SPITFIRE | Avion

Mentionné sur Spitfire

Le Supermarine Spitfire (en anglais cracheur de feu, mais aussi au sens figuré soupe au lait ou mégère, d’où dragon également) a été l’un des chasseurs monoplaces les plus utilisés par la RAF et par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a donné lieu à une diversification et à une multiplicité de versions jamais atteintes dans l’histoire de l’aviation.

Les ailes elliptiques du Spitfire lui ont donné une apparence très reconnaissable ; leur section transversale mince lui a donné une vitesse impressionnante ; la conception brillante du concepteur en chef Reginald Mitchell et de ses successeurs (il est mort en 1937), a fait du Spitfire un avion apprécié par les pilotes. Il a servi pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale et, avec toutes ses variantes, a été de tous les combats.

Plus de 20 300 appareils ont été construits et les Spitfire sont restés en service jusque dans les années 1950.

Le chef du bureau d’étude de Supermarine (Reginald Mitchell) a remporté trois courses d’hydravion dans le trophée Schneider avec son modèle S 6, sur lequel il avait installé des moteurs puissants (Napier ou Rolls-Royce) et pour lequel il avait beaucoup travaillé le profilage. Ces mêmes qualités sont également utiles à la conception d’un chasseur et, en 1930, Mitchell a produit l’avion que demandait le Ministère de l’Air, avion qui devait être moderne et monoplan (une seule paire d’ailes).

Si la Grande-Bretagne s’en était tenue aux programmes officiels, son seul avion de chasse pour l’année 1936 eût été le Supermarine 224, un avion pataud, équipé d’un moteur Goshawk développant une puissance maximale de 660 ch (492 kW) et armé de 4 mitrailleuses.

Mitchell a immédiatement porté son attention sur une conception améliorée de l’avion, avec le soutien des propriétaires de Supermarine, Vickers. Le nouvel avion (type 300) avait, en plus des spécifications du cahier des charges, un train rentrant, un cockpit fermé, un respirateur à oxygène, et un moteur Rolls Royce PV-12 beaucoup plus puissant et développant 900 ch (671 kW), ainsi qu’un armement installé dans les ailes.

Depuis 1935, le ministère de l’air avait vu s’accomplir de grands progrès dans l’industrie aéronautique et voulait encore améliorer la conception du monoplan. On a, dans un premier temps, rejeté le projet Supermarine parce qu’il ne supportait pas l’armement exigé de huit mitrailleuses. De nouveau, Mitchell a pu résoudre le problème. Il a suggéré, en regardant les avions du constructeur allemand Heinkel, d’adopter des ailes elliptiques, pour que la corde soit allongée. Ce qui a permis d’installer les huit mitrailleuses, tout en conservant une faible traînée, grâce à la conception première d’aile. L’aérodynamiste de Mitchell, Beverley Shenstone a cependant précisé que l’aile de Mitchell n’était pas directement inspirée du Heinkel He 70 car l’aile du Spitfire était beaucoup plus mince et avait une section complètement différente. Quelle que soit son origine, l’aile elliptique était assez prometteuse pour pouvoir vendre au Ministère de l’air ce nouveau type 300 que le bureau d’étude avait nommé F.10/35. Ses ailes sont dotées d’un profil NACA 2213.

Le prototype a volé pour la première fois le piloté par Mutt Summers. Ses performances étaient telles que le Ministère de l’air a immédiatement commandé 310 appareils. Alors qu’il était encore aux mains des pilotes d’essai de Vickers, l’avion était déjà testé par les pilotes de la Royal Air Force. Reginald Mitchell est mort d’un cancer le , après avoir donné à son pays le plus beau chasseur de son temps.

C’est au Spitfire que nous, contemporains, associons la victoire de la bataille d’Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cependant, la victoire de la bataille d’Angleterre n’est pas simplement due au Spitfire, bien qu’il ait bénéficié de vitesses en palier et ascensionnelle supérieures à celles du Hurricane. C’est l’utilisation conjointe de ces deux chasseurs, tous deux armés de huit mitrailleuses Vickers de 7,7 mm, qui permit à la RAF de prendre l’avantage sur la Luftwaffe. Les Spitfire, rapides et agiles, ont été désignés pour s’attaquer aux chasseurs d’escorte tandis que les Hurricane, plus lents mais à la structure robuste, se chargeaient des bombardiers.

Au cours de l’automne 1940, les plaintes des pilotes concernant la faiblesse de la munition de 7,7 mm se multipliant, deux versions du Spit équipées de canons de 20 mm Hispano HS 404 et quatre Vickers, ont été mises en ligne. En raison d’enrayages trop fréquents, ces Spits Mk Ib et Mk IIb ont laissé la place au MkV armé d’une nouvelle version plus fiable du Hispano et équipé d’une évolution du Rolls-Royce Merlin.

Le Spitfire avait, outre son train étroit et donc dangereux, un défaut gênant : son faible rayon d’action. Ce facteur n’a pas joué durant la bataille d’Angleterre mais est devenu rédhibitoire quand la RAF est passé à l’offensive : en 1944 encore, ses Spitfire ne dépassaient pas le Rhin, alors que les P-51 américains, partant des mêmes bases anglaises et dotés du même moteur Merlin, allaient jusqu’à Berlin.

Source : Wikipédia France