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NPR | 29 June 2017

Review: Public Service Broadcasting, ‘Every Valley’

Stephen Thompson

At first, Public Service Broadcasting’s music scans as a lighthearted gimmick: A stripped-down band — led by a guy billed as « J. Willgoose, Esq. » — performs dramatic instrumentals over voiceovers from old newsreels, documentaries, propaganda and public-service materials. But as the U.K. group prepares to release its third album, it’s striking how sturdy and versatile that sound has become.

Every Valley isn’t Public Service Broadcasting’s first concept album; that would be 2015’s The Race For Space, which revisits in stirring fashion the historical saga referenced in its title. But the band’s thematic palette has grown dramatically on Every Valley, which uses the collapse of the coal-mining industry in South Wales as a backdrop for a poignant and sweeping statement on automation, as well as the vulnerability of workers and the communities they support. The story feels universal — and far more current than some of the old-timey voiceovers might suggest.

Best of all, the band’s sound has expanded to match its artistic ambitions. In « Progress, » Kraftwerkian rhythms, processed vocals and archival samples — « You owe much to these machines » — are set against choruses in which Camera Obscura‘s Tracyanne Campbell coos, « I believe in progress! » In « Turn No More, » Public Service Broadcasting enlists the guest vocals of Manic Street Preachers’ James Dean Bradfield, who gives Every Valley a jolt of seething protest music. « All Out, » on the other hand, bypasses the singing in favor of a few dramatic samples, which sit atop a bed of stormy post-rock drama; the song powerfully evokes the labor unrest at its heart, while also pummeling as hard as the band has ever pummeled before.

Public Service Broadcasting has been fun since the beginning — especially live, when the band performs in the shadows of evocative old filmed footage. On Every Valley, it achieves something even richer and harder to accomplish: relevance.

Source : https://www.npr.org/2017/06/29/532602552/first-listen-public-service-broadcasting-every-valley

NPR | 29 juin 2017

Chronique : Public Service Broadcasting – Every Valley

Stephen Thompson

Au début, la musique de Public Service Broadcasting semble être un gimmick léger : un groupe minimaliste – mené par un gars présenté sous le nom de “J. Willgoose, Esq.” – interprète des instrumentales dramatiques sur des voix off extraites de vieux films d’actualités, documentaires, images de propagande et du service public. Mais tandis que le groupe britannique se prépare à sortir son troisième album, il est frappant de voir combien ce son est devenu robuste et versatile.

Every Valley n’est pas le premier album concept de Public Service Broadcasting ; ce serait The Race For Space de 2015, qui revisite de manière émouvante la saga historique de la course à l’espace référencée dans son titre. Mais la palette thématique du groupe s’est dramatiquement agrandie sur Every Valley, qui utilise l’effondrement de l’industrie minière au Sud du Pays de Galles comme toile de fond d’une déclaration poignante et de grande envergure sur l’automatisation, ainsi que la vulnérabilité des ouvriers et des communautés qu’ils soutiennent. L’histoire semble universelle – et bien plus actuelle que certaines vieilles voix off pourraient suggérer.

Encore mieux, le son du groupe s’est agrandi pour aller avec ses ambitions artistiques. Sur Progress, des rythmes à la Kraftwerk, des chants transformés et des samples d’archives – “Vous devez beaucoup à ces machines” – sont installés contre des refrains dans lesquels Tracyanne Campbell de Camera Obscura roucoule, “Je crois au progrès !”. Sur Turn No More, Public Service Broadcasting engage le chant invité de James Dean Bradfield des Manic Street Preachers, qui donné à Every Valley un électrochoc de musique de protestation agitée. All Out, au contraire, contourne le chant en faveur de quelques samples dramatiques, posés sur un lit de drame post-rock tempétueux ; la chanson évoque violemment l’agitation de la main d’œuvre en son cœur, tout en tabassant aussi fortement que le groupe n’a jamais encore fait.

Public Service Broadcasting est marrant depuis le début – surtout sur scène, quand le groupe joue dans les ombres de vieux films évocateurs. Sur Every Valley, il atteint quelque chose d’encore plus riche et difficile à accomplir : la pertinence.

Traduction : 1er septembre 2024

NPR | 5 juillet 2017

Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf : Public Service Broadcasting à propos de l’histoire et de la narration

Jacob Pinter

Bien que connu surtout en tant que groupe, Public Service Broadcasting est tout autant un projet historique que musical. Fondé par J. Willgoose, Esq., le trio anglais utilise des archives, que ce soit des films ou des émissions de radio, pour écrire de nouvelles chansons autour. “On peut essayer de raconter les histoires du passé avec de la nouvelle musique – essayer d’apporter de nouvelles dimensions, je suppose”, explique Willgoose.

Pour son nouvel album, Every Valley, Public Service Broadcasting a puisé dans la véritable histoire d’un boom minier au Pays de Galles qui a contribué à faire prospérer les petites communautés – et l’effondrement de cette bulle industrielle qui s’en est ensuit à cause de l’innovation et la révolution techniques. Pour raconter cette histoire, le groupe s’est lourdement reposé sur l’énorme archive du British Film Institute d’images produites par le gouvernement, qui incluaient des films réalisés par le National Coal Board qui étaient diffusés aux mineurs dans les cinémas de l’époque.

À propos de la mission de Public Service Broadcasting
Ça a commencé comme une sorte de truc ironique dans lequel on déclarait “enseigner les leçons du passé via la musique du futur”. Et ça a toujours été une blague pour moi. Mais je pense qu’on a fini par prendre ça un petit peu plus sérieusement en ce qui concerne les leçons du passé et de le ramener à la surface, le réexaminer, le remettre en contexte grâce à la musique qu’on écrit autour, et fixer des limites entre le passé et le présent. C’est, pour moi, ce qui rend tout ça le plus intéressant. Ce n’est pas un exercice de nostalgie, c’est en fait une histoire de recadrage du passé.

À propos du processus du travail avec des images d’archive pour Every Valley
En gros, ils t’apportent ces boîtes de pellicules qui n’ont pas été ouvertes depuis de nombreuses années. Et ils montent ce film en 35 mm sur de vieux projecteurs Steinbeck et tu t’asseois là à le regarder via un minuscule viseur. En fait, j’ai dû emmener l’une des boîtes au technicien là-vas en disant, “Je n’arrive pas à l’ouvrir, tu fais quoi dans ce cas ?” Et il l’a juste jetée par terre et elle s’est ouverte [rit]. J’étais là, waou, on ne peut pas faire ça avec des disques durs.

À propos de la chanson Progress
La ligne “I believe in progress”, surtout dans le contexte de l’album, prend une sorte de signification à double tranchant. À un niveau, c’est une chanson pop assez superficielle, [mais] tu parles de progrès et de la poussée en avant incessante de la race humaine. [La technologie] s’est débarrassée de ce qui était un boulot dangereux et sale, mais au prix énorme pour les communautés qui comptaient dessus. On regarde le progrès, mais on regarde aussi ce qui est abandonné.

À propos de combien une contrainte créative peut être libératrice
Je pense que dès le départ, on a eu la question, “C’est un concept intéressant, mais allez-vous devenir à cours de matière ou d’idées ?” Pour moi, ça n’a jamais été une chose limitante. Ça a toujours été une chose vraiment libératrice parce qu’on peut se focaliser sur à peu près tout, et on peut traiter la matière à peu près de toutes les manières. C’est une manière libératrice de travailler, et ça libère l’imagination.

Traduction : 5 mai 2023