Chroniques

The Sunday Times | 9 juillet 2017

Public Service Broadcasting
Every Valley
Pias

Le déclin de l’industrie du charbon gallois ne semble pas être un sujet pop, mais dans les mains d’un groupe dont les albums ont exploré la course à l’espace et des inventions telles que la télévision couleur, il fournit de l’inspiration. Les Londoniens centrés sur les samples dévalisent les archives à la recherche d’images (dont la voix retentissante de Richard Burton) pour raconter un récit de communauté émouvant via la disco, le post-rock taciturne, l’électro fébrile et le folk charmant. James Dean Bradfield et Tracyanne Campbell de Camera Obscura apparaissent aux côtés d’une chorale d’hommes, de cuivre de mines et de cordes somptueuses.

LV

Traduction : 29 octobre 2019

The Times | 7 juillet 2017

Public Service Broadcasting – Every Valley

Pias. 4/5

Un petit farceur en ligne a dit de Public Service Broadcasting : “C’est ce qui arrive quand on ne plonge pas assez la tête des mômes du club d’échec dans les toilettes”. C’est une approbation terrible pour tabasser les intellos frêles, mais avec le penchant de PSB pour les samples vocaux vintages sur du rock progressif mordant et leur faiblesse occasionnelle pour les nœuds papillon, cela a un peu de vérité.

Pour leur dernier album en date, le trio londonien se tourne vers l’histoire de l’exploitation minière au Pays de Galles pour l’inspiration ; la voix maltée de Richard Burton ouvre l’album, louant “la démarche arrogante des seigneurs du front de taille”. À partir de là, c’est un voyage au travers les jours de gloire, les challenges et la mort éventuelle de l’industrie minière.

L’électro-pop Progress oppose la chanteuse invitée Tracyanne Campbell à des voix célébrant la technologie qui a mécanisé l’exploitation minière ; All Out comprend des guitares violentes sous les histoires orales de la grève des mineurs de 1984 ; et la poignante et larmoyante Mother Of The Village accepte la fin d’une tradition vieille de plusieurs siècles.

Take Me Home, sur laquelle le Beaufort Male Choir offre une éloge funèbre stoïque à la vie de village, referme une unique proposition : un album concept sur la dignité du travail.

Traduction : 20 juillet 2019

Electronic Sound | janvier 2015

Interstellar Overdrive

Public Service Broadcasting est l’un des groupes les plus passionnants et inhabituels de l’univers de la musique électronique. À la veille de la sortie de leur deuxième album extraordinaire, The Race For Space, le patron de PSB, J Willgoose Esq, explique sa fascination pour les samples inspirants, les mélodies qui tombent en cascade, les rythmes forts et envoyer des fusées vers la Lune.

Mark Rolland

Public Service Broadcasting est un phénomène particulier et un particulièrement anglais. Est-ce un groupe ? Est-ce un projet artistique ? PSB est certainement financé par Arts Council – et c’est en soi une indication du visage changeant de l’industrie musicale. C’est réconfortant de savoir que Arts Council considérera à placer des dollars du loto en deux gars qui se sont mis à créer un projet musical électronique fondé à la base sur le sample des Archives des films de la nation sur la seconde guerre mondiale.

“Le Guardian a déclaré qu’on était plus un concept qu’un groupe”, dit J Willgoose Esq, leader de Public Service Broadcasting portant velours côtelé et nœud papillon, autour d’une théière pour deux dans ce qui est possiblement le seul peu dans le Sud de Londres qui appartient au National Trust. “Je vois où ils veulent en venir, et je ne pense pas qu’ils le pensaient de manière péjorative, mais les gens nous l’ont depuis lancé dessus comme accusation. Je ne suis pas d’accord en quelque sorte. Les gens ne vont pas à des concerts pour voir des concepts, ils vont voir des groupes. Et si on n’était pas un groupe à l’époque, on l’est désormais”.

Peu importe ce qu’est PSB, J Willgoose Esq et son partenaire Wigglesworth sont populaires. Le duo a développé un nombre considérable de fans depuis les deux dernières années avec un mélange d’électrons et d’instrumentalisation live sous la forme de guitares, batterie et même un banjo, emballés et menés par une sorte de présentation léthargique de la BBC qui sort d’Oxbridge, vers 1950. Et tout cela sans maison de disques pour jouer de ses muscles marketing.

“Ce n’est pas quelque chose que beaucoup ont relevé, note Willgoose. Je n’arrive pas à trouver d’autre groupe qui joue à la Roundhouse sans label derrière eux. Peut-être que les choses changent. On a eu de la chance à avoir un peu de financement de la part de Arts Council, cependant, ce qui a définitivement payé les choses les plus chères sur notre nouvel album”.

The Race For Space, le deuxième album de Public Service Broadcasting, regorge de choses onéreuses. Trente cinq chanteurs et musiciens, dont le duo de dream pop Smoke Fairies, des altistes et une chorale assez grande, ont contribué à créer ce qui est un hommage musical aux 15 années qui se sont écoulées entre le lancement de Spoutnik en 1958 et la fin du du programme en 1972, 15 années durant lesquelles les États-Unis et la Russie se sont battus pour la suprématie dans l’espace.

Cela semble être une étape évidente pour un groupe dont la musique jusqu’ici s’est inspirée des exploits de la seconde guerre mondiale et la conquête de l’Everest. Le disque qui les a fait percer a été le single Spitfire. Réquisitionnant ironiquement une sensibilité décidément krautrock pour célébrer cette iconographie de temps de guerre des plus britanniques, c’est la chanson qui rend le public fou quand PSB la joue sur scène, avec son accroché de guitare lancinante et ses mélodies qui tombent en cascades. J Willgoose Esq et Wrigglesworth la jouent avec des images d’archives de l’avion de chasse qui tournoie dans le ciel derrière eux, donnent une impression d’admiration totale pour les héros du XXème siècle.

“Ce n’est pas quelque chose que j’aurais dit être très important pour moi avant Public Service Broadcasting, explique Willgoose. C’est vraiment bizarre ce que faire de la musique t’apprend sur toi-même. On te demande dans les interviews pourquoi tu as fait les choses d’une certaine manière et tu dois réfléchir à de vraies raisons académiques. Ce qui m’a le plus plu dans ce qu’on fait, c’est qu’il y a une positivité dedans, même dans les moments les plus sombres, et tous ceux qui me connaissent bien ne diront certainement pas que je suis une personne positive. Je suis l’une des personnes les plus pessimistes, autocritique et qui doute le plus de soi que vous pourriez rencontrer, alors je trouve ça vraiment bizarre que notre musique ressorte avec ce sentiment de croyance dans le monde à venir, un sentiment que tout ira bien”.

Peut-être que les pessimistes ne sont simplement que des optimistes contrariés ?

“Peut-être que j’ai trouvé une manière de faire sortir mon optimisme. Encore une fois, ma vision de l’album est enveloppé dans le doute et la négativité”.

Avec The Race For Space, PSB n’ont certainement pas penché pour l’option facile. Ils n’ont pas réécrit Spitfire de 10 manières différentes et sorti de collection de grosses chansons pour plaire au public. Bien qu’il y ait au moins un tel morceau sur l’album, la résolue Go, qui parle de l’alunissage d’Apollo 11, The Race For Space en entier exige un petit peu de ses auditeurs. Cela vaut peut-être la peine de noter la réponse au premier single de l’album, Gagarin, poussé par les cuivres, nommé d’après Youri Gagarine, le premier homme dans l’espace. Il semble que pas tout le monde veut de ses geeks électroniques en tweed préférés se la jouent funky.

Mais The Race For Space est une œuvre plus nuancée et soigneusement construite que ne le suggèrent Gagarin et sa fanfaronnade cuivrée. Il prend plusieurs moments et réussites significatifs de l’ère de la course à l’espace comme points qui ressortent pour créer de nouveaux morceaux de musique qui combinent un sens sérieux d’admiration pour leur sujet avec un paysage musical PSB désormais reconnaissable, bien que mûri.

L’album est quasiment d’une longueur provocante à démarrer. Le titre éponyme d’ouverture sample le discours de 1961 de JFK, dans lequel il exposé ses projets pour le programme spatial des États-Unis, avec une chorale céleste en fond sonore. Sputnik est un orbite de sept minutes de pulsations et bis métronomiques principalement subtils et se lâche avant de monter en crescendo qui n’est en fait jamais vraiment déterminé. Et puis Gagarin débarque. C’est assez un électrochoc au système. Une explosion de Funk superfly.

“C’est sorti comme ça, explique Willgoose. Pour en revenir au premier album, on s’en est plutôt bien sortis avec les critiques, mais il y en avait certains qui n’arrivaient pas à piger qu’on utilisait des samples et qu’on écrivait de la musique nouvelle autour d’eux. Ils disaient des choses comme [adopté une voix de critique furieux], les samples n’ont rien à voir avec la musique ! Ça ne rime à rien ! Argh ! On aurait dit que ça les ennuyait vraiment. Avec ce disque, je voulais continuer la relation non-littérale entre la musique et les samples, plutôt que suivre une route SF au son Sixties comme l’original Radiophonic Workshop, ce à quoi je pense certains s’attendaient probablement.

“En regardant des images de l’époque et écoutant certaines citations, Youri Gagarine semblait être une personnalité hors du commun, même s’il ne mesurait que 1.57m. C’était l’homme le plus célèbre au monde. Il était à la une de tous les journaux partout. Il a ouvert un passage vers les étoiles et c’était le héros ultime, le symbole du triomphe de l’humanité sur la nature. Ça m’a frappé que la chanson devrait essayer de capturer une partie de cette exubérance et énergie et traduire ça en quelque sorte en musique. J’aime la manière dont ce n’est pas vraiment ce à quoi vous vous attendiez. Ce n’est pas pour rien que les cuivres soient tellement dans ta face. C’est censé être une déclaration, il dit qu’on ne va pas faire simplement les bonnes vieilles choses. Il y a bien plus en nous que ça”.

Quelques semaines avant que cette interview n’ait lieu, le SpaceShipTwo de Virgin Galastic s’est écrasé dans le Désert des Mojaves, avec la perte d’un pilote. Le programme Apollo à eu sa propre tragédie en 1967, avec un incendie lors d’un lancement d’essai pour Apollo 1 qui a tué les trois astronautes à bord. Voyager dans l’espace est une activité dangereuse et Mr Willgoose a pensé qu’il devait reconnaître cela. Le résultat est un morceau intitulé Fire In The Cockpit.

“J’avais de gros doutes à propos de nous essayant de traiter ça, admet-il. Mais tous les récits d’astronaute que j’ai lus et certains livres que j’ai lus semblent tous suggérer que, bien que ces morts aient été terribles, elles sont sauvé plus de vies qu’elles n’en ont coûté. Elles ont probablement sauvé les vies de neuf à 12 astronautes. Alors c’était un grand événement en ce qui concerne les implications qu’il a eu pour tout le projet Apollo, dont Apollo 8 allant vers la Lune plus tôt que prévu et l’entreprise risquée qu’ils ont fait en faisant ça, et il semblait que ça aurait été plus irrespectueux de l’omettre”.

Les lignes de violoncelles élégiaques de Fire In The Cockpit émergent d’un bruit blanc de signaux radio et de sonorités électroniques sombres, fournissant une toile de fond d’une noirceur appropriée pour la voix sample annonçant l’accident Apollo 1.

“On ne pouvait aucunement prendre une approche différente, raconte Willgoose. Mais je ne voulais pas que ce soit trop larmoyant, trop mélodramatique. Je me souviens que quand on enregistrait les violoncelles, un des altistes qui venait de jouer sur Gagarin s’est penché vers moi en demandant, Tu ne veux pas rajouter du vibrato ?, mais je ne voulais pas que ce soit poussé trop loin. Je voulais que ce soit un traitement direct et terrifiant de ce qui était un événement horrible”.

Dans l’ensemble, The Race For Space est un album discret. Il contourne l’approche SF néon évidente pour une interprétation plus réfléchie sur le sujet. Même la masterisation du disque elle-même est contenue.

“Ce n’est pas ridiculement fort, pas un signal carré qui vous agresse pendant 45 minutes, explique Willgoose. Qui te fatigue les oreilles et je ne veux pas que ce soit comme ça. Tu veux qu’il y avait une raison de revenir à l’album. Je pensais à Kid A de Radiohead, dans la texture autant que tout le reste, et j’essayais d’aller vers ça”.

Il demeure nerveux à propos de l’accueil de l’album, cependant.

“Je serais assez contrarié si les gens qu’on a emmenés avec nous à ce point disaient tout à coup, C’est horrible, espèces d’idiots, et s’en allaient. Au plus profond de moi, je ne crois pas qu’ils le feront. Je pense que l’album est assez bon, même si ce n’est pas possiblement ce à quoi les gens s’attendaient. Mais c’est délibéré. Il est censé surprendre et défier dans plusieurs domaines. Il n’est pas conçu pour être dangereux”.

Willgoose et Wrigglesworth n’ont pas encore révélé ce qu’ils projettent pour leurs concerts quand ils tourneront The Race For Space (“On garde ça pour nous, bien que ce sera spécifique à l’espace”), mais les costumes d’astronautes qu’ils portent pour le clip de Gagarin coûtent 2000 £, alors s’ils ne les emploient pas d’une quelconque manière alors ils n’en auront pas pour leur argent. Et la théâtralité affectée au cœur de l’esthétique Public Service Broadcasting – les pseudonymes, le nœud papillon et les lunettes, l’air général du décodeur d’Enigma – se prête certainement à bien s’habiller.

En y réfléchissant, c’est plutôt du prog-rock, n’est-ce pas ? D’une manière intentionnelle, hors contexte (alors sans les cheveux longs, les pochettes d’album de Roger Dean et les solos horribles) et du XXème siècle, entendons-nous bien.

“Je ne suis pas fan du prog des années 1970, déclaré Willgoose. Même Genesis au début, ce qui serait grandement accepté, je suppose. Définitivement avec des flûtes. Les albums concept m’ont toujours terrifié un peu, et on a fini par en faire au moins un, probablement deux. C’est une situation très étrange dans laquelle se retrouver.

“En ce qui concerne la scène, c’est fondé sur des groupes que j’ai vus qui ont mis quelque chose de différent dans leurs sets, plutôt que ceux où le concert sonne exactement comme l’album et la présentation est ennuyante et on dirait qu’on est censés être reconnaissants de même être dans la même pièce qu’eux. Ce n’est pas une raison de dépenser 30 £. Une grande partie vient d’une expérience formatrice à regarder les Flaming Lips. C’est plus le côté performance des choses et c’est une manière de compenser le fait qu’on n’est pas des personnes très charismatiques sur scène, on ne saute pas partout comme Biffy Clyro. C’est une question de vouloir monter un bon spectacle, vouloir divertir les gens, et transformer vos faiblesses en forces”.

The Race For Space est sorti sur Test Card Recordings


PUBLIC SERVICE BROADCASTING
The Race For Space
Test Card Recordings

Les multi-instrumentalistes du Sud de Londres regardent vers les étoiles à la recherche de l’inspiration terrestre.

Inform, Educate, Entertain de Public Service Broadcasting était soutenu par un surplus de créativité et d’ambition. C’était un premier album remarquable, avec une cohérence et une confiance qui sonnaient comme l’œuvre d’artistes qui faisaient de la musique depuis des années. Pour tous ceux inquiets que son successeur pourrait être entravé par un épuisement d’idées, aucune telle anxiété n’est nécessaire. Bien que ce deuxième album revisite le modèle musical du premier en ce qui concerne ses textures multiples, ses couches et son utilisation des samples, The Race For Space comprend une collision de genres apparemment disparates à l’éclectisme impressionnant, le tout étayé par l’usage de l’électron innovateur de manière fiable de PSB.

The Race For Space est vraiment un album concept, mais il est heureusement plus éclairé par l’esthétique post-moderne de Factory Records que les petits plaisirs prog-rock de groupes tels que King Crimson et ELP. Les thèmes de l’album sont révélés de son ouverture éponyme, collage délicat de notes ambiantes accompagnées par des bribes du discours marquant de John F Kennedy expliquant sa vision de l’exploration de l’espace et son importance dans l’histoire de l’humanité, illustrant la passion que J Willgoose, Esq et Wigglesworth de PSB ont pour cette sorte d’intérêts scientifiques et interstellaires.

Bien qu’il manque par occasions à l’enregistrement l’impact immédiat de Inform, Educate, Entertain, il y a beaucoup de méandres dans des directions inattendues, pleins d’explorations difficiles de nouvelles directions de son. Le jazz-funk dément de EVA et l’harmonie teintée des Baléares de Valencia, qui comprend une vraie voix féminine humaine, en sont deux bons exemples. Gagarin fournit de manière similaire une excursion surprise sur un dance floor futuriste, avec un excellent travail de fret et de puissants coups de cuivre. Go est le morceau le plus entraînant et contagieux ici et illustre juste combien le duo est habile pour fusionner une sensibilité pop naturelle avec des paysages sonores expérimentaux et des samples rythmiques sans transition.

Centrale au succès de l’album, la manière avec laquelle la musique évoque la grandeur et l’émerveillement de la course à l’espace actuellement stoppée, servant de document à la nostalgie plaisante d’une ère révolue. Tandis que la majorité des morceaux sont résolument optimistes et de célébration, l’un des moments les plus émouvants est Fire In The Cockpit, morceau d’humeur inquiétante combinant des samples décrivant la tragédie de l’incendie d’Apollo 1 et des vagues ronronnant es de parasites et de bruit blanc. The Other Side pendant ce temps revisite la première mission habitée en dehors de l’orbite de la Terre, les samples détaillant le silence radio tendu que les astronautes d’Apollo 8 ont connu quand ils ont voyagé du côté de la face cachée de la Lune et le soulagement de réémerger dans la portée de transmission et le guidage du centre de contrôle.

L’effort et la réussite humains, que ce soit sur Terre ou dans l’espace, sont restés des thèmes récurrents pour l’œuvre de Public Service Broadcasting – et ils devraient être applaudis pour les célébrer d’une manière qui est attachante et inspirante. The Race For Space est un album fascinant et grandement accompli qui fait référence au passé, tout en contemplant courageusement l’avenir.

Miles Picard

Traduction : 6 mai 2018

The News | 27 avril 2015

Chronique : Public Service Broadcasting à The Pyramids Centre de Southsea

Il n’y a vraiment personne en ce moment qui ressemble à Public Service Broadcasting

Ressemblant à un professeur des années 1950 – veste en tweed, nœud papillon et grosses lunettes – J Willgoose Esq, est le leader apparent. Mais le multi-instrumentaliste ne parle qu’à travers des samples vocaux à partir de son ordinateur ce qui donne l’impression de discuter avec une Dictée Magique, tandis que son faire-valoir Wrigglesworth laisse sa batterie parler et le nouvel homme JF Abraham ajoute de la basse et de la trompette.

Avec un nouvel album focalisé sur la course à l’espace, leur son rétro-futuriste raconte l’histoire des années 1957 à 1972, utilisant des images d’archives des moments clés. Dans l’arène live, cela se traduit également par des images vidéo de l’époque diffusées sur de grands écrans et des piles de téléviseurs cathodiques sur les côtés de la scène.

Sans mentionner la réplique de Spoutnik qui s’élève au dessus de la scène et qui a distinctivement plus de LED claquantes que le satellite soviétique original.

Les clous incluent le groupe de première partie, les Smoke Fairies de Chichester, qui revient sur scène pour interpréter sa partie sur Valentina, et la salle plongée dans l’obscurité durant The Other Side, qui raconte l’histoire de Apollo 8, le premier vaisseau habité à tourner autour de la Lune.

Au moment du rappel, nous avons une section de cuivres de trois hommes sur scène, J a revêtu une veste argentée brillante (mais il nous assure qu’il a toujours le tweed en dessous) et il y a même un astronaute qui danse. Gagarin est le morceau le plus funky qu’ils aient enregistré en date, mais le final d’une plus vieille chanson, Everest, emmène les choses vers un nouveau sommet.

PSB créent l’hommage musical le plus incroyable à l’entreprise humaine. Si vous en avez l’opportunité, allez les voir.

Chris Broom

Traduction : 28 mars 2017

The Bristol Post | 24 avril 2015

Public Service Broadcasting. O2 Academy, Bristol
Mike Norton 5/5

Il y a eu tellement de moments de beauté sublime durant cette performance stellaire que c’est quasiment impossible d’en choisir un. Mais, pour moi, le clou est arrivé juste à la moitié quand les deux chanteuses du groupe talentueux de première partie, les Smoke Fairies, sont revenues sur scène pour chanter Valentina.

Ce n’est pas une chanson compliquée. Un roulement de tambour intelligent et sautillant. Un arpège plaintif conçu sur une guitare de l’espace. Une vague de remblai électronique. Et les deux femmes chantant le mot “Valentina” entre elles. Mais la somme de ces parties était simplement splendide – poignante, envolée et hypnotisante. Quand la chanson s’est finie et que les applaudissements se sont tus, le public comble de l’O2 Academy semblait quasiment réduit au silence sous le choc. Et puis une femme vers le fond a dit : “Votre groupe est génial”. Elle ne l’a pas crié. Elle l’a juste dit assez fort. Et elle a parlé pour tout le monde ici.

Public Service Broadcasting ont parcouru beaucoup de chemin depuis leur dernière fois à Bristol en novembre 2013. Avec un seul album à leur actif, je me demandais alors si leur idée de créer des chansons autour de samples de films d’information des années 1940 et 1950 était viable. Le second album de cette année, The Race For Space – qui prend des samples des programmes spatiaux américain et russe des années 1960 – a prouvé que ce l’est.

Sur scène, il n’y a que quatre membres du groupe. Le “leader” et virtuose musical J Willgoose esq (qui ne chante ou ne parle pas), le superbe batteur Wrigglesworth, l’expert audio-visuel Mr B (inventeur d’un Spoutnik miniature qui s’est élevé de la scène durant le set) et le nouveau membre JFAbraham aux percussions, à la basse et au bugle. Il y a eu aussi l’apparition surprise d’une section de cuivres sur quelques morceaux.

De manière intéressante, l’âge moyen du public (probablement des quarantenaires et plus) était considérablement plus élevé que celui du groupe lui-même. C’est probablement pourquoi, malgré les rythmes effrénés de nombreuses chansons, il n’y a pas eu de pogo, aucune exubérance devant. Au pire, j’ai vu des hochements de tête répandus et enthousiastes.

Le mélange intelligent du groupe de voix et d’images du passé avec des instruments live et une kyrielle de technologie musicale moderne est une formule distincte et gagnante. Mais ils sont drôles, aussi – utilisant des samples pour parler au public, nous disant à un moment de nous calmer.

Certaines des chansons les plus anciennes sont rapidement devenues des piliers – Night MailThe Now GenerationTheme From PSB et If War Should Come ont toutes été très bien reçues. Et les applaudissements les plus forts de la nuit ont été réservés à Spitfire et Everest – apogée d’un tour de force absolu de rappel.

Mais GagarinGo! et The Other Side extraites du nouvel album étaient également magnifiques.

Assez simplement, nous regardions un groupe au sommet de son art. Quelques fois durant le set, les membres se sont envoyés des sourires. Ce qu’ils font est excellent. Et ils le savent.

Traduction : 11 mars 2017

Wales Online – 27 novembre 2015

Public Service Broadcasting remplissent leurs devoirs avec un génie entraînant
4/5

Pour les non-initiés, Public Service Broadcasting peuvent apparaître un peu comme une énigme.

Ce n’est certainement pas votre groupe habituel, dans le sens où ils n’ont pas de chanteur à vrai dire, préférant utiliser une combinaison bizarre de vieilles images de films d’actualité, des films d’information publique, comme le suggère leur nom, plus tout un tas de bizarrerie geek, le tout mélangé pour mettre en valeur un méli-mélo technologique et électronique assez divers.

Se composant des curieusement nommés J. Willgoose, Esq. à la guitare et aux claviers et de Wrigglesworth à la batterie, ce duo basé à Londres a créé un son et un look assez uniques qui sont à la fois innovants et inspirants avec leur fusion d’ancien et du très nouveau.

C’était un régal de voir un banjo et un bugle aux côtés d’une collection de claviers et c’était ce contraste et ce mélange éclectique qui éblouissait et étonnait à la fois.

Assistés et soutenus par la section de cuivres occasionnelle et le talentueux JF Abraham à la basse, aux claviers, aux percussions et au susmentionné bugle ainsi que Mr B en charge des visuels tout aussi impressionnants d’un âge principalement révolu, donnant à la soirée un côté années 1950 désuet.

Avec la seule interaction verbale entre le groupe et le public étant une voix générée par ordinateur samplée à la Stephen Hawking déclenchée par un pad, le groupe a certainement mis en valeur son image mais de manière ironique.

Leur apparence d’intello s’avérant trompeuse tandis qu’ils se mettent à créer un mélange goûteux de funk entraînant et d’électronica pop.

De leur intro décontractée en un Sputnik pulsatif, c’était des choses assez passionnées jouées dans une bonne humeur qui a ravi la foule compacte, avec Go! extrait de leur dernier album The Race For Space gardant la vitesse et le public sautant.

Cependant, c’était Everest, vers la fin, avec des images saisissantes en noir et blanc de Hillary et Tenzing accompagnant parfaitement la grande musique qui a fourni le clou de la soirée et de manière véritablement novatrice, un drapeau fermement placé sur un pic musical.

Tony Woolway

Traduction : 8 février 2017

Uncut | mars 2015

PUBLIC SERVICE BROADCASTING The Race For Space
Test Card Recordings 7/10

Le duo vêtu de velours côtelé abandonne le kitsch et regarde vers les cieux

Si le dernier album de Public Service Broadcasting a créé des collages musicaux à la Avalanches, mélangeant des samples de films d’information publique avec des banjos et des rythmes, le deuxième LP du duo londonien est un effort plus focalisé, se concentrant sur les aventures de l’homme dans l’espace. Ce n’est pas une nouveauté rétro-kitsch mais un hommage saisissant à une période extraordinaire de l’histoire, la plupart tiré de l’archive BFI et filtré dans de l’électronica style Jean-Michel Jarre (Sputnik), de la soul funk des années 1970 (Gagarin) et, sur Valentina, hymne à la première femme dans l’espace, du post-rock. Riche et évocateur, The Race For Space est le son de deux jeunes hommes contemplant les cieux en rêvant.

Fiona Sturges

Traduction : 28 janvier 2016

South Wales Argus | 27 novembre 2015

Public Service Broadcasting – Cardiff University

Il était approprié que Public Service Broadcasting aient choisi de faire leur retour gallois à l’université de Cardiff jeudi dernier.

La musique qui a pour but de donner des leçons du passé via la dextérité moderne a été chaleureusement accueillie par le public – tapageur dans leur révérence – du groupe conceptuel.

Le duo londonien a lancé sa tournée britannique, tronquée pour raisons personnelles, avec style – apportant ses transmission audio-visuelles typiques à la capitale galloise.

Constitué du multi-instrumentaliste J. Willgoose, Esq. et du batteur/percussionniste Wrigglesworth, une cavalcade musicale de genres différents s’en est ensuit – ainsi que des thèmes.

Leur album le plus récent, The Race For Space, couvre tout naturellement l’ascension de l’humanité vers les étoiles mais le duo n’a pas peur de pousser les frontières du temps ainsi que de l’espace.

Les moments historiques apparaissaient au premier plan des performances, de la livraison du courrier par trains à vapeur au flegme montré par la Grande-Bretagne durant le Blitz en passant par les courses d’endurance de patinage de vitesse aux Pays-Bas.

Ce qui est le plus plaisant chez cette cacophonie de lumières et de sons, c’est la variété présente dans la performance – une fusion de synthés, banjos et images d’archives avec la base batterie/guitare de la musique moderne.

Le duo, qui ressemble à deux professeurs d’histoire retrouvés abandonnés dans le département musique de toute école secondaire, est une force sur laquelle compter pour les aventures ouvertes à sa musique.

Steven Prince

Traduction : 15 novembre 2016

eGigs.co.uk | 30 novembre 2015

Public Service Broadcasting (PSB) ont commencé à transmettre en 2010 en tant que collaboration entre J. Willgoose, Esq (Samples, guitare) et Wrigglesworth (Batterie). Ce qu’ils ont concocté, c’était un mélange homogène de funk et d’électronica entrecoupé de samples vocaux de films d’information publique et autres diffusions historiques. Ils se sont formellement présentés en 2013 avec l’arrivée du premier album Inform-Educate-Entertain. La question était, pourraient-ils entretenir cette approche unique à la musique et l’écriture ? Ou s’avérerait-elle être un intérêt éphémère à la girouette ? La sortie de leur second album The Race For Space (2015) a prouvé que le duo était assez preste pour consolider et construire sur ce qu’ils avaient déjà atteint. Après une saison festivalière chargée, ce soir ils reviennent à Cardiff au début de leur première grande tournée en tête d’affiche.

La courte animation qui passe à l’écran juste avant le début du concert est un coup de génie. Elle parle en gros des horreurs qui arrivent à un personnage fictif que tout le monde fuit en conséquence de son comportement anti-social à filmer un concert entier sur son téléphone. Son décès éventuel est accueilli par une vague d’applaudissements.

Tandis que PSB montent sur scène, à moins que je ne sache plus compter, le duo a doublé. Sans doute pour affronter les challenges de la reproduction des complexités de leurs enregistrements dans un environnement live. Il est inutile de dire qu’ils ont tous le look de l’emploi dans une sorte de chic geek. Un Signal 30 exubérant est envoyé tôt dans le set prenant ainsi le public dans leurs mains. Comme quiconque ayant vu PSB live le saura, le groupe utilise de manière assez divertissante des samples vocaux comme plaisanterie entre les chansons. Nous avons tout d’un “hello Cardiff” à beaucoup de “simmer down” (“du calme !”) qui est livré pour plaisanter. Comme on pouvait s’y attendre, et tandis que le set progresse, nous entendons des extraits de leur dernier album. Tous sont chaleureusement accueillis, du sombre Sputnik à l’électrisant Go qui pousse le public à chanter en chœur. La vitesse s’accélère encore plus avec un effréné Spitfire, c’est à des moments comme celui-ci qu’ils semblent intouchables. Je ne sais pas si c’est intentionnel, mais c’est le multi-instrumentaliste J J Adams qui vole la vedette avec sa prestation sociable paraissant aimer (et savourer) chaque moment.

Comme c’est la coutume pour la plupart des groupes live, après une courte intervalle, nous accueillons à nouveau PSB sur scène pour un rappel. Aussi ordinaires que sont les rappels, celui-ci semble être un geste  très approprié de la part du groupe pour tout le soutien que les fans leur ont donné ce soir. Les rangs de PSB gonflent à nouveau alors qu’ils sont rejoints par une section de cuivres de 3 hommes pour gonfler à bloc Gagarin où je me retrouve brusquement au milieu de ce que je pourrais au mieux décrire comme une fête funkadélique. C’est un moment simplement joyeux, et pour en rajouter à l’exubérance sur scène se trouve un astronaute dansant avec des pas de ouf ! Il est clair que moi, le public et PSB sommes tous sur la même fréquence. Ce qui est également apparent, c’est que Public Service Broadcasting existent dans un univers de possibilités infinies, et j’ai hâte d’en explorer chacune.

Kevin Pick

Traduction : 26 décembre 2016

HMV.com | 30 novembre 2015

Public Service Broadcasting @ Cardiff Y Plas

Les excentriques acclamés Public Service Broadcasting sont passés par Cardiff cette semaine et nous étions là pour les chroniquer…

Qui ?
Les sampleurs rock-indé prog les plus dans l’espace, Public Service Broadcasting, tournant leur nouvel album, The Race For Space

Où ?
À Y Plas dans l’université de Cardiff.

Était-ce complet ? Et comment était le public ?
La salle elle-même s’est beaucoup animée avant avec tout le monde essayant d’avoir la meilleure vue de la scène. PSB n’est pas le genre de groupe avec qui le public chante ou danse, cependant ce qui se rapproche le plus, c’est durant Go.

Alors comment était le set ? Qu’ont-ils joué ?
Le set est fréquemment surprenant et toujours divertissant dès le début. On nous offre une courte infomerciale concernant l’étiquette correcte en concert en termes de prise de photo et de parler fort. Ce ton ironique est commun tout au long du set.

Ouvrant avec Sputnik extrait de The Race For Space, c’est un développement lent mais il établit parfaitement chaque membre du groupe et met en lumière la progression de leur musique. En comparaison, Signal 30 suit, qui s’il n’y avait pas les samples est la chose la plus proche du rock direct qu’ils puissent faire et il s’anime encore plus sur scène.

Tout au long du set, nous voyons une multitude d’instruments des standards claviers, basse et guitares à des cuivres, des bugles et même un banjo sur Theme From PSB. Les lumières qui accompagnent durant ces chansons dont Night Mail sont très impressionnantes, racontant une histoire tout en jouant en même temps.

Dévoilant la nouvelle chanson Korolev pour la première fois ce soir, nous avons l’impression de se faire offrir un véritable cadeau avec la meilleure chanson sur le patinage sur glace néerlandaise que vous n’entendrez jamais ! Tandis que le public entend les notes d’ouverture de Spitfire, extrait de leur premier album, elle reçoit les plus grands hourras de la soirée jusqu’ici.

Les suivants arrivent au milieu de The Other Side qui raconte vraiment une histoire via ses samples et son utilisation des lumières. Tandis que le vaisseau de l’histoire voyage du côté de la face cachée de la Lune, la scène est plongée dans l’obscurité jusqu’à ce que quelques étoiles pendues au plafond s’illuminent. Tandis que le groupe revient, la foule applaudit avec les images.

Go est ce qui se rapprocherait le plus à un public qui chante en chœur tandis que le rappel Gagarin est ce qui se rapproche le plus d’une danse. Accompagnés par des costumes voyants, des cuivres groovants ainsi qu’un astronaute dansant au fond, c’est génial de voir le groupe qui ne se prend pas trop au sérieux et qui s’amuse autant que le public.

Ont-ils mis le feu ?
Les lumières sont très impressionnantes, accompagnés par des écrans au fond diffusant les images qui vont avec la musique. Chaque membre du groupe sont des personnages en eux-mêmes, apportant un sens de l’humour aux événements et s’y jetant dedans.

De bonnes plaisanteries entre les chansons ?
Le groupe eux-mêmes ont leurs propres pseudonymes alors il n’y a pas de véritable communication verbale avec la foule. Pourtant le leader J. Willgoose, Esq. communique avec la foule via son ordinateur ce qui maintient vraiment leur sens de l’humour qu’ils ont avec tout le monde.

Quel a été le clou du set ?
Le nouveau single Korolev se démarque du reste, en particulier quand les cuivres arrivent et passent la vitesse supérieure.

Où puis-je les voir après ?
La tournée passe par Londres en arrivant l’année prochaine à Leeds, Édimbourg et Liverpool. Ils font également un énorme concert avec les Manic Street Preachers au Liberty Stadium de Swansea en été.

Dan

Traduction : 10 novembre 2016