“Je suis heureux de dire qu’il y avait beaucoup d’ouverture d’esprit”
La grande quantité d’anciens films contenus au sein des archives du British Film Institute de Londres se sont révélés une source riche d’inspiration pour Public Service Broadcasting.
Après avoir fondé leurs deux premiers albums sur des films d’information publics et la course à l’espace entre les États-Unis et la Russie soviétique, J Willgoose Esq s’y est redirigé pour leur troisième disque.
Every Valley explore l’histoire de la communauté de l’exploitation minière dans le Sud du Pays de Galles et les changements profonds causés par le déclin et la chute de l’industrie.
“Il n’y a pas de trajet particulièrement simple pour arriver à l’album tel qu’il est”, commence Willgoose. “C’était l’idée réfléchie sur une longue période que peut-être je pourrais faire quelque chose d’intéressant avec les archives minières du BFI, parce que je sais qu’ils en ont beaucoup et qu’on a une bonne relation avec eux, je voulais faire quelque chose de différent avec The Race For Space et cette progression de grands thèmes épiques et énormes et peut-être faire quelque chose d’un petit peu plus spécifique géographiquement avec peut-être un côté un petit peu plus politique.
“Je pense que la chose qui m’a attiré vers le Sud du Pays de Galles plus que tout, c’était la force de la communauté là-vas et combien c’était la région la plus solide durant la grèce [de 1984-85] et moi qui me demandait pourquoi c’était le cas et si oui, comment c’est aujourd’hui ? C’est probablement ce qui a fait ronronner les engrenages en premier lieu”.
Willgoose tenait également à visiter les vallées galloise lui-même. “C’était une partie importante pour que tout soit correct – ou aussi correct que quelqu’un comme moi puisse faire. Y aller et y passer beaucoup de temps à faire de véritables recherches et à rencontrer des gens et leur parler et le faire dans le véritable esprit d’implication et d’ouverture d’esprit que le mérite un sujet comme ça. Si tu vas le faire, tu dois bien le faire et ne pas y aller avec beaucoup d’idées préconçues, faire presque table rase et dire, Qu’est-ce qui s’est passé ici alors ?”
Parler avec les gens qui ont travaillé dans les mines d’Ebbw Vale s’est avéré révélateur. “Comme ils ont vécu la grève, c’était des petites choses comme s’attendre à ce qu’ils soient très anti-poloce. Je pense que dans les vallées, ils n’ont pas eu beaucoup de personnes de Londres qui sont arrivées en bus pour superviser ces choses. La majeure partie du temps, les conflits étaient avec les gens qu’ils connaissaient et plus d’une sorte personnelle. C’était des trucs comme ça, découvrir combien c’était plus nuancé, pas juste y aller pour crier.
“C’était des recherches utiles et il était utile de parler avec des personnes qui étaient directement impliquées et ne pas simplement y aller en pensant avoir lu quelques livres et regardé quelques films ; c’était une partie importante du processus – mesurer autant que possible ce qu’allait être la réaction de ces gens envers quelqu’un comme moi qui venait en disant j’aimerais écrire un album à propos de ça : est-ce que ça allaot être un mur d’hostilité ou y’allait-il avoir une ouverture d’esprit ? Je suis ravi de dire qu’heureusement il y a eu beaucoup d’ouverture d’esprit et quasiment un encouragement tacite à plusieurs égards. C’était génial”.
Willgoose admet que le manager du groupe avait à l’origine des doutes à propos du projet. “Certains pourraient avoir également cette réaction : comment prendre quelque chose comme ça et le rendre ouvert et accessible ? Comment finir avec un album intéressant qui n’est pas que politique, conflit et colère ? Je ne voulais pas vraiment écrire cet album”, explique Willgoose. “Ça a sa place dessus mais ce n’est pas l’émotion principale, certainement”.
Le thème central de l’album du manque d’attention et de l’abandon de toute une communauté peut se voir reflété dans d’autres sociétés post-industrielles de par le monde. Willgoose admet se sentir particulièrement impliqué dans la politique au cours de ses dernières années.
“Je pense que c’est comme le dit le sample dans They Gave Me A Lamp, à un moment, que ce soit tôt dans votre vie, ou plus tard, vous vous rendez compte que tout dans la politique vous affecte directement ou indirectement. Je ne vois pas comment tu ne peux pas t’intéresser étant donné ce qu’il se passe depuis ces deux dernières années.
“C’était la chose intéressante pendant qu’on faisait cet album parce que je savais que je voulais le faire comme ça avant même les dernières élections législatives, quans ces résultats sont sortis, ils ont pris tout le monde par surprise. J’ai pensé Peut-être que c’est un bon moment de faire quelque chose comme ça. Puis le référendum sur l’UE est arrivé et ça a ajouté un tout nouveau niveau de complication, de subtilité et d’importance à tout ça et puis M. Trump de l’autre côté de l’océan qui parle de ramener ces emplois et tu penses tout simplement je ne sais pas comment tu ne pourrais pas ne pas être impliqué sur le plan politique en ce moment. Ça me semble tout simlpement impossible. Certains y arrivent peut-être, par conséquent, ils ont une vie moins anxieuse peut-être”.
Every Valley sort le 7 juillet. Public Service Broadcasting jouent à l’O2 Academy de Leeds le 19 octobre.
Le groupe londonien Public Service Broadcasting est l’une des success stories les moins connues mais des plus agréablement surprenantes de ces dernières années, capturant l’imagination de leurs astucieux samples d’audio-visuels d’information publique sur des instrumentales atmosphériques inspirées du Krautrock.
Leur concert The Race For Space, construit autour de films d’archive de la NASA, a été le grand moment du récent Edinburgh International Science Festival mais aujourd’hui, ils reviennent sur terre avec assez d’emphase, tournant leur attention à la montée et la chute de l’industrie minière sur Every Valley.
Cette histoire locale à la résonnance globale a été enregistrée dans l’ancien institut des mineurs de Ebbw Vale et comprend des interviews avec des mineurs d’autrefois, un petit peu de cuivres des mines et de chorales de voix masculines. Mais PSB n’ont pas la main lourde sur les références culturelles ou sur les avertissements implicites de l’histoire.
Chaque morceau présente un aperçu d’une facette différente de la société minière. Le morceau d’ouverture se développe en fanfare orchestrale chatoyante tandis que les tonalités suaves de Richard Burton brossent le tableau de la noblesse perçue de la profession pour les jeunes garçons du Sud du Pays de Galles, tandis que les tons BCBG des présentateurs d’après-guerre documentent les dangers de la profession sur la bande sonore prophétique de The Pit.
Des voix chantées sont tissées dans les clips de spoken word. La chanteuse de Camera Obscura, Tracyanne Campbell, ajoute de la texture chant d’oiseau à la vitesse motorik régulière de Progress. Turn No More est plus rock avec la voix étouffée du leader des Manic Street Preachers, James Dean Bradfield, qui a grandi au cours de la grève des mineurs.
They Gave Me A Lamp aborde le réveil politique des femmes des mineurs, tandis que Mother Of The Village est une analyse à froid réfléchie et douloureuse. C’est malheureusement trop facile d’appliquer le bénéfice du recul sur les prédictions super-optimistes des opportunités de carrière dans People Will Always Need Coal, probablement le moment le plus poignant de cet album empathique.
Ebbw Vale était l’une de nombreuses villes industrielles au cœur des vallées du Sud du Pays de Galles décimées par la démolition intentionnelle et, avec le recul, presque inimaginable de l’industrie du charbon au cours des années 1980. Village qui prospérait grâce au travail et à la communauté génération après génération, le peuple de Ebbw Vale a vu son gagne-pain et son avenir arrachés alors que la vie qu’ils connaissaient s’est arrêtée brusquement ; un avenir défini et consistant remplacé par l’incertitude et la pauvreté.
Le troisième album de Public Service Broadcasting, Every Valley, prend Ebbw Vale en tant que microcosme ; une étude de cas qui caractérise en montre les conséquences de la mort de l’extraction minière ; il étend cet exemple comme couche télescopique transparente au travers de laquelle il devient peut-être plus facile de comprendre les conséquences d’une politique inhumaine imposée aux gens de la classe ouvrière d’une portée bien plus large de lieux géographiques. Malgré avoir enregistré et dévoilé l’album à Ebbw Vale elle-même, l’album parle effectivement de sujets plus larges.
“La politique, c’est la vie, et tout ce qui a à voir avec te touche, directement ou indirectement”, déclare une voix féminine d’archive sur They Gave Me A Lamp, tourbillon de boîte à musique avec Haiku Salut, qui se concentre sur l’importance du rôle des femmes dans les communautés comme celle-ci – souvent quelque chose seulement véritablement souligné ou reconnu quand ces communautés commencent à se désagréger. Une offre d’émancipation arrive à la fin de la chanson avec le sample direct et clair “Je n’ai jamais baissé les bras… et j’en suis très fière” déclare une femme sur le fond d’un son hurlant et intense.
Les chansons comme celles-ci sont au cœur d’un disque qui pourrait sembler, soyons francs, vachement lugubre. Pourtant même si notre voyage commence (oui, c’est un album concept alors à quoi nous attendons-nous ?) avec des chansons comme Every Valley avec J. Willgoose, Esq. samplant les paroles retentissantes de Richard Burton alors qu’il décrit le statut des mineurs au Pays de Galles (“C’était les rois du monde souterrain”, psalmodie-t-il) ; trempée d’ironie cruelle et de débris de guitare tordue ; ou la dingue, quasi comique People Will Always Need Coal, qui s’ouvre avec un sample incroyable d’une publicité des années 1970 conçue pour attirer les mineurs et offre des platitudes comme “les jeunes hommes du Pays de Galles trouvent… un avenir sûr dans le charbon gallois aujourd’hui”, il y a un peu de lumière qui brille ici.
Le premier single Progress qui offre une ruée douce de pop tendre de la part de la chanteuse de Camera Obscura Tracyanne Campbell, est emblématique tout en maintenant un intellect et un art intelligent. Morceau sublime augmenté par les bribes de discours qui fait bien comprendre à l’auditeur l’idée d’un avenir pour les communautés apparemment condamnées. Il offre au moins un espoir mélodique au sein de la tragédie.
Plus tard, nous recevons la fureur déchaînée de All Out – signe que les grèves ont commencé, le présent et l’avenir devenant plus dangereux au jour le jour. Des sons d’une foule furieuse sont placés sur du bruit de guitare déchiquetante et arrogante – “On n’en peut plus”. C’est émouvant, enrageant et quelque peu libérateur dans les mains de Willgoose et Wrigglesworth. “On m’a élevé dans le respect de la police… je ne la respecte plus aujourd’hui”, offre une vois avant de laisser la place à une vague violente de guitare furieuse.
James Dean Bradfield prête ses tonalités iconiques et son oreille inégalable pour la mélodie émotive avec le poème de Idris Davies Gwalia Deserter sur Turn No More qui offre un refrain frappant à la manière de l’époque récente des Manics tout en permettant à PSB de maintenir leur identité musicale grâce à des lignes développées d’instrumentalisation.
Le centre doux du disque voit la chanteuse de langue galloise Lise Jen Brown de 9Bach délivrer un duo glorieux et rêvant avec Willgoose lui-même sur You + Me – la première fois que sa voix apparaît sur disque ; c’est une tentative craintive, incertaine mais tendre et pleine de véritable sentiment. La chanson est un répit, un régal.
Vers la fin du conte, nous sommes poussés dans le pur désespoir climatique de Mother Of The Village. “On pensait tous qu’on serait là pour le reste de nos vies. Mais bien sûr, ça n’a pas fini comme ça” ; “Rien ne va la remplacer”. “tu comprends ce qu’ils voulaient dire par la mort d’un village”.
L’album se referme superbement avec le Beaufort Male Choir qui interprète la chanson des mineurs Take Me Home d’une manière qui émeut et donne la chair de poule, une main placée sur le cœur, évoquant l’hiraeth dans une mesure quasiment impossible. “Ramène-moi à la maison, laisse-moi chanter à nouveau” – les voix unifiées s’envolent, autre élément d’espoir contre l’oppression et la dépression.
Every Valley est certainement un disque important et opportun, mais heureusement, c’est également un qui est satisfaisant et émouvant. Même s’il ne peut ne pas avoir la portée évidente de leur disque de perçée The Race For Space, il a quelque chose d’important à nous raconter à propos de la période dans laquelle nous vivons et les dures leçons déchirantes que nous devrions tous apprendre du passé.
Public Service Broadcasting : “C’était une atmosphère de soutien partout où je suis allé”
Le dernier effort de J. Willgoose, Esq. et cie se rappelle de la grève des mineurs du Sud du Pays de Galles dans les années 1980
Josh Williams
“Je pense que c’est une histoire fascinante et très humaine et, comme toutes les bonnes histoires, c’est ce qui m’a attiré”, explique le chef de la bande de Public Service Broadcasting d’Italie où ils sont actuellement en train de présenter leur nouvel album Every Valley. L’album précédent The Race For Space a vu le groupe explorer l’histoire de la course à l’espace tandis que Every Valley voit le groupe retourner à quelque chose de plus proche de la maison, explorant l’histoire de l’industrie minière du Sud du Pays de Galles.
Enregistré dans l’ancienne ville minière de Ebbw Vale, Willgoose a expliqué que “C’était très important pour moi de trouver quelque part dans les vallées pour enregistrer. Ça ne semblait pas bien d’écrire cet album de manière isolée et de l’enregistrer loin des lieux et des événements qu’il abordait”. Est-ce que l’environnement a informé et influencé le son ? “De toutes sortes de manières intangibles, probablement. Je savais que je voulais que l’album dans l’ensemble ait un côté plus riche, plus organique que nos albums précédents, et un son plus basique. Enregistrer sur bande a joué un grand rôle dans ça, ainsi qu’apprendre à embrasser certaines imperfections du processus d’enregistrement plutôt qu’essayer d’aplanir chaque petit défaut. On a enregistré en janvier, et j’ai promené mon chien de la colline de Sirhowy à Ebbw Vale tous les jours, et ce sont ces moments que je me rappellerais le plus, je pense”.
En effet, l’histoire de l’industrie minière du Sud du Pays de Galles est la typique montée, descente et ruine et pour s’aider à se préparer, Willgoose a visité “la plupart des grands musées miniers dont celui à Wakefield et le plus petit, je pense, à Afan Valley”, qui est là où il a découvert l’artiste Hannah Benkwitz, dont l’œuvre a terminé sur la pochette de l’album. “Tout le monde dans tous ces musées a été vraiment incroyablement serviable et arrangeant, et on leur doit tous énormément de remerciements”. De plus, Willgoose a interviewé des anciens mineurs et leurs familles, “C’était une partie vraiment importante de l’album – rencontrer les gens impliqués, écouter leurs histoires et ne pas y arriver avec des notions préconçues de comment c’était ou des problèmes qu’ils ont gérés”.
Le sujet dela chute de l’industrie minière et de la grève des mineurs demeure un sujet controversé même aujourd’hui dans les Vallées avec une génération qui a grandi dans l’ombre de ce qui reste, est-ce qu’ils devraient retirer quelque chose en particulier de Every Valley ? “Ce n’est pas vraiment à moi de dire. Ce n’est pas ma place en tout cas pour n’importe quel album, mais encore moins ici. L’art, la musique, les livres, les films que j’aime le plus sont ceux qui te laissent trouver ton chemin à travers plutôt qu’être frappé sur la tête avec un baton qui t’explique tout. C’est la différence entre un film adulte comme All Is Lost et quelque chose de cartoonesque comme Seul sur Mars. Ils sont à des années-lumière l’un de l’autre”. Comme toujours, il y a deux côtés à chaque histoire et Willgoose n’a pas fait l’effort de raconter l’autre côté en expliquant “l’album parle d’une communauté particulière – une qui est exceptionnellement soudée et solide – qui traverse une crise existentielle, plutôt que de politique”.
Every Valley a de nombreux collaborateurs avec Turn No More qui voit James Dean Bradfield des Manics qui arrive. “Je lui ai demandé au concert à Swansea qu’on a fait avec les Manics – j’étais très nerveux étant donné que c’est un groupe tellement énorme pour moi et tant d’autres. Il a dit oui, et même si je pensais qu’il était juste poli au début, il continuait à répondre au téléphone ! C’est un immense privilège et honneur d’avoir quelqu’un avec son talent et pédigrée – et lien à la région – sur cet album. Je n’y crois toujours pas, honnêtement”. Mais avec toutes ces collaborations, y-aurait-il un moment où Willgoose lui-même prendra le micro et chantera sur un morceau de PSB ? “Ça n’arrivera jamais, jamais, jamais”, souligne le leader.
En tournant l’album précédent The Race For Space, le groupe a joué à la Brixton Academy à guichets fermés, et tournera Every Valley en octobre. Willgoose pense que “le Barrowlands est un spécial à torcher”. PSB y jouent le 18 octobre. “Je pense que ce sera génial d’avoir l’opportunité de faire cet album en entier dans une salle prestigieuse du Sud du Pays de Galles un jour, comme on l’a fait pour The Race For Space à l’Albert Hall de Manchester et au Usher Hall d’Édimbourg”.
Le single Progress a le refrain “I believe in progress” mais est-ce que Willgoose a l’impression que PSB a progressé depuis la sortie de The Race For Space ? “On dirait que ça s’est beaucoup agrandi et que ça a beaucoup grandi. Peut-être que tout ça provient d’un désir malencontreux d’être pris au sérieux en tant qu’artiste. Qui sait ?”
“J’étais beaucoup inquiet auparavant”, explique Willgoose à l’idée de rentrer dans la communauté très unie de Ebbw Vale. “J’ai eu l’agréable surprise de ne pas trouver d’hostilité. En fait, il y avait une atmosphère qui était vraiment d’un grand soutien partout où j’allais, et avec toutes les personnes à qui j’ai parlées. Que ce soit grâce aux personnes là-bas, l’attitude générale ou juste de la chance, je ne sais pas, mais je suis très reconnaissant pour le soutien et l’encouragement”. Effectivement, le groupe est revenu dans la ville pour présenter l’album avec deux concerts spéciaux en juin, parlant avant le concert, Willgoose pensait que ce serait “assez émotionnel probablement, et je ne me laisse pas aller comme ça souvent. On dirait vraiment une époque spéciale et unique et on a l’impression que c’était il y a longtemps. Je ne suis pas sûr qu’on ne refera jamais un autre album comme ça”.
Public Service Broadcasting Every Valley
Play It Again Sam ***
Il est incroyablement facile de réduire Public Service Broadcasting à un truc ; mélangeant des films et des audios d’archive de service public avec de l’électronica et du rock. On dirait que deux profs d’histoire ont imaginé une manière “marrante” et “cool” d’enseigner leur matière. Mais au fur et à mesure que le projet continuait, il est devenu clair que PSB avait saisi quelque chose de spécial.
Après s’être attaqué aux films d’éducation publique et la course à l’espace, cette dernière avec un effet véritablement époustouflant sur The Race For Space, leur troisième album, Every Valley, se dirige vers les communautés minières galloises ; explorant la fierté des mineurs, même à l’heure la plus sombre. Il évite les personnalités comme Thatcher et Scargill en faveur d’un regard plus large à l’histoire tumultueuse de l’industrie sans perdre en puissance émotionnelle.
Le titre éponyme Every Valley et People Will Always Need Coal résument le prestige qui allait avec l’extraction minière. Les petits villages étaient célébrés pour propulser tout un pays. C’est rempli d’espoir, avec des cordes qui s’envolent et des guitares brillantes.
C’est avec All Out que les choses tournent dans l’histoire que de nombreux d’entre nous connaissent. Des guitares puissantes qui sonnent plus issues d’un disque de PUP canalisent la rage et la frustration des grèves de l’époque de Thatcher ; ce moment distinctivement non PSB se distinguant pour toutes les bonnes raisons.
Every Valley est aussi une première pour des chanteurs invités. Cependant, les disques de PSB ont toujours été meilleurs quand ils laissent les audios d’archive parler pour eux-mêmes et les artistes comme James Dean Bradfield et Traceyanne Campbell, tout en faisant un boulot décent, occultent le message à son détriment.
Quoi qu’il en soit, Every Valley capture l’histoire de l’industrie du charbon de manière plutôt sordide. Au début, il y a de l’espoir, puis il y a de la rage, mais il y a toujours un sentiment de fierté et de dignité maintenue. Il dépeint à gros coups de pinceaux une période qui mérite une exploration plus nuancée, certes, mais c’est un regard émouvant et unique à cette période d’histoire souvent négligée néanmoins.
Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf : Public Service Broadcasting à propos de l’histoire et de la narration
Jacob Pinter
Bien que connu surtout en tant que groupe, Public Service Broadcasting est tout autant un projet historique que musical. Fondé par J. Willgoose, Esq., le trio anglais utilise des archives, que ce soit des films ou des émissions de radio, pour écrire de nouvelles chansons autour. “On peut essayer de raconter les histoires du passé avec de la nouvelle musique – essayer d’apporter de nouvelles dimensions, je suppose”, explique Willgoose.
Pour son nouvel album, Every Valley, Public Service Broadcasting a puisé dans la véritable histoire d’un boom minier au Pays de Galles qui a contribué à faire prospérer les petites communautés – et l’effondrement de cette bulle industrielle qui s’en est ensuit à cause de l’innovation et la révolution techniques. Pour raconter cette histoire, le groupe s’est lourdement reposé sur l’énorme archive du British Film Institute d’images produites par le gouvernement, qui incluaient des films réalisés par le National Coal Board qui étaient diffusés aux mineurs dans les cinémas de l’époque.
À propos de la mission de Public Service Broadcasting Ça a commencé comme une sorte de truc ironique dans lequel on déclarait “enseigner les leçons du passé via la musique du futur”. Et ça a toujours été une blague pour moi. Mais je pense qu’on a fini par prendre ça un petit peu plus sérieusement en ce qui concerne les leçons du passé et de le ramener à la surface, le réexaminer, le remettre en contexte grâce à la musique qu’on écrit autour, et fixer des limites entre le passé et le présent. C’est, pour moi, ce qui rend tout ça le plus intéressant. Ce n’est pas un exercice de nostalgie, c’est en fait une histoire de recadrage du passé.
À propos du processus du travail avec des images d’archive pour Every Valley En gros, ils t’apportent ces boîtes de pellicules qui n’ont pas été ouvertes depuis de nombreuses années. Et ils montent ce film en 35 mm sur de vieux projecteurs Steinbeck et tu t’asseois là à le regarder via un minuscule viseur. En fait, j’ai dû emmener l’une des boîtes au technicien là-vas en disant, “Je n’arrive pas à l’ouvrir, tu fais quoi dans ce cas ?” Et il l’a juste jetée par terre et elle s’est ouverte [rit]. J’étais là, waou, on ne peut pas faire ça avec des disques durs.
À propos de la chanson Progress La ligne “I believe in progress”, surtout dans le contexte de l’album, prend une sorte de signification à double tranchant. À un niveau, c’est une chanson pop assez superficielle, [mais] tu parles de progrès et de la poussée en avant incessante de la race humaine. [La technologie] s’est débarrassée de ce qui était un boulot dangereux et sale, mais au prix énorme pour les communautés qui comptaient dessus. On regarde le progrès, mais on regarde aussi ce qui est abandonné.
À propos de combien une contrainte créative peut être libératrice Je pense que dès le départ, on a eu la question, “C’est un concept intéressant, mais allez-vous devenir à cours de matière ou d’idées ?” Pour moi, ça n’a jamais été une chose limitante. Ça a toujours été une chose vraiment libératrice parce qu’on peut se focaliser sur à peu près tout, et on peut traiter la matière à peu près de toutes les manières. C’est une manière libératrice de travailler, et ça libère l’imagination.
Inspiration de Lichtspiel III: Symphonie Diagonale et diffusé sur scène pendant le morceau
Symphonie diagonale (en allemand : Diagonalsymfonin) est un film muet allemand d’animation, précurseur du courant cinématographique expérimental, réalisé par Viking Eggeling et sorti en 1925.
L’unique copie originale ayant étant perdue dans les bombardements de Berlin en 1940, une version de reconstitution (mais qui ne se présente pas comme telle) est réalisée dans les années 1940 à l’initiative de Hans Richter, sur la base des rouleaux conservés de Eggeling. Bien que peu fidèle à l’œuvre originale (construction, rythmes), c’est l’unique version diffusée aujourd’hui.
Synopsis
Construite à partir de 6 720 dessins, cette Symphonie diagonale s’articule autour de formes géométriques blanches se mouvant au gré de leurs apparitions et de leurs disparitions sur un fond noir uni. Le film a été tourné à Berlin dans les studios de la UFA.
Viking Eggeling (né le 21 octobre 1880 à Lund en Suède et mort le 19 mai 1925 à Berlin en Allemagne) est un artiste et cinéaste avant-gardiste lié au dadaisme, au constructivisme et l’art abstrait qui a été l’un des pionniers du cinéma absolu et de la musique visuelle. Son film de 1924, Symphonie Diagonale est l’un des films abstraits précurseurs de l’histoire du cinéma expérimental.
Biographie
Début de carrière
À 16 ans, l’orphelin Eggeling s’est installé en Allemagne pour faire une carrière artistique. Il a étudié l’histoire de l’art à Milan de 1901 à 1907, subvenant à ses besoins en travaillant comme comptable. De 1907 à 1911, il a enseigné l’art au Lyceum in Zuoz/Institut Engiadina (aujourd’hui le Lyceum Alpinum Zuoz) en Suisse. Il a vécu à Paris de 1911 à 1915, où il s’est familiarisé avec Amedeo Modigliani, Hans Arp, Léopold Survage et d’autres artistes de l’époque. À ce moment, son art était influencé par le cubisme, mais il est rapidement devenu plus abstrait, et dans les années 1915-1917, influencé plus spécifiquement par les Rythmes colorés de Survage, il a commencé à faire des croquis sur des rouleurs qu’il a plus tard transformés en films abstraits : Horizontal-Vertikal Messe (aujourd’hui perdu) et Symphonie Diagonale.
Zürich & Dada
À Zürich en 1918, il s’est rapproché à nouveau avec Hans Arp et a participé à plusieurs activités dada, devenant l’ami de Marcel Janco, Richard Huelsenbeck, Sophie Taeuber et les autres dadaïstes liés au Cabaret Voltaire. En 1919, il a été rejoint le groupe Das Neue Leben (“La nouvelle vie”), qui était basé à Bâle et comprenait Marcel Janco, Hans Arp, Sophie Taeuber, Augusto Giacometti, et d’autres. Le groupe était en faveur d’une approche éducationnelle à l’art moderne, couplé à des idéaux socialistes et une esthétique constructiviste. Dans son manifeste artistique, le groupe a déclaré son idéal de “reconstruire la communauté humaine” pour préparer la fin du capitalisme. La même année, Eggeling a été le co-fondateyr du groupe similaire Artistes Radicaux, section plus politique du groupe Neue Leben. Durant cette période, en 1918, Tristant Tzara l’a présenté à Hans Richter, avec qui il travaillera intimement pendant quelques années, et en 1919, les deux ont quitté la Suisse pour l’Allemagne. Richter a plus tard écrit que “Le contraste entre nous, qui était entre la méthode et la spontanéïté, n’a servi qu’à renforcer notre attraction mutuelle… pendant trois ans, nous avons marché côte à côte, même si nous combattions sur des fronts séparés”.
Berlin
En Allemagne, son premier arrêt a été Berlin, où il a rencontré Raoul Hausmann, Hannah Höch et d’autres artistes radicaux. Il y a également rejoint le Novembergruppe (“le groupe de novembre”), groupe politique radical qui comprenait de nombreux artistes liés au dada, au Bauhaus et au constructivisme. Après s’être installé à Klein-Kölzig avec Richeter, il a continué ses expérimentations avec les “rouleaux”. Ces rouleaux étaient des séquences d’images peintes sur de longs rouleaux de papier qui examinent la transformation de formes géométriques qui pouvaient faire jusqu’à 15 mètres de long. Comme ils devaient être “lus” de gauche à droite, cela a rapidement évolué en expérimentation cinématographique sur pellicule. En 1920, Eggeling a commencé à produire son premier film, Horizontal-Vertikal-Messe, adapté d’un rouleau contenant approximativement 5000 images. En 1921, il a mis fin à sa collaboration avec Richter et a remis à plus tard son travail sur Horizontal-Vertikal-Messe. En 1923, il a collaboré à la place avec Erna Niemeyer et travaillé sur Symphonie Diagonale, synthèse d’image, rythme, mouvement et musique, créée à partir d’une série de feuilles de papier noir avec des formes géométriques. Ce film a été terminé en 1924 et dévoilé pour la première fois en novembre de la même année. Sa première projection publique a été à Berlin en mai 1925, lors du programme cinématographique Der absolute Film, arrangé par le Novembergruppe. 16 jours plus tard, Eggeling est mort d’une septicémie.
LIVE : Manic Street Preachers – Wembley SEE Arena, Londres, 03/12/2021
Erica Viola
La dernière date live de 2021 des Manic Street Preachers voit Public Service Broadcasting de Londres ouvrir la soirée. Vêtus de blanc et occultés par des lumières scéniques éblouissantes, les art rockeurs délivrent des morceaux déchirants et élégants (soulignés par le chant de l’invitée EERA). Comprenant de nouvelles chansons extraites de leur dernier album Bright Magic ainsi que de The Race For Space, inspiré des missions Apollo, le set de PSB est une combinaison succulente de vision et de sons, une belle amorce pour le fan nouveau et aspirant, leur spectacle visuel caractéristique d’images d’archives remixées et de films d’époque donne au set du contexte et de la profondeur.
Le public élastique se resserre en anticipation tandis que les Manic Street Preachers se glissent sur scène et se lancent avec fracas dans Motorcycle Emptiness. Leur dernier album, The Ultra Vivid Lament, est entré à la première place des charts albums britanniques à sa sortie en septembre ; ils célèbrent les 35 ans du groupe et ont le répertoire qui va avec. Débordant d’énergie de confinement refoulée qui tourne, le trio apprécie sa tournée intermittente ça et là. Le concert de Wembley est le dernier hurlement de 2021, et quand les Manics hurlent, leurs fans leur répondent en hurlant. Les concerts de MSP sont interactifs ; ce soir, James Dean Bradfield et Nicky Wire sont impliqués et captivants, invitant toute l’arena à prendre les refrains (le batteur Sean Moore est, comme d’habitude, réticent derrière la grande clameur de sa batterie). You Stole The Sun From My Heart devient un effort de communauté ; Love’s Sweet Exile est un exercice d’intimité. Le concept de solitude est très fréquent dans le corps d’œuvre des Manics (ce soir voit des prestations de Your Love Alone Is Not Enough, Enola/Alone et Happy Bored Alone), mais les fans des Manics ont toujours eu un parfum de société secrète.
Bradfield et Wire sont positivement joyeux, contrastant avec des images du groupe période Generation Terrorists sur les écrans derrière eux, dans lesquelles ils portent des lunettes de soleil en intérieur et des expressions sciemment méprisantes. À leur moment de leur carrière, le groupe peut se permettre de regarder calmement eux plus jeunes, célébrer les vieux glamours avec la superbe interprétation solo de JDB en acoustique de l’angoissée La Tristesse Durera de 1993 et remercier le public pour “m’avoir [à Nicky Wire] donné la chance de me sortir de mon putain de survêt”. Ils étaient jeunes, et aujourd’hui ils sont d’un âge mûr, et ils sont à l’aise à la fois avec leur passé et leur présent.
La setlist rebondit entre les singles des années 1990 et les morceaux de The Ultra Vivid Lament. Les nouvelles chansons reçoivent l’attention et l’énergie qui leur sont dues, mais il est clair que le groupe ressent de la nostalgie : entre deux morceaux plus vieux, Bradfield beugle, avec un sourire dans la voix, “Et merde, restons dans les années 1990 !”. Nicky Wire est élastique, plein d’entrain, ponctuant sa performance avec ses sauts en ciseaux caractéristiques ; il est le bon côté de la folie. Un rare cadeau sous la forme d’une reprise balaye la salle ; rendant hommage au regretté producteur Steve Brown, les Manics reprennent She Sells Sanctuary de The Cult. Elle est magnifique, fidèle à l’originale, et elle est destinée à se retrouver partout sur YouTube. C’est également la transition parfaite pour la chanson de 1991 teintée de punk, Motown Junk. Bradfield crache ces paroles avec le même entrain qu’il a mis depuis les tout premiers concerts, et un millier de personnes d’âge mûr dans le public chantent en chœur : “Twenty one years of living and nothing means anything to me”, se rappelant une jeunesse durant laquelle ils voulaient le dire.
You Love Us! grogne Bradfield, se lançant violemment dans l’une des chansons les plus iconiques des Manics. C’est une autre chanson à crier, avec le public en orchestre qui saute en masse et celui en gradins qui chante jusqu’au plafond. La soirée se termine, comme tous les concerts de MSP, avec A Design For Life ; célèbrement, les Manic Street Preachers méprisent les rappels. Cette société secrète euphorique de fans des Manics sortent de la salle en file indienne, emportant avec elle les échos de la voix brutale de Bradfield, le fracas des percussions de Moore, et les lignes de basse liquides de Wire. À l’année prochaine, les garçons.
Inspiration de Lichtspiel II: Schwarz Weiss Grau et diffusé sur scène pendant le morceau
En 1930, après huit ans de recherche et d’expérimentation, Laszlo Moholy-Nagy a créé le Modulateur espace-lumière, sculpture cinétique de verre, spirales et feuilles de métal perforées rotatifs illuminée de 140 sources de lumière différentes. Cette même année, il a produit le film Lichtspiel Schwarz Weiss Grau, abstraction cinématographique dynamique de la lumière et du mouvement généré par le Modulateur espace-lumière. Le jeu de la lumière dans le film, comme dans la sculpture originale, a permis à Moholy-Nagy de créer une expérience complètement nouvelle pour le spectateur, affirmant sa propre proposition que,
“Étant donné que la lumière est un problème spatio-temporel, la seule accentuation de la question de la lumière nous amène dans le domaine d’une nouvelle notion spatiale qui ne peut encore être complètement analysée. Nous pouvons, cependant, trouver un terme pour la décrire : le flottement”.
Moholy-Nagy a également vu son Modulateur espace-lumière comme une extension des idées qui étayaient le cinéma – la lumière amplifiée projetée sur une surface dans des configurations dynamiques. De ce fait, Lichtspiel Schwarz Weizz Grau, sa médiation cinématographique de ces soucis spatiaux et lumineux est une œuvre vitale dans sa pratique artistique. Le film commence en une série d’images abstraites de formes géométriques et d’ombres formées par le mouvement cinétique du Modulateur espace-lumière. Les mouvements circulaires de la sculpture et de la caméra en combinaison fournissent un effet pendant hypnotique qui est à la fois un document de la sculpture et une élégante danse visuelle de formes et de lumière transformées protéiformes. Les combinaisons rythmiques d’inertie et de dynamisme sur diverses variations d’espace d’écran et de superpositions de mouvement et de forme en font une expérience visuelle vertigineuse.
Bien qu’il ne puisse reproduire l’expérience immersive de la sculpture de lumière, le film crée un espace de vision dans lequel le public est visuellement désorienté par les bouleversements spatiaux de Moholy-Nagy. Comme l’a anticipé l’artiste, cela crée une sensation de détachement, de “flottement”, au milieu d’une vision dynamique de la relation de la lumière à la compréhension spatiale.
László Moholy-Nagy, né László Weisz le 20 juillet 1895 à Bácsborsód (alors dans l’Empire austro-hongrois) et mort le 24 novembre 1946 à Chicago, est un peintre, un photographe plasticien et théoricien de la photographie hongrois, naturalisé américain en 1946.
László Moholy-Nagy est connu pour sa participation à divers mouvements d’avant-garde dans l’entre-deux guerres, dans lesquels il côtoie notamment les membres du dadaisme, du constructivisme et du De Stijl. Il explore les nouvelles techniques de photographie en concevant des photogrammes. Sollicité par le fondateur et directeur de l’école du Bauhaus, Walter Gropius, l’artiste y devient enseignant en 1923 avec le titre de Maître. Il quitte l’établissement en 1928 et s’installe en 1934 au Royaume-Uni. Là-bas, il continue ses expérimentations artistiques et travaille dans la publicité. En 1937, il part aux États-Unis pour ouvrir l’école du New Bauhaus à Chicago.
Biographie
Origines, famille et études
László Weisz nait le 20 juillet 1895. Il est issu d’une famille juive hongroise de Bácsborsód. Son père, Lipót Weisz, est intendant dans une grande propriété agricole. Par sa mère Karolina Stein, il a un demi-frère ainé, Jenö, né en 1891. Son père abandonne la famille en 1897, juste après la naissance de son plus jeune frère, Akos. C’est l’oncle maternel, Gusztáv Nagy, un avocat nationaliste et progressiste, qui recueille la famille à Mohol et qui subvient aux besoins de celle-ci.
Le jeune László adopte le patronyme de son oncle. En 1905, Il entre au Gymnasium de Szeged. László Nagy fait ses premières armes dans le domaine artistique en publiant des poèmes dans le journal local Szegedi Napló en 1911. En 1913, après son baccalauréat, il entame des études de droit à l’Université de Budapest (Budapesti Tudományegyetem). Au début de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé dans l’armée austro-hongroise comme officier d’artillerie. Blessé au cours de l’année 1917, il commence à dessiner durant sa convalescence à l’hôpital d’Odessa. László Moholy-Nagy s’implique dans la revue Jelenkor (“Le Temps Présent”), fondée par Iván Hevesy, puis dans la revue révolutionnaire d’avant-garde MA (“Aujourd’hui”) de Lajos Kassák. Cette même année, il change définitivement son patronyme en Moholy-Nagy : Moholy en reconnaissance de Mohol, la ville de sa jeunesse et Nagy en hommage à son oncle.
Premières expositions
De retour à Budapest après sa démobilisation, il décide de se consacrer à la peinture. Il fréquente l’école d’art privée de l’artiste hongrois Fauve Róbert Berény et participe à plusieurs expositions. L’éphémère République des conseils de Hongrie lui achète quatre œuvres en 1919. Après la chute du régime communiste en août 1919, il se retire à Szeged puis fuit le pays. Il gagne Vienne à la fin de l’année.
En 1920, László Moholy-Nagy emménage à Berlin début 1920. Là-bas il rencontre les Dadas Raoul Hausmann, Hannah Höch et Kurt Schwitters. Il devient le correspondant pour la revue MA. La même année il rencontre puis épouse la photographe et écrivaine Lucia Schulz. À Berlin, il découvre le constructivisme et le suprématisme, incarnés par les œuvres de Kasimir Malevitch et en 1921 il réalise l’un de ses premiers tableaux, Composition 19. En octobre de la même année, la revue néerlandaise De Stijl publie un “Appel à l’art élémentaire. Aux artistes du monde entier”, texte qu’il cosigne avec Jean Arp, Raoul Hausmann et Ivan Puni (Jean Pougny).
En 1922, lors d’une exposition commune avec son compatriote hongrois Laszlo Peri à la galerie d’art Der Sturm de Berlin, il fait la connaissance de Walter Gropius. Cette même année, au cours du premier “Congrès des artistes progressistes”, organisé à Düsseldorf du 29 au 31 mai, il représente le groupe MA et rencontre à cette occasion El Lissitzky et Theo van Doesburg, lequel vient de publier dans De Stilj un article théorique sur les photogrammes, intitulé “Production reproduction”. De son côté, Moholy-Nagy publie avec Kassák le Livre des nouveaux artistes. Cet été-là, il part en vacances dans le massif montagneux de la Rhön avec sa femme. Celle-ci l’initie à fabriquer des photogrammes sur papier photosensible.
Ses premiers photogrammes sont influencés par les films de Walter Ruttmann, Viking Eggeling et Hans Richter. Il reproche cependant au cinéma abstrait de “privilégier les développements formels au détriment de la représentation du mouvement”. Dans un article publié en 1923 par la revue américaine Broom, Moholy-Nagy explique qu’il “vise à utiliser la lumière comme facteur formel primaire, qui crée l’espace et le mouvement, et élimine la perspective centrale de la photographie”. En regard de cet article, Broom reproduit quatre photogrammes de Moholy-Nagy ainsi que quatre autres réalisés par Man Ray. Les photomontages des dadaïstes lui inspirent une nouvelle variante qu’il appelle “Fotoplastik”. Durant cette période il esquisse aussi ses idées pour ce qui deviendra sa plus célèbre sculpture, le Modulateur espace-lumière (Licht-Raum Modulator) achevé dans les années 1920.
1919-1928 : les années Bauhaus
En février 1923, la galerie Der Sturm organise sa deuxième exposition personnelle, qui permet à Moholy-Nagy de présente ses Telephonbilder (“Tableaux téléphonés”) : il s’agit d’œuvres sur porcelaine émaillée “dont les couleurs observent de subtiles variations en fonction de l’agrandissement ou de la réduction de la composition”.
La même année, Moholy-Nagy est invité à enseigner au Bauhaus de Weimar par son fondateur et directeur, Walter Gropius. Il y reprend le poste de Johannes Itten comme directeur du cours préliminaire. Il remplace également Paul Klee à la tête de l’atelier du métal. Sa venue marque la fin de la tendance expressionniste de l’école. Moholy-Nagy, lui, promeut une vision constructiviste. Ainsi, l’école amorce un rapprochement avec son but initial, à savoir être une école de design industriel.
Moholy-Nagy est le premier artiste de l’Entre-deux-guerres à proposer l’utilisation d’équipements scientifiques tels que le télescope, le microscope et la radiographie dans la création artistique. Il joue également un rôle important dans la publication des Bauhausbücher (“Livres du Bauhaus”), dont il assure aussi la mise en page. En 1925, il publie le livre Malerei. Fotografie. Film (“Peinture. Photographie. Film”), dans lequel expose ses photogrammes.
1928-1937 : Exils européens
László Moholy-Nagy est rédacteur en chef de la revue néerlandaise International Revue i 10 de 1927 à 1929. L’artiste quitte le Bauhaus en 1928, et Marianne Brandt reprend son rôle de responsable de l’atelier de métallurgie, tandis que Moholy-Nagy fonde son propre studio de design à Berlin. Avec son studio, il réalise plusieurs décors pour l’Opéra national de Berlin puis le théâtre d’Erwin Piscator. Il conçoit également des expositions et des livres, crée des campagnes publicitaires, écrit des articles et réalise des films. Son atelier emploie des artistes et des designers comme Istvan Seboek, György Kepes, et Andor Weininger.
En 1929, Moholy-Nagy se sépare de sa première femme, Lucia, mais deux ans plus tard, en 1931, il rencontre l’actrice et scénariste Sibyl Pietzsch qu’il épouse en 1932. Ils auront deux filles, Hattula (née en 1933) et Claudia (1936-1971).
Après l’arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne en 1933, Moholy-Nagy n’est plus autorisé à travailler à cause de ses origines juives. En 1934, il s’exile tout d’abord aux Pays-Bas, où il sera actif principalement dans le commerce, avant de déménager avec sa famille à Londres en 1935. En Angleterre, László Moholy-Nagy fait partie du cercle des artistes et intellectuels émigrés qui se sont installés à Hampstead. Il est engagé par Jack Pritchard pour créer du contenu publicitaire pour sa société Isokon. Il y retrouve Walter Gropius, avec lequel il projette de créer une version anglaise du Bauhaus, mais faute de soutiens, le projet ne verra pas le jour.
László Moholy-Nagy gagne sa vie à Londres en acceptant divers emplois dans le design commercial, comme chez Imperial Airways. Il photographie l’architecture contemporaine pour la revue The Architectural Review dont le rédacteur en chef adjoint est John Betjeman. Celui-ci lui commande des photographies pour illustrer son livre An Oxford University Chest. Il est commissionné pour réaliser les films Lobsters (1935) et New Architecture and the London Zoo (1936). Il commence également à expérimenter la peinture sur plastique transparent, comme le polyméthacrylate de méthyle.
En 1936, le producteur de films hongrois Alexander Korda le charge de concevoir effets spéciaux pour le film Things to Come (“Les Mondes futurs”) basé sur le roman de H. G. Wells. László Moholy-Nagy crée des sculptures cinétiques et des effets de lumière abstraits, mais ils ne seront pas utilisés par le réalisateur du film William Cameron Menzies. À l’invitation de l’architecte britannique Leslie Martin, il donne également une conférence à l’école d’architecture de Kingston upon Hull.
En 1937, les Nazis intègrent ses œuvres dans l’exposition Art dégénéré organisée à Munich.
1937-1946 : Les États-Unis
À l’automne 1937, László Moholy-Nagy fonde le New Bauhaus dans la ville de Chicago à l’invitation de l’Association des arts et de l’industrie de la ville. Cette école de design reprend les concepts créatifs du Bauhaus allemand. En raison de problèmes financiers, l’école ferme en 1938, mais cette fermeture sera de courte durée car, grâce à des soutiens qu’il a trouvés, Moholy-Nagy rouvre l’école la même année, sous le nom de Chicago School of Design. En 1944, cette école devient l’Institute of Design et en 1949 elle est intégrée au nouveau système universitaire de l’Institut de technologie de l’Illinois. L’établissement est le premier à proposer aux États-Unis un doctorat en design. Moholy-Nagy conserve le poste de directeur jusqu’en 1945. Durant son mandat, il organise des cours d’été dans plusieurs établissements. À l’été 1940, il donne des cours au Mills College d’Oakland en Californie et en 1942, des cours d’été ont lieu au Women’s Teachers College à Denton, au Texas.
En avril 1946, László Moholy-Nagy obtient la nationalité américaine, quelques mois avant de mourir, le 24 novembre 1946 à Chicago, d’une leucémie diagnostiquée un an auparavant. Il est enterré au cimetière de Graceland à Chicago.
Postérité
En 1995 et 1996 le Centre Georges-Pompidou présente plus de quatre cents photogrammes de l’artiste lors de l’exposition “Laszlo Moholy-Nagy – Compositions lumineuses, photogrammes, 1922 – 1943”. À l’automne 2003, la Fondation Moholy-Nagy est créée pour mener des recherches sur la vie et l’œuvre de l’artiste. En 2005, l’Université hongroise d’arts appliqués de Budapest (Magyar Iparművészeti Egyetem) est renommée Université d’art appliqué Moholy-Nagy (Moholy-Nagy Művészeti Egyetem), en son honneur. En 2016, le musée Solomon R. Guggenheim de New York présente une rétrospective de l’œuvre de László Moholy-Nagy qui comprend des peintures, des films, des photographies et des sculptures.
Analyse
Avec Christian Schad et Man Ray, László Moholy-Nagy fait partie des premiers artistes à investir les champs plastiques de la photographie qui devient un de ses médiums le plus récurrent. Avec ses photogrammes, l’historien de l’art Herbert Molderings juge que l’artiste “veille à ce que le spectateur ne puisse, autant que faire se peut, reconnaître les formes et les objets utilisés lors de la réalisation du photogramme”.
Public Service Broadcasting + Story Books à la Library de l’Institute de Birmingham, Royaume-Uni – 12 novembre 2013
Ken Harrison
Le concert de ce soir est animé par Public Service Broadcasting, duo basé à Londres constitué de J. Willgoose, Esq. à la guitare, au banjo, autres instruments à cordes, sample et instruments électroniques, et Wrigglesworth à la batterie (mais il joue également d’autres instruments) et accompagnés sur scène par Mr B pour les visuels, les projections et quelques images live ponctuelles de Willgoose et Wrigglesworth.
Et c’est parti pour la tournée Bright Magic cuvée 2022 ! Surprise, mon Eurostar arrive en avance ! Cependant, il y a grève sur les réseaux ferrés britanniques et aucun train ne roule entre Londres et Coventry, mais les Informers sont fantastiques et mes amis Mollie et Glenn me récupèrent à leur gare locale (où les trains circulent) et me conduisent à bon port.
C’est un peu la course mais nous sommes les premiers dans la “queue”, qui n’existe pas vraiment, puisque nous sommes au sein de l’université de Warwick, où le groupe a déjà joué cinq ans auparavant, mais en configuration complètement assise, aujourd’hui, la fosse est debout. Après un petit coucou rapide de Flick, l’ancienne merch girl, devenue tour manager, qui me fait un hug de ouf, et de J, qui nous conseille de voir Pale Blue Eyes en première partie (oui oui, on sait que tu es fan !), ce à quoi je répond que j’ai déjà l’album en édition dédicacée (“of course !”), nous rentrons enfin pour découvrir qu’il n’y a pas de barrière ! Je découvre ainsi Pale Blue Eyes en live en pleine face et j’adoooooore ! Ils ont l’air vraiment heureux de jouer sur scène et c’est vraiment un régal de les regarder (et bonus, une batteuse !). Je récupère la setlist de Aubrey, le bassiste.
Au bout d’une demi-heure, Jack et Matt et le reste de l’équipe prépare la scène pour PSB. J’ai décidé pour cette tournée de continuer mes t-shirts personnalisées de l’année dernière et je porte ce soir un de la dernière cuvée avec l’inscription “I am my own creation” chipée à Blue Heaven. Le son n’est pas très bon, donc j’ai du mal à entendre les morceaux de la nouvelle playlist de J, à part un, “Oh tiens je connais ça…”, ah bah, oui c’est Flying Through The Hours Of Darkness de JFabs !
Je jette un œil sur les ordinateurs de J et je vois qu’ils commençent avec The Visitor ! Oh la vache, ils avaient annoncé des surprises et ça commence fort ! Après le message sur l’utilisation des portables durant le concert et Sound & Vision de Bowie, c’est bien The Visitor qui retentit et oh, un petit sample de Bowie ! Le morceau rend super bien en live. Suivra les désormais habituels Im Licht et Der Rhythmus der Maschinen, avec les visuels de Mr B superbes sur les trois colonnes d’écrans qu’ils auront sur la tournée, accompagnés de deux rangées de lumière (ce qui suffira amplement à m’aveugler à plusieurs reprises sur les semaines à venir). J’adore toujours autant le solo de guitare et la batterie de ouf sur cette dernière.
On revient à Every Valley avec Progress et People Will Always Need Coal. La première met en avant EERA, qui se joint à nouveau aux garçons pour la tournée et est désormais acceptée comme cinquième membre de facto du groupe, ainsi que les Brassy Gents, qui seront pour la majeure partie de la tournée Barney au trombonne, Toby à la trompette et l’inimitable Rittipo au saxophone. La deuxième est toujours aussi kiffante avec J qui balance son kapo à Jack et le vibraslap de fin de JFabs.
On repart encore plus loin dans le temps avec Night Mail (je l’aime bien et je sais que c’est une favorite des fans et du groupe mais ça commence à me gonfler d’avoir plus ce morceau que Signal 30, à tel point que mes amis me regarderont en disant “Your favourite!” à chaque fois qu’elle apparaîtra sur la tournée) et la magnifique et devenue trop rare Korolev.
EERA revient sur scène pour Gib mir das Licht qui me fout toujours les poils et Blue Heaven qui fonctionne toujours aussi bien en live. On reste dans Bright Magic avec les Lichtspiele II et III (le I est définitivement abandonné suite à son effet “plombage d’ambiance” sur la tournée précédente, même si personnellement, j’adore ce morceau).
Spitfire nous réveille et la nouvelle outro reste toujours un super moment du set (même si mon genou gauche cette fois-ci ne sera pas du même avis, car il ne résistera pas jusqu’au bout !) et comme les garçons sont un peu perverts, ils nous balancent All Out dans la poire ! J a de nouveaux amplis depuis les Proms qu’il affiche sur scène et bon Dieu, avec la proximité, j’entends qu’eux ! D’ailleurs, sur Go!, qui referme la première partie du set après The Other Side, je vois la basse, mais je n’entends pas la basse, par contre la guitare, je l’entends très très (trop ?) bien !
Le groupe sort de scène et au bout de quelques instants, des sirènes retentissent, euh… London Can Take It ? Ouiiiiiii ! C’est la tournée des surprises ! Suivra le rappel désormais habituel de People, Let’s Dance, Gagarin et Everest. J’aime déjà cette tournée ! JFabs donnera sa setlist à un jeune trisomique présent au premier rang. Fidèles à eux même, cette tournée sera tournée vers l’inclusion, avec un message que J a posté quelques jours avant le début demandant aux personnes neuro-atypiques de le contacter si elles venaient aux concerts afin de voir les adaptations possibles. Jack, toujours aussi gentil, me donne ma setlist (ce sera notre rituel de fin de concert chaque soir, encore un grand merci à lui !).
Le groupe touchant 100% des revenus de la vente de merchandise dans cette salle, j’achète le nouveau tote bag avec le même design que la tea towel de l’année dernière et surprise, la qualité est vraiment très bonne ! Je vais voir Pale Blue Eyes avec ma setlist et quand je leur dis que je fais l’intégralité de la tournée, ils font “Ah c’est toi qui a twitté ça ? Tu t’appelles comment déjà ?”, ils semblent vraiment intéressés et tout et je vois qu’ils se sont faits de nouveaux fans ce soir (et tout au long de la tournée en fait), je me suis fait de nouveau amis !
2 octobre 2022, LCR UEA, Norwich
Aujourd’hui, no stress pour les transports, puisque Mollie et Glenn me conduisent de Coventry à Norwich. On arrive bien trop tôt pour obtenir nos chambres donc on mange au restaurant de l’hôtel en attendant. Nos chambres auront la vue sur le fleuve, mais pas le temps de profiter, il faut se préparer car le concert a lieu à l’université, située à une dizaine de minutes en voiture du centre-ville. C’est à nouveau la deuxième visite du groupe dans cette salle, je suis donc en terrain connu. Dans la queue, on fait vite fait coucou aux membres du groupe qui vont et viennent entre la salle et le tour bus et je vois Seb qui sort de sa voiture, effectivement, il remplace Toby ce soir à la trompette.
PBE me plaisent toujours autant et ils prennent toujours autant plaisir d’être sur scène. Quant à PSB, ce soir, ils joueront London Can Take It juste après People Will Always Need Coal, suivi de l’indécrottable Night Mail (je rigole, je l’aime bien quand même !). On rigolera pas mal quand un son un peu chelou de banjo sera entendu. La setlist restera assez similaire à la veille, sauf que surprise en rappel avec un ROYGBIV dépouissiéré (bon avec J qui se plante dans les couleurs comme d’hab hein !). Ce soir, je porte un t-shirt People, Let’s Dance avec des patins à roulettes dessus ! Pas le temps d’aller faire un coucou à PBE au merch, il faut rentrer à l’hôtel !
3 octobre 2022, The Fire Station, Sunderland
Je quitte Mollie et Glenn pour quelques jours et me rend à Sunderland via Londres en deux trains, sans problème (Oh la la, ma malédiction des transports lors des tournées de PSB serait-elle levée ? Suite au prochain épisode…). C’est ma première visite dans cette ville, dont le centre-ville est riquiqui, je passe d’ailleurs devant la salle pour me rendre à mon hôtel qui se trouve vraiment à deux pas.
Je suis la première arrivée, mais je sais pas trop où me mettre pour faire la queue. Je tourne autour de la salle, dans la salle, je tombe tout d’abord sur Jack et EERA, à laquelle j’annonce que j’ai un t-shirt “Team EERA”, puis J me passe à côté en me saluant en français, puis sur Wriggles, avec qui je parle un peu (comme d’habitude, j’ai pas mal de questions sur les trajets, c’est trop mignon qu’ils se soucient de ça !).
Après un petit cafouillage à l’entrée, me voici à ma place habituelle à la barrière (moins à droite que les deux soirées précédentes, la batterie de Lucy m’ayant induite en erreur), PBE toujours aussi bien, et comme je commence à connaître les paroles (merci les écoutes dans les trains), Matt me fait pleins de sourires !
PSB commencent leur set comme d’habitude et paf, première surprise après Der Rhythmus der Maschinen, des lumières vertes, les Brassy Gents, et oh la batterie de The Pit, youhou, j’adore ce morceau ! Ah la la, j’aime j’aime ces setlists mélangées, et après un London Can Take It sans son chelou de la veille, ils nous ressortent White Star Liner, yes ! Puis au moment des présentations du groupe, J sort qu’ils ont encore deux morceaux… Pardon ? Everest se termine et oh putain, le bangolélé de George Willgoose, l’arrière grand oncle de J apparaît, je vais enfin entendre Waltz For George sur scène ! J’étais à deux doigts de pleurer mais j’ai tenu le coup ! J nous explique que George a vécu dans cette ville et qu’il y a beaucoup de membres de sa famille dans la salle ce soir.
Je passe un long moment au merch à parler avec Aubrey de PBE avant que Matt et Lucy ne se joignent à nous (je laisse quand même passer les gens qui souhaitent une dédicace sur leur album). Je leur dis que demain à Édimbourg est une salle magnifique et puis je file à l’hôtel avant que la sécu ne pète un plomb.
4 octobre 2022, Usher Hall, Édimbourg
Toujours aucun problème dans les transports aujourd’hui, mes deux trains étant à l’heure, mais il flotte grave quand je sors de la gare et me dirige vers mon hôtel. Heureusement, il ne pleut plus quand j’arrive devant la salle et je commence la queue avant d’être rejointe par mes amis Gillian et Johnny et d’un gars présent au concert de Sunderland la veille. C’est l’anniversaire du lancement de Spoutnik, et j’espère ainsi entendre Sputnik ce soir.
J’arrive à la barrière et oh, bon Dieu, on est loin de la scène, je ne suis plus habituée ! Après encore un autre set excellent de PBE, c’est au tour de PSB ! The Pit est toujours là mais effectivement, ils ont ressorti Sputnik et sa version funky pour l’occasion. J rappelle qu’ils ont joué Progress sur scène pour la première fois dans cette salle et je m’en souviens très bien ! Barney remarque mon t-shirt “Team Brassy Gents” et me pointe du doigt ! Les-dits Brassy Gents arrivent sur scène pour le rappel… hmmm… Oh They Gave Me A Lamp !
J’arrive au merch, où on apprend que PBE sont à court de CD ! Lucy adore également mon t-shirt et effectivement ils trouvent la salle magnifique ! Ils me souhaitent un bon jour off et on se dit à jeudi à Inverness. Il pleut des cordes et malgré mon sac, ma setlist est trempée quand j’arrive à l’hôtel, heureusement que ce n’était pas une “vraie” (c’est à dire, une scotchée sur scène).
6 octobre 2022, The Ironworks, Inverness
Après une journée de repos à Édimbourgh où j’ai fait ma touriste dans le bus et assisté à un tour guidé à pieds sur les traces de Harry Potter, me voici dans le bus direction les Highlands et Inverness, où j’apprends le suicide d’un ancien collègue. Il est trop tôt pour obtenir ma chambre d’hôtel donc je laisse ma valise et je pars me promener dans cette magnifique ville.
Il pleut énormément donc j’attends un peu avant de me diriger vers la salle qui se trouve à deux pas. Je ne suis pas la première dans la queue ! Les deux groupes et le photographe me saluent tandis que la pluie reprend. Je m’aperçois que les mugs de PSB viennent d’arriver au merch. Le t-shirt du jour est le Team Mr B de l’année étant donné que c’était son anniversaire la veille.
Encore attristée par la nouvelle concernant mon ancien collègue, je décide de profiter à fond de cette tournée et cette soirée passe à un niveau de ouf quand on décide de sauter tout le long avec mon pote Grahame pendant les deux groupes, au grand amusement de JFabs ! Progress est remonté plus tôt dans la setlist, et autre surprise, Theme From PSB en rappel ! Le groupe a décidé de séparer Spitfire et All Out en mettant les Lichtspiele entre les deux (ce qui pousse J à présenter All Out comme “une autre balade”). Je parle un peu avec PBE et on se dit à demain pour mon 150ème concert de PSB !
7 octobre 2022, KeeleSU, Newcastle-under-Lyme
Après une courte nuit et un réveil à 5 heures du matin, une intuition me pousse à regarde de suite l’état du traffic car le trajet est long aujourd’hui et bien m’en prend, suite à une inondation, aucun train ne relie Inverness au Sud de l’Écosse ! La tête dans le cul, me voici à réserver un bus pour Édimbourg (où j’aurai une superbe vue à l’étage sur le lever du soleil sur les Highlands entre deux comatages), puis trois autres trains pour arriver jusqu’à Stoke-on-Trent, où épuisée, j’abandonne l’idée du bus jusqu’à l’hôtel pour prendre un Uber.
Je me change en quatrième vitesse, et au bout de 15 minutes de marche dans les bois (merci Google Maps !) sous la pluie, je trouve la salle, euh, enfin, l’arrière de la salle… Je tourne en rond, je trouve l’entrée, je vais me sécher dans les toilettes et puis je tombe sur Wriggles et Mr B, avec qui je parle un peu, étant donné qu’il trouvait qu’on n’avait pas beaucoup parlé jusqu’alors. Il me félicite d’avoir bravé les transports et m’explique qu’ils viennent également d’arriver car légalement leur conducteur ne peut conduire plus longtemps qu’une certaine durée mais on ne pouvait pas manquer mon 150ème concert !
Je porte le t-shirt que j’ai fait pour les Proms car il résume bien toute l’histoire du groupe. La scène est basse et ils ont eu l’idée de mettre une rangée de lumière sur le bord de la scène et ma foi, ça fonctionne bien ! La setlist est quasiment identique à la veille avec London Can Take It à la place de Theme For PSB dans le rappel (étant donné qu’ils n’ont sûrement pas pu bien répéter, cela ne m’étonne pas tant).
À la fin du concert, Jack vient me parler à la barrière en disant qu’une setlist spéciale m’attend au merch, mais est-ce que je veux quand même celle de JFabs ? Oh trop mimi, oui bien sûr ! Je me dirige ainsi vers Neil au merch qui me tend une jolie setlist tapée en couleurs par Flick et signée en français ! Je vois PBE et Matt arrive vers moi, me tape sur le bras et me dit que j’ai fait un grand périple aujourd’hui (eux aussi d’ailleurs, ils n’ont pas la chance d’avoir un tour bus mais dorment dans des Travelodges et s’entassent dans un van), ils kiffent ma setlist speciale aussi ! Bon la fatigue et mon lit king size m’appellent donc on se voit demain !
8 octobre 2022, Olympia, Liverpool
Nouveau jour de grève, je prends un Uber jusqu’à la gare de Crewe qui est déserte mais où il y a des trains pour Liverpool. J’arrive très en avance à l’hôtel mais j’arrive à avoir ma chambre de suite ! Après une bonne demi-heure de marche, me voici de retour à l’Olympia, salle jolie certes, mais dans un des pires quartiers de la ville (c’est souvent le cas, non ?).
Contrairement à la veille où il faisait une chaleur du diable, il fait méga froid à la barrière, et apparemment sur scène aussi, car Pale Blue Eyes sont bien couverts aussi, même en me déchaînant durant leur set, j’ai toujours froid quand PSB montent sur scène. Contre toute attente, le concert est vraiment super, avec JFabs venant souvent devant nous avec des grands sourires. Night Mail laisse place à Korolev et White Star Liner, à mon grand bonheur. À l’instar de Newcastle l’année dernière, je sens une odeur de pain grillé tout le long. Pour une fois, la demande des bras levés de JFabs pendant The Other Side a du succès et ce moment est immortalisé en photo. Ce soir, pas de t-shirt spécial, parce que j’en ai pas assez pour toute la tournée, mais un t-shirt Stranger Things qui a du succès. Je cause brièvement avec Aubrey et Lucy et j’entame ma demi-heure de marche pour retourner à l’hôtel.
9 octobre 2022, O2 Academy, Sheffield
Aujourd’hui, j’ai juste un trajet en train de 50 minutes mais lendemain de grève oblige, le train est bondé et c’est avec près d’une demi-heure de retard que j’arrive dans la ville natale de Lucy. Nouvelle salle pour moi, et avec l’O2 Priority, nous prenons rapidement nos places habituelles à la barrière. PBE sont manifestement plus à l’aise sur scène et durant Globe, Matt me regarde pour me faire chanter les chœurs You got this!, ah ça y est, j’ai compris ! Ah la la, j’adore vraiment ce groupe !
Mais ce n’était que le début de la folie à laquelle nous avons assistée ! La radio ne fonctionnant pas, JFabs est à nouveau attaché à sa laisse, euh pardon, son câble et les Brassy Gents ont des pieds de micro devant eux, nous bloquant un peu la vue. Ce soir, comme nous sommes dans le Yorkshire, je porte mon t-shirt Team Wriggles. The Pit n’est pas jouée ce soir, mais on a le retour de Theme From PSB dans le rappel, et deux filles semblent être dans les costumes de cosmonautes à la place de Dave le chauffeur et Flick comme sur le reste de la tournée, et elles sont complètement déchaînées ! Je soupçonne qu’une est la chérie de JFabs, étant donné qu’elle vient de cette ville. Preuve que le concert était fou : ma montre a détecté que je faisais une chute et voulait appeler les secours !
Après le concert, je tombe sur Lucy qui parlait avec un journaliste et qui lui a dit que c’était moi qu’il fallait interviewer. Elle m’a également dit que quand elle montait sur scène et qu’elle me voyait devant elle, elle se sentait en sécurité et savait que le concert allait bien se passer, oh bichette !
11 octobre 2022, O2 Academy, Leicester
Après une journée de repos passée à voyager à Leicester (un petit trajet de moins d’une heure en train sans problème) et à acheter des chaussettes (l’autre côté glamour des tournées !) et une bonne pizza, celle du concert commence avec les employées de l’hôtel qui s’extasient sur la prononciation de mon nom de famille, ce qui me donne le sourire après une autre mauvaise nouvelle, en effet, mon frère a eu un grave accident de la circulation. Après le petit déjeuner, je me dirige vers le musée de Leicester qui était ma foi bien intéressant (et gratuit !).
C’est encore une salle O2, donc on rentre les premiers. PBE sont toujours aussi bien et on a tellement bougé durant leur set qu’on nous demande si on fait partie de leur famille ! La scène s’installe pour PSB et je regarde les écrans des ordinateurs de J et quoi ? Ils commençent sur Im Licht ? D’accord, puis, Progress ? C’est quoi ce binz ? En fait, surprise, c’est soirée singles ce soir, ce qui veut dire, Signal 30 ! Ouiiiiiiii ! Enfiiiin ! On sait que le concert a été bon quand on se retrouve à un mètre de là où on a commencé ! Matt nous fera des hugs de ouf au merch après le concert.
12 octobre 2022, Brangwyn Hall, Swansea
Ah le retour au Pays de Galles, bien entendu sous la pluie ! Quel plaisir de revoir également mes amis gallois après un an pour certains et plus pour d’autres.
Après encore un excellent set de PBE, PSB revient sur un set plus Bright Magic avec pleins de touches de Every Valley, Pays de Galles oblige. Cependant, je suis légèrement attristée par l’absence du Lichtspiel II: Schwarz Weiss Grau (on peut pas tout avoir hein !). Andrew MacColl me donne un paquet de setlists supplémentaires et je repère un jeune garçon qui sera content d’en avoir une ! Mes amis me déposant à mon hôtel car il pleut, je dis vite fait bonjour-au revoir à Matt.
13 octobre 2022, Troxy, Londres
Après le petit déjeuner à l’hôtel où j’entends du Vanessa Paradis (normal au Pays de Galles…), je prends mon train en première classe car j’ai gagné une enchère sur Seat Frog. J’arrive en fin de matinée à l’hôtel avant de me diriger vers la salle où le Chris américain est déjà là. J passe dans la queue plus tard pour me donner des bracelets d’accès à l’after à distribuer, quelle adorable attention !
PBE enflamme encore une fois le public, ils ont définitivement gagné des fans sur la tournée ! Une boule à facettes est placée devant moi, ah chouette ! La setlist de PSB restera légèrement identique à la veille, avec le retour de London Can Take It, forcément ! Encore une fois, ma montre pense que j’ai fait une chute et appelle les secours, stop ! Pour le rappel, JFabs remonte sur scène avec un t-shirt de PBE, à leur grande surprise me diront-ils à l’after. Quel plaisir de revoir tout le monde et de leur parler après la tournée de l’année dernière où ils étaient enfermés dans une bulle sanitaire.
15 octobre 2022, Dreamland, Margate
Après une journée passée aux studios Harry Potter (oui encore !), me voici dans un train bondé pour Margate. Mon genou gauche a définitivement lâché, malgré le port de ma genouillère le soir (que je n’avais pas oubliée cette fois-ci). Mr B vient nous parler dans la queue un long moment, c’est vraiment sympa de sa part.
J’aime toujours autant cette salle malgré le fait qu’elle soit située dans un parc d’attractions. Encore une fois, PBE font un set super, quant à PSB, ils semblent avoir abandonné le Lichtspiel II… Mais le concert est toujours aussi bien !
Je décide d’acheter la version bleue de l’album de PBE car je trouve la couleur vraiment jolie et je leur fais signer avec mes jolis Sharpies argent, cuivre et doré et chacun va utiliser une couleur séparée et me sortir “Mais tu nous as dit que tu l’avais déjà ?” (oui mais en éco-vinyle d’une autre couleur…). J’ai le droit à un nouveau hug de Matt dans la foulée, ils sont vraiment adorables !
16 octobre 2022, New Theatre Oxford
Après près de quatre heures de route et une heure et demie à attendre la mise à disposition de ma chambre d’hôtel, et un détour par Tesco pour trouver une boîte de chocolats et une carte d’anniversaire pour Jack et une carte de remerciements pour PBE, je retrouve Mollie, Glenn et Chris pour manger avant le concert. Effectivement, aujourd’hui, c’est concert assis donc pas besoin de faire la queue !
Je dépose la boîte et la carte pour Jack avec Neil au merch et je me dirige vers ma place au premier rang. Je remarque un micro supplémentaire pour PBE… ah EERA les rejoint sur Globe et TV Flicker et ça rend trop bien ! À l’instar de Llandudno l’année dernière, PSB jouent Valentina, mais ressortent le Lichtspiel II ! JFabs fait lever tout le monde sur Spitfire et me manque de me casser la gueule en sautant sans barrière pour me tenir ! Ils font venir Jack sur scène à la fin pour lui souhaiter son anniversaire en le couvrant de confettis ! Mr B fait même afficher son nom sur les écrans (d’habitude durant les présentations de J, ce sont les noms de EERA, JFabs et Wriggles qui apparaissent depuis quelques dates). Après le concert, je tends à Matt ma carte de remerciements, en disant que le lendemain, je risquais d’être trop en larmes pour y penser, il est réellement touché et glisse la carte dans le sac de sa femme, trop mignon !
17 octobre 2022, 02 Academy, Bournemouth
C’est la dernière date de la tournée… On arrive trop tôt pour obtenir nos chambres donc on va se promener sur la plage en dégustant une bonne glace au passage.
La barrière est beaucoup plus étroite que dans mes souvenirs mais on arrive plus ou moins à tous tenir au premier rang. PBE commençent, encore une fois rejoints par EERA et oh, JFabs est sur le côté à regarder aussi. La sangle de la basse d’Aubrey lâche, donc bah il s’asseoit sur scène pour finir le morceau. JFabs lui apporte une de ses sangles mais en fait, c’est l’attache sur la basse qui est morte, pas de problème, JFabs lui prête une de ses basses ! Ça tombe bien, j’ai mon t-shirt Team JFabs sur moi ! PSB seront complètement à fond pour cette dernière date, qui voit le retour de ROYGBIV malgré la nouvelle absence du Lichtspiel II. Matt, le drumtech de Wriggles (trop de Matt et de John sur cette tournée !) s’approche de moi et me lance deux baguettes, le jeune garçon à mes côtés en attrape une donc je lui laisse (en fait, les deux étaient pour moi, avec mes initiales dessus, j’ai donc le S en ma possession).
On se dirige vers le merch, où PBE nous remercient pour les cartes (Mollie et Glenn en ayant également fait une laissée à leur tour manager, Russ), Lucy nous prend en photo avec un appareil argentique et on se fait tous des hugs. La vache, Aubrey il est tout sec mais super costaud ! Matt nous fait des bisous et on leur dit à février au Lexington de Londres ! (En fait, je finirai par faire toute leur tournée en février avec un warm-up chez eux à Totnes le 31 janvier !)