Date de sortie : 8 septembre 2023
Formats : CD, double vinyle noir standard, double vinyle blanc édition limitée, téléchargement
Morceaux :
- Ripples In The Ether (Towards The Infinite)
- This New Noise
- An Unusual Man
- A Cello Sings In Daventry | avec Seth Lakeman
- Broadcasting House
- The Microphone (The Fleet Is Lit Up)
- A Candle Which Will Not Be Put Out
- What Of The Future? (In Touch With The Infinite)
Après The Race For Space aux Proms de 2019, Public Service Broadcasting ont été commissionnés pour créer une œuvre de la durée d’un album pour marquer le centenaire de la BBC. Le guitariste J, Willgoose, Esq. présente la réponse du groupe à ce défi unique.
Qu’il nous ait été demandé d’écrire un morceau spécial pour la consécration du centenaire de la BBC est à la fois un immense honneur et immensément intimidant – non seulement l’écrire mais l’interpréter avec un groupe de musiciens aussi talentueux que le BBC Symphony Orchestra sous la direction du chef d’orchestre Jules Buckley au Royal Albert Hall. En tant que groupe, PSB a souvent abordé de grands sujets auparavant, mais il y a quelque chose de remarquablement intimidant dans essayer de refléter, sous forme musicale, toute l’histoire et l’influence qu’a la BBC sur son propre pays et le monde. La question de où commencer est souvent la plus difficile à surmonter.
Dans le cas de This New Noise, cette question est également devenue la réponse, à sa façon. Cela semble évident, mais : commencer au début. Comment est née la BBC ? Pourquoi ? Qu’est-ce que ses créateurs et dirigeants originaux, directeurs et têtes pensantes créatives pensaient qu’elle était, et ce qu’elle allait devenir ? Comment ses nombreuses innovations technologiques et pratiques allaient changer le cours de l’histoire du pays ? Comment la BBC est devenue, dans les termes du livre de Charlotte Higgins, dont nous avons très admirablement emprunté le titre, “la plus grande institution culturelle que notre nation n’a jamais connue” ?
Selon moi, la plus grande réponse à la première de ces questions (et une qui pourrait décevoir tout spectateur des Proms qui espérait une sorte de “best of des génériques télévisés de la BBC”), c’est la plus extraordinaire des inventions : la radio. Il est facile d’oublier de nos jours combien ces systèmes ont dû sembler mystiques. Pour le prix d’un appareil et d’une modeste redevance annuelle, une nouvelle machine entrait dans votre monde ; allumez la et des voix humaines, de la musique et le miracle du son se manifestaient tout à coup dans votre foyer, transportés par l’éther. C’est ainsi que commence notre concert ce soir : Ripples in the Ether (Towards the Infinite) (“Des ondulations dans l’éther (vers l’infini)”) est une tentative de nous rappeler tous du truc magique simple d’apparence mais qui a changé le monde de la diffusion et la réception des ondes radio, comprenant une recréation de la première transmission faite au nom de la BBC, par la station 2LO, à Londres.
Puis nous nous lançons dans la grandiloquence du morceau éponyme, This New Noise (“Ce nouveau bruit”), tentative de recréer musicalement le chaos, la confusion et l’opportunité des premiers jours de la radiodiffusion, comprenant une partie des réflexions de John Reith, le premier directeur général de la BBC, et de J.H. Whitley, président du conseil d’administration à partir de 1930, sur l’objectif et le devoir de la radio diffusion en tant qu’idée et idéologie.
Reith est une figure imposante de l’histoire de la BBC (et ainsi de cette nation), et le troisième morceau, An Unusual Man (“Un homme inhabituel”), cherche à représenter le genre de personne qu’il était et les talents qu’il possédait et a exercé sur la Company (plus tard Corporation) naissante. La BBC, à ce jour, a un air de ferveur idéologique dans sa mission et son objectif, et l’enfance de Reith en tant que fils d’un pasteur presbytérien à Glasgow, associée à ses qualités uniques décrites dans ce morceau, signifiait qu’il a contribué à façonner la BBC plus que n’importe quelle autre personne de son histoire. Il n’a été là que pendant 16 ans mais son influence et son opinion ont resonné dans les couloirs de Broadcasting House des décennies plus tard.
La BBC de Reith a probablement fait plus pour unifier le pays (et, plus tard, l’Empire) que n’importe quelle institution du XXème siècle.
L’ouverture de l’émetteur à Daventry en 1927 a permis aux auditeurs de toute la nation d’entendre la même radiodiffusion pour la première fois en simultané. Il a également, selon les conditions atmosphériques, attiré des auditeurs de bien plus loin. Seth Lakeman est invité sur le quatrième morceau, A Cello Sings In Daventry (“Un violoncelle chante à Daventry”), comprenant la poésie traduite du poète allemand Robert Seitz, qui a écouté les premières radiodiffusions depuis Berlin et s’est retrouvé assez ému pour écrire ces beaux mots.
Dans le cinquième morceau, Broadcasting House, nous sommes emmenés dans une visite guidée de vénérable “temple des arts et des muses”, offerte par le film de la GPO de 1935 BBC: The Voice of Britain. Le fonctionnement interne de ce bâtiment des plus innovants et augustes, le cœur de la Corporation à ce jour, est révélé via le film de Stuart Legg, ainsi qu’un documentaire radio du début des années 1930.
La Corporation avait le temps et les ressources importants avec lesquels tenter de surmonter la majeure partie des difficultés techniques et technologiques auxquelles elle a fait face. Les microphones à ruban importés à prix élevé étaient une de ces difficultés : l’ampleur de la BBC était telle qu’elle a simplement conçu, produit et par la suite vendu son propre microphone Type A et d’innombrables autres innovations. Dans The Microphone (The Fleet is Lit Up) (“Le microphone (La flotte est allumée)”), les observations amusantes de George Bernard Shaw sur le pouvoir du microphone sont un clin d’œil à l’influence de la BBC dans ce domaine ; et, ayant été averti des dangers de boire un verre avant de se lancer sur les ondes, il fallait out simplement revenir sur l’un de nos plus vieux morceaux, de 1937, (Lit Up), et le commentaire glorieusement, et par occasions profondément, ivre du Lieutenant Commander Thomas Woodrooffe.
L’avant-dernier morceau, A Candle Which Will Not Be Put Out (“Une flamme qui ne sera pas éteinte”), cherche à aborder les directions uniques sur lesquelles la BBC a été fondée, avec une profonde emphase sur le service public et un désaveu de l’influence commerciale sur les droites et devoirs quasiment sacrés dont la BBC a assumé la responsabilité. Sa déclaration de mission, rapportée ici par des sommités telles que Sir Ian Jacob (DG, 1952-9), Basil Binyon (l’un des premiers directeurs de la Company), Sir William Haley (DG, 1944-52) et Reith lui-même, ne pouvait s’éloigner autant de l’allocution notoire de James Murdoch au festival international de la télévision d’Édimbourg plus de 70 ans plus tard : “le seul garant fiable, durable et perpétuel de l’indépendance est le profit”, nous informait-il en 2009.
Ayant tenté de décrire certains de ce que je considère comme les moments et développements clés du début de l’histoire de la BBC, nous tournons notre attention dans le dernier morceau de la soirée vers les événements à venir. What of the Future? (In Touch with the Infinite) (“Et l’avenir ? (En contact avec l’infini)”) sont les titres, respectivement, du dernier chapitre du livre de 1924 de Arthur Burrow The Story of Broadcasting et Broadcasting Over Britain de Reith. C’est, d’après moi, un fait simple et incontestable que si la BBC continue à être réduite – potentiellement jusqu’à ce qu’elle expire – il y aura de nombreux domaines qu’elle couvre, et les fonctions que cela fournit, disparaîtra tout simplement. Aucune organisation privée, motivée par juste le profit, ne financerait la saison des Proms ; ni Radio 3, ni 4, ni 6Music (sans le soutien de laquelle notre groupe n’existerait pas) ; ni les divers orchestres de la BBC (dont celui qui joue avec autant de dextérité ce soir) ; ni aucun des multiples services commercialement rebutants mais vitaux sur le plan culturel que nous fournit la BBC au quotidien pour ce qui – comparé à d’autres appareils de distribution grandement loués – revient à une bagatelle. Cela laissera un vide, il n’y aura plus d’ondulations dans l’éther, plus de tentatives tournées vers le public d’améliorer l’éducation et l’expérience (et cohésion) de ce pays. Il y aura tout simplement une scène vide, et peut-être que là l’ampleur de l’influence et l’importance de la BBC se verront ressentir si elle disparaît véritablement.
J’aimerais dédier This New Noise à la mémoire de mon amie Rebecca Teulet et sa famille, dont j’espère certains membres seront dans le public ce soir. Rebecca a travaillé pour la BBC et croyait passionnément en sa mission et son objectif, même si elle était par occasions frustrée par la manière dont elle fonctionnait. J’espère que notre concert est un hommage approprié à sa vie. Elle nous manque beaucoup.
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