Public Service Broadcasting + Story Books à la Library de l’Institute de Birmingham, Royaume-Uni – 12 novembre 2013
Ken Harrison
Le concert de ce soir est animé par Public Service Broadcasting, duo basé à Londres constitué de J. Willgoose, Esq. à la guitare, au banjo, autres instruments à cordes, sample et instruments électroniques, et Wrigglesworth à la batterie (mais il joue également d’autres instruments) et accompagnés sur scène par Mr B pour les visuels, les projections et quelques images live ponctuelles de Willgoose et Wrigglesworth.
La musique de PSB est samplée à partir d’une grande variété de films d’information, de matériel de propagande, en particulier autour de la technologie et de diverses archives, dont le British Film Institute et autres qui sont alors samplés et tissés autour de guitares, banjos, synthés et batterie. Si vous vous rappelez du Windpower de Thomas Dolby où le sample de l’accent anglais standard de John Marsh donnait la météo maritime, c’est un bon point de départ.
Mais tout d’abord, la première partie. Story Books est un quintette indé/alternatif originaire de Sittinbourne dans le Ket compris de Kristofer Harris (chant/guitare), Robert Wilks (batterie), Joseph Whitnell (basse), Andrew Parry (claviers) et Jack Tarrant (guitare) et formé en 2010, gagnant rapidement de l’intérêt de la part de Radio 1, 6Music et XFM avec leur deuxième sortie, Peregrine (la première étant All Those Arrows). Le groupe fait la première partie de Public Service Broadcasting sur cinq dates de cette tournée britannique automnale et il s’agit du quatrième concert et accessoirement de leur premier concert à Birmingham.
Le groupe joue un court set de chansons mélodiques et pensives ; la majorité issue de leur EP Too Much A Hunter, sorti chez Communion Records. La voix de Harris est similaire en ton et débit à un Ian McCulloch des débuts. Les clous du set (pour moi) sont Peregrine et All Those Arrows. Le style de jeu de guitare de Harris est quelque peu agressif par moments, frappant quasiment la guitare, au point d’en casser une corde. Ils sont bien accueillis par le public et certainement un groupe sur lequel il faudra garder un œil à l’avenir.
Sur scène, il y a deux écrans de projection et une antenne radio de style similaire à Radioactivity de Kraftwerk. De chaque côté de la scène devant, il y a une pile d’anciennes télés… Les modèles encombrants à tube cathodique (si vous voulez tout savoir sur les tubes cathodiques, allez faire des recherches) qui font également office de moniteurs pour le concert. PSB arrivent sur scène vers 21h10, devant une salle comble, constituée d’un public assez mûr (si quelqu’un était arrivé avec des pipes et des charentaises, il serait à sa place). À part un bref geste de la main et un sourire au public, aucun membre du groupe ne parle au public. Toute la communication passe par Willgoose et un bout pré-programmé, “Hello” et “Thank You… Very Much”.
Le set s’ouvre avec London Can’t Take It extrait de leur War Room EP avec des projections de la Seconde Guerre Mondiale sur les écrans. Suit Theme From PSB, morceau au rythme rapide extrait de leur premier album avec un banjo très entraînant et puis Informe – Educate – Entertain qui est un morceau extrêmement contagieux rempli de samples de l’optimisye léger d’après guerre, “une nouvelle ère qui commence”. Je m’attendais à moitié à ce que le discours “White Heat of Technology” de Harold Wilson en 1963 soit inclus quelque part. The Now Generation suit, morceau sur la mode rétro, tout habillé en crêpe et en nylon avec des claviers très Kraftwerk. Signal 30, morceau entraînant qui parle d’accidents de voiture et de colère sur la route, avec des guitares exceptionnelles qui s’arrête brusquement avec un cri et un accident de voiture.
La voix électronique parle au public “Merci, c’est génial d’être ici à la Library… pardon. Nous avons toujours voulu jouer à la Library”. Suit New Dimensions in Sound, suivi par la voix mécanique “Merci, nous avons deux nouvelles chansons à vous jouer ce soir. Des chansons sur le patinage sur glace en néerlandais”. Un petit plaisantin dans le public crie “Nik Kershaw” mais le commentaire est ignoré et le groupe démarre Elfstedentocht Part 1. Night Mail est un TransEuropeExpress “rétro” moderne et sample le film éponymen de la General Post Office (aujourd’hui la Royal Mail) de 1936 où John Grierson narre le poème de WH Auden écrit pour la GPO. “Merci beaucoup. Quel sympathique public vous êtes, Birmingham”.
Elfstedentocht, Part 2 suit, morceau bien plus lent que le Part 1 puis un autre morceau de War Room, If War Should Come, introduction lente, une basse qui va crescendo, qui finit avec Chamberlain qui déclare “Ce pays est en guerre”. Spitfire s’ouvre avec le son d’un avion qui rugit et des guitares grinçantes qui sample le film de guerre éponyme de 1942 à propos du développement du Spitfire. Durant le morceau, Mr B nourrit des images live du groupe sur les écrans de projection. Le morceau se finit avec des stroboscopes tandis que les guitares et la batterie s’arrêtent en martelant. Le set se conclut sur Lit Up, lent et sombre morceau, avec des projections de vaisseaux de guerre de nuit, se finissant par un carillon de cloches.
Pour le rappel, le groupe revient sur scène, renversant presque l’antenne radio au fond de la petite scène au passage. La voix mécanique s’excuse pour l’incident “Bonjour, pardon” et présente le groupe. “Aux visuels, Mr B, à la batterie, le seul et unique Wrigglesworth…” quelqu’un fait coucou au groupe, “Fais leur coucou Wrigglesworth. Et tout le reste… moi !”
ROYGBIV voit le retour du banjo sur des samples de propagande sur la télé en couleurs tandis qu’un arc en ciel de couleurs, de fleurs et le logo de Inform – Educate – Entertain tournoie lentement sur scène. Le public reçoit un “Merci Birmingham, c’est notre dernière chanson”. Le dernier morceau Everest narre la découverte et ascension de la montagne avec des guitares et des synthés comme bande sonore des visuels de l’ascension.
Avec un “Thank you very, very, very… (et encore plus de very)… much”, le groupe quitte la scène sur le thème de Last of the Summer Wine et les applaudissements du public. Même s’ils n’ont pas le discours habituel avec le public, la parole synthétisée est réalisée avec beaucoup d’humour et n’est pas pince-sans-rire. Un dernier message au public, “Nous avons passé un merveilleux moment, bonsoir”, et à en juger par la réaction du public, eux aussi.
PSB ont emmené l’usage des samples à son extrême, et ont complètement éliminé le chant de leur prestation. Il y a des références à Kraftwerk ici et à d’autres groupes (dont un petit type de guitare à la New Order par occasions). Cependant, les résultats ont besoin d’être vus et entendus. L’album Inform – Educate – Entertain est très intelligent et agréable et vous accroche dès le premier morceau. Je suis impatient de voir comment sonnera son successeur. S’ils suivent les plans du premier album, ils ont des siècles d’archives à exploiter à volonté.
Traduction : 18 janvier 2023