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EVEREST | Montagne

Mentionnée sur Everest

L’Everest, en tibétain ཇོ་མོ་གླང་མ, Chomolungma, en népalais सगरमाथा, Sagarmatha, aussi appelé mont Everest, est une montagne située dans la chaîne de l’Himalaya, à la frontière entre le Népal (Sagarmatha) et la Chine (Tibet).

Il est aperçu par des Européens pour la première fois en 1847 puis, après quelques années d’observations et de calculs, son altitude est établie à 8 848 mètres et il est identifié comme le plus haut sommet du monde au-dessus du niveau de la mer. Cette caractéristique lui vaut d’être baptisé de son nom actuel par les Occidentaux en 1865 et, dès les années 1920, de lui attirer l’intérêt des alpinistes qui se lancent à l’assaut de ses pentes. Plusieurs expéditions, en particulier britanniques, se succèdent depuis le Nord. Toutefois, les conditions climatiques extrêmes font leurs premières victimes, parmi lesquelles George Mallory et Andrew Irvine, en 1924, dont on ne saura probablement jamais avec certitude s’ils ont atteint le sommet. En 1950, le Népal autorise l’accès à la montagne depuis le Sud offrant des possibilités d’ascension par l’arête Sud-Est, moins périlleuse. Finalement, trois ans plus tard, Edmund Hillary et Tensing Norgay réussissent à vaincre l’Everest. Dès lors, les exploits en tous genres s’enchaînent, alimentant les fantasmes populaires ; mais, en 1996, une série d’accidents mortels vient rappeler les dangers liés à la montagne, portant de nos jours à plus de 200 le nombre de victimes. Pourtant, le tourisme de masse se popularise, fragilisant le milieu naturel malgré les créations du parc national de Sagarmatha en 1976 et de la réserve naturelle du Qomolangma en 1988. Ainsi, plus de 14 000 alpinistes ont tenté l’ascension depuis 1922 et plus de 4 000 l’ont réussie, bien aidés, pour la majorité d’entre eux, par les porteurs sherpas.

Identifié comme “pic B” à partir de 1847 (car le Kangchenjunga était considéré à cette époque comme le plus haut sommet du monde) puis appelé “pic XV” en 1849 (numération romaine de Michael Hennessy, arpenteur général britannique, nommant les sommets de la chaîne de l’Himalaya d’est en ouest), la montagne acquiert en 1865 son nom anglais qui lui est donné par Andrew Waugh, alors arpenteur général britannique des Indes orientales. Généralement, le nom local est respecté, à l’instar du Kangchenjunga et du Dhaulagiri, mais le Népal et le Tibet étant fermés aux voyageurs étrangers, il écrit :

“Mon respecté chef et prédécesseur le colonel Sir George Everest m’a enseigné à désigner tout objet géographique par son véritable nom local ou indigène. Mais voici une montagne, probablement la plus haute au monde, dont nous n’avons pu trouver aucun nom local. L’appellation indigène, si elle en a une, ne sera très probablement pas découverte avant que nous soyons autorisés à pénétrer au Népal. En attendant il m’incombe le privilège comme le devoir d’assigner… un nom, par lequel cette montagne puisse être connue des citoyens et des géographes et devenir un mot d’usage courant dans les nations civilisées”.

— Andrew Waugh, Proceedings of the Royal Geographical Society of London

Pourtant, de nombreux noms locaux existent, le plus connu étant probablement depuis plusieurs siècles l’appellation tibétaine Chomolungma figurant même sur une carte de 1733 publiée à Paris par le géographe français Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville. Quoi qu’il en soit, Waugh prétexte qu’avec la pléthore de noms locaux, il aurait été difficile d’en favoriser un plus répandu parmi les autres. Il décide alors de le baptiser d’après son prédécesseur de 1830 à 1843, d’abord en utilisant l’orthographe Mont Everest puis Mount Everest. Pourtant, celui-ci objecte en 1857 que le nom est impossible à écrire en hindi ou à prononcer par les “natifs de l’Inde”. Malgré cela, la Royal Geographical Society l’entérine officiellement en 1865, soit un an avant la mort de George Everest. La prononciation anglaise moderne d’Everest (API : [ˈɛvərɪst] ou [ˈɛvrɪst]) est d’ailleurs différente de la prononciation du nom de famille qui était [ˈiːvrɪst]. La prononciation française, quant à elle, diffère encore de l’original, puisque l’on dit [ˈevrɛst].

Le nom tibétain est donc Chomolungma ou Qomolangma (ཇོ་མོ་གླིང་མ) signifiant la “Déesse (Chomo) mère (suffixe ma) des vents (lung)” et la translittération en chinois est Zhūmùlǎngmǎ Fēng (chinois simplifié : 珠穆朗玛峰, chinois traditionnel : 珠穆朗瑪峰) ou Shèngmǔ Fēng (聖母峰) signifiant “déesse de l’univers” tandis que la traduction littérale donne Shèngmǔ Fēng (chinois simplifié : 圣母峰, chinois traditionnel : 聖母峰). En ancien sanskrit, la montagne a pour nom Devgiri, en français “la montagne sainte”, et Devadurga, prononcé en anglais deodungha au XIXème siècle. Au début des années 1960, le gouvernement népalais prend conscience que l’Everest n’a aucun nom népalais. Ce manque est dû au fait que la montagne n’était pas connue et n’avait donc pas de nom au Népal ethnique, c’est-à-dire, la vallée de Katmandou et ses abords. Le gouvernement se décide alors à trouver un nom pour la montagne. Chomolangma, pourtant utilisé par les Sherpas, n’est pas acceptable car il aurait été contraire à l’idée d’unification du pays (“népalisation”). Aussi, un nouveau nom est inventé par Baburam Acharya : Sagarmatha (सगरमाथा), en français la “tête du ciel”.

En 2002, le journal chinois Le Quotidien du Peuple édite un article alléguant un point de droit contre l’utilisation continue du nom anglais dans le monde occidental, insistant sur le fait que la montagne devrait être mentionnée par son nom tibétain. Le journal se justifie par le fait que le nom local précédait chronologiquement le nom anglais : le mont Qomolangma aurait été repéré selon eux sur une carte chinoise il y a plus de 280 ans. Dans le même ordre d’idées, une campagne menée entre autres par l’ancien Premier ministre de l’Inde, Atal Bihari Vajpayee, a tenté de convaincre l’opinion que la montagne devrait être renommée d’après Radhanath Sikdar, l’auteur des calculs établissant l’altitude du sommet en 1852, mais la montagne n’étant pas en territoire indien, la dénomination a été rejetée.

L’Everest s’élève à la frontière entre la région autonome du Tibet (préfecture de Xigazê) en Chine et la zone de Sagarmatha (district de Solukhumbu) au Népal. Il culmine à 8 848 mètres d’altitude dans le Mahalangur Himal, un massif de l’Himalaya, ce qui en fait le point culminant de l’Asie et le plus haut des sept sommets. Il se situe à 160 kilomètres à l’est-nord-est de Katmandou, 260 kilomètres à l’ouest-nord-ouest de Thimphou, 450 kilomètres à l’ouest-sud-ouest de Lhassa et environ 600 kilomètres au nord de Calcutta et du golfe du Bengale. Les sommets de plus de 8 000 mètres les plus proches sont le Lhotse, avec 8 516 mètres d’altitude à trois kilomètres à vol d’oiseau au sud, le Makalu, avec 8 463 mètres d’altitude à vingt kilomètres à vol d’oiseau au sud-est, et le Cho Oyu, avec 8 201 mètres d’altitude à vingt-huit kilomètres à vol d’oiseau au nord-ouest.

L’Everest est un pic pyramidal. Il a été modelé par l’érosion, en particulier glaciaire. Il possède trois faces, la Sud-Ouest, la Nord et l’Est, séparées par autant d’arêtes quasi rectilignes, l’Ouest, la Nord-Est et la Sud. Un glacier s’épanche de chacun des versants : respectivement le glacier du Khumbu au travers de la Western Cwm aussi appelée “vallée du Silence”, le glacier du Rongbuk et le glacier de Kangshung. La face Nord est la plus difficile d’accès car moins enneigée et plus rocheuse que la face Sud-Ouest. Elle abrite le couloir Hornbein et le Grand couloir appelé aussi couloir Norton. Les arêtes Ouest et Sud-Est délimitent la frontière entre la République populaire de Chine et le Népal. L’arête Nord-Est relie le Changtse, culminant à 7 543 mètres d’altitude, via le col Nord situé à 7 020 mètres d’altitude. L’arête Sud-Est relie le Lhotse, culminant à 8 516 mètres d’altitude, via le sommet secondaire de l’Everest simplement appelé Sommet Sud, culminant à 8 751 mètres d’altitude, et le col Sud situé à 7 904 mètres d’altitude tandis que l’arête Ouest relie le Khumbutse, culminant à 6 636 mètres d’altitude, via l’Épaule occidentale et le col Lho-La situé à 6 026 mètres d’altitude.

En 1856, Andrew Waugh, l’arpenteur général des Indes orientales depuis 1843, annonce après plusieurs années de mesures menées dans le cadre du “grand projet de topographie trigonométrique” que le “pic XV” a été mesuré officiellement à 8 840 mètres d’altitude.

En 1955, une étude indienne aboutit pour la première fois à la valeur de 8 848 mètres d’altitude. Comme l’équipe de Waugh, ils ont réalisé leurs mesures au moyen de théodolites mais ils ont eu l’avantage de pouvoir s’approcher beaucoup plus près de l’Everest. Cette altitude est confirmée en 1975 par une étude chinoise. Dans les deux cas, c’est le manteau neigeux qui a été pris en considération.

En , une expédition américaine menée par Bradford Washburn enfouit une balise GPS dans la roche. Acceptée par la National Geographic Society, elle permet de déterminer à 8 849,87 mètres d’altitude le sommet rocheux et à un mètre l’épaisseur de la couverture de glace et de neige. Le , après plusieurs mois de mesures et de calculs, le bureau national de topographie et de cartographie de la République populaire de Chine annonce officiellement que l’altitude de l’Everest est de 8 844,43 mètres ± 0,21 mètres. Les autorités proclament qu’il s’agit de la mesure la plus précise jamais effectuée. Les résultats de Bian Qiantao, chercheur à l’Institut de géologie et de géophysique de l’Académie chinoise des sciences suggèrent que l’Himalaya et le plateau Tibétain ne continueront pas à s’élever indéfiniment. Pourtant, cette nouvelle valeur ajoutée aux 3,5 mètres d’épaisseur de glace et de neige rencontrée par l’équipe chinoise est en accord avec l’altitude de 8 848 mètres que continue de reconnaître le gouvernement népalais.

Toutefois, l’épaisseur du manteau neigeux varie en fonction du temps ce qui rend la mesure de l’altitude durablement impossible avec la précision énoncée en 1999 et 2005. Pour autant, l’altitude du sommet rocheux est tout aussi incertaine en raison de la forme du géoïde et des ondulations de la croûte terrestre. De plus, à moindre échelle, des mouvements tectoniques sont à l’origine d’une augmentation de l’altitude de quatre millimètres par an ainsi que d’un déplacement latéral de l’ordre de trois à six millimètres par an en direction du nord-est, voire de vingt-sept millimètres selon une autre source.

Une carte photogrammétrique détaillée à l’échelle 1:50000ème de la région de Khumbu incluant le versant Sud de l’Everest a été réalisée dans le cadre de l’expédition internationale en Himalaya de 1955 par Erwin Schneider qui en a profité pour tenter l’ascension du Lhotse. Une carte topographique de l’Everest encore plus détaillée a été produite à la fin des années 1980 sous la direction de Bradford Washburn, à l’aide de photographies aériennes.

En 1808, les Britanniques lancent le “grand projet de topographie trigonométrique” des Indes orientales afin de déterminer la localisation et nommer les plus hauts sommets du monde. L’étude commence au sud du pays et se déplace progressivement vers le Nord en utilisant douze porteurs pour le transport de chacun des théodolites. Ces appareils pèsent plus de 500 kilogrammes et permettent de mesurer avec précision la hauteur des montagnes. Elle atteint le pied de l’Himalaya dans les années 1830 mais le Népal refuse l’accès de son territoire aux Britanniques, craignant des heurts politiques et une possible annexion. Plusieurs requêtes sont envoyées par les scientifiques mais toutes sont rejetées. Ils sont contraints de poursuivre leurs observations depuis le Teraï, une région parallèle au Népal et à l’Himalaya. Les pluies torrentielles rendent les observations difficiles. Le paludisme provoque la mort de trois experts et impose l’évacuation de deux autres.

Néanmoins, en 1847, les Britanniques persévèrent et commencent des études détaillées des sommets de l’Himalaya depuis des postes d’observation situés à plus de 240 kilomètres de distance. Les conditions climatiques restreignent la durée de travail à trois mois dans l’année. En , Andrew Waugh, l’arpenteur général des Indes, réalise de nombreuses observations depuis le poste de Sawajpore situé à l’extrémité orientale de la chaîne. À cette époque, le Kangchenjunga, mesuré depuis à 8 586 mètres d’altitude ce qui le place en troisième position, est alors considéré depuis une dizaine d’années comme étant le plus haut sommet sur Terre. Il note avec intérêt l’existence d’un sommet à 230 kilomètres en arrière de celui-ci. John Armstrong, un des fonctionnaires de Waugh, l’aperçoit également depuis une position un peu plus occidentale et l’identifie trivialement comme le “pic B”. Plus tard, Waugh admettra que les mesures effectuées sur le pic B le désignaient comme plus élevé que le Kangchenjunga mais qu’étant donné la distance importante, des observations rapprochées étaient nécessaires pour s’en assurer. Pour ce faire, l’année suivante, Waugh renvoie un géomètre dans la région du Teraï, mais des nuages empêchent toute mesure.

En 1849, Waugh affecte James Nicolson à cette région. Ce dernier réussit à faire des observations à 190 kilomètres de distance depuis Jirol. Il emporte avec lui le plus gros des théodolites et se dirige vers l’est en réalisant trente mesures depuis cinq positions différentes, la plus proche à 175 kilomètres du sommet. Il se retire à Patna, sur le Gange, pour effectuer les calculs nécessaires. Ses relevés lui fournissent une altitude moyenne de 9 200 mètres mais ils ne tiennent pas compte de la réfraction qui distord les mesures. La valeur a cependant l’avantage de donner une indication sur l’altitude du pic B comparée à celle du Kangchenjunga. Malheureusement, Nicolson est affaibli par le paludisme et doit quitter les Indes sans terminer ses calculs. Michael Hennessy, un des assistants de Waugh, qui a commencé à désigner les sommets avec des chiffres romains, renomme le Kangchenjunga “pic IX” et le pic B “pic XV”.

En 1852, Radhanath Sikdar, mathématicien et géomètre indien originaire du Bengale, stationne sur le site principal des géomètres à Dehradun. Il est le premier à reconnaître dans le sommet le point culminant de l’Himalaya en faisant appel à des calculs trigonométriques basés sur les relevés de Nicolson. L’annonce officielle est repoussée durant plusieurs années, le temps que les calculs soient inlassablement répétés. En 1854, Waugh reprend lui-même le travail laissé par Nicolson et, avec son équipe, passe près de deux ans à résoudre les problèmes de réfraction, de pression atmosphérique et de température qui se posent sur de telles distances. Finalement, en mars 1856, il révèle sa découverte dans une lettre à son adjoint à Calcutta. Le pic IX est estimé à 28 156 pieds soit 8 582 mètres d’altitude et le pic XV à 29 002 pieds soit 8 840 mètres. Waugh conclut que le pic XV est “plus que probablement le plus haut du monde”. En réalité, le pic XV a été mesuré à exactement 29 000 pieds soit 8 839 mètres mais deux pieds ont été arbitrairement rajoutés afin d’éviter l’impression que la mesure était une estimation grossièrement arrondie.

La première personne à évoquer la possibilité d’une ascension de l’Everest est Clinton Thomas Dent, président de l’Alpine Club, en 1885 dans Above the Snow Line.

En 1904, l’expédition militaire britannique menée par Francis Younghusband parvient à négocier le passage des frontières du Tibet. À cette occasion, J. Claude White réalise la première photographie détaillée de la face Est depuis Kampa Dzong à une distance de 150 kilomètres. Mais il faut attendre 1921 pour que la Royal Geographical Society obtienne l’autorisation de véritablement explorer la montagne. La première expédition est financée par le Mount Everest Committee, dirigée par le colonel Charles Howard-Bury, et composée de Harold Raeburn, George Mallory, Brian Donahue, Guy Bullock et Edward Oliver Wheeler. Sa mission est seulement de cartographier la montagne et de repérer l’itinéraire le plus facile vers le sommet. La santé de Raeburn l’oblige toutefois à abandonner ses compagnons et Mallory assume le rôle de chef d’expédition. Bien qu’ils ne soient pas équipés pour atteindre le sommet, ils parviennent au col Nord avant d’être forcés de faire demi-tour, surpris par la mousson. L’expérience de Mallory lui permet d’affirmer que l’itinéraire vers le sommet paraît long mais envisageable pour une expédition bien préparée.

La seconde expédition de 1922, menée par Charles Granville Bruce, est composée d’Edward Lisle Strutt, George Mallory, George Ingle Finch, Edward F. Norton, Henry T. Morshead, Howard Somervell, Arthur Wakefield, John Noel, Tom George Longstaff, Geoffrey Bruce, John Morris, Colin G. Crawford, et jusqu’à 160 porteurs. Ces deux derniers atteignent la North Ridge et l’altitude de 8 320 mètres lors d’une deuxième tentative avec assistance respiratoire, ce qui constitue un record mondial. Mais une avalanche fait les premières victimes d’une ascension en tuant sept Sherpas et met un terme à la troisième et dernière tentative de l’expédition.

La troisième expédition en 1924, menée à nouveau par Charles Granville Bruce mais qui renonce, atteint du paludisme, puis par Edward F. Norton, est composée de George Mallory, Bentley Beetham, Geoffrey Bruce, John de Vars Hazard, R.W.G. Hingston, Andrew Irvine, John Noel, Noel Odell, E.O. Shebbeare et Howard Somervell. Norton réussit à établir, lors d’une deuxième tentative, un nouveau record d’altitude avec 8 570 mètres qui tiendra jusqu’en 1952. Lors d’une troisième tentative, Mallory et Irvine disparaissent alors qu’ils sont aperçus par Odell en route pour le sommet. L’énigme demeure quant à savoir s’ils ont atteint le sommet alors qu’aucune preuve concluante ne permet de l’affirmer de manière certaine malgré la découverte du corps de Mallory en 1999.

Lors d’une interview accordée le à un journaliste du New York Times qui lui demandait pourquoi il souhaitait à ce point escalader l’Everest, George Mallory avait simplement répondu par la phrase devenue probablement la plus connue de l’alpinisme :

“Because it’s there (Parce qu’il est là)

— George Mallory, The New York Times

Dans les années 1930, plusieurs autres expéditions britanniques sont tentées, sans succès. La plus importante est celle de 1933 menée par Hugh Ruttledge qui voit Lawrence Wager avec Percy Wyn-Harris et Eric Shipton avec Frank Smythe successivement échouer dans leur tentative d’atteindre le sommet. En 1935, Tensing Norgay sert pour la première fois de porteur auprès de Shipton et de ses compagnons Bill Tilman, C.B.M. Warren, E.G.H. Kempson, L.V. Bryant, and E.H.L. Wigram. Au total, sept missions britanniques se lanceront à l’assaut de la face Nord de l’Everest. La Seconde Guerre mondiale puis la prise de contrôle du Tibet par les autorités chinoises en 1950 mettent un terme aux ascensions pour une longue période, à l’exception d’une tentative illégale réalisée en par le Canadien Earl Denman accompagné de Tensing Norgay et Ang Dawa Sherpa. Il faudra attendre une expédition chinoise pour que la voie Nord-Est soit enfin vaincue le , bien que des controverses subsistent.

La fermeture du Tibet à cause de l’invasion chinoise oblige les expéditions à se tourner vers le Népal qui s’ouvre aux étrangers en 1950. C’est Bill Tilman accompagné de Charles Houston, Oscar Houston et Betsy Cowles qui, cette année-là, réalise la première approche de l’Everest par le sud. Cette ouverture est à l’origine de l’expression “conférence au sommet” inventée par Winston Churchill.

En 1951, une expédition soutenue par l’Alpine Club et la Royal Geographical Society est une nouvelle fois menée par Eric Shipton avec Tom Bourdillon, M.P. Ward, W.H. Murray et les néo-zélandais Edmund Hillary et H. Riddiford. Ils franchissent pour la première fois la cascade de glace de Khumbu, s’aventurent dans la vallée du Silence et jusque sur les pentes du Pumori pour constater que la face Sud offre au moins une possibilité d’ascension.

En 1952, la Swiss Foundation for Alpine Research lance des expéditions à l’assaut du sommet. Au printemps, Édouard Wyss-Dunant, Gabriel Chevalley, Raymond Lambert, René Dittert, L. Flory, R. Aubert, A. Roch, J. Asper, E. Hofstetter et Tenzing Norgay installent le camp VI au col Sud et le camp VII à 8 380 mètres d’altitude sur l’arête Sud-Est. Lambert et Norgay atteignent l’altitude de 8 595 mètres. En dépit de l’excellente ambiance entre Suisses et Sherpas, des problèmes de logistique et des appareils d’assistance respiratoire les contraignent à renoncer. Jamais une expédition n’avait eu autant de chances de réussite, mais l’expérience acquise par Norgay se révélera déterminante l’année suivante. À l’automne, une nouvelle tentative est entreprise par G. Chevalley, R. Lambert, E. Reiss, J. Buzio, A. Spohel, G. Gross, N.G. Dyhrenfurth et T. Norgay en escaladant le Lhotse. Cet itinéraire est aujourd’hui la voie normale. Deux accidents, dont un qui fait la première victime depuis vingt ans, obligent l’expédition à rebrousser chemin.

En 1953, une nouvelle expédition est lancée. Elle est dirigée par le Britannique John Hunt. Il est accompagné des alpinistes Charles Evans, G. Band, T. Bourdillon, A. Gregory, Edmund Hillary, W.G. Lowe, C. Noyce, M.P. Ward, M. Westmacott, C.G. Wylie et du Sherpa Tensing Norgay. Le 22 avril, l’expédition atteint la cascade de glace. Le camp VI est installé vers 7 000 mètres d’altitude au pied du Lhotse. Le col Sud est atteint par la voie ouverte à l’automne précédent. Ils bénéficient même des vivres et des réserves d’oxygène laissés par les Suisses. Le 26 mai, la première tentative d’atteindre le sommet est réalisée par Evans et Bourdillon mais ils font demi-tour après avoir atteint le sommet Sud situé à 8 751 mètres d’altitude. Ils laissent toutefois des réserves d’oxygène pour la paire suivante. Le même jour, des Sherpas montent, à la demande de Hunt, le camp IX sur l’arête Sud-Est, à 8 500 mètres d’altitude. Finalement, le 29 mai, une seconde tentative permet à Edmund Hillary et Tensing Norgay de poser le pied au sommet. Partis du camp IX à 6 h 30, ils franchissent le sommet Sud 9h et atteignent leur objectif à 11h30. Norgay admettra deux années plus tard que Hillary l’a devancé au sommet. Là, ils prennent plusieurs photographies et ensevelissent quelques sucreries ainsi qu’une petite croix. De retour au col Sud, ils sont accueillis par Lowe. Hillary s’exclame alors :

“Well, George, we knocked the bastard off! (Et bien, George, on se l’est fait le salaud !)”

— Edmund Hillary

Les nouvelles du succès de l’expédition parviennent rapidement à Londres le matin du , jour du couronnement de la reine Elizabeth II. De retour à Katmandou, quelques jours plus tard, Hunt, citoyen britannique, et Hillary, sujet de la reine souveraine de la Nouvelle-Zélande au sein du royaume du Commonwealth, découvrent qu’ils ont été faits chevaliers de l’Ordre de l’Empire britannique. Le Népalais Tensing Norgay reçoit la George Medal.

La République populaire de Chine a élargi la piste de 100 kilomètres de long menant au camp de base tibétain à 5 154 mètres d’altitude, au pied du glacier du Rongbuk, dans le but de faciliter l’acheminement du nombre croissant de touristes. Les travaux ont commencé le et se sont achevés en avril suivant pour un budget évalué à 150 millions de yuan soit environ 15 millions d’euro. Ces aménagements ont été réalisés malgré les protestations concernant la dégradation écologique. En outre, une antenne-relais de China Telecom pour la téléphonie mobile a été installée à 1 500 mètres du camp de base pour couvrir le sommet avec un réseau et un confortable hôtel a été construit à une heure de marche en aval.

À l’occasion des Jeux olympiques d’été de 2008 à Pékin, la flamme a été acheminée le 8 mai, avec deux semaines de retard, au sommet de l’Everest par dix-neuf alpinistes chinois, dont une majorité de Tibétains, et une équipe de tournage de huit personnes. La montée, télévisée, tout comme la descente se sont déroulées par le col Nord. La flamme – en fait une réplique pendant que l’originale continuait son parcours – a dû être protégée du manque d’oxygène et du vent par une lampe de mineur spéciale. Au sommet, les alpinistes d’origine han se sont exclamés “Nous avons réussi !” et “Pékin vous accueille”.

La région de l’Everest est la terre des Sherpas, groupe ethnique qui a migré du Tibet à 2 000 kilomètres de leur habitat actuel au nord-est du Népal il y a 500 ans environ. Ils occupent désormais principalement les deux régions de Solu et de Khumbu. Douze clans distincts peuplent cette dernière. Les Sherpas sont notamment 2 500 à vivre au sein du parc national de Sagarmatha. Ils parlent un dialecte tibétain et pratiquent très majoritairement un bouddhisme tibétain empli de superstitions, de croyances et de cérémonies issues d’un mélange de traditions animistes et de religion Bön. Ce sont traditionnellement des agriculteurs, des pasteurs et des commerçants adaptés à la vie en haute altitude et qui se déplacent souvent à l’aide d’animaux tels que des yaks et des dzos. Depuis plusieurs décennies, ils profitent du tourisme et se sont spécialisés comme porteurs lors des expéditions au sommet des plus hautes montagnes, l’Everest en tête. Ils sont reconnus comme des hommes forts, endurants et courageux. Ils sont toutefois régulièrement remplacés par des Rai, des Tamang ou des Gurung.

L’Everest est une montagne sacrée pour les Sherpas. Ils pensent qu’elle abrite des esprits, des démons mais aussi des arbres. Elle serait également le siège de Jomo Miyo Sangma Lang, l’une des “cinq sœurs de la longue vie” qui fournissent de la nourriture aux habitants du haut des cinq plus hauts sommets himalayens. Le maître bouddhiste Padmasambhavaaurait organisé une course jusqu’au sommet de l’Everest. Après quelque temps de méditation et de combat contre les démons, il aurait défié un des lamas de la religion Bön afin de déterminer qui était le plus puissant. Padmasambhava aurait été transporté vers le sommet par un rayon de lumière et le lama, vaincu, y aurait laissé son tambour. Depuis, chaque fois qu’une avalanche se produit jusque dans la vallée, les Sherpas jouent du tambour pour chasser les esprits.

Avant toute ascension, les Sherpas pratiquent la pūjā, une cérémonie pour vénérer les victimes de la montagne, apaiser leurs pensées, tranquilliser leur âme et demander la clémence aux esprits de la montagne. Entre Dingboche et le Lobuche, sur le chemin du camp de base, un cimetière a été construit en l’hommage aux victimes des ascensions. Chacune est représentée par un cairn. Des stûpas, des moulins et drapeaux de prières, ainsi que des mantras sont présents au pied de l’Everest pour pratiquer les cérémonies.

Source : Wikipédia France

BIBLIOTHÈQUE DE HOLLAND HOUSE, LONDRES, 22 OCTOBRE 1940

Pochette du War Room EP

La photo qui sert de pochette à The War Room EP en est une célèbre qui résume à elle seule l’esprit du Blitz (qui est le thème principal du EP) : trois hommes habillés de façon élégante avec des chapeaux et des manteaux parcourent les étagères d’une bibliothèque, ne tenant pas du tout compte qu’elle vient d’être bombardée.

Cette photo a été prise à Holland House dans l’Ouest de Londres, résidence de Lord Ilchester. Construite à l’origine en 1605, durant les XVIIIème et XIXème siècles, elle a accueilli toutes sortes de soirées littéraires et politiques. Quand la seconde guerre mondiale a éclaté, la famille a décampé dans leur résidence secondaire dans le Dorset, laissant uniquement une équipe réduite de serviteurs sur place. Ce sont eux qui ont été les témoins de ce qui est arrivé un soir de la fin septembre 1940.

Durant un raid aérien de la Luftwaffe sur la ville, Holland House a été touchée par plus de vingt bombes incendiaires. Il est intéressant que cette nouvelle ait été écartée des journaux pendant plusieurs semaines, mais peut-être pas surprenant étant donné combien elles étaient censurées à l’époque. Les photographies en particulier étaient souvent mises en scène, afin d’essayer de minimiser les scènes de dévastation qu’elles dépeignaient. Les photographies publiées de magasins et maisons bombardées incluaient souvent des personnes, surtout des figures d’autorité telles que des policiers, des pompiers et des surveillants de raids aériens. Le sous-entendu impliqué était une réassurance : c’est horrible, mais maintenant c’est contrôlé et nous allons arranger cela.

C’est exactement l’idée derrière cette photo en particulier, et l’inclusion des trois hommes (bien que nous ne saurons jamais leurs identités). Comme c’est une bibliothèque privée, ils ne sont probablement pas à la recherche de leur prochaine lecture. Plutôt, ils ont été placés ici pour une tâche spécifique, pour montrer que – malgré les terribles dommages qui les entourent – la vie doit continuer.

Les archives de l’English Heritage déclarent que la photo a été prise à l’origine le 23 octobre 1940 par un certain “Mr Harrison” de la Fox Photo Agency. Si cela est bien correct, cela place l’image environ un mois après le bombardement, et un jour après qu’il ait été reporté dans The Times. Une variante, prise au même moment, a été publiée dans The Sphere le 2 novembre 1940, et d ‘autres images de Holland House étaient comprises dans le London Illustrated News le 26 octobre 1940.

Très peu de livres de valeur ont été détruits durant le raid, les objets les plus précieux ayant déjà été retirés et stockés ailleurs. Malheureusement, ce n’était pas le cas de Holland House elle-même – les dégâts qu’elle a subis étaient tels qu’elle ne pouvait être réparée, et le site a fini par être vendu à la mairie de Londres en 1952 qui a démoli la majeure partie des ruines restantes. Une partie de l’aile ouest a survécu, et on peut désormais séjourner dans l’auberge de jeunesse la plus chic. Il est difficile d’imaginer la dévastation provoquée il y a plus de 70 ans ; mais comme cette photo le témoigne, la première apparence peut être trompeuse.

Source : whatareyoureadingfor.wordpress.com

LE BLITZ

Thème principal du War Room EP

Le Blitz (terme allemand signifiant “éclair”) est la campagne de bombardements stratégiques durant la Seconde Guerre mondiale menée par la Luftwaffe, l’aviation allemande, contre le Royaume-Uni du 7 septembre 1940 au 21 mai 1941. Il s’agit de l’opération la plus connue de la bataille d’Angleterre. À ne pas confondre avec le Blitzkrieg, guerre éclair.

Elle a touché principalement Londres mais également Coventry, Plymouth, Birmingham et Liverpool, et aussi les villes historiques de Cantorbéry et Exeter et la station balnéaire de Great Yarmouth. 41 000 à 43 000 civils ont été tués et 90 000 à 150 000 blessés selon des chiffres officiels. Près de 3,75 millions de Britanniques ont évacué Londres et les principales villes. Toutefois, ce procédé utilisé par le Troisième Reich qui avait pour but de démoraliser le peuple britannique n’a pas fonctionné pas et n’a pas empêché celui-ci de soutenir l’effort de guerre du pays.


Principaux bombardements

Le Blitz commence le 7 septembre quand une armada de 320 bombardiers escortée par 600 chasseurs bombardent Londres, faisant environ 500 morts et 1137 blessés graves. Le palais de Buckingham est touché le 11 septembre. Le 10 octobre la cathédrale Saint-Paul de Londres, est touchée par une bombe. L’église devient alors l’un des symboles de la résistance anglaise. Le 14-15 novembre : opération Sonate au clair de lune, bombardement de Coventry avec la première Tempête de feu. La Chambre des communes est touchée le 8 décembre. Les attaques principales sur Manchester ont lieu les 22, 23 et 24 décembre. Le 29 décembre des bombes incendiaires ravagent Londres. Le 13 mars a lieu le bombardement de Clydeside, près de Glasgow fait 528 morts. En représailles, la RAF bombarde Berlin le 9 avril. Il y a ensuite 5 nuits de bombardements consécutifs sur Plymouth du 21 avril au 25 avril. Une semaine de raid sur Liverpool du 1er au 7 mai. Un important raid sur Londres a lieu le 10 mai. Le 21 mai c’est le dernier raid sur Birmingham qui marque la fin du Blitz.

L’attaque des centres de productions industriels incluant des populations civiles dans un cadre de destruction stratégique est reprise par les Alliés sur une échelle bien supérieure.

En juillet 1940, après la fin de la bataille de France, alors qu’une grande partie de l’Europe est sous occupation allemande, Hitler a proposé aux Britanniques une paix de compromis avec l’Allemagne et de nouvelles négociations. Churchill a refusé, tout en sachant que le Royaume-Uni serait la prochaine cible. L’armée de terre allemande et la Luftwaffe n’avaient fait qu’une bouchée de la Pologne avant de concentrer leur attention sur le nord et l’ouest. La campagne menée par les Britanniques en Norvège avait échoué, tandis que leur Force expéditionnaire avait essuyé une cuisante défaite en France. Hitler décide d’envahir le Royaume-Uni, mais il sait que pour ce faire il doit avoir la suprématie du ciel et donc anéantir la Royal Air Force.

Il y avait d’un côté le maréchal de l’Air, sir Hugh Dowding, commandant les avions de chasse du Fighter Command de la RAF ; et de l’autre Hermann Göring, chef de la Luftwaffe, l’aviation de combat allemande, et les maréchaux Albert Kesselring et Hugo Sperrle, qui commandaient les 2ème et 3ème flottes aériennes. Les Britanniques ont engagé 55 escadrons du Fighter Command, soit 850 chasseurs (Spitfire et Hurricane), et 3 080 pilotes. Les Allemands disposaient de 1 000 chasseurs, de 1 200 bombardiers (Junkers Ju 88, Dornier Do 17 et Heinkel He 111), de 280 bombardiers en piqué (Stukas), et de 375 chasseurs-bombardiers (Messerschmitt bf 109 ou 110), soit 10 000 hommes d’équipage. La première bataille de l’histoire entièrement livrée dans les airs, s’est déroulé du 10 juillet au 31 octobre 1940.

Le , la grande offensive allemande, qui devait être décisive (le nom de code de l’opération était Adlertag, le Jour de l’aigle), a été lancée dans l’après-midi. La Luftwaffe, commandée par Göring, a effectué 1 000 sorties de chasse et 485 sorties de bombardement. Elle a perdu 45 bombardiers et chasseurs, tandis que les Britanniques ont perdu 13 chasseurs.

Le 14, le temps qui se dégradait (il était déjà mauvais le 13) a obligé les Allemands à n’engager que le tiers des flottes de Kesselring et de Sperrle qui avaient été utilisées la veille. Le 15, la 5ème flotte du général Stumpff, qui était stationnée au Danemark et en Norvège, est venue aider les autres flottes ; il a engagé tous ses chasseurs et la moitié de ses bombardiers, soit au total 1 000 appareils. La RAF a dû repousser au cours de cette journée 5 attaques successives. 75 appareils allemands ont été détruits et 35 chasseurs britanniques abattus.

Le 16 et le 17, les attaques se sont poursuivies, mais n’ont eu aucun résultat. Du 18 au 23, les opérations ont dues être suspendues à cause du mauvais temps. En 10 jours, une centaine d’appareils britanniques avaient été détruits, contre 100 chasseurs et 400 bombardiers pour les Allemands. De plus, ces derniers avaient dû renoncer à l’emploi des Stukas trop vulnérables, et des Me-110, trop lents.

Le 24, Göring a lancé sa seconde offensive. Les raids ont été concentrés sur les pistes d’envol, les hangars, les stations radar, les centres de contrôle aérien, et les usines d’aviation britanniques. Pendant 14 jours, c’est-à-dire jusqu’au 6 septembre, la RAF a effectué en moyenne plus de 700 sorties quotidiennes, étant constamment en état d’alerte. Les Britanniques ont perdu 295 chasseurs et 171 autres ont été gravement endommagés, tandis que la Lutwaffe a perdu 530 appareils. Début septembre, la RAF a commencé à manquer de pilotes et d’appareils.

Le 24 août 1940 s’est produit un événement qui a changé le cours de la bataille. Un bombardier Heinkel He 111, croyant attaquer la raffinerie de Thameshaven, a largué ses bombes par erreur sur Londres, un objectif qui ne devait être attaqué que sur l’ordre personnel de Hitler. En représailles, dans la nuit du 25 août 1940, la RAF est parvenue à lâcher quelques bombes sur Berlin. Hitler s’est lancé dans une diatribe contre les Britanniques “S’ils bombardent nos villes, nous raserons les leurs, s’ils lâchent des centaines de bombes nous en lâcherons des milliers”. Hitler a modifié alors sa stratégie et a décidé de bombarder les villes britanniques et plus particulièrement Londres en guise de représailles.

Dès le 7 septembre, dans l’espoir d’abattre le moral ennemi, les villes britanniques ont été bombardées. Ce Blitz a frappé en premier lieu les quartiers populaires de l’East End de Londres. Le raid le plus violent a frappé Coventry dans la nuit du 14 au 15 novembre. La propagande allemande a inventé pour l’occasion le néologisme “coventryser” (coventrisieren) pour exprimer l’idée d’une destruction totale. Le Blitz s’est poursuit jusqu’en mai 1941, ce qui a permis à la RAF, vu la concentration des objectifs sur les grandes villes, de se “refaire une santé” : les avions et les hommes n’ayant plus qu’à attendre chaque vague sur le chemin des villes, puis au retour, de pourchasser les bombardiers, tandis que la DCA prenait le relais sur zone.

Du 15 septembre et jusqu’au 10 mai 1941, pour échapper à la défense britannique, les bombardiers allemands intervenaient systématiquement de nuit, par vagues de 150 à 200 appareils à chaque fois. Les bombardements ont fait un total de 50 000 morts chez les civils. Devant l’incapacité de vaincre la chasse adverse et la destruction quotidienne des barges de débarquement dans les ports de la Manche, Adolf Hitler a reconnu son échec et a renoncé le 12 octobre à son projet d’invasion ; il a retourné alors ses armes contre l’Europe de l’Est et l’Union soviétique.

La bravoure et la détermination de tous les pilotes britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais, américains, français, belges et de bien d’autres nationalités, en plus de l’erreur d’Hitler de concentrer les attaques sur les villes permirent d’empêcher l’invasion du Royaume-Uni. De plus, les pilotes alliés pouvaient compter sur l’avantage de combattre sur leur territoire. S’ils devaient se parachuter, ils étaient en quelques heures à nouveau opérationnels tandis qu’un pilote allemand était perdu.

Le réseau de radars disséminés sur toute la côte a joué également un rôle déterminant, prévenant à temps les escadrilles d’interception et en les dirigeant de manière efficace. On lui doit notamment le Jeudi Noir le  qui a vu d’énormes pertes allemandes.

Enfin, les chasseurs d’escorte allemands manquaient d’autonomie et devaient souvent abandonner les bombardiers au retour, les laissant ainsi vulnérables.

De juillet à octobre, 415 pilotes britanniques ont perdu la vie dans cet affrontement décisif. Le Premier ministre Winston Churchill a exprimé dès le 20 août la reconnaissance des Britanniques à leur égard : Jamais dans l’histoire des guerres un si grand nombre d’hommes ont dû autant à un si petit nombre”.

Source : Wikipédia France

LISTEN TO BRITAIN

Samplé sur Waltz For George

Description :

Images et sons de la Grande-Bretagne en temps de guerre, comprenant Bud Flanagan et Chesney Allen chantant lors d’un concert de midi dans une usine de munitions, et Myra Hess jouant à la National Gallery.

Documentaire, film d’information publique, remonteur de moral, film de propagande – ce sont des descriptions qui pourraient s’appliquer à de nombreux courts métrages de 10 à 20 minutes qui se sont développés et ont atteint un pic d’expression dans les années 1930 et 1940. Les films d’Humphrey Jennings couvraient toute la seconde guerre mondiale en Grande-Bretagne. Son style calme et émotif a produit certaines images de film les plus mémorables de la guerre ; celles de London Can Take It (1940), Listen To Britain (1942) et Fires Were Started (1943) étant à noter en particulier. Ces titres étaient financés par les États-Unis et sont sortis des deux côtés de l’Atlantique.

Le titre de Listen To Britain pourrait suggérer un fort élément sonore. Ce sont les sons les plus reconnaissables auxquels on peut s’attendre d’un film de guerre : le grondement évocateur des moteurs Rolls Royce Merlin de 1000 chevaux des Spitfires et Lancasters, la cacophonie de l’industrie lourde du temps de guerre – usines de tanks, aciéries, trains à vapeur – mais également les sons de la musique ; les concerts de musique classique gratuits et égalitaires et la radio ; Workers’ Play Time, Flanagan et Allen jouant lors d’un concert de midi dans une usine.

Mais ce sont les images, en particulier les études des gens, qui sont les véritables stars. Les visages émaciés et fatigués dans cette partie la plus désespérée de la guerre ne semblent que légèrement conscients que la caméra de Jennings est là. Dans une usine, une jeune femme manie avec précision une machine à percer et couper le métal en position précise. À un concert, une autre jeune femme, seule debout contre le mur, fixe la caméra ou à travers elle. Elle est provocatrice, sûre d’elle, indépendante. Nous savons avec le recul que dans l’austérité et la répression relatives de la période qui a suivi immédiatement la guerre, les femmes n’auront pas les même égalités, libertés et libertés sexuelles que durant la guerre (voir, par exemple, Brief Encounter, réalisé par David Lean, 1945).

Le montage de Listen To Britain est typique de Jennings : des comparaisons simples entre des scène de la vie de tous les jours et la folle lutte irréelle de l’effort de guerre

Ewan Davidson

Source : http://www.screenonline.org.uk/film/id/520084/

Video :

ÉVACUATION DE DUNKERQUE

Mentionnée sur Waltz For George

L’évacuation de Dunkerque, communément appelé le miracle de Dunkerque, ou sous le nom de code Opération Dynamo par les Britanniques, a été l’évacuation des soldats alliés des plages et du port de Dunkerque, en France, entre le 26 mai et les premières heures du 3 juin 1940, parce que les troupes britanniques, françaises et belges ont été coupées de leurs arrières par l’armée allemande pendant la bataille de Dunkerque durant la Seconde Guerre mondiale. L’évacuation a été ordonnée le 26 mai. Dans un discours à la Chambre des communes, Winston Churchill a qualifié les événements en France de “désastre militaire colossal”, disant que “la racine, le noyau et le cerveau de l’armée britannique” avait été bloqués à Dunkerque et semblait sur le point de périr ou d’être capturés. Dans son discours “We Shall Fight on the Beaches” (“Nous nous battrons sur les plages”) du 4 juin, il a salué les secours comme un “miracle de la délivrance”.

Le premier jour, seulement 7 011 hommes ont été évacués, mais au neuvième jour, un total de 338 226 soldats (198 229 Britanniques et 139 997 Français) avaient été sauvés par une flotte de 850 bateaux assemblée à la hâte. Beaucoup de soldats ont pu s’embarquer à partir de la digue de protection du port sur 42 destroyers britanniques et autres grands navires, tandis que d’autres avaient à patauger des plages vers les navires, attendant pendant des heures de monter à bord, de l’eau jusqu’aux épaules. Des milliers ont été transportés depuis les plages vers les plus grands navires, par les fameux “petits navires de Dunkerque”, une flottille hétéroclite d’environ 700 bateaux de la marine marchande, de la flotte de pêche, de la flotte de plaisance et des canots de la Royal National Lifeboat Institution, le plus petit était le bateau de pêche opérant sur la Tamise de 4,6 m de long. il se trouve maintenant à l’Imperial War Museum. Les équipages civils ont été appelés au service au vu de l’urgence. Le “miracle des petits bateaux” reste au premier plan dans la mémoire populaire en Grande-Bretagne.

L’opération Dynamo tient son nom de la salle de la dynamo du quartier général naval situé sous le château de Douvres, qui contenait la dynamo qui alimentait le bâtiment en électricité pendant la guerre. C’est dans cette salle que le vice-amiral britannique Bertram Ramsay a planifié l’opération et informé Winston Churchill lors de son exécution.

En raison de la censure en temps de guerre et de la volonté de maintenir le moral de la nation, la pleine mesure du déroulement du “désastre” autour de Dunkerque n’a pas été médiatisée. Toutefois, la situation grave des troupes a conduit le roi George VI à appeler à une semaine sans précédent de prière. Partout dans le pays, les gens priaient le 26 mai pour une délivrance miraculeuse. L’archevêque de Canterbury a conduit les prières “pour nos soldats en situation de grand péril en France”. Des prières similaires ont été faites dans les synagogues et les églises à travers toute la Grande-Bretagne ce jour-là, ce qui confirme que le public soupçonnait la situation désespérée des troupes.

Les plans initiaux prévoyaient le sauvetage de 45 000 hommes du Corps expéditionnaire britannique (BEF) en deux jours, délai au bout duquel il était attendu que les troupes allemandes seraient en mesure de bloquer toute nouvelle évacuation. Seuls 25 000 hommes ont été sauvés pendant cette période, dont 7 000 le premier jour. Dix destroyers supplémentaires ont rejoint l’opération de sauvetage le 26 mai et ont tenté de participer en début de matinée, mais ont été incapables d’approcher suffisamment près des plages, bien que plusieurs milliers de soldats aient été secourus. Toutefois, le rythme de l’évacuation de la poche de Dunkerque, qui ne cessait de se rétrécir, croissait régulièrement.

Le 29 mai, 47 000 soldats britanniques ont été sauvés malgré la première attaque aérienne massive de la Luftwaffe dans la soirée. Le lendemain, 54 000 hommes supplémentaires ont embarqué, dont les premiers soldats français. 68 000 hommes et le commandant de la BEF, lord Gort, ont évacué le 31 mai. 64 000 soldats alliés supplémentaires sont partis le 1er juin, avant que les attaques aériennes n’empêchent l’évacuation de jour de se poursuivre. L’arrière-garde britannique a quitté la France dans la nuit du 2 juin, avec 60 000 soldats français. Un contingent de 26 000 soldats français supplémentaires ont été extraits pendant la nuit suivante avant l’achèvement de l’opération.

Deux divisions françaises sont restées en arrière pour protéger l’évacuation. Bien qu’elles aient stoppé l’avance allemande, elles ont bientôt été capturées. Le reste de l’arrière-garde, essentiellement française, s’est rendu le 3 juin 1940. Le lendemain, la BBC a rapporté que “le major-général Harold Alexander [le commandant de l’arrière-garde] a inspecté les rivages de Dunkerque depuis un bateau, ce matin, pour s’assurer que personne n’avait été laissé derrière avant de prendre le dernier bateau pour la Grande-Bretagne”.

La plupart des “petits navires” étaient des bateaux de pêche et des bateaux de plaisance privés, mais les navires de commerce ont également contribué à l’opération, y compris un certain nombre de navires venant de très loin (île de Man et Glasgow). Guidés par les embarcations de la marine à travers la Manche, depuis l’estuaire de la Tamise et Douvres, ces petits navires ont été en mesure de beaucoup plus s’approcher de la plage et ont fait la navette entre le rivage et les destroyers, embarquant les troupes qui faisaient la queue dans l’eau (certains attendaient de l’eau jusqu’aux épaules pendant des heures pour embarquer sur des navires plus grands). Des milliers de soldats ont également été rapatriés à bord de petits navires en Grande-Bretagne.

Trente-neuf bateaux côtiers néerlandais qui avaient échappé à l’occupation des Pays-Bas par les Allemands le 10 mai, ont été invités par le bureau maritime néerlandais à Londres à se joindre à l’opération de sauvetage. Les bateaux côtiers néerlandais ont été capable de s’approcher très près des plages grâce à leur fond plat et ont sauvé 22 698 hommes pour la perte de sept bateaux.

Dix-neuf canots de sauvetage de la Royal National Lifeboat Institution (RNLI) ont fait route vers Dunkerque. Ceux rattaché aux postes de sauvetage de Ramsgate et de Margate ont été conduits directement en France par leurs équipes de bénévoles habituels, mais les autres ont navigué jusqu’à Douvres, où ils ont été réquisitionnés par la Royal Navy, qui a fourni les équipages. Quelques équipages de la RNLI sont restés à Douvres pour mettre en place un atelier de réparation et ravitaillement en carburant pour les petits navires. Le canot de sauvetage, The Viscountess Wakefield, a été perdu après qu’il eut atteint la plage de Dunkerque. Le Jane Holland a été perforé lors d’un éperonnage par un torpilleur, et son moteur est tombé en panne après avoir été mitraillé par un avion. Il a été abandonné, mais plus tard, retrouvé à la dérive, remorqué jusqu’à Douvres et réparé. Il est retourné au service actif le 5 avril 1941.

Faisaient partie de cette flottille de canots de sauvetage :

  • The Cyril and Lilian Bishop (Numéro officiel de la RNLI 740), un canot auto redressable de 10,82 mètres basé à Hastings.
  • Jane Holland, douze mètres, un canot auto redressable d’Eastbourne.
  • The Michael Stevens (ON 838) un 46 pieds (14 m) de la classe Watson basé à Lowestoft.
  • The Viscountess Wakefield (ON 783) de 41 pieds (12 m) de la classe Watson de Hythe dans le Kent.
  • Thomas Kirk Wright (ON 811) un 32 pieds (9,8 m) de la classe Surf de Poole.
  • Un canot sans nom (ON 826), un 35 pied (10,7 m) un canot auto redressable nouvellement construit. Il a été réparé et remis au service actif en 1941 à Cadgwith avec le nom de Guide of Dunkirk.
  • Mary Scott. Lancé en 1925, longueur 14,17 m, disposant d’un mât de 3,89 m, et d’un tirant d’eau d’un mètre. À Southwold, le Mary Scott a été remorqué jusqu’à Dunkerque par le bateau à aubes Empress of India, avec deux autres petits bateaux. À eux trois, ils ont transporté 160 hommes jusqu’à leur vaisseau-mère, et ont fait un voyage avec cinquante hommes à bord jusqu’à un autre navire de transport. Il a été abandonné sur la plage, récupéré et remis en service par la RNLI de Southwold.
  • Dowager. Lancé en 1933, comme le Rosa Woodd et le Phyllis Lunn. 12,5 m de long, doté d’un mât haut de 3,56 m, et disposant d’un tirant d’eau de 0,91 m. Basé à Shoreham, Il a fait trois voyages entre Douvres et Dunkerque.
  • Stenoa. Mis à la mer en 1929, comme le Cecil and Lilian Philpott. Longueur 13,87 m, doté d’un mât haut de 3,81 m, et disposant d’un tirant d’eau de 1,37 m. Il a sauvé 51 personnes de la plage de Dunkerque. Puis est retourné au service dans la RNLI à Newhaven.

Malgré le succès de l’opération, tous les équipements lourds et les véhicules ont dû être abandonnés. 2 472 canons, près de 65 000 véhicules et 20 000 motocyclettes ont été laissés en France. 377 000 t d’approvisionnement, plus de 68 000 t de munitions et 147 000 t de carburant ont également été abandonnées. 35 000 soldats, pour l’essentiel français, ont été capturés dans la poche de Dunkerque.

Six destroyers britanniques et trois français ont été coulés, avec neuf grands bateaux. En outre, 19 destroyers ont été endommagés. Plus de 200 bâtiments alliés ont été coulés, et autant ont été endommagés.

Les pertes les plus importantes de la Royal Navy, dans l’opération, ont été de six destroyers :

  • HMS Grafton, coulé par le U-62 le 29 mai ;
  • HMS Grenade, coulé par une attaque aérienne au large de la jetée Est de Dunkerque le 29 mai ;
  • HMS Wakeful, coulé par une torpille du Schnellboot (E-boot) S-30 le 29 mai ;
  • HMS Basilisk, Havant et Keith, coulés par une attaque aérienne au large des plages, le 1er juin.

La marine française a perdu trois destroyers :

  • le Bourrasque, par une mine au large de Nieuport le 30 mai ;
  • le Sirocco, coulé par les Schnellboote S-23 et S-26 le 31 mai ;
  • le Foudroyant, coulé par une attaque aérienne au large des plages, le 1er juin.

La Royal Navy a revendiqué avoir détruit 35 appareils de la Luftwaffe grâce aux tirs depuis ses navires durant la période du 27 mai au 1er juin, et avoir endommagé 21 autres aéronefs.

Winston Churchill a révélé dans ses écrits sur la Seconde Guerre mondiale que la Royal Air Force (RAF) avait joué un rôle majeur dans la protection des troupes en retraite contre la Luftwaffe. Churchill a également écrit que le sable des plages avait amorti les explosions des bombes allemandes.

Entre le 26 mai et le 4 juin, la RAF a enregistré un total de 4822 sorties au-dessus de Dunkerque, perdant un peu plus de 100 avions dans les combats. Heureusement pour le BEF, le mauvais temps a cloué au sol la Luftwaffe pendant la plupart de l’opération contribuant ainsi à réduire les pertes.

La RAF a revendiqué la destruction de 262 appareils de la Luftwaffe au-dessus de Dunkerque. La RAF a perdu 177 avions entre le 26 mai et le 3 juin, tandis que la Luftwaffe a perdu 240 avions pendant la même période. Les pertes de chasseurs d’unités basées en France et en Grande-Bretagne du 10 mai au 4 juin se sont élevées à 432, tandis que le total des pertes de la RAF, toutes causes confondues pendant les mois de mai et juin ont été de 959 appareils, dont 477 chasseurs. Cependant, la plupart des duels aériens ont eu lieu loin des plages et des troupes en retraite ont largement ignoré cette aide vitale. En conséquence, de nombreux soldats britanniques ont accusé amèrement les aviateurs de n’avoir rien fait pour les aider.

Avant que l’opération ne soit achevée, le pronostic avait été sombre, avec Winston Churchill qui prévenait la Chambre des communes à s’attendre “des nouvelles dures et lourdes”. Par la suite, Churchill fait mention à l’issue de cette opération comme un “miracle”, et la presse britannique a présenté l’évacuation comme une “catastrophe qui a basculé vers le triomphe”, succès tel, que Churchill a dû rappeler au pays, dans un discours à la Chambre des communes le 4 juin, que “nous devons être très prudents de ne pas attribuer à cette délivrance les attributs d’une victoire. Les guerres ne se gagnent pas avec des évacuations”. Néanmoins, les exhortations à “l’esprit de Dunkerque”, une expression utilisée pour décrire la tendance de l’opinion publique britannique à se rassembler et à surmonter les moments d’adversité, sont toujours présentes dans l’inconscient britannique aujourd’hui.

Le sauvetage des troupes britanniques à Dunkerque a fourni une impulsion psychologique au moral britannique, pour l’ensemble du pays cela a été considéré comme une grande victoire. Alors que l’armée britannique avait perdu une grande partie de ses équipements et de ses véhicules en France, elle avait sauvé la plupart de ses soldats et a pu les affecter à la défense de la Grande-Bretagne. Une fois la menace d’invasion passée, ils ont été transférés outremer, au Moyen-Orient et sur d’autres théâtres. Ils ont également formé le noyau de l’armée qui est retournée en France en 1944.

Les forces terrestres allemandes aurait pu pousser leur attaque contre le corps expéditionnaire britannique (BEF) et ses alliés, en particulier après avoir conquis les ports de Calais et Boulogne. Pendant des années, on a supposé qu’Adolf Hitler avait ordonné à l’armée allemande d’arrêter l’attaque pour favoriser les bombardements par la Luftwaffe. Toutefois, selon le journal de guerre officiel du Groupe d’armées A, le Generalfeldmarshall Gerd von Rundstedt – le chef d’état-major général, préoccupé par la vulnérabilité de ses flancs et l’approvisionnement de ses troupes en pointe, a ordonné l’arrêt. Hitler aurait simplement validé l’ordre quelques heures plus tard. Cette accalmie a donné aux Alliés quelques jours pour évacuer par voie maritime.

Plusieurs hauts commandants allemands, par exemple, les généraux Erich von Manstein et Heinz Guderian, ainsi que l’amiral Karl Dönitz, ont considéré l’incapacité du haut commandement allemand à ordonner un assaut rapide sur Dunkerque pour éliminer le BEF comme l’une des principales erreurs que les Allemands aient faite sur le front occidental durant la Seconde Guerre mondiale.

Plus de 100 000 soldats français évacués ont été transférés vers des camps dans différents lieux dans le sud-ouest de l’Angleterre où ils ont été hébergés temporairement, avant d’être rapidement rapatriés. Les navires britanniques ont transporté les troupes françaises à Brest, Cherbourg et vers d’autres ports de la Normandie et de la Bretagne, bien que seulement environ la moitié des troupes rapatriées ait été déployées contre les Allemands avant l’armistice. Pour beaucoup de soldats français, l’évacuation de Dunkerque n’était pas un salut, mais ne représentait qu’un délai de quelques semaines avant d’être fait prisonniers par l’armée allemande après leur retour en France.

En France, la préférence perçue de la Royal Navy pour évacuer les forces britanniques au détriment des Français a conduit à un certain ressentiment. L’amiral français François Darlan avait à l’origine ordonné que les forces britanniques devraient avoir la préférence, mais Churchill était intervenu, lors d’une réunion 31 mai à Paris, pour ordonner que l’on procède de façon égale pour les deux troupes et pour que les Britanniques forment l’arrière-garde. Les 35 000 soldats de l’arrière-garde ont été pour l’essentiel français. Ils ont été capturés après que l’évacuation ait eû été prolongée d’une journée et a permis d’embarquer 26 175 Français en Grande-Bretagne le 4 juin.

Pour sept soldats qui se sont échappés de Dunkerque, un homme a été fait prisonnier de guerre. La majorité de ces prisonniers ont été envoyés par des marches forcées en Allemagne. Des prisonniers ont rapporté le traitement brutal subi de la part de leurs gardiens, dont les coups, la faim, et les assassinats. En particulier, les prisonniers britanniques se plaignaient que les prisonniers français reçoivent un traitement préférentiel. Une autre plainte majeure était que les gardes allemands renversaient les seaux d’eau qui avaient été laissés au bord de la route par des civils français. Beaucoup de prisonniers ont été conduits vers la ville de Trèves, au bout de 20 jours de marche. D’autres ont été conduits jusqu’à l’Escaut et ont été envoyés par barge vers la Ruhr. Les prisonniers étaient ensuite envoyés par train dans les différents camps de prisonniers de guerre en Allemagne. La majorité (ceux en dessous du grade de caporal), ont travaillé par la suite pour l’industrie allemande et l’agriculture pendant cinq ans.

Les pertes très importantes de matériel militaire abandonné à Dunkerque ont renforcé la dépendance financière du gouvernement britannique envers les États-Unis.

La Croix de saint Georges arborée à la proue d’un bateau est connue comme le pavillon de Dunkerque et est seulement arboré par les bateaux civils de toutes tailles qui ont pris part à l’opération de sauvetage de Dunkerque en 1940. Les seuls autres navires autorisés à arborer ce drapeau à la proue sont ceux avec un amiral de la flotte à bord.

Source : Wikipédia France

BATAILLE DES FLANDRES

Mentionnée sur Waltz For George

La première bataille d’Ypres, aussi connue sous le nom de bataille des Flandres, a été la dernière bataille majeure de la première année de la Première Guerre mondiale qui a eu lieu à Ypres en Belgique (1914). Elle marque, avec la bataille de l’Yser, la fin de ce que l’on a nommé la course à la mer.

Pour les opérations de 1914 de l’armée française, la bataille de l’Yser et la bataille d’Ypres font partie de la première bataille des Flandres.

Le général Erich von Lindemann, chef d’état-major général, a progressivement renforcé les IVème et VIème armées allemandes autour de la ville d’Ypres, tenue par les britanniques, afin de pouvoir gagner les ports de Calais et Boulogne. Sur place, les Allemands jouissent d’une supériorité numérique de 6 contre 1 et disposent de plus d’artillerie moyenne et lourde que les alliés. Mais les Belges et les franco-anglais installent des tranchées. Celles-ci sont, en de nombreux endroits, remplacées par des remblais constitués de sacs de terre, car il n’est pas possible, partout de creuser la terre, étant donné que l’état-major belge est parvenu à faire ouvrir les vannes des digues qui protègent de la mer cette région de polders. Aussi, l’eau inonde-t-elle le théâtre des opérations, plus bas presque partout, que le niveau de la mer. De plus, les Belges complètent leur système défensif en se servant du remblai d’une ligne de chemin de fer surplombant la plaine. Les Allemands, obligés d’attaquer des troupes retranchées, sont handicapés par l’inondation qui, en plusieurs points, recouvre le sol de plus d’un mètre, ce qui va jouer un rôle important dans la suite des opérations.

Malgré la dégradation du temps et le renforcement des défenses allemandes, les Français et les Britanniques lancent une offensive générale depuis la mer du Nord jusqu’à Verdun. Ils pensent, à juste titre, qu’ils sont en supériorité numérique par rapport aux Allemands qui ont dépêché beaucoup de soldats vers le front Est où la résistance russe s’est révélée plus forte que prévu. Mais la bravoure des soldats allemands et l’efficacité de leurs défenses retranchées contraignent les franco-anglais à arrêter leur effort le 14 décembre.

  • 4 décembre – Enlèvement de la Maison du Passeur et prise de Weidendreft (1 km Nord-Ouest de Langemarck) par la 11ème DI.
  • 17 décembre – Prise du cabaret Korteker (20ème CA).
  • 28 décembre – Prise de Saint-Georges.

Deux têtes de pont sont établies sur la rive droite de l’Yser.

À Noël, les soldats du front occidental étaient épuisés et choqués par l’étendue des pertes qu’ils avaient subies depuis le mois d’août. L’ambiance était morose dans les tranchées et les cantonnements de l’arrière. Mais, au petit matin du 25 décembre, les Britanniques qui tenaient les tranchées autour de la ville belge d’Ypres ont entendu des chants de Noël provenant des positions ennemies, puis ont découvert que des sapins de Noël étaient placés le long des tranchées allemandes. Lentement, des groupes de soldats allemands sont sortis de leurs tranchées et se sont avancés jusqu’au milieu du no man’s land, où ils ont appelé les Britanniques à venir les rejoindre. Les deux camps se sont rencontrés au milieu d’un paysage dévasté par les obus, ont échangé des cadeaux, discuté et joué au football.

Ce genre de trêve était courant là où les troupes britanniques et allemandes se faisaient face, et la fraternisation s’est poursuivie encore par endroits pendant une semaine jusqu’à ce que les autorités militaires y ait mis un frein. Il n’y a eu cependant pas de trêve dans le secteur où les Français et les Allemands s’affrontaient.

La première bataille d’Ypres est un succès pour les Alliés, mais son coût est terrible. Les deux camps s’affairent maintenant à consolider leurs positions en aménageant un système de tranchées qui courront bientôt de la mer du Nord à la frontière suisse.

La Première Guerre mondiale ne dure que depuis six mois et l’étendue des pertes humaines est sans précédent dans l’Histoire. Rien que sur le front occidental, les Français, les Belges et les Britanniques ont perdu plus d’un million d’hommes, dont une grande majorité de Français. Les Allemands comptent environ 675 000 soldats tués, blessés ou disparus au combat.

Sur le front Est, les pertes humaines des deux camps sont encore plus lourdes. Quelque 275 000 Allemands y ont été tués, blessés ou fait prisonniers. Le chiffre atteint un million pour les Austro-Hongrois et 1,8 million pour les Russes. Dans les Balkans, les Austro-Hongrois comptent 225 000 soldats tués, blessés, ou faits prisonniers, tandis que les pertes humaines s’élèvent à 170 000 hommes pour la Serbie.

Source : Wikipédia France

DIG FOR VICTORY | Film

Samplé sur Dig For Victory
Description :

La campagne Dig For Victory (“Creuser pour la victoire”) encourageait les gens à transformer les jardins, les parcs et les terrains de sport en potagers. Les gens élevaient également leurs propres poulets, lapins et chèvres. 900 clubs de porcs ont été fondés et environ 6000 porcs ont été élevés dans les jardins.

Le gouvernement savait que le peuple britannique pourrait mourir de faim en cas de blocus maritime, étant donné que la majeure partie de la nourriture venait du Canada et des États-Unis, les provisions étaient vulnérables aux attaques de la marine allemande. La marine marchande britannique a dû aussi changer de rôle, pour se rendre disponible pour transporter les troupes et les munitions.

Le chef de la branche agricole du ministère de la nourriture, le professeur John Raeburn (1912-2006), né à Aberdeen, a monté la campagne Dig For Victory.

La campagne a été conduite par Lord Wodton, ministre de la nourriture, et elle a attisé l’enthousiasme du public via des émissions à la radio. Elle a présenté “Docteur Carotte” et “Pete la Patate” ; accroché des affiches iconiques dans les gares, les magasins et les bureaux ; produit des tracts et des recettes, ainsi que des chansons et des slogans, même des listes de “nourriture gratuite” à la campagne.

C’était une campagne d’inspiration qui a eu un grand succès, utilisant des techniques de marketing bien en avance sur leur époque.

Il a été reconnu que le travail devait continuer bien après la guerre ; tandis que le rationnement continuait, on a dit aux Britanniques : “Ne vous reposez vous pas sur vos pelles, sauf pour de brèves périodes qui sont le privilège de tout jardinier”.

La carotte était un légume en réserve abondante et par conséquence, elle a largement été utilisée comme substitut de marchandises les plus rares. Pour améliorer sa fadeur, on encourageait les gens à “apprécier” la saine carotte de manières différentes en introduisant des personnages comme le “Docteur Carotte”. Des délices culinaires sous la forme de curry de carotte, confiture à la carotte et une boisson faite maison nommée Carrolade (fabriquée à base de jus de carotte et de rutabaga !) ont été suggérés par le ministère de l’agriculture.

De manière similaire au personnage du “Docteur Carotte”, mais cette fois utilisant des pommes de terre, “Pete la Patate” était un autre personnage introduit pour encourager la population à manger des légumes des potagers.

Comme le thème Dig For Victory, “Pete la Patate” avait également sa propre chanson amplifiant son message. Les livres de recette de “Pete la Patate” ont aussi été écrits pour donner aux femmes des suggestions et des conseils sur comment servir au mieux les pommes de terre aux repas. Par exemple, “brosser au lieu d’éplucher les pommes de terre” était recommandé, évitant ainsi le gaspillage inutile. Même des comptines traditionnelles ont été adaptées avec un côté “Pete la Patate” !

Source : http://www.educationscotland.gov.uk/scotlandshistory/20thand21stcenturies/worldwarii/digforvictory/

Vidéo :

BEACHY HEAD

Mentionné sur Spitfire

Beachy Head, ou cap Béveziers en français, est un promontoire de craie sur la côte sud de l’Angleterre, près de la ville d’Eastbourne (comté du Sussex de l’Est), immédiatement à l’est des Seven Sisters. Sa falaise est la plus haute falaise côtière de craie en Grande-Bretagne, qui s’élève à 162 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le promontoire offre des vues sur la côte du sud-est, allant du promontoire de Dungeness à l’est à Selsey Bill à l’ouest.


Géologie

La craie de Beachy Head a été formée au Crétacé, il y a 65 à 100 millions d’années, quand la région était encore sous les eaux. Elle a été soulevée durant le Cénozoïque. À la fin de la dernière ère glaciaire, le niveau de l’eau est remonté, formant la Manche et taillant dans la craie les spectaculaires falaises qui forment une partie des côtes du Sussex.

Le ressac marin a participé à l’érosion des falaises autour de Beachy Head, où se produisent souvent de petites chutes de pierres. Les chutes importantes sont plus rares. Une telle chute a eu lieu en 2001, à l’occasion d’un hiver très pluvieux : l’eau s’était infiltrée dans les fissures puis, sous l’action du gel, les a élargies jusqu’à faire s’effondrer une partie du bord de la falaise dans la mer.


Histoire

Le nom Beachy Head est attesté sous la forme “Beauchef” en 1274 et “Beaucheif” en 1317, devenant “Beachy Head” aux environs de 1724. Ce nom est donc sans rapport avec la plage (beach), mais consiste en une corruption du nom français du promontoire, Béveziers.

La ville d’Eastbourne achète en 1929, pour la somme de 100 000 livres sterling, 16 km² de terres entourant Beachy Head en vue de les préserver de toute urbanisation.

Le promontoire que constitue Beachy Head en a fait un point de repère pour les marins naviguant dans la Manche.

Les cendres du célèbre philosophe allemand Friedrich Engels, l’un des pères du communisme, ont été dispersées à sa demande dans la Manche depuis le sommet de la falaise de Beachy Head.


Phares

Les parages maritimes de Beachy Head ont longtemps constitué un danger pour la navigation. Un premier phare, le phare de Belle Tout, est construit en 1831 sur le promontoire immédiatement à l’ouest de Beachy Head, puis mis en fonctionnement en 1834.

Cependant la lumière de ce phare restait insuffisante pour dissiper brumes ou nuages trop bas. Un second phare, aux rayures rouges et blanches, est construit au pied même de Beachy Head, d’une hauteur de 43 mètres, et mis en fonctionnement en octobre 1902. Il est administré pendant plus de quatre-vingts ans par trois gardiens de phare, chargés d’assurer le bon fonctionnement de la lumière visible jusqu’à 26 kilomètres (mais 8 kilomètres seulement depuis septembre 2010). Le phare a été entièrement automatisé en 1983.


Beachy Head et la guerre

Le troisième jour de la bataille de Portland (1653, durant la Première Guerre anglo-néerlandaise) a lieu au large de Beachy Head.

La bataille du cap Béveziers (nom français de Beachy Head) a lieu en 1690 pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg ou guerre de Neuf ans.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Royal Air Force a établi un relais radio sur Beachy Head pour améliorer les communications avec l’aviation. En 1942, des signaux interceptés à Beachy Head sont identifiés comme des transmissions TV provenant de la tour Eiffel. Les Allemands avaient réactivé l’émetteur de télévision d’avant-guerre pour installer un service de télévision franco-allemand pour les hôpitaux militaires et les personnalités de la région parisienne. La Royal Air Force surveille ces programmes dans l’espoir (déçu) d’intercepter des informations sensibles.

Pendant la guerre froide, une importante station radar est installée à Beachy Head dans un bunker enterré, en fonctionnement de 1953 à 1957.


Tourisme

À l’ouest du phare de Belle Tout, les falaises de Beachy Head descendent vers Birling Gap puis, au-delà, vers les Pont du Golden Gate. La région est une destination touristique prisée.


Suicides

Beachy Head s’est acquis depuis le XVIIème siècle une réputation de site propice aux suicides, lesquels sont estimés à 20 par an. Le Beachy Head Chaplaincy Team mène des rondes diurnes et nocturnes afin de repérer et raisonner les candidats au suicide. On trouve aussi sur le site des panneaux indiquant un numéro de secours à destination des personnes suicidaires.

Le taux de suicide à Beachy Head n’est dépassé que par deux seuls autres sites : le pont du Golden Gate à San Francisco et les bois d’Aokigahara au Japon.

Après une augmentation régulière de morts entre 2002 et 2005, l’année 2006 connaît une décrue significative avec seulement sept suicides. La Maritime and Coastguard Agency attribue cette baisse au travail de la Chaplaincy Team et à la bonne diffusion des informations de prévention dans la presse locale.


Littérature

La poétesse romantique britannique Charlotte Turner Smith est l’autrice d’un poème intitulé Beachy Head. Le romancier Howard Jacobson décrit un suicide à Beachy Head dans son roman La Question Finkler (2010).


Cinéma, musique et télévision

La falaise de Beachy Head apparaît dans la séquence d’ouverture de Tuer n’est pas jouer, film de la série James Bond sorti en 1987. L’espion, joué par Timothy Dalton, est éjecté d’une Jeep qui tombe du haut de la falaise. La scène est censée se passer à Gibraltar. Beachy Head est également le titre d’un morceau du groupe Veronica Falls.

Beachy Head est le cadre de deux vidéo-clips du groupe britannique The Cure, Just Like Heaven (1987) et Close to Me (1985). La falaise apparaît également dans la séquence de fin du film Quadrophenia de The Who, et dans un épisode des séries britanniques Le PrisonnierChapeau melon et bottes de cuir (saison 6, Miroirs) et Black Mirror.

Beachy Head est également le titre d’une chanson de Throbbing Gristle issue de l’album 20 Jazz Funk Greats (1979). La pochette de l’album est une photo du groupe posant sur la falaise. La pochette sera reprise par le groupe Fat White Family pour son single Whitest Boy On The Beach (2015), en hommage au groupe qu’il cite comme une de ses influences.

Source : Wikipédia France

SPITFIRE | Avion

Mentionné sur Spitfire

Le Supermarine Spitfire (en anglais cracheur de feu, mais aussi au sens figuré soupe au lait ou mégère, d’où dragon également) a été l’un des chasseurs monoplaces les plus utilisés par la RAF et par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a donné lieu à une diversification et à une multiplicité de versions jamais atteintes dans l’histoire de l’aviation.

Les ailes elliptiques du Spitfire lui ont donné une apparence très reconnaissable ; leur section transversale mince lui a donné une vitesse impressionnante ; la conception brillante du concepteur en chef Reginald Mitchell et de ses successeurs (il est mort en 1937), a fait du Spitfire un avion apprécié par les pilotes. Il a servi pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale et, avec toutes ses variantes, a été de tous les combats.

Plus de 20 300 appareils ont été construits et les Spitfire sont restés en service jusque dans les années 1950.

Le chef du bureau d’étude de Supermarine (Reginald Mitchell) a remporté trois courses d’hydravion dans le trophée Schneider avec son modèle S 6, sur lequel il avait installé des moteurs puissants (Napier ou Rolls-Royce) et pour lequel il avait beaucoup travaillé le profilage. Ces mêmes qualités sont également utiles à la conception d’un chasseur et, en 1930, Mitchell a produit l’avion que demandait le Ministère de l’Air, avion qui devait être moderne et monoplan (une seule paire d’ailes).

Si la Grande-Bretagne s’en était tenue aux programmes officiels, son seul avion de chasse pour l’année 1936 eût été le Supermarine 224, un avion pataud, équipé d’un moteur Goshawk développant une puissance maximale de 660 ch (492 kW) et armé de 4 mitrailleuses.

Mitchell a immédiatement porté son attention sur une conception améliorée de l’avion, avec le soutien des propriétaires de Supermarine, Vickers. Le nouvel avion (type 300) avait, en plus des spécifications du cahier des charges, un train rentrant, un cockpit fermé, un respirateur à oxygène, et un moteur Rolls Royce PV-12 beaucoup plus puissant et développant 900 ch (671 kW), ainsi qu’un armement installé dans les ailes.

Depuis 1935, le ministère de l’air avait vu s’accomplir de grands progrès dans l’industrie aéronautique et voulait encore améliorer la conception du monoplan. On a, dans un premier temps, rejeté le projet Supermarine parce qu’il ne supportait pas l’armement exigé de huit mitrailleuses. De nouveau, Mitchell a pu résoudre le problème. Il a suggéré, en regardant les avions du constructeur allemand Heinkel, d’adopter des ailes elliptiques, pour que la corde soit allongée. Ce qui a permis d’installer les huit mitrailleuses, tout en conservant une faible traînée, grâce à la conception première d’aile. L’aérodynamiste de Mitchell, Beverley Shenstone a cependant précisé que l’aile de Mitchell n’était pas directement inspirée du Heinkel He 70 car l’aile du Spitfire était beaucoup plus mince et avait une section complètement différente. Quelle que soit son origine, l’aile elliptique était assez prometteuse pour pouvoir vendre au Ministère de l’air ce nouveau type 300 que le bureau d’étude avait nommé F.10/35. Ses ailes sont dotées d’un profil NACA 2213.

Le prototype a volé pour la première fois le piloté par Mutt Summers. Ses performances étaient telles que le Ministère de l’air a immédiatement commandé 310 appareils. Alors qu’il était encore aux mains des pilotes d’essai de Vickers, l’avion était déjà testé par les pilotes de la Royal Air Force. Reginald Mitchell est mort d’un cancer le , après avoir donné à son pays le plus beau chasseur de son temps.

C’est au Spitfire que nous, contemporains, associons la victoire de la bataille d’Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cependant, la victoire de la bataille d’Angleterre n’est pas simplement due au Spitfire, bien qu’il ait bénéficié de vitesses en palier et ascensionnelle supérieures à celles du Hurricane. C’est l’utilisation conjointe de ces deux chasseurs, tous deux armés de huit mitrailleuses Vickers de 7,7 mm, qui permit à la RAF de prendre l’avantage sur la Luftwaffe. Les Spitfire, rapides et agiles, ont été désignés pour s’attaquer aux chasseurs d’escorte tandis que les Hurricane, plus lents mais à la structure robuste, se chargeaient des bombardiers.

Au cours de l’automne 1940, les plaintes des pilotes concernant la faiblesse de la munition de 7,7 mm se multipliant, deux versions du Spit équipées de canons de 20 mm Hispano HS 404 et quatre Vickers, ont été mises en ligne. En raison d’enrayages trop fréquents, ces Spits Mk Ib et Mk IIb ont laissé la place au MkV armé d’une nouvelle version plus fiable du Hispano et équipé d’une évolution du Rolls-Royce Merlin.

Le Spitfire avait, outre son train étroit et donc dangereux, un défaut gênant : son faible rayon d’action. Ce facteur n’a pas joué durant la bataille d’Angleterre mais est devenu rédhibitoire quand la RAF est passé à l’offensive : en 1944 encore, ses Spitfire ne dépassaient pas le Rhin, alors que les P-51 américains, partant des mêmes bases anglaises et dotés du même moteur Merlin, allaient jusqu’à Berlin.

Source : Wikipédia France

SPITFIRE | Film

Samplé sur Spitfire

Description :

Spitfire (The First Of The Few) est un film britannique réalisé par Leslie Howard, sorti en 1942.

Le concepteur d’avions R.J. Mitchell vainc l’indifférence et l’opposition pour construire l’avion de chasse Spitfire, mais l’effort endommage sa santé et il meurt avant la Bataille d’Angleterre.

L’hommage de Leslie Howard à R.J. Mitchell possède lui-même ces qualités de modestie et de retenue émotionnelle qu’il fait l’éloge de manière excessive de son héros. Avec sa bande originale émouvante de manière appropriée écrite par William Walton, on se souvient tendrement du film mais il lui manque le dramatique vif et réalisme émotionnel qui impressionne toujours dans les autres efforts de propagande de Howard, et anticipe les qualités plus convenues du film de guerre des années 1950. Seules les séquences d’ouverture et de clôture donnent l’impression que le film ai été fait à un moment où le début de la seconde guerre mondiale était encore à décider, quelque chose qu’on ne peut dire des autres films d’Howard : Monsieur Smith agent secret (1941) ou Femmes en mission (1942).

Il commence par un montage sérieux dépeignant l’avance de l’Allemagne en Europe, accompagné d’une narration effrayante et alarmiste de Howard qui ne fait aucun effort pour nier la sévérité de la situation désespérée de la Grande-Bretagne. Les séquences suivantes de la Bataille d’Angleterre, incorporant de véritables images de la bataille et donnant des rôles parlés à de véritables pilotes en service, maintient ce niveau d’impact immédiat mais sont compromises par ce qui est distinctement du dialogue de type Biggles, avec les batailles décrites comme des “fêtes”, des “spectacles” et du “bon amusement”. De manière révélatrice, c’est également le seul film de guerre de Howard à offrir des caricatures dévalorisantes de l’ennemi, en particulier les Italiens, qui servent de bouffons pompeux qui détendent l’atmosphère. (Le personnage de Bertorelli, de manière assez intéressante, est joué par Filippo Del Giudice, directeur de Two Cities Film.)

Mais le cœur du film est sa présentation de son héros comme une sorte d’incarnation du personnage britannique, et Howard est aussi efficace dans le rôle comme on s’y attend. C’est dans les moments calmes entre les batailles et les séquences d’action aériennes que le film réussit le mieux, avec Howard faisant de Mitchell à la fois un visionnaire et un Monsieur tout le monde, travaillant dur sur sa planche à dessin jusqu’à ce que l’effort physique le tue littéralement, parce que lui, et lui seul, comprend l’importance de ce qu’il tente de faire.

Accessoirement, le visage familier avec une seule réplique en tant que homme politique apathique est le co-scénariste du film, Miles Malleson. Bien que plus connu pour d’innombrables comédies britanniques et des films d’horreur de la Hammer comme le tout petit rôle excentrique préféré de la Grande-Bretagne, Malleson était également un dramaturge, traducteur et intellectuel respecté. Malgré la nature impériale et militaire de nombre de ses scénarios (il a aussi écrit la tentative avortée de Korda de filmer Lawrence d’Arabie), il a atteint la notoriété durant la première guerre mondiale comme pacifiste hautement vocal et membre du mouvement anti-conscription.

Matthew Coniam

Source : http://www.screenonline.org.uk/film/id/485097/

Vidéo :
Résumé complet (Spoilers !) :

Septembre 1940. Durant la Bataille d’Angleterre, un escadron de pilote, rejoint par le commandant Geoffrey Crisp, discute les mérites du Spitfire. Crisp commence à se rappeler.

1922. R.J. Mitchell rêve de concevoir un nouveau genre d’avion ; un qui appliquerait les principes aviaires et se débarrasserait des supports et des câbles, avec le corps, les ailes et la queue parties entières de la structure essentielle. Sa femme Diana le convainc de suggérer ses concepts révolutionnaires à ses patrons mais ils ignorent ses idées et lui confient du travail manuel dans l’atelier d’assemblage.

1923. La Coupe Schneider, concours de vitesse aérienne international, est remporté par les États-Unis. Mitchell est désormais concepteur mais travaille toujours sur les concepts traditionnels que sa société insiste à produire. Un ancien camarade d’école, Geoffrey Crisp, lui rend visite. Après avoir servi dans l’armée de l’air, Crisp a été incapable de trouver un emploi permanent, et il offre ses services à Mitchell comme pilote test.

Les supérieurs de Mitchell lui offrent le travail de conception de l’avion qui entrera dans le concours. Il leur dit qu’il va leur construire un avion pour gagner, mais seulement s’il a carte blanche. Ils refusent, et il démissionne. Le Commandant Bride, directeur de la société, passe outre des autres directeurs et offre à nouveau la commission à Mitchell selon ses termes. Il accepte, et se met immédiatement au travail.

1925. Le nouvel avion de Mitchell, piloté par Crisp, est inscrit au concours. Il vole superbement, mais tout à coup s’écrase en mer. Crisp assure à Mitchell qu’il avait perdu connaissance et le contrôle de l’avion, et qu’aucun aspect de sa conception n’était à tenir responsable de l’accident. On donne à Mitchell une deuxième chance dans le concours de 1927. Crisp pilote l’avion vers la victoire, et établit un nouveau record de vitesse.

En 1929, l’avion de Mitchell gagne une deuxième fois. Lors d’une fête de célébration, il rencontre Lady Houston, mondaine excentrique dont le Yacht est orné des slogans “À bas le gouvernement” et “Réveille-toi l’Angleterre”. Elle lui dit qu’elle prévoit un terrible danger, et est convaincue que l’Angleterre doit se militariser à nouveau pour faire face à la menace. Quand il suggère que les guerres futures pourraient être remportées dans les airs, elle rit à ses idées et implique que l’argent dépensé à construire une force aérienne plus forte pourrait être gâché.

Les règles de la Coupe Schneider déclarent que si un pays gagne trois ans de suite, elle leur revient de manière permanente. Mais il manque à l’équipe britannique l’argent pour pouvoir même s’inscrire au concours qui pourrait leur assurer la victoire permanente. Ils s’approchent du gouvernement, mais leurs propositions sont rejetées comme une utilisation inappropriée de l’argent public. Tout semble obscur jusqu’à ce que Lady Houston, qui a changé d’avis sur les défenses aériennes britanniques, fournit l’argent. Mitchell gagne à nouveau, établissant un nouveau record de vitesse, et est fait chevalier de l’Empire britannique.

Quelques années plus tard, Crisp, Mitchell et Diana sont en vacances en Allemagne. Ils découvrent que l’Allemagne brave les interdictions sur la manufacture d’armes présentées par le Traité de Versailles et commence à se préparer pour une guerre future. Ils retournent en Angleterre pour tenter de convaincre le gouvernement le besoin urgent de reconstruire les défenses militaires de la Grande-Bretagne. Avec des fonds limités et peu de soutien officiel, Mitchell conçoit l’avion qui deviendra le Spitfire. Sa santé, cependant, souffre de la pression, et son médecin lui dit qu’il doit cesser immédiatement de travailler ; s’il continue à se démener à la vitesse actuelle, il n’a que huit mois à vivre. Retournant à son bureau, il apprend que le gouvernement a finalement accepté ses concepts, mais l’avions doit être prêt dans huit mois, et se remet au travail.

L’avion est finalement prêt pour les essais, mais l’effort a laissé Mitchell invalide. Le jour où il apprend que la permission officielle a été donnée pour produire les avions en masse, Mitchell s’endort sous une couverture dans son jardin, et Diana commence à pleurer.

1940. Crisp confirme que Mitchell est décédé. L’escadron est rappelé au combat. Après une mission à succès, Crisp remercie Mitchell, et les avions rentrent à la maison.

Le titre anglais du film, The First Of The Few, fait référence à la célèbre phrase de Winston Churchill : “Jamais tant de gens n’ont dû autant à si pu” (“Never was so much owed by so many to so few”). The Few (“Les quelques-uns”) désigne les pilotes alliés de la Royal Air Force qui se sont battus à la Bataille d’Angleterre durant la Seconde Guerre Mondiale.