog. J’arrive en fin de matinée à l’hôtel avant de me diriger vers la salle où le Chris américain est déjà là. J passe dans la queue plus tard pour me donner des bracelets d’accès à l’after à distribuer, quelle adorable attention !

PBE enflamme encore une fois le public, ils ont définitivement gagné des fans sur la tournée ! Une boule à facettes est placée devant moi, ah chouette ! La setlist de PSB restera légèrement identique à la veille, avec le retour de London Can Take It, forcément ! Encore une fois, ma montre pense que j’ai fait une chute et appelle les secours, stop ! Pour le rappel, JFabs remonte sur scène avec un t-shirt de PBE, à leur grande surprise me diront-ils à l’after. Quel plaisir de revoir tout le monde et de leur parler après la tournée de l’année dernière où ils étaient enfermés dans une bulle sanitaire.

15 octobre 2022, Dreamland, Margate

Après une journée passée aux studios Harry Potter (oui encore !), me voici dans un train bondé pour Margate. Mon genou gauche a définitivement lâché, malgré le port de ma genouillère le soir (que je n’avais pas oubliée cette fois-ci). Mr B vient nous parler dans la queue un long moment, c’est vraiment sympa de sa part.

J’aime toujours autant cette salle malgré le fait qu’elle soit située dans un parc d’attractions. Encore une fois, PBE font un set super, quant à PSB, ils semblent avoir abandonné le Lichtspiel II… Mais le concert est toujours aussi bien !

Je décide d’acheter la version bleue de l’album de PBE car je trouve la couleur vraiment jolie et je leur fais signer avec mes jolis Sharpies argent, cuivre et doré et chacun va utiliser une couleur séparée et me sortir “Mais tu nous as dit que tu l’avais déjà ?” (oui mais en éco-vinyle d’une autre couleur…). J’ai le droit à un nouveau hug de Matt dans la foulée, ils sont vraiment adorables !

16 octobre 2022, New Theatre Oxford

Après près de quatre heures de route et une heure et demie à attendre la mise à disposition de ma chambre d’hôtel, et un détour par Tesco pour trouver une boîte de chocolats et une carte d’anniversaire pour Jack et une carte de remerciements pour PBE, je retrouve Mollie, Glenn et Chris pour manger avant le concert. Effectivement, aujourd’hui, c’est concert assis donc pas besoin de faire la queue !

Je dépose la boîte et la carte pour Jack avec Neil au merch et je me dirige vers ma place au premier rang. Je remarque un micro supplémentaire pour PBE… ah EERA les rejoint sur Globe et TV Flicker et ça rend trop bien ! À l’instar de Llandudno l’année dernière, PSB jouent Valentina, mais ressortent le Lichtspiel II ! JFabs fait lever tout le monde sur Spitfire et me manque de me casser la gueule en sautant sans barrière pour me tenir ! Ils font venir Jack sur scène à la fin pour lui souhaiter son anniversaire en le couvrant de confettis ! Mr B fait même afficher son nom sur les écrans (d’habitude durant les présentations de J, ce sont les noms de EERA, JFabs et Wriggles qui apparaissent depuis quelques dates). Après le concert, je tends à Matt ma carte de remerciements, en disant que le lendemain, je risquais d’être trop en larmes pour y penser, il est réellement touché et glisse la carte dans le sac de sa femme, trop mignon !

17 octobre 2022, 02 Academy, Bournemouth

C’est la dernière date de la tournée… On arrive trop tôt pour obtenir nos chambres donc on va se promener sur la plage en dégustant une bonne glace au passage.

La barrière est beaucoup plus étroite que dans mes souvenirs mais on arrive plus ou moins à tous tenir au premier rang. PBE commençent, encore une fois rejoints par EERA et oh, JFabs est sur le côté à regarder aussi. La sangle de la basse d’Aubrey lâche, donc bah il s’asseoit sur scène pour finir le morceau. JFabs lui apporte une de ses sangles mais en fait, c’est l’attache sur la basse qui est morte, pas de problème, JFabs lui prête une de ses basses ! Ça tombe bien, j’ai mon t-shirt Team JFabs sur moi ! PSB seront complètement à fond pour cette dernière date, qui voit le retour de ROYGBIV malgré la nouvelle absence du Lichtspiel II. Matt, le drumtech de Wriggles (trop de Matt et de John sur cette tournée !) s’approche de moi et me lance deux baguettes, le jeune garçon à mes côtés en attrape une donc je lui laisse (en fait, les deux étaient pour moi, avec mes initiales dessus, j’ai donc le S en ma possession).

On se dirige vers le merch, où PBE nous remercient pour les cartes (Mollie et Glenn en ayant également fait une laissée à leur tour manager, Russ), Lucy nous prend en photo avec un appareil argentique et on se fait tous des hugs. La vache, Aubrey il est tout sec mais super costaud ! Matt nous fait des bisous et on leur dit à février au Lexington de Londres ! (En fait, je finirai par faire toute leur tournée en février avec un warm-up chez eux à Totnes le 31 janvier !)

Meilleure tournée de tous les temps !

Nouvelles dates par pelletées !

Après deux festival annoncés pour le mois prochain, à savoir Focus Wales à Wrexham dans le Nord du Pays de Galles le 5 et le Bath Festival, où le groupe jouera au Forum le 21, une nouvelle tournée au Royaume-Uni a été annoncée mardi dernier, avec les billets déjà en vente depuis hier ! Toutes les dates en sommaire sur l’affiche suivante :

De plus, le premier festival estival a été annoncé, les garçons seront à l’affiche du Beat-Herder en juillet.

Report des dates irlandaises

Suite à la dégradation de la crise sanitaire, il a été décidé de reporter les trois dates irlandaises initialement prévues en janvier, rendez-vous maintenant en mai pour plus de Magie lumineuse sur scène !

Dernière ligne droite avant Bright Magic !

Avant la sortie vendredi de l’album, le groupe a hier soir donné une live session chez Steve Lamacq sur BBC Radio 6 Music, accompagnés de la chanteuse EERA, ils ont interprété les deux singles People, Let’s Dance et Blue Heaven, suivis d’un inédit de l’album, et l’autre chanson sur laquelle EERA a posé sa voix, Gib mir das Licht, sur laquelle est apparu le saxophoniste des Brassy Gents, Rittipo. La session s’est fini par Lichtspiel III: Symphonie Diagonale et le classique de The Race For Space, The Other Side. Vous pouvez la réécouter ici (à partir de 2 heures 32 environ).

Aujourd’hui, le groupe a également dévoilé le dernier morceau avant la sortie complète de l’album, il s’agit de Der Rhythmus der Maschinen, qui comprend un featuring de Blixa Bargeld, vétéran de Einstürzende Neubauten et des Bad Seeds. Vous pouvez l’écouter sur toutes les plateformes de streaming habituelles.

Selon J. Willgoose, Esq., “C’est une sorte de réinterprétation des quelques premières minutes du film de science fiction visionnaire créé à Berlin de Fritz Lang, Metropolis, utilisant des samples du film audio de Ruttmann, Wochenende (1930) appliqués sur une bande sonore lourde et industrielle. Blixa Bargeld prononce un monologue à moitié parlé vers la fin à propos de la ville en tant que machine – c’est un peu fou (toute la chanson l’est) mais je l’aime bien. La chanson parle de l’influence plus physique et industrielle sur la ville, que ce soit le chemin de fer ou l’industrie lourde et la production industrielle qui l’a vu prospérer à la fin du XIXème et au début du XXème siècle.

Voici le clip réalisé par Jordan Martin de Double Vision :

“Utilisant les Archives Prelinger, nous nous sommes procurés des images de cette période. Vous y verrez des choses extraites de Symphonie d’une grande ville de Ruttmann et de Master Hands de la Jam Handy Organisation. Un montage vraiment marrant, créant une énergie qui pousse le morceau vers l’avant, employant des images d’énormes machines complexes de la révolution industrielle”.

Le groupe jouera également son unique showcase annoncé pour l’instant à Pryzm en grande banlieue de Londres, à Kingston, en partenariat avec le disquaire Banquet Records, lundi prochain, le 27 septembre. Les billets sont disponibles ici si vous avez la chance de pouvoir y aller.

Banquet propose également des CD et vinyles noirs signés personnellement par le groupe ici. Quant à Rough Trade et Resident Music, disquaires respectivement à Londres et Brighton, ils proposent les vinyles oranges marbrés de noir avec des photos dédicacées par le groupe ici et ici.

Malheureusement, suite à des problèmes techniques, la sortie de l’édition deluxe (vinyle blanc, CD, CD bonus de démos, livret de photos exclusives par Andrew MacColl) est retardée au 6 octobre.

Et pour finir, le groupe tiendra une Twitter’s Listening Party pour l’album dimanche 26 septembre à 13h heure française. Le principe ? À l’heure dite, appuyez sur lecture sur le lecteur musical de votre choix (platine vinyle, lecteur CD, plateformes de streaming, MP3, etc.) et suivez le hashtag #timstwitterlisteningparty pour lire ce que le groupe a à dire à propos de chaque morceau (si c’est du même niveau que les quatre précédentes, ce sera excellent !).

BRIGHT MAGIC

Date de sortie : 24 septembre 2021

Formats : CD, vinyle noir standard, vinyle marbré orange/noire édition limitée, vinyle blanc édition très limitée avec CD, CD de démos et livre de photos exclusif, téléchargement

Morceaux :

  1. Der Sumpf (Sinfonie der Großstadt) | Instrumentale
  2. Im Licht | Instrumentale
  3. Der Rhythmus der Maschinen | avec Blixa Bargeld
  4. People, Let’s Dance | avec EERA
  5. Blue Heaven | avec Andreya Casablanca
  6. Gib mir das Licht | avec EERA
  7. The Visitor
  8. Lichtspiel I: Opus
  9. Lichtspiel II: Schwarz Weiss Grau
  10. Lichtspiel III: Symphonie Diagonale | Instrumentale
  11. Ich und die Stadt | avec Nina Hoss

Album en trois parties (“Building A City / Building A Myth / Bright Magic”), le quatrième album de Public Service Broadcasting est leur projet le plus ambitieux à ce jour, vous emmenant au cœur de la capitale de facto de l’Europe, la métropole culturelle et politique qu’est la Hauptstadt de la République Fédérale d’Allemagne – Berlin.

Bien que l’utilisation par PSB des sons électroniques et le rock à guitare déferlant restent familier, Bright Magic utilise les samples, et la langue anglaise, avec parcimonie. Il diffère de leurs albums précédents à bien d’autres égards : moins linéaire et narratif, à la place c’est un portrait impressionniste d’une ville à partir de rien. Un moment en quelque sorte eurêka est arrivé en novembre 2018 quand Willgoose a entendu l’œuvre sur pellicule radicale berlinois Wochenende (en anglais : Weekend), qui est samplée sur trois morceaux de Bright Magic. Créée en 1928, l’œuvre présentait une évocation sonore de la ville grâce à une succession de collages sonores, de paroles, d’enregistrements de terrain et de musique. Décide à intégrer ces fragments longtemps perdus à des sources sonores nouvellement manipulées, il s’est mis à créer son propre Wochenende, drame narratif pour les oreilles qui décode et réalise les rêves de Berlin qu’il s’était construit dans son esprit.

J. Willgoose, Esq. a dit : “J’ai commencé à avoir une impression quant à où le titre de Bright Magic voulait m’emmener, vers des idées d’illumination et d’inspiration, d’électricité et d’éclairs de lumières et de couleurs et de sons (un code couleurs finira par être attribué à tous les morceaux). Je l’ai envoyé au reste du groupe, et j’ai dit, Je sais que ça va changer, mais on verra comment la ville va colorier ça”.

“Faire cela semblait inévitable, en quelque sorte”, songe-t-il. “Dans ma tête, cela ronronnait et pulsait depuis longtemps, avant même Every Valley – cet endroit fascinant, contrariant, séduisant. Je savais que l’album allait parler de la ville, et de son histoire et de ses mythes, et que j’allais m’y installer. Alors c’est une histoire assez personnelle. C’est devenu un album à propos de s’installer à Berlin pour écrire un album à propos de personnes qui s’installent à Berlin pour écrire un album…”.

Willgoose s’est installé à Berlin entre avril 2019 et janvier 2020. Combinant l’archéologie sonore et la flânerie du psychogéographe, une poursuite de l’énergie de la ville a impliqué Willgoose à marcher dans la Leipzigstrasse, site du premier lampadaire électrique de la ville, utilisant un récepteur électromagnétique à large bande des Soma Laboratories de Moscou. “J’ai remonté et descendu la rue en enregistrant des courants électriques et des interférences”, explique-t-il en riant. “On peut entendre quelques-uns de ces petits bourdonnements de fréquence, ces clics et impulsions sur Im Licht (chanson inspirée en partie par les fabricants novateurs d’ampoules AEG et Siemens). C’est ce que j’essayais de faire au sens plus large, je suppose – capture ces toutes petites impulsions qu’on ressent quand on marche dans une ville”.

Il a écrit et enregistré dans le célèbre complexe d’enregistrement de Kreuzberg, Hansa Tonstudio. Cela a rapproché plusieurs références musicales inévitables : le triumvirat classique des années 1980 de Depeche Mode, Achtung Baby de U2 et, surtout, “Heroes” et Low de Bowie. “Toute la forme et la structure du disque est beaucoup redevable à Low, déclare Willgoose. En effet, sur le morceau qui évoque Warszawa, The Visitor – dont la couleur désignée est l’orange particulier de la pochette de l’album – était prévu à la base un sample de Bowie réfléchissant, selon Willgoose, sur “la manière dont il se voyait comme vaisseau qui synthétisait et réfractait d’autres influences, et qui présentait des influences avant-gardistes au mainstream. On a essayé d’absorber une partie de cet esprit”.

Aux côtés de EERA, qu’on entend sur le premier extrait de l’album, les autres voix invitées sur l’album incluent Blixa Bargeld, vétérant des Bad Seeds et de Einstürzende Neubauten, qui devient la voix de l’industrie berlinoise sur la robotique Der Rhythmus der Maschinen. Andreya Casablanca du groupe garage de Berlin, Gurr, remplace Marlene Dietrich sur Blue Heaven, hymne d’auto-détermination.

Disque très pro-européen, Bright Magic ne parle finalement pas que d’une ville, mais de tous les centres d’interaction humaine et de communauté qui permettent le libre-échange et l’hybridation des idées.


“Berlin est une ville de mythe, de légende, et de manipulation délibérée de l’histoire”

— Alexandra Richie, Faust’s Metropolis

On retrouve des mythes partout à Berlin : ceux de la création de la ville, ses habitants, son histoire à la fois dans les bons et mauvais moments. Faire la différence entre les images qu’elle choisit de présenter d’elle-même et son histoire souvent sans intérêt peut exiger un effort conscient. C’est à la fois une ville qui a été au cœur d’empires, de conflits et de superpuissances pan-continentales, “fondée” en 1237 et retenue à divers moments comme l’incarnation de valeurs germaniques d’une sorte ou d’une autre, et, également, une ville qui a émergé de façon quelconque des marais et marécages environnants (brl en slave) et qui porte toujours de nombreux noms de lieux dérivés du slave qui reflètent sa véritable genèse. Berlin et sa population ont été utilisées, maltraitées, pratiquement complètement détruites ; témoins de moments immensément créatifs et d’une partie des heures les plus sombres de l’histoire de l’humanité. Pour la majeure partie des cent dernières années, elle a semblé être une force quasi magnétique, attirant les gens de tout le continent et au-delà – des papillons de nuit vers une flamme, comme le dit Ich bin von Kopf bis Fuss de Marlene Dietrich.

D’un point de vue personnel, Berlin m’a toujours captivé, et je me suis installé dans la ville pour commencer à écrire ce disque en 2019. En essayant de répondre à l’inévitable question “Pourquoi Berlin ?”, je me suis rendu compte que j’avais créé une version de la ville qui était la mienne, en partie fiction, réalité et illusion. Comme l’écrit Rory MacLean dans son fantastique livre Berlin: Imagine A City :

Toutes nos histoires – personnelles, collectives – deviennent des reconstructions imaginatives, les histoires en perpétuel changement vers lesquelles nous nous tournons pour comprendre la course chaotique de nouveaux événements.

Je suis d’accord sur le fait que, effectivement, nous construisons et reconstruisons avec imagination les lieux qui nous fascinent. Ernst Bloch a écrit que “tous ne sont pas présents dans le même temps présent” ; j’affirmerais de manière similaire que tous ne sont pas présents au même endroit. Nous choisissons des aspects de l’histoire d’un lieu ou de son peuple qui nous captive. Nous construisons nos propres cartes, déformant la géographie d’une ville par notre perception et notre expérience, tout comme la Naked City de Guy Debord. Nous approuvons les histoires d’un lieu de triomphe et de souffrance, d’inspiration et de lutte, d’héroïsme et de mal. Berlin ne manque pas de matière dans ces domaines.

Le titre de ce disque m’est venu avant toute musique ou n’importe quoi, ce qui est inhabituel, pour l’un de nos albums. Heitere Magie (“Magie lumineuse”) de Alfred Döblin est sorti dans une nouvelle traduction en anglais (Bright Magic and other stories) ; le nom m’a immédiatement saisi, et ne voulait me quitter. J’ai éliminé les idées de chanson les plus évidentes à propos de la Stasi, du Mur, du Pont aérien, des Nazis et je me suis forcé à la place à me tourner vers l’illumination, l’inspiration et de l’imagination. Berlin ne manque pas non plus de matière dans aucun de ces domaines.

La ville en est arrivée à agir comme un prisme pour moi, réfractant mes intérêts et ma recherche au travers sa construction unique, les angles irréguliers de son histoire séparant le “rayon blanc inspirant” de créativité de Kandinsky en des centaines de couleurs et de nuances. La couleur est devenue une telle partie importante du disques – je n’ai pas de synesthésie, mais l’écriture de cet album doit être le moment où je m’y suis rapproché le plus. Tandis que chaque chanson venait à l’esprit, un concert éclairé de la même façon était sous les feux de la rampe (sans mauvais jeu de mots) dans mon imagination, les verts et les bruns de Der Sumpf (le marais) cédant la place à l’éclair d’un blanc éblouissant de Im Licht (Dans la lumière), se transformant en nuances grises dorées teintées de Metropolis de Der Rhythmus der Maschinen (le Rythme des machines) et continuant ainsi de suite tout au long du disque.

Bright Magic est structuré en trois parties et quelque dans ma tête. La première partie du disque parle de la construction de la ville, sur le plan à la fois métaphorique et littéral. Sur Der Sumpf, les sons glauques et les chants d’oiseaux de l’île aux paons cèdent la place à un thème récurrent inspiré par la musique composée par Meisel pour Berlin, symphonie d’une grande ville de Ruttmann. De là, un saut soudain et brusque à la 2001 vers le début du XXème siècle et une explosion de lumière et son (sound and vision, si vous voulez), étant donné que Im Licht rappelle l’exploration éponyme qui n’économisait aucun lumen en octobre 1928 et la période où les Berlinois nommaient leur ville la “Ville de lumière”. Siemens et AEG tenaient deux brevets différents de l’ampoule et fabriquaient la majeure partie de la réserve de l’Europe ; mais la modeste ampoule a également servi, depuis son début, comme peut-être l’image la plus puissante d’imagination et d’étincelle créative. La ville comme catalyseur, toile – un éclair éblouissant d’inspiration et d’illumination simultanées.

Les sons contemporains de Berlin au temps de la République de Weimar, comme on peut l’entendre sur Wochenende de Ruttmann, composent la bande sonore de Der Rhythmus der Maschinen, combinaison à la fois d’un examen plus littéral des forces qui ont fait la ville et du film de science-fiction visionnaire que Fritz Lang a réalisé à Berlin, Metropolis. La prolifération du chemin de fer et des industries lourdes de toutes sortes à la fin du XIXème siècle “a placé Berlin au cœur de l’Europe” (Richie), et le train en particulier continue d’être à la fois une machine performante merveilleusement prosaïque et un stimulus créatif à la puissance unique. Comme l’écrivain Samuel Lublinski l’a dit, “nos locomotives qui avancent dans un nuage de vapeur, nos machines agitées qui martèlent, notre prouesse technique et notre science – c’est là où nous trouvons la vérité”.

Les gens construisent un endroit autant que briques, acier et mortier, cependant, et ce qui dresse le décor pour la deuxième partie de l’album, qui se focalise sur certains mythes qui ont formé mon interprétation de la ville. La scène des clubs de Berlin et l’énergie, la possibilité et la permissibilité qu’elle représente (People, Let’s Dance) est une telle partie clé de son identité que lui rendre hommage (via People Are People de Depeche Mode) semblait quasiment obligatoire. Marlene Dietrich (Blue Heaven), maîtresse du mythe qui s’est fait tout seul et forte tête unique, réussit à incarner l’air séducteur, androgyne et rebelle de Berlin, son identité seulement visible au travers les primes jumeaux de la ville et de sa personnalité déterminée. Anita Berber (Gib mir das LichtDonne-moi la lumière) est peut-être le symbole parfait de la République de Weimar, baignée à jamais dans la lueur rouge du portrait de Otto Dix. Son charme a malheureusement été vaincu par un mélange enivrant de cocaïne, morphine, alcool et opium ; son mythe pratiquement évaporé, le symbole ultime, comme l’écrit Richie, de la dissolution du “rêve chatoyant” de la République de Weimar.

Et je n’aurais pas fait ce disque sans écouter Low de Bowie (The Visitor) à l’âge impressionnable de 23 ans. S’il n’y a jamais eu de maître du mythe autodidacte et autoperpétué, c’était Bowie ; il avait même compris que le mythe avait besoin d’une actualisation constante, et dans certains cas, d’une modification radicale afin que l’artiste puisse le contrôler et y survivre. Combinant son talent auto-proclamé pour “synthétiser [la pensée originale] dans la société, ou la culture… Réfracter ses choses” avec l’atmosphère puissante de Berlin dans les années 1970 aurait redéfini les deux entités de manières profondes et durables. Peu importe la fabrication de mythes de la vérité (ou pas) de son inspiration pour “Heroes”, ou le fait que la majeure partie de sa trilogie berlinoise ait été écrite et enregistrée en Suisse et en France – lui et la ville sont liés à jamais.

L’ombre de la face B de Low plane énormément au-dessus de la troisième partie de l’album, dans laquelle la magie lumineuse du début du cinéma abstrait et expressionniste novateur – la majeure partie produit, ou dévoilé, à Berlin – est sur le devant de la scène. La tournée européenne à la fin de l’année 2018 nous a amenés à Berlin à, convenablement, un rare jour de repos. Armé seulement du titre Bright Magic et d’un sens de la curiosité, je suis allé à l’exposition du Novembergruppe à la Galerie berlinoise. La seconde où j’ai vu ces magnifiques films expressionnistes décrits comme de la “musique pour les yeux”, de la “peinture avec le temps” et du “rythme optique”, j’ai eu mon propre moment ampoule au-dessus de la tête et quasiment toute la deuxième moitié de l’album s’est mis en place. Les films de Ruttmann, Moholy-Nagy et Eggeling y sont référencés, mais la prolifération de l’idée du Lichtspiel (littéralement : jeu de lumière) était telle que de nombreux autres auraient pu être rajoutés.

Ruttmann était un véritable pionnier, au travers ses techniques cinématographiques remarquables utilisées à la fois dans son œuvre réaliste et expressionniste, et sa production du premier film de “collage audio” au monde, Wochenende, pour la radio berlinoise à la fin des années 1920. À la différence de toutes les autres personnalités pré-seconde guerre monde qui apparaissent sur cet album, dont une grande partie a quitté ou a été expulsées d’Allemagne par la menace imminente du national-socialisme (Moholy-Nagy, Tucholsky, Dietrich et Döblin sont tous partis pour faire face à leur propre forme unique d’exil, aux côtés de pratiquement tout le mouvement Bauhaus), Ruttmann restera et – au grand dommage de sa réputation personnelle – travaillera avec Riefenstahl sur le Triomphe de la volonté. Cela semble être un triste tournant à l’ironie noire qu’un membre du Novembergruppe, un pionnier d’exactement la sorte d’art osé et expressionniste que Goebbels aurait sans aucun doute inclus dans son exposition sur l’Art Dégénéré, ait pu se permettre de devenir un collaborateur. Il n’a pas été seul dans cela, malheureusement, et nous ne pouvons qu’espérer que, si nous avions été dans les mêmes circonstances, nous aurions été assez courageux pour résister.

Bien que Ruttmann soit mort durant la guerre, son art du début continue de vivre et, j’avancerais, n’a rien perdu de sa puissance, de sa beauté et de son originalité. Comme Orwell l’a écrit (à propos de Dali) : “L’un n’invalide pas ni, d’une certaine manière, nuit à l’autre”.

Lichtspiel: Schwarz Weiss Grau (Jeu de lumière : noir-blanc-gris) de Moholy-Nagy, qui utilise beaucoup son invention personnelle du Modulateur espace-lumière, est le deuxième film traité ici. La lumière du film chatoyante, réfléchissante et en changement continu est conçue pour être réfléchie dans la musique, tout comme le côté lugubre et plaintif de Symphonie Diagonale de Eggeling est la troisième œuvre. Tous les trois films sont des œuvres remarquables et révolutionnaires qui incarnent pour moi l’idée de la magie lumineuse.

Ich und die Stadt (littéralement “Moi et la ville”) est la partie “et quelque” à la fin de l’album et plus une réflexion personnelle à la fin de mon séjour à Berlin. Les paroles sont tirées d’un poème de Kurt Tucholsky Augen in der Großstadt (“Les yeux dans la ville”). Tucholsky – dont les œuvres, je pense, sont ma découverte préférée de tout ce processus – écrit avec un mélange d’humour berlinois désabusé et une véritable intensité alors qu’il décrit les rencontres accidentelles que la ville dans la ville a produit, évoquant une série d’images et de liens devant nos yeux avant que, en un éclair, tout est “vorbei, verweht, nie wieder” (“fini, disparu, plus jamais”). C’était à peu près la même chose lors de mon moment passé en Allemagne – des collisions et des interactions aléatoires, des éclairs d’inspiration qui vont et qui viennent apparemment en un instant.

Le titre du morceau vient de l’étonnant tableau éponyme qu’a peint Ludwig Meidner en 1913, fusion glorieuse, tapageuse et terrifiante de la ville et du protagoniste qui m’a particulièrement touché, étant donné la nature de l’album que j’essayais d’écrire. Comme Tobias Rüther l’écrit avec justesse à propos du tableau dans son livre sur Bowie et Berlin, “la ville est le moyen”. Selon moi, c’est la même chose avec cet album.

Les lumières se sont éteintes à Berlin à de nombreuses reprises au cours de sa vie turbulente, plongeant la ville, sa population est – durant la seconde guerre mondiale – la majeure partie du monde dans une obscurité insondable. De nombreuses de ces histoires sont racontées ailleurs, de manière plus complète et apparemment plus respectueuse que je n’espèrerais atteindre avec notre musique. Ce disque ne parle pas de ces périodes sombres, comme ce n’était pas ce que la ville représente pour moi de manière la plus puissante et séduisante. Il parle des moments où Berlin a projeté sa magie lumineuse et enflammé dans des esprits créatifs, attirés du monde entier, des idées, de l’énergie et de l’inspiration.

Mon allemand n’est pas génial mais il y a une phrase qui s’est formée plus parfaitement dans ma tête en allemand qu’en anglais : ich kann nicht eine Geschichte über Berlin schreiben ; ich muss meine Geschichte über Berlin schreiben (je ne peux écrire une histoire de Berlin ; je dois écrire la mienne).

Ce disque est mon histoire de Berlin.

J. Willgoose, Esq.
Mars 2021, Londres

Blue Heaven < DiscographieThis New Noise

Nouvel extrait de Bright Magic en écoute !

À un peu plus de trois semaines avant la sortie de Bright Magic, le groupe nous propose un troisième extrait radicalement différent des deux premiers singles déjà sortis.

Il s’agit du titre Lichtspiel III: Symphonie Diagonale, basé sur le fim Symphonie Diagonale de Viking Eggeling, qui a été dévoilé à Berlin en 1925 dans le cadre de l’exposition avant-gardiste Dear Absolute Film.

Selon J, “Tous ces films (les trois morceaux Lichtspiel que nous avons écrits pour l’album) sont des œuvres remarquables et révolutionnaires qui incarnent pour moi l’idée de la magie lumineuse, mais je pense que Symphonie Diagonale de Viking Eggeling est mon préféré des trois. Le morceau est une douce plainte au piano et au synthé pour refléter ce que je voyais comme un film lugubre et élégiaque. Le son est grandement influencé par Vangelis – les motifs et la lumière de l’œuvre d’Eggeling me rappelle les incroyables décors de Blade Runner (par exemple le célèbre balcon de Frank Lloyd Wright et les néons) et il y a vraiment un fil rouge qui va du Metropolis de Fritz Lang au film de Ridley Scott”.

J a ré-édité le film de Eggeling comme clip du morceau (par ailleurs, nous savons désormais d’où provient le nouveau logo du groupe) :

BLUE HEAVEN | Single

Date de sortie : 2 août 2021

Formats : Téléchargement et streaming

Morceaux :

Deuxième single de Bright Magic, Blue Heaven fait partie, tout comme son prédécesseur, de la deuxième partie de l’album, “Building A Myth”.

La chanson est inspirée par, et parle de, Marlene Dietrich, et en particulier de son lien avec Berlin. Andreya Casablanca du groupe berlinois Gurr donne sa voix et J et elle ont tous les deux écrit les paroles et la musique en 2019 et 2020.

Le titre est tiré du standard du jazz My Blue Heaven, chanson que Dietrich a interprétée et qui lui a permis de rêver de s’installer en Amérique. Blue Heaven comprend également son célèbre refrain “Ich hab noch einen Koffer in Berlin” (“J’ai toujours une valise à Berlin”). En même temps, la couleur bleue du titre se réfère à son rôle majeur et émergeant dans l’Ange bleu, le film qui l’a catapultée star dans le monde entier.

Le single est accompagné par un clip réalisé par Alex Southam dans lequel apparaît l’artiste multi-disciplinaire allemand Celine Fortenbacher :

People, Let’s Dance < DiscographieBright Magic

PEOPLE, LET’S DANCE | Single

Date de sortie : 2 juin 2021

Formats : Téléchargement et streaming

Morceaux :

Après la Bataille de Grande-Bretagne, le sommet du Mont Everest, les confins de l’espace, le monde sous-terrain des mines au Pays de Galles et le naufrage du Titanic, le groupe nous emmène désormais à Berlin avec en premier extrait de l’album Bright Magic un ode aux clubs pour lesquels la capitale allemande est renommée.

Le single comprend la participation vocale de l’artiste norvégienne basée à Berlin EERA et est accompagné d’un clip riche en couleurs avec des patineuses à roulettes sur un fond urbain réalisé par Chloe Hayward.

Incorporant un riff de People Are People par Depeche Mode et tirant son titre d’un chapitre de l’excellent livre Berlin: Imagine A City par Rory MacLean, le morceau ouvre la deuxième partie de l’album, qui voit la schène changer en un environnement de club en weekend de trois jours et un aspect de Berlin en tant que zone libre établie depuis longtemps du plaisir, de l’art et de l’expression.

White Star Liner EP < DiscographieBlue Heaven

La “Magie lumineuse” en détails

Le 24 septembre prochain sortira le tant attendu quatrième album de Public Service Broadcasting, intitulé Bright Magic.

Idée personnelle de J Willgoose, Esq., il a été entièrement écrit et enregistré aux studios Hansa à Berlin (berceau d’albums cultes de Depeche Mode, Achtung Baby de U2 et bien sûr Low de David Bowie), ville dans laquelle J s’est installé pendant quelques mois.

Les précommandes sont déjà ouvertes ici. Divers formats sont proposés, du téléchargement MP3, au CD, aux vinyles de différentes couleurs (une édition noire avec lithographie dédicacée est disponible chez Record Store).

  1. Der Sumpf (Sinfonie der Grossstadt) 
  2. Im Licht
  3. Der Rhythmus der Maschinen (feat. Blixa Bargeld) 
  4. People, Let’s Dance (feat. EERA)
  5. Blue Heaven (feat. Andreya Casablanca) 
  6. Gib mir das Licht (feat. EERA)
  7. The Visitor
  8. Lichtspiel I: Opus
  9. Lichtspiel II: Schwarz Weiss Grau
  10. Lichtspiel III: Symphonie Diagonale
  11. Ich und die Stadt (feat. Nina Hoss)

Le titre de l’album tient son nom du titre anglophone d’un recueil de nouvelles d’Alfred Döblin. L’album est séparé en trois parties, intitulées “Building A City” (la construction d’une ville), “Building A Myth” (la construction d’un mythe) et Bright Magic (Magie lumineuse), et comprend des featurings de Blixa Bargeld, Andreya Casablanca, Nina Hoss and EERA.

Cette dernière apparaît sur le premier single extrait de l’album, People, Let’s Dance. Ce titre est tiré d’un chapitre du livre Berlin: Imagine A City de Rory MacLean, et incorpore un riff d’un classique enregistré à Hansa, People Are People de Depeche Mode. Le morceau ouvre la deuxième partie de l’album, qui dévoile un changement de scène vers un environnement de club pendant les trois jours du weekend et un aspect de Berlin comme zone établie depuis longtemps où le plaisir, l’art et l’expression vivent en toute liberté.

Le groupe tournera au Royaume-Uni cet automne :

24 octobre 2021 : Great Hall, Cardiff
25 octobre 2021 : Dome, Brighton
26 octobre 2021 : O2 Academy, Bristol
27 octobre 2021 : Great Hall, Exeter
28 octobre 2021 : O2 Guildhall, Southampton
30 octobre 2021 : Friars Waterside, Aylesbury
31 octobre 2021 : O2 Institute, Birmingham
1er novembre 2021 : O2 Academy, Leeds
2 novembre 2021 : Venue Cymru, Llandudno
4 novembre 2021 : O2 Apollo, Manchester
5 novembre 2021 : O2 City Hall, Newcastle
6 novembre 2021 : Music Hall, Aberdeen
7 novembre 2021 : Barrowlands, Glasgow
9 novembre 2021 : Rock City, Nottingham
10 novembre 2021 : O2 Academy Brixton, Londres
11 novembre 2021 : Corn Exchange, Cambridge