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VOSTOK 1

Mentionné sur Gagarin

Vostok 1 est le premier vol spatial habité de l’histoire spatiale et la première mission du programme Vostok. Le vaisseau soviétique Vostok 3KA est lancé le depuis le cosmodrome de Baïkonour avec à son bord le cosmonaute Youri Gagarine. Après avoir bouclé une orbite sans rencontrer de problème, le vaisseau a effectué une rentrée mouvementée mais a atterri sans encombre dans la région de Saratov.

Vostok 1 traduit à l’époque la supériorité du programme spatial soviétique dirigé par Sergueï Korolev sur le programme américain. En réaction à ce succès exploité habilement par la propagande soviétique, le président John F. Kennedy lancera le programme Apollo destiné à poser un équipage sur la Lune.

Membre principal :

Remplaçant :

  • Gherman Titov

Paramètres de la mission :

  • Masse : 4 725 kg
  • Périgée : 169 km
  • Apogée : 315 km
  • Inclination : 64.95°
  • Période : 89,34 minutes
  • NSSDC ID : 1961-012A
  • Identifiant : Кедр (Kedr – Pin de Sibérie)

Youri Gagarine a effectué une orbite, en 108 minutes, et est revenu sain et sauf ; il s’est éjecté de la capsule Vostok à 7 km du sol et a atterri avec son parachute. En effet l’atterrissage de la capsule aurait été trop rude pour le cosmonaute.

Les contrôleurs au sol n’ont su que l’orbite était stable que 25 minutes après le lancement. Le contrôle de l’altitude de l’engin était géré par un système automatisé. L’équipe médicale et les ingénieurs ne savaient pas comment le corps humain réagirait à l’absence de gravité. Pour cette raison, les contrôles de vol étaient verrouillés pour empêcher Gagarine de prendre un contrôle manuel. Les codes pour déverrouiller les commandes étaient placés dans une enveloppe embarquée, que Gagarine ne devait utiliser qu’en cas d’urgence. Vostok ne pouvait pas changer d’orbite, seulement d’altitude sur son orbite. Durant la majeure partie du vol, l’altitude du vaisseau pouvait fluctuer. Le système automatisé a ramené Vostok 1 dans l’alignement pour le rétro-freinage environ une heure après le décollage.

L’allumage des rétrofusées a eu lieu alors que le vaisseau Vostok survolait la côte occidentale de l’Afrique, près de l’Angola, à environ 8 000 km du site d’atterrissage sélectionné ; elles ont fonctionné durant environ 42 secondes. Pour des raisons de poids, il n’y avait pas de rétrofusées de remplacement. Néanmoins, au cas où les rétrofusées n’auraient pas fonctionné, dix jours de provisions étaient embarqués pour permettre au cosmonaute d’attendre que le vaisseau effectue une rentrée atmosphérique déclenchée par la dégradation progressive de son orbite sous l’effet de la traînée.

Après le freinage le module de service de Vostok (sharik) devait se détacher pour permettre à l’habitacle proprement dit (le module de descente), en forme de sphère, d’effectuer une rentrée atmosphérique dans de bonnes conditions. Mais les sangles qui solidarisaient les deux modules ne se sont pas coupées comme prévu. Le vaisseau a subi durant dix minutes des girations désordonnées avant que les sangles ne se consument et permettent au module de descente de se détacher et de prendre une orientation correcte.

La FAI a décidé en 1961 qu’un pilote devait atterrir avec sa capsule pour que le vol soit retenu comme vol spatial officiel par la Fédération. L’Union soviétique a soutenu que Gagarine avait atterri avec le Vostok, et la Fédération a validé le vol. Dix ans plus tard, il a été révélé que Gagarine s’était éjecté et avait atterri séparément du module Vostok.

Lorsque les officiels soviétiques ont rempli les formulaires de la FAI pour enregistrer le vol de Vostok 1, ils ont affirmé que le site de lancement était Baïkonour à 47° 22′ 00″ N65° 29′ 00″ E. En réalité, le site de lancement était près de Tiouratam à 45° 55′ 00″ N 63° 20′ 00″ E, à 250 km au sud-ouest de Baïkonour. Ils ont fait cela pour garder secret l’emplacement du centre spatial. Ironiquement, en 1995, les autorités russes et kazakhs ont renommé Tiouratam en Baïkonour.

La capsule de rentrée est désormais exposée au Musée de RKK Energia à Kaluga.

Déroulement de la mission :

  • Mercredi . Quelques instants avant le décollage, Youri Gagarine a enregistré cette déclaration : “Chers amis, connus et inconnus pour moi, mes chers compatriotes et toutes les personnes du monde ! Dans quelques instants, une puissante fusée soviétique va propulser mon vaisseau dans l’étendue de l’espace. Ce que je veux vous dire est cela. Toute ma vie est désormais devant moi comme une simple inspiration. Je sens que je peux accroître ma force pour faire avec succès ce que l’on attend de moi”.
  • Début du compte à rebours. Gagarine est dans le vaisseau Vostok 1 sur le pas de tir. Son image télévisée filmée par la caméra embarquée apparaît sur les écrans télé dans la salle de contrôle. Serguei Korolev dit dans un microphone : “Crépuscule appelle Pin (l’identifiant de Gagarine). Le compte à rebours va débuter”. Gagarine a répondu : “Reçu. Je me sens bien, excellent état d’esprit, prêt à y aller”.
  • 6h07 TU. Le décollage a lieu depuis le cosmodrome de Baïkonour (Tiouratam 45° 55′ 00″ N 63° 20′ 00″ E) dans la République soviétique du Kazakhstan. À la mise à feu et au décollage, Serguei Korolev dit dans la radio : “Étape préliminaire… intermédiaire… Principale… Décollage ! Nous vous souhaitons un bon vol. Tout va bien”. Gagarine a répondu : “Poyekhali ! (On est parti !)”.
  • 6h09 TU. Après deux minutes de vol les quatre propulseurs latéraux de la fusée Vostok ont consommé la totalité de leurs ergols ; ils s’éteignent et se détachent (T+ 119 s).
  • 6h10 TU. La coiffe couvrant Vostok 1 est larguée ce qui démasque le hublot situé au niveau des pieds de Gagarine et permet l’utilisation de l’appareillage d’orientation optique Vzor (T+ 156 s).
  • 6h12 TU. Après cinq minutes de vol l’étage principal de la fusée Vostok a consommé la totalité de ses ergols, elle s’éteint et se détache du vaisseau Vostok et du dernier étage. Celui-ci est mis à feu pour poursuivre la mise en orbite (T+ 300 s).
  • 6h13 TU. La fusée fonctionne toujours, propulsant Vostok 1 vers l’orbite. Gagarine déclare : “(…) le vol se déroule bien. Je peux voir la Terre. La visibilité est bonne. (…) Je peux presque tout voir. Il y a une certaine épaisseur d’espace sous la couverture de cumulus. Je poursuis le vol, tout va bien”.
  • 6h14 TU. La fusée fonctionne toujours, commençant à passer au-dessus de la Russie centrale. Gagarine déclare : “Tout fonctionne très bien. Tous les systèmes sont opérationnels. Continuons !”
  • 6h15 TU. Trois minutes après la mise à feu du dernier étage Gagarine annonce : “Zarya-1, Zarya-1 (la station au sol de Baïkonour), je ne vous entends pas très bien. Je me sens bien. J’ai le moral. Je poursuis le vol (…)”. Vostok 1 s’éloigne toujours plus du cosmodrome de Baïkonour et est en train de sortir de la portée radio de cette station.
  • 6h17 TU. Le dernier étage de la fusée Vostok s’éteint, dix secondes après le vaisseau se sépare et Vostok 1 atteint son orbite (T+ 676 s). Gagarine déclare : “Le vaisseau fonctionne correctement. Je peux voir la Terre par le viseur du Vzor. Tout se déroule comme prévu”. Vostok 1 passe au-dessus de la Russie d’Europe et commence à survoler la Sibérie.
  • 6h21 TU. Vostok 1 passe au-dessus du Kamtchatka et du Pacifique nord. Gagarine annonce à la radio : “(…) les voyants sont au vert sur le moniteur du mode de descente. Je me sens bien, et j’ai le moral. Les paramètres à l’intérieur du module sont les suivants : pression 1 ; humidité 65 ; température 20 ; pression dans le compartiment 1 ; premier automatique 155 ; second automatique 155 ; pression dans le système de rétrofusées 320 atmosphères (…)”
  • 6h25 TU. Alors que Vostok 1 entame la diagonale traversant le Pacifique qui va le mener du Kamtchatka à la pointe sud de l’Amérique du Sud, Gagarine demande : “Que pouvez-vous me dire à propos du vol ? Que pouvez-vous me dire ?”. Il demande des informations à propos de ses paramètres orbitaux. La station de contrôle de Khabarovsk répond : “Il n’y a pas d’instructions de n°20 (Serguei Korolev), et le vol se déroule normalement”. Ils disent à Gagarine qu’ils n’ont pas encore ses paramètres orbitaux, mais les systèmes du vaisseau spatial fonctionnent correctement.
  • 6h31 TU. Gagarine transmet à la station de Khabarovsk : “Je me sens en pleine forme, très bien, très bien, très bien. Donnez-moi des résultats du vol !”. Vostok 1 est près de l’horizon radio VHF de Khabarovsk et ils répondent : “Répétez. Je ne vous entends pas bien”. Gagarine transmet encore : “Je me sens très bien. Donnez-moi vos données sur le vol !” Vostok 1 sort du rayon VHF de la station de Khabarovsk et le contact est perdu.
  • 6h37 TU. Vostok 1 poursuit son voyage alors que le soleil se couche sur le Pacifique nord. Gagarine passe dans la nuit, au nord-ouest de l’archipel hawaïen. En dehors du rayon VHF des stations au sol, les communications doivent avoir lieu avec la radio HF.
  • 6h46 TU. Khabarovsk envoie le message “KK” en morse sur la radio HF de Vostok 1. Ce message signifie “Indiquez le monitoring des commandes”. Ils demandaient à Gagarine de confirmer que le système de descente automatique du vaisseau avait bien reçu les instructions envoyées depuis la station au sol. Gagarine a répondu à 06h48 TU.
  • 6h48 TU. Vostok 1 passe l’équateur à environ 170° Ouest, voyageant vers le sud-est et commence à traverser le Pacifique sud. Gagarine transmet par radio HF : “Je transmet le rapport normal : 9 heures 48 minutes (heure de Moscou), le vol se déroule avec succès. Le Spusk-1 fonctionne normalement. L’index mobile du moniteur de descente se déplace. La pression dans le cockpit est de 1 ; humidité 65 ; température 20 ; pression dans le compartiment 1,2 (…) Manuel 150 ; premier automatique 155 ; second automatique 155 ; réservoir des rétrofusées 320 atmosphères. Je me sens bien (…)”
  • 6h49 TU. Gagarine indique qu’il est passé sur la face nocturne de la Terre.
  • 6h51 TU. Gagarine indique que le système de contrôle de l’orientation utilisant un senseur solaire a été activé. Ce dernier est utilisé pour orienter correctement Vostok 1 avant d’effectuer le rétro-freinage. Le système de contrôle de l’orientation s’appuie sur deux systèmes redondants : un système automatique reposant sur un senseur solaire et un système de visée manuelle. Chaque système pouvait utiliser pour modifier l’orientation du vaisseau l’une des deux grappes de moteurs-fusées redondantes consommant de l’azote liquide et qui dispose de 10 kg de gaz par ensemble.
  • 6h53 TU. La station de Khabarovsk envoie à Gagarine ce message par radio HF : “Par ordre de n°33 (général Nikolai Kamanine) les transmetteurs ont été activés, et nous transmettons ceci : le vol se déroule comme prévu et l’orbite est comme calculée”. Ils disent à Gagarine que Vostok 1 est sur une orbite stable. Il confirme le message.
  • 6h57 TU. Vostok 1 est au-dessus du Pacifique sud entre la Nouvelle-Zélande et le Chili quand Gagarine envoie ce message : “(…) Je continue le vol, et je suis au-dessus de l’Amérique. J’ai transmis le signal télégraphique Activé”.
  • 7h TU. Vostok 1 passe le détroit de Magellan à la pointe sud de l’Amérique du Sud. Les informations de la mission Vostok 1 sont retransmises sur Radio Moscou.
  • 7h04 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, identique à celui émis à 06h48. Le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h09 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h10 TU. Passage au-dessus de l’Atlantique sud, le soleil se lève et Vostok 1 est à nouveau dans la lumière du jour. Vostok 1 est à 15 minutes de la manœuvre de freinage.
  • 7h13 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, identique à celui émis à 06h48. Moscou reçoit ce message partiel de Gagarine : “Bien reçu. Le vol se (…)”
  • 7h18 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h23 TU. Gagarine envoie le message de statut du vaisseau, le message n’est pas reçu par les stations au sol.
  • 7h25 TU Vostok 1 est à l’altitude de freinage. Les rétrofusées sont actionnées pendant environ 42 secondes comme le vaisseau est proche de l’Angola sur la côte ouest de l’Afrique. La manœuvre se déroule environ à 8 000 km du point d’atterrissage prévu en Russie.
  • De 7h25 à 7h35 TU. Dix secondes après la fin du freinage, les commandes sont envoyées pour déclencher la séparation du module de service et du module de descente. Certaines sangles ne se détachent pas et les deux modules du vaisseau restent attachés pendant 10 autres minutes. Vostok 1 passe la côte ouest de l’Afrique et continue à travers l’Afrique centrale vers l’Égypte.
  • 7h35 TU. Les deux modules du vaisseau spatial entament la rentrée et sont prises de mouvements giratoires anarchiques alors que Vostok 1 s’approche de l’Égypte. Finalement, les sangles brûlent et libèrent le module de rentrée, qui prend automatiquement une orientation correcte.
  • De 7h35 à 7h55 TU. La rentrée se poursuit au-dessus de l’Égypte et de la Méditerranée, près de la côte ouest de Chypre et de la Turquie centrale. Finalement, au-dessus de la Mer Noire, Vostok 1 continue à ralentir. Vostok 1 revient en Union Soviétique sur la côte de la Mer Noire près de Krasnodar. Gagarine subit une décélération de 8 g durant la rentrée.
  • 7h55 TU. Vostok 1 est toujours à 7 km du sol. La trappe est ouverte, et deux secondes plus tard Gagarine s’éjecte de Vostok. À 2,5 km d’altitude, le parachute principal est déployé. Le vaisseau et lui atterrissent en parachute à 26 km au sud-ouest d’Engels, dans la région de Saratov au sud-ouest de la Russie d’Europe par 51° N 46° E. Le Vostok 1 a atterri à 07 h 55 TU soit 1 heure et 48 minutes après le décollage. L’ouverture du parachute de Gagarine est déclenchée à une altitude plus élevée que celui du vaisseau (7 km contre 2,5 km) et il atterrit un peu plus tard vers 08 h 05 TU. Deux écolières ont assisté à l’atterrissage de Vostok et ont décrit la scène : “C’était une grande boule d’environ deux-trois mètres. Elle est tombée, puis elle a rebondi et est encore retombée. Il y avait un trou énorme là où elle a rebondi la première fois”. Un fermier et sa fille ont observé ce personnage vêtu d’une combinaison orange brillant avec un grand casque blanc atterrissant en parachute près du vaisseau. On rapporte que Gagarine aurait déclaré : “Lorsqu’ils m’ont vu dans ma combinaison spatiale traînant mon parachute en marchant, ils ont commencé à s’enfuir, effrayés. Je leur ai dit, n’ayez pas peur, je suis un Soviétique comme vous, qui revient de l’espace et qui doit trouver un téléphone pour appeler Moscou !”

Source : Wikipédia France